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Mille (et une) lectures
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Mille (et une) lectures
25 juin 2010

Eté

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4e de couverture : "C'est l'été le plus chaud que Linköping ait jamais connu. La forêt qui borde la ville s embrase, les nuages de fumée planent dans le ciel obscurci et menacent les citadins. Les incendies n empêchent pas un pervers sexuel particulièrement sordide et cruel de faire régner la terreur dans la ville. L'enfer brûlant des flammes crée une sorte de solidarité parmi les gens, alors que la peur et l'angoisse face aux meurtres horribles du tueur font émerger des soupçons et des préjugés envers celles et ceux qui semblent différents. L'horreur devient totale, quand la propre fille de Malin Fors -l'enquêtrice des romans de Kallentoft et de Hiver - se fait enlever. Chaque minute compte, et Malin n a plus que son instinct de policier et de mère pour l'aider à sauver l'être qui lui est le plus cher au monde."

Si vous ne connaissez pas encore Mons Kallentoft, un conseil, jetez-vous sur ce nouvel écrivain suédois qui écrit des polars très bien, originaux et très bien ficelés. 12154Eté est le deuxième traduit en français.

Déjà, la Suède sous la canicule, ce n'est pas quelque chose de banal ! Ce n'est pas l'image d'Epinal que l'on attend. Et, à mon humble avis, ce n'est pas un hasard car ce livre est tout sauf un roman policier avec des idées toutes faites. Sur fond de dérèglement climatique et de pervers sexuel en goguette dans une ville brûlante, Mons Kallentoft prend la peine  de peindre le tableau de la société suédoise contemporaine. Ce n'est pas vraiment une peinture glorieuse, mais elle n'est pas pour autant en noir et blanc.

Le lecteur assiste à des méthodes policères peu orthodoxe de la part de ce Zeké aux préjugés tenaces. Très agaçant ce type souvent. Cependant, il n'est pas totalement méchant. Juste ignare. Même le monstrueux psychopathe qui tue les jeunes filles a une part d'humanité. Mais franchement, on n'a pas envie de croiser son chemin, c'est moi qui vous le dit !

Mons Kallentoft démonte les mécanismes qui ont amené cette personne à devenir ce qu'elle est : une meutrière perverse, une désaxée.

Malin, l'héroïne commissaire de police n'est pas une wonder woman, juste une citoyenne suédoise ordinaire, un zeste alcoolique parfois les soirs de cafard solitaire, puisqu'elle est seule dans la vie avec sa fille à élever. Elle se console parfois de ce vide avec un collègue journaliste, voire son ex-mari...

L'enquête qu'elle mène la conduit sur de fausses pistes, le prétexte pour l'auteur d'évoquer les préjugés sur les immigrés en Suède et sur le monde lesbien. Cependant, le rythme est hâletant, malgré les fausses pistes et le suspense va crescendo. Malgré la canicule suédoise, le lecteur frissonne par moment, surtout à la fin, avec des mises en scène d'une grande noirceur.

Autre originalité : dans ce roman, les victimes décédées, devenues des "anges d'été",  parlent ! Les personnages en vie ne les entendent pas. Mais elles dévoilent au lecteur leur point de vue et ce qui s'est passé,quand elles s'en souviennent.  Mais le romancier a la bonté de ne pas faire de toutes les victimes des décédés...

On passe un excellent moment avec ce roman policier intelligent et au style fluide. J'ai hâte de découvrir le premier volume déjà paru, Hiver,  et les deux autres qui seront disponibles en 2011 et dont vous aurez déjà deviné les titres.

Et une fois de plus, la couverture est fort sympathique !

Voir aussi le billet de Katell chez qui j'ai découvert l'existence de cet écrivain. Encore une belle découverte !

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16 juin 2010

La séance

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4e de couverture : "Angleterre, fin de l'ère victorienne. Constance Langton reçoit la visite d'un avocat, John Montague. Celui-ci lui annonce qu'elle vient d'hériter d'un manoir de famille dans le Suffolk, Wraxford Hall, et lui conseille de vendre la propriété sans perdre une seconde. Wraxford Hall jouit en effet d'une sinistre réputation : ses précédents propriétaires y sont morts dans d'étranges circonstances et une jeune femme, Eleanor Unwin, y a mystérieusement disparu avec sa fille. Quels terribles secrets renferme Wraxford Hall ? Au fil du journal intime d'Eleanor et des recherches de Constance, deux femmes dont le désir d'indépendance dénote en pleine époque victorienne, se lèvent peu à peu les mystères qui entourent l'étrange demeure. Pièges machiavéliques et coups de théâtre en cascade, terreurs intimes, étranges obsessions et secrètes inconvenances, tout est réuni pour faire de cet hommage très moderne au roman gothique et victorien un chef-d'oeuvre du genre."

