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26 février 2010

Zulu

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4e de couverture : "Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records. Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale... "

Attention : pépite !
Je viens juste de refermer ce livre et je suis sous le choc ! Je vous préviens, c'est un livre très violent. Je n'ai pu le lire qu'avec des pauses conséquentes.

Caryl Férey restitue parfaitement la violence de l'histoire de ce pays qu'est l'Afrique du Sud. Il démontre avec brio comment cette violence s'organise en un écheveau complexe. Comment, d'une part,  la manipulation inter-ethnique a été savament travaillé sous l'Apartheid : les Zulus (affiliés au parti de l'Inkhata) contre les Xhosa (parti de l'ANC dont la figure emblématique est bien entendu Nelson Mandela), les premiers étant manipulé par les Blancs au pouvoir. Et d'autre part, comment aujourd'hui, certains maintiennent la "pression" d'une manière toute aussi effroyable.

Le roman se déroule dans l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, post-apartheid. Ali Neuman (un Zulu) a vu son père et son frère aîné pro-ANC massacrés quand il était petit par une milice de l'Inkatha. Adulte, il est flic et travaille avec Dan Flechter, un Métis et Brian Epkeen un Blanc. Le cadavre d'une étudiante blanche et riche, est retrouvé, le visage massacré. Pour Ali, Dan et Brian, ce cadavre est le début de l'Enfer. Et je pèse mes mots sur ce qu'ils vont découvrir !

Une foule de personnages peuple ce roman intense et dense. Mais aucun n'est là par hasard. Du gamin des rues shooté et sidéen, au chef de gang tout aussi shooté et malade, au grand magnat de l'industrie pharmaceutique au passé de militaire, en passant par les prostituées. Tout s'imbrique parfaitement avec horreur !


Cependant, Caryl Férey évite les écueils et la fin du roman est à ce titre édifiante. Un espoir pour l'Afrique du Sud de demain. Même si nous laissons les personnages dans un piètre état...

Je vous préviens : pour lire ce roman, il faut avoir le coeur bien accorché ! Mais cette expérience sud-africaine en vaut la peine et amène à la réflexion. On est sans doute pas tout à fait le même quand on a refermé le livre.  Le roman a d'ailleurs obtenu de nombreux prix (même si pour moi ça ne veut pas forcément dire quelque chose, je dois dire que là, c'est mérité, d'autant plus que c'est très bien documenté).

Cela dit, je crois que je vais enchaîner sur un livre un peu plus reposant...

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25 février 2010

Les bons chrétiens

Les éditions Phébus ont eu la bonne idée d'éditer en poche le livre qui a fait connaître Joseph O'Connor aux Français en 1996 :

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4e de couverture de l'édition grand format : "Treize nouvelles pour dire - entre les lignes, entre les mots (et par-delà l'aimable mensonge des façades)- ce qu'il en est des tourments de l'âme irlandaise aujourd'hui: en cette fin de siècle où d'autres formes de violences (intimes celles-ci) sont déjà à l'oeuvre. Histoire de nous préparer à des lendemains qui ne chanteront sûrement pas aussi bien qu'il aurait fallu"

(J'applaudis ici la lucidité du rédacteur de la 4e de couv au regard de l'Irlande de 2009 et bien sûr Joseph o'Connor !!!)

Treize récits travaillés au bistouri pour nous raconter, entre cruauté et compassion (et on forcément sans humour), cette Irlande d'après la bataille, qui s'arrange toujours pour montrer au monde un visage d'une exemplaire universalité (Nous sommes tous des Irlandais) lors même qu'elle se délecte mieux que jamais de ses particularismes têtus. Et pour donner la parole à quelques personnages inoubliables: prêtres au coeur brisé, homosexuels traqués par le conformisme ambiant, hommes et femmes infidèles, fanatiquqes de tous bords, joyeux plaisantins - la plupart fortement alcoolisés, tous atteints dans leurs rêves, et qui font de pathétiques efforts pour échapper à la noyade".

Je dois dire que le rire est au rendez-vous de ces histoires pourtant pour le moins tragiques... Mais il s'agit d'un humour qui oscille entre cynisme et pathétisme amenant le lecteur à la réflexion... On n'en sort pas tout à fait indemne.

Mes préférées :

Les Collines aux aguets, qui laisse pour le moins perplexe de l'absurdité des événements;

Faux Départ, un road movie à travers la campagne irlandaise et... ses vaches : après cela on ne regardera plus jamais une vache irlandaise de la même façon !;

L'Evier, qui commence ainsi : "En rentrant du travail, il vit la vaisselle sale dans l'évier. Il comprit qu'elle l'avait quitté".

