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Mille (et une) lectures
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Mille (et une) lectures
30 novembre 2009

Expiation

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4e e couverture : Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande sœur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour se recroiser cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance ? Un roman dans la grande tradition romanesque, où Ian McEwan, tout en s'interrogeant sur les pouvoirs et les limites de la fiction, restitue, avec une égale maîtrise, les frémissements d'une conscience et les rapports de classes, la splendeur indifférente de la nature et les tourments d'une Histoire aveugle aux individus.

Ian McEwan déploie ici son talent de photographe de l'âme humaine, il dissèque les situations, les êtres et les choses dans leurs moindres détails, en laissant toutefois la porte ouverte à l'imagination du lecteur.

Briony, jeune fille de 13 ans en 1935, ambitionne de devenir écrivain mais n'appréhende pas vraiment l'univers qui l'entoure. Cela n'est sans grande importance aux yeux du lecteur qui bien souvent la perçoit comme une petite peste prétentieuse (c'est du moins mon cas, elle m'a passablement agacée au début du roman). Pendant tout la première partie du roman McEwan dissèque une chaude journée d'août 1935, le jour où va se dérouler le drame.  L'imagination débordante et délirante de Briony, son ignorance, sa jalousie et le besoin d'exister aux yeux des autres, lui font commettre le pire. La vie des trois protagonistes bascule pour toujours.

Cependant, Ian McEwan comme Briony, se joue du lecteur:  une énorme surprise l'attend à la fin du roman. Je suis même revenue en arrière en me disant que j'avais dû louper une page ou eu un moment d'inattention...

J'ai beaucoup aimé ce livre, notamment par la description des événements historiques (la majeure partie du roman se déroule pendant la 2nd Guerre mondiale et Briony soigne les soldats blessés à l'hôpital, Robbie est envoyé dans le nord de la France pendant que Cecilia passe sa vie à l'attendre) et la surprise finale.

Du grand romanesque anglais, dans la tradition de Jane Austen à lauquelle Ian McEwan fait référence au début du livre (cf. la référence à Northanger Abbey).

Jusque-là mon livre préféré de l'auteur, après Sur la plage de Chesil !

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29 novembre 2009

L'Ombre du vent

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4e de couverture : Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du Vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.

Daniel découvre l'amour de la lecture grâce à son père qui l'emmène visiter un mystérieux endroit à Barcelone dénommé le Cimetière des Livres oubliés. Le petit garçon va se passionner pour un écrivain mystérieux nommé Julian Carax. Le lecteur est entrainé sur les traces de cet écrivain qui va bouleverser la vie du héros à tout jamais.

De la littérature espagnole, je ne connaissais que Don Quichotte de Cervantès et La Vie est un songe de Calderon. Je n'avais jamais rien lu de la littérature espagnole contemporaine qui, a priori, ne m'attirait pas vraiment. Il en est autrement maintenant, depuis que j'ai lu ce délicieux roman, captivant, à l'atmosphère à la fois baroque (par sa foule de personnages, l'emboîtement de récits, le déguisement) et gothique par le mystère qui en émane et la maison "hantée" des Aldaya. Le fantastique est au coin de la rue !

Carlos Ruiz Zafon pose un regard poétique inquiétant sur la Barcelone des années 30 à 50. L'humour n'est cependant pas absent du roman, loin de là, avec le truculent personnage Fermin et nous croisons une foule de personnages que l'on dirait tout droit sortis d'un roman...! Et pour cause !

Un hommage au monde des livres, à l'amour de la lecture mais aussi à l'amour "tout court". "La vida es suena" disait Calderon, Carlos Ruiz Zafon reprend cette idée. Une belle surprise à la fin du roman. J'ai adoré !

28 novembre 2009

My Dream of You / Chimères

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4e de couverture : A vingt ans, Kathleen quitte sa terre natale sans se retourner. Croyant se libérer d'une Irlande qui peut briser les femmes et les enterrer vives sous le poids des traditions, elle rejoint Londres pour mener sa vie d'adulte du côté du vainqueur. Jusqu'au jour où, devenue journaliste, elle rentre au pays enquêter sur un scandale qui ne cesse de la fasciner: la liaison entre une aristocrate anglaise et son palefrenier irlandais au temps de la famine. Une passion folle, symbole de la revanche sociale de tout un peuple, qui ne tarde pas à se muer en questionnement sur le désir, l'exil, l'identité, la vérité...

Chimères (titre en v.o. :My Dream of You, tellement plus évocateur!) est pour moi le plus beau des romans de la très grande Nuala O'Faolain, un tour de force littéraire qui, par le mélange les genres, la mise en abyme entraîne le lecteur vers une quête, comme Kathleen, l'héroïne. Celle de la vérité.

Kathleen  qui écrit des articles pour un magazine de voyage, revient sur sa terre natale irlandaise pour enquêter sur une passion qui fit scandale juste après le Grande Famine : la liaison d'une aristocrate anglaise avec son palfrenier irlandais (cette liaison fait penser à une autre lady d'ailleurs...). Cette histoire, véridique, a donné lieu à un procès ("le procès Talbot"). Mais le thème du roman est bien plus qu'une simple histoire d'amour scandaleuse. Le lecteur, comme Kathleen, le découvre au fur et à mesure.

Cette histoire, dont Kathleen veut écrire le roman, l'entraîne dans une interrogation sur elle-même, sur la condition des femmes en Irlande, hier et aujourd'hui, sur le rapport à l'écriture, la vérité, le mensonge, la réalité, la fiction, sur le rapport à l'Autre, l'amitié, l'amour, sur l'histoire de l'Irlande, sur le sens de la vie...

Nuala O'Faolain est pour moi la plus grande écrivaine de l'Irlande contemporaine. J'ai lu tous ses romans et l'autobiographie qui l'a menée sur le devant de la scène littéraire : On s'est déjà vu quelque part ? Son décès prématuré en mai 2008 a suscité beaucoup d'émois en Irlande et pour cause !

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