Attention, ce roman a de réels pouvoirs hypnotiques !! Si vous êtes insomniaque, c'est le livre qu'il vous faut ! Si vous êtes fan du roman gothique, ce livre est pour vous ! Une fois en main, impossible de le lâcher et difficile de dormir ! Je pense même qu'il a le pouvoir de re(lancer) la mode du roman à énigmes à la sauce victorienne !

Tout est réuni pour vous faire frissonner : le manoir anglais délabré - aux abords d'un bois bien peu avenant - où les différents propriétaires des lieux disparaissent tour à tour de manière bien étrange : volatilisés, disparus, à chaque fois le soir d'un orage un peu étrange, après avoir invoqué les esprits lors de séances de spiritisme.

John Harwood reprend habilement tous les topoï gothiques pour mieux en jouer et c'est ce qui fait de ce roman un livre parfaitement étonnant. L'imagination du lecteur est mise à rude épreuve : on se demande tour à tour si l'on ne devient pas fou (thème récurrent d'ailleurs dans le livre) ou plutôt quel personnage est vraiment "net". Nous sommes sans cesse promenés dans un jeu d'illusions, où rêve et réalité finissent pas s'entremêler. Une quête de la vérité se met en marche...

La véracité des faits est appuyée par une série de récits enchâssés.  Par le récit de Constance Langton, le lecteur découvre, outre son histoire,  l'existence du sinistre manoir de Wraxford dont elle vient d'hériter. Son avocat pour cette affaire, John Montague, lui envoie une série de paquets contenant différents différents témoignages dont le journal d'Eleanour Wraxford, propriétaire des lieux et épouse du sinistre Magnus, maître dans l'art de l'hypnotisme - surtout dans celui de la manipulation !

Un double jeu se met en place, tant au niveau du récit qu'au niveau des personnages : qui manipule qui ? Qui est qui ? L'identité devient de plus en plus incertaine au fil des pages. Un suspens qui va crescendo accompagne le lecteur jusqu'au dénouement. Le secret est bien gardé et tient parfaitement "la route" ! J'ai adoré cette satanée armure !

Par ailleurs, ce livre en tant qu'objet est une oeuvre d'art par le soin de sa couverture et les petits détails des premières pages.

Bref, il a vraiment tout pour plaire et il m'a vraiment beaucoup plu, comme vous l'aurez remarqué !

Je remercie vraiment Solène et les Editions du Cherche-Midi de m'avoir permis cette belle découverte !

Voir également les avis enthousiastes de Keisha et de Lou.

8 juin 2010

Candidature au Grand Prix des Lectrices de ELLE : le résultat

Une excellente nouvelle m'attendait dans ma boîte aux lettres ce soir ! Suite à ma candidature d'il y a quelques mois, j'ai le grand plaisir de vous annoncer que j'ai été sélectionnée comme jurée du Prix des Lectrices 2011 de Elle

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Une grande aventure commence pour moi, une expérience qui me tentait beaucoup. Eh bien voilà, ça va se faire !

Le Jury 2009 et 2010 a décerné un prix à deux romans que j'avais chroniqué ici même et aimé, avant même de savoir qu'ils avaient ou auraient un prix :

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Je vais recevoir les premiers livres fin juillet. En plein pendant les vacances, donc c'est sympa ! J'aimerais partager mon expérience avec d'autres qui ont été ou qui sont membres du jury cette année. N'hésitez pas à vous faire connaître !