Pour les fans de Joseph O'Connor, il s'agit d'un "incontournable" !

J'ai eu du mal l'an dernier à me procurer ce livre car quasiment épuisé ou inconnu au bataillon chez les libraires les plus célèbres :(. J'avais fini par le trouver d'occasion via Internet.

La chose est maintenant réparée et mon instinct me dit que si un livre est publié en édition de poche, c'est qu'un nouveau ne va pas tarder à arriver. Chouette ! Même si je suis en retard d'un livre avec Joe : toujours Redemption Falls qui dort sur ma PAL.

21 février 2010

Hotaru

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4e de couverture : "A la saison des lucioles (hotaru), lorsqu'elle rend visite à sa grand-mère Mariko Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu'elle fut de le révéler à son mari. Etudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l'innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d'expérience, et leur destinée s'en trouve à jamais bouleversée".

Le lecteur retrouve Mariko, la mère de Yukio, maintenant grand-mère. C'est à sa petite-fille, Tsubaki, qu'elle confie son histoire et surtout les secrets qui la rongent depuis tant d'années. La subtilité, c'est que le lecteur connaît la "faute" de Mariko depuis le premier tome et une partie de ses secrets. En lisant le premier volume, et en découvrant cette femme par les yeux de Yukiko, la fille de son voisin, je trouvais cette femme peu sympathique. Au 3e volume,déjà, mon regard sur elle avait changé. Sans pour autant l'innocenter complétement.

A la lecture de Hotaru ("lucioles", en japonais), elle m'a fait pitié, malgré sa culpabilité. Je me suis mise à détester ce monsieur Horibe, un peu trop propre sur lui et d'un égoïsme vraiment affligeant, prêt à vraiment tout pour avoir ce qu'il veut.
L'histoire de Mariko trouve un écho dans le coeur de sa petite-fille, qui, grâce à elle, évitera le pire, ou du moins la même erreur. Elle saura déjouer le piège.

Cet opus voit toutes les énigmes familiales élucidées, du moins aux yeux du lecteur. Mais Mariko reste avec cette interrogation : celle de l'attitude de Yukiko, la fille de Monsieur Horibe, qu'elle est seule à avoir vu un certain matin où la bombe atomique ravageait Nagasaki. Pourquoi a-t-elle fait ce qu'elle même envisageait de faire ?

Aki Shimazaki dresse là un portrait peu élogieux d'hommes riches, égoïstes, abusant sans complexes des femmes. Mais c'est aussi un roman sur l'amour et le désir.

Les lucioles, lorsqu'elles clignotent, "sont des mâles [qui] cherchent alors des femelles, des vers luisants, qui ne sont pas là".
Les lucioles qui sont des mâles, volent, pas les vers luisants, qui sont des femelles.

Alors je n'ai pas compris pourquoi Mariko se considère comme une "luciole tombée dans l'eau sucrée". Sa petite-fille lui promet à son tour de ne pas "tomber dans l'eau sucrée". Mariko et Tsubaki ne seraient-elles pas plutôt des vers luisants?
Je ne doute pas que ma question soit étonnante: juste une réflexion que je me suis faite en refermant le livre. Peut-être est-ce une question de poésie... La poésie du ver luisant n'étant pas celle de la luciole, dans l'imaginaire poétique ??
En tout cas les hommes de ce récit se plaisent à offrir des lucioles à leur amoureuse lors du premier rendez-vous...

J'ai envie de découvrir les deux autres livres écrit par Aki Shimazaki. Parce que cette pentalogie m'a vraiment bien plue ! Je pense même que je devrais relire le premier volume au regard de cet ensemble, maintenant que je connais l'ensemble des secrets...

Voir aussi les avis d'Aifelle et de Canel.

Edit du 26/02 : si vous voulez trouver Aki Shimazaki en librairie, regardez au rayon "littérature francophone" (elle vit au Québec et écrit en français). J'ai fait l'expérience dans une grande enseigne de vente de livres... Et ils étaient bien cachés ! LOL!

20 février 2010

Wasurenagusa

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4e de couverture : "Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu'il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu'il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l'épouse contre l'avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents. "

Après la vie de Mariko, nous en apprenons davantage sur la vie de son mari, Kenji Takahashi. Je ne peux dire qu'une chose : le pauvre ! Il est encore plus à plaindre que Mariko (du moins à ce stade de l'histoire, parce que le lecteur sait déjà que Mariko a fait quelque chose de très vilain à son égard).

L'histoire du Japon passe au second plan mais on apprend que des Japonais travaillant en Manchourie ont été capturés par les Russes et envoyés en Sibérie avant d'être libérés à la fin de la 2nd Guerre mondiale.

J'ai bien aimé encore. Seul bémol : je trouve que les rebondissements sont toujours les mêmes. Ce qui fait que j'ai deviné bien avant la fin, les deux secrets, qui, du coup, n'en était.

Peut-être que quelque chose de fracassant va être révélé au dernier tome. Tadam ! En tout cas vraiment très bien écrit, un style très "reposant".

Voir les avis d'Aifelle et de Canel.

19 février 2010

Tsubame

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4e de couverture : "Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu'elle est veuve, mère d'un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l'avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l'instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s'élancer hors du nid ?"

Ce troisième tome découvre au lecteur l'histoire secrète de la mère de Yukio. Sur fond de tremblement de terre, celui de Kanto en 1923, c'est l'occasion pour Aki Shimazaki d'évoquer les relations houleuses entre le Japon et la Corée (invasion, colonialisme), et les conséquences que cela a eu pour les Coréens : l'exil au Japon pour survivre mais où ils étaient obligés de cacher leur véritable identité et d'adopter des noms japonais sous peine de discrimination. En 1923, lors du tremblement de terre de Kanto, des Japonnais ont accusé des Coréens vivant là, d'avoir empoisonné l'eau. Et c'est le massacre.

Mariko Kanazwa, qui s'appelle en réalité Yonhi Kim, est une déracinée et une orpheline. Lors de l'exumation des cadavres des années plus tard, le passé remonte à la surface et Mariko-Yonhi part à la recherche de son histoire, d'autant plus qu'elle est née de père inconnue. Une révélation à la fin du volume !

J'ai trouvé ce troisième épisode très fort, beaucoup plus prenant que le précédent et même encore meilleur que le premier. C'est dire ! J'ai beaucoup apprécié d'apprendre sur l'histoire du Japon, une vraie découverte. Je continue donc avec hâte la découverte du "poids des secrets".

Voir aussi l'avis d'Aifelle et de Canel.

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16 février 2010

Hamaguri

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4e de couverture : "Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l'intérieur d'une palourde, comme un serment d'amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l'oubli."

Nous retrouvons les mêmes personnages que dans le premier volume (du moins, les 2 protagonistes principaux : Yukio et Yukiko, cette dernière étant la mère de la narratrice de Tsubaki). Mais cette fois l'histoire est racontée par Yukio. La fin du volume s'achève sur Yukio à l'âge de 50 ans, toujours amoureux de la petite fille qui lui a donné une palourde japonaise,  ("hamaguri", en japonais), symbole de leur amour et de leur fidélité.C'est à la fin du récit que sa mère lui restitue cet objet si précieux à ses yeux. Mais chut...!!

Le récit est beaucoup plus intimiste. Celui d'une histoire d'amour désespérée (et impossible). Le fond historique disparaît. J'ai trouvé cela dommage, mais cela va avec le thème du récit amoureux, qui occupe tout l'espace littéraire et fait disparaître le temps historique (c'est du moins ainsi que je le ressens, à tort ou à raison).

Je vais pourvoir entamer le 3e volume ce soir-même, pour mon plus grand plaisir ! Affaire à suivre, donc !

Voir aussi l'avis d'Aifelle.

14 février 2010

L'innocent

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4e de couverture : "En 1955, Leonard Marnham, jeune technicien anglais, arrive dans le Berlin d'après-guerre pour participer à l'opération Gold, une vaste entreprise de services secrets anglo-américains visant à mettre sur écoutes les lignes téléphoniques des Soviétiques. Il rencontre une jeune Allemande, Maria, qui l'initie aux mystères de l'amour.
Mais à mesure que Leonard s'enfonce dans la guerre froide, cet amour vibrant et sincère le plonge dans les bas-fonds de l'horreur absolue. Comment une passion, si forte soit-elle, peut-elle rester pure dans un monde d'apparences, de trahisons et de menaces ?
Un grand roman d'espionnage qui bascule dans le cauchemar."