6 juin 2010

Le voyage de Felicia

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4e de couverture : "Elle cherche Johnny. Désespérément, c'est-à-dire - paradoxe des mots - l'espoir chevillé à l'âme et au corps. Jonhnny et Felicia se sont connus au pays, en Irlande, à la faveur d'un mariage. Brève rencontre : ils s'aiment ou croient s'aimer; lui regagne l'Angleterre où il a trouvé du travail - sans laisser d'adresse. Elle décide de franchir la mer pour le retrouver.
Felicia erre dans la grande ville noire, autrefois fleuron de l'industrie anglaise triomphante, aujourd'hui cité dévastée par la crise, le chômage, le racisme, la violence. Johnny reste introuvable. Portée par une passion qu'alimente le seul souvenir d'un instant volé, Felicia finit par s'enfermer dans son rêve, sans espoir de secours, bientôt incapable d'empoigner la réalité qui s'offre. Inapte au métier de vivre, elle ne se soutient plus que de cet amour fantôme.
Son errance l'expose à d'étranges rencontres. Ainsi croisera-t-elle la route de Hilditch, inquiétant compagnon d'infortune, âme perdue dans ses fables - assassin peut-être. Il ne pourra pas l'empêcher d'aller jusqu'au bout de sa dérive : quête sans absolu, absurde descente aux enfers fouettée par tous les mauvais vents du sort, où même l'ordinaire solidarité humaine fait défaut - sinon entre paumés... et encore.
Aucun coup de tonnerre au long de cette tempête que l'on dirait filmée au ralenti et qui débouche sur un silence sidérant: ce silence auquel le monde d'aujourd'hui, en sa folie, refuse obstinément de prêter l'oreille."

A regarder la couverture, on s'attend à un roman qui se déroule au XIXe siècle. Nous sommes pourtant dans les années 80, en Angleterre, aux environs de Birmingham. La 4e de couverture me semble beaucoup trop interprétative. Il s'agit ne s'agit pas, à mon humble avis, d'un roman sur le chômage, le racisme et la violence.

Felicia quitte son Irlande natale pour retrouver son amant. Tout simplement parce qu'elle est enceinte. Ce personnage m'a agacée tout le long du récit par son innocence poussée à l'extrême. La carricature de la pauvre fille qui débarque de sa campagne. Un effet voulu par Trevor dont on se rend compte à la fin du roman. Sur son chemin, elle croise l'inquiétant personnage de Mr Hilditch, vieux garçon, aux moeurs étranges, qui a tout du psychopathe et dont le passé est laissé à l'imagination du lecteur, ou du moins, ce dont il a fait de ses anciennes "amies". Puis notre pauvre héroïne complètement paumée manque de peu de se faire embrigadé par des illuminés d'une secte religieuse, qui, une fois qu'ils tiennent leur proie, ne la lâche plus. Elle passe ensuite du temps en compagnie d'une clocharde irlandaise, débarquée il y a des années de son île, étrange reflet d'elle-même et d'un couple de drogués.

Ce roman a tout le long des accents de thriller psychologique. J'ai souvent pensé à Hitchoch sans trop savoir pourquoi. Le personnage de Hilditch est franchement flippant. Beaucoup trop propre sur lui au quotidien pour être tout à fait honnête. Ce qu'il arrive à faire faire à Felicia vous laisse pantois. Seulement la fin du roman révèle quelques surprises. Un roman d'apprentissage d'une fille des années 80 qui n'a rien d'un roman d'amour. Même s'il en reprend les codes, c'est pour mieux les retourner. J'ai beaucoup apprécié l'analyse psychologique fine de l'écrivain pour ses personnages, au-delà des apparences. Ainsi que la peinture qu'il fait de la société : la solitude des personnages, chacun dans leur univers, égoïstes, chacun à leur manière. Peinture pessimiste mais réaliste, hélas!

J'ai vraiment aimé cette découverte de William Trevor, écrivain irlandais protestant du comté de Cork, né en 1928.
D'après ce que j'ai lu sur lui, c'est, de part et d'autres de l'Atlantique, un des écrivains majeurs de la fin du XXe siècle (toujours vivant et écrivant toujours). Il a commencé à être traduit pour les lecteurs de langue française dans les années 1990.
Le voyage de Felicia (Felicia's Journey) a été écrit en 1994 et traduit en français en 1996 par les éditions Phébus. Il a obtenu de nombreux prix, dont le Whitbread et le Sunday Express Award pour ce roman. Dommage qu'il ne soit pas si connu que ça en France, d'autant plus qu'il continue d'écrire (le dernier roman en date étant Lucy - 2003 -, je crois).

J'ai d'ores et déjà prévu de lire Le silence du jardin.

Pour en savoir plus sur (Sir) William Trevor, c'est ici

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Le cinéaste Atom Egoyan a tiré une adaptation du roman en 1999 (je ne l'ai pas vue) :

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