Un roman très différent de ceux que j'ai lu de cet auteur (Samedi, Expiation, Sur la plage de Chesil). Il fut écrit en 1989. Avant la Chute du Mur et quelques lignes à la fin résonne comme une prémonition. Assez incroyable.

Une découverte de l'ambiance du Berlin de 1955, ville écartelée entre Anglais, Américains, Français et Russes.  Le héros, Leonard, tout jeune Anglais à la solde des Américains, est chargé de mettre en place le matériel pour espionner les lignes soviétiques. Il découvre l'Amour en la personne de Maria, dans cette ville qui ressemble à un cauchemar.

Au début,  j'ai trouvé les deux personnages très sympathiques et le" boss" américain de Léonard, Bob Glass, très antipathique.

Puis, au fur et à mesure, les personnages deviennent plus complexes qu'ils en ont l'air. On perd ses repères. Innocent Léonard ? En amour oui mais il apprend vite ! Et à l'extérieur aussi ! Maria, une pauvre fille qui a été mariée à Otto, un Allemand ivrogne, qui vient une à deux fois par an encore pour la tabasser... Oui, certes, c'est abject et cet Otto est bien détestable. Mais l'attitude de Maria à l'égard de Léonard n'est pas toujours "nette". Elle sait le manipuler.

Et lorsque Leonard et Maria lui rendent la monnaie de sa pièce à Otto, ils me sont devenus encore plus détestables que tous les autres personnages du roman, à vouloir se trouver des excuses et un semblant d'innocence !!

Ce roman fait perdre au lecteur ses repères habituels en l'enfonçant dans un cauchemar sans nom.  C'est l'histoire de manipulations en chaînes... Comme à son habitude, Ian McEwan réserve une suprise au lecteur à la fin du roman, dans le Berlin de 1987. Je suis encore partagée pour mon avis sur le héros, entre pitié et colère...
Quant à Maria, je trouve qu'elle s'en est bien sortie.

Un roman qui interroge la part d'ombre de l'être humain tout comme la frontière entre l'innocence et responsabilité.

Je pense que je vais poursuivre ma découverte littéraire de McEwan car, à chaque fois, je suis subjuguée !

12 février 2010

Inishowen

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4e de couverture  : « Tristan et Iseult à la mode irlandaise d’aujourd’hui… Elle habite New York, vient d’apprendre qu’elle a un cancer et décide sans prévenir les siens de s’en retourner en Europe, dans l’Ile Verte où elle est née. Lui est flic à Dublin, un peu abîmé par la vie et par le wiskey, fatigué surtout de se battre contre la mafia locale, qui a résolu, il le sait, de lui faire la peau. Ces deux êtres poussés à bout vont se rencontrer par hasard, prendront la fuite ensemble et iront trouver refuge tout au nord de l’Irlande, dans les parages d’Inishowen, un lieu de beauté et de paix… où le sang coule aussi bien qu’ailleurs ».

La 4e de couverture me faisait hésiter et j'avais maintes fois repoussé l'achat. J'avais peur d'un roman à l’eau de rose bien tragico-larmoyant … Mais à l'époque, en 2007, j'avais lu des critiques encourageantes sur les blogs littéraires donc, tout de même, il me tentait bien ce livre. D'autant que je devais me rendre sur la presqu'île irlandais d'Inishowen l'été même. Vaille que vaille, j'avais acheté le bouquin !

Et ô surprise!, ce roman n'est pas ce que peut laisser penser le résumé de la 4e de couverture. Pas triste, pas sirupeux, pas larmoyant, loin de là. Le ton est plutôt à l’humour, parfois noir mais pas toujours, et vire sur la fin au délire façon déjanté, il faut bien le dire ! On se surprend plus d'une fois à rire, ce qui, au regard du sujet peut paraître surprenant !

Ce n’est pas le cancer qui décide Ellen à rejoindre l’Irlande, mais plutôt un mari volage. Elle y rencontre par hasard Martin Aitken, flic dépressif suite à la mort de son fils, enterré à Inishowen. C’est justement sur cette péninsule du Donegal qu’habite la mère naturelle d’Ellen.Celle-ci cherche à la rencontrer avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne l’empêche pas de de cacher la vérité à Martin sur son état de santé et d’inventer une histoire incroyable afin qu’il ne se fasse pas d’illusions à son sujet : (elle déclare être religieuse depuis la mort de son mari)… jusqu’à ce que le pot aux roses soit découvert !

O’Connor peint l’Irlande des années 90 avec délice, loin du lyrisme pastoral, et l’ « irlanditude » telle que la voit les Américains. C’est aussi l’occasion pour lui d’évoquer un fait de société peu connu et encore douloureux dans l’Irlande d’aujourd’hui : l’abandon des enfants par les filles-mères, sous pression des familles et surtout de l’Eglise. Ces enfants furent envoyés dans des familles américaines d’origine irlandaise pour y être élevés…

Joseph O'Connor (qui est le frère de la chanteuse Sinead O'Connor) évite magistralement les pièges en évoquant des sujets douloureux.

Depuis, il est devenu un de mes écrivains irlandais préférés. Et j'ai lu tous ses romans (sauf le dernier en date, Redemption Falls, qui est dans ma PAL).

Et voici un tout petit aperçu d'Inishowen, avec tout son irlanditude romantique

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8 février 2010

Thrillers, romans noirs, PAL & Cie

Voici ma dernière commande, arrivée aujourd'hui :

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Tout ça à force de vous rendre visite sur vos blogs (particulièrement vrai pour Seul le silence et Enfant 44 dont je ne connaissais pas les auteurs !).

Pour le Val McDermid, c'est tout simplement le 1er tome de la série mettant en scène Tony Hill et Carol Jordan (j'ai déjà lu le tome 2 - La Fureur dans le sang ).
Bref, de quoi m'occuper. Ca tombe bien, ma télé est en panne ! En plus j'attends les tomes 2, 3 et 4 du Poids des secrets d'Aki Shimazaki. Et j'ai déjà 17 livres dans ma PAL... Hum ! En route en ce moment : Innocent de Ian McEwan.

C'est pas compliqué je pense que je vais vous faire un surmenage littéraire  :p !!

7 février 2010

Tsubaki

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4e de couverture : "Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin."

Un récit fluide qui dit les choses sans brusqueries mais sans détour non plus. Un soupçon de cynisme dans une écriture poétique. Aki Shimazaki mêle les crimes et les mensonges de l'Histoire et ceux des personnages. L'horreur du bombardement de Nagasaki sert de caisse de raisonnance à un secret de famille, un drame tout aussi terrible et lui aussi criminel. L'histoire d'un cataclysme familial est en route et ce premier tome n'est que le début.

"Il y a des cruautés que l'on n'oublie jamais. Pour moi ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique" révèle la mère de la narratrice sur son lit de mort. "L'empoisonnement, les bombes atomiques, l'Holocauste, lemassacre de Nankin... Etait-ce nécessaire? C'était, selon elle, une question inutile après une pareille catastrophe. Ce qu'on peut faire, peut-être, c'est de connaître la motivation des gestes".

Le lecteur va de découverte en découverte incroyables. On est tenu en haleine d'un bout à l'autre du récit. La fin s'achève sur une ultime surprise qui ne donne qu'un envie : savoir la suite de cette saga familiale.

Ce livre est également une bonne piqure de rappel sur l'horreur de la guerre, en particulier le bombardement atomique d'Hiroshima et ici celui de Nagasaki. J'ai vraiment été glacée d'effroi en lisant les lignes décrivant le massacre : "La vallée était couverte de gens gémissant et criant "De l'eau!" Des enfants hurlant partout "Maman ! Maman !" Je trouvais des visages déformés, des corps brûlés ou déjà morts sur la terre. Dans la rivière, des cadavres flottaient en passant devant moi. La vallée de la mort. (...). Dans la rue je vis un homme sous un toit effondré. Quand on essaya de le secourir en le tirant par la main, son bras se détacha".

Petite particularité de Aki Shimazaki : elle a écrit le récit directement en français, langue de son pays d'adoption (le Canada et plus particulièrement le Québec).

C'est grâce à Aifelle que j'ai découvert ce livre, en surfant dans ses contrées livresques.  Un grand merci donc pour cette belle découverte littéraire !
J'ai adoré le premier tome de cette histoire (il y en a cinq). La magie est là : je piaffe d'impatience de lire la suite et j'ai commandé dès celui-ci refermé  les tomes 2 et 3, avant qu'ils ne disparaissent !!! En effet, j'ai eu pas mal de chance de trouver le tome 1 (l'édition de poche est épuisée chez mon fournisseur habituel et pas facile à trouver non plus ailleurs et il ne reste que quelques exemplaires de cette édition) et, d'après ce que j'ai pu voir, le tome 4 suit le même chemin. Arf, trop dure la vie de lectrice !

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