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17 septembre 2010

Les enfants de la nuit

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4e de couverture : "Michael Nicholas Newman, architecte londonien renommé, a vécu une relation passionnelle avec Madeleine, une femme fragile et mystérieuse, de quinze ans son aînée, dont il ne connaissait rien, ni son histoire ni son passé. Sans doute était-elle la femme de sa vie, mais il l'a compris trop tard : Madeleine a été assassinée dans d'étranges circonstances. Trois ans plus tard, Michael, qui ne s'est toujours pas remis de ce drame, prend quelques jours de repos dans un hôtel en Suisse. C'est là qu'il fait la connaissance d'un couple de riches hongrois, qui lui montrent quelques photos de la villa qu'ils sont en train de restaurer en Italie. Sur l'une d'entre elles, Michael reconnaît une tour Eiffel en améthyste, une pièce unique créée pour Madeleine, le seul objet dérobé par l'assassin après le meurtre. Dès lors, Michael, devenu la proie d'une série d'agressions, décide de lever le voile sur les secrets de Madeleine et de reprendre l'enquête sur sa mort. C'est le début d'un ténébreux voyage qui, de Londres à Venise en passant par New York et Athènes, le conduira au coeur du cauchemar nazi et de ses expériences les plus inhumaines. Dans un style à la puissance d'évocation remarquable, Les Enfants de la nuit pose des questions fondamentales sur la relation entre l'Histoire et les destinées individuelles, la nature du mal, les traumatismes et la résilience, sans jamais se départir d'un suspense qui bien vite tourne à l'obsession. Thriller d'exception aux multiples rebondissements, à la tension omniprésente, il est apparu comme un véritable coup de tonnerre dans le paysage éditorial anglo-saxon lors de sa parution."

(J'ai rectifié le nom du héros car ça fait désordre et c'est pourtant Michael qu'il est appelé sur la 4e de couverture... C'est dommage mais l'essentiel n'est pas là bien évidemment !)

Avec ce roman policier Frank Delaney décide de mettre en avant un épisode particulièrement douloureux de l'Histoire de l'Humanité et pas aussi connu que les camps de concentration lorsque l'on parle de l'Holocauste : celui des expériences nazies sur les êtres humains. Plus particulièrement ce qui s'est passé au "Schloss Martha", dans le village allemand de Westerburg. Le village existe toujours mais les bâtiments du Schloss Martha ont été rasés par les Américains en 1945. Dans ce lieu, le nazi psychiatre Julius Freisler a eu l'idée de l'autodestruction des juifs au sein de leur noyau familial. Il a réuni dans ce lieu cinq familles juives, selon lui "typiques". "L'objectif fondamental de die Familienansalt (...) était de décortiquer le fonctionnement des relations interpersonnelles." A l'aide de psychotropes, de séances d'hypnoses, de cannabis dans la nourriture et de trafics hormonaux, une équipe de médecins et psychiatres nazis vont manipuler les gens et les faire se reproduire. Et ce sont les enfants nées de ces expériences, les "Améthystes" qui sont le sujet du roman.

Le narrateur, Nicholas Newman, architecte anglais de renom, a perdu il y a trois ans sa compagne Madeleine, sauvagement assassinée. Il ne connaissait rien d'elle car elle refusait de parler de son passé. Il rencontre dans un hôtel en Suisse un couple de Hongrois, Gretta et Freddie Ikar, personnages très rapidement mystérieux. A l'issue de cette rencontre, Nicholas va cotoyer la mort à plusieurs reprises (tentatives d'immolation, d'abord à l'acide, puis à l'essence) être victime d'usurpation d'identité : ses comptes en banque sont vidés et quelqu'un a même acheté une voiture à son nom. C'est ainsi que le narrateur se trouve entraîné sur les traces du passé de Madeleine et de trois autres femmes. C'est en découvrant la vérité qu'il va pouvoir faire le deuil de cette femme, qu'il avoue n'avoir pas su aimer car ne la connaissait pas, et se connaître lui-même.

Cependant, Nicholas et le lecteur sont manipulés tout au long du roman par un homme qui prétend s'appeler Lukas Waterman, juif ayant connu Auschwitz et Birkenau, orfève-joailler amateur et protecteur des "Améthystes". Il demande de l'aide pour sauver la dernière Améthyste encore en vie, Alice, les autres ayant été sauvagement assassinées de manière similaires. Pourtant la fin s'avère "fracassante" et incroyable. On se demande comment on a pu être dupe à se point-là. Et comment un tel mensonge, une telle usurpation d'identité est possible.

Ce roman policier est bien documenté. L'accent sur la vérité des événements s'étant déroulés dans le schloss Martha est mis en valeur par l'insertion d' une série de témoignages datés dans le récit principal : les "transcriptions dactylographiées" de l'interrogatoire de Frau Klempst, médecin nazie, le 27 janvier 1942, le journal de Petra Klaastok (juillet 1942-janvier 1944), qui s'avère être la mère d'Alice. Cependant, et paradoxalement, je me suis demandée si ces témoignages étaient de vrais témoignages (avec juste le nom des personnes changées pour la fiction?). Il a fallu que je revienne sur les premières pages qui précédent le récit pour avoir la réponse. Le mélange de la réalité historique et de la fiction m'a troublée.

Le récit est mené tambour battant dans un style fluide qui tient le lecteur en haleine, malgré quelques longueurs parfois. J'ai trouvé le personnage principal à la fois attachant et énervant (il se regarde un peu trop le nombril mais en même temps se sent tellement coupable de la mort de Madeleine...). Gretta, la femme hongroise, est une vraie caricature de nymphomane et son mari un vrai méchant. J'ai vraiment été mal à l'aise face à l'horreur des témoignages, au sentiment, comme Nicholas, d'être là en "voyeur" de l'obscénité, impuissante à pouvoir porter secours à ces familles.

Un roman policier qui a le mérite d'instruire de manière percutante.

Lu dans le cadre du

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Commentaires
A
J'ai aimé ce livre sans plus... le personnage principal m'a énervée pendant les 2 tiers du roman...
M
@ Aurore : Le héros est humain, tout simplement. Je pense que c'est ce qu'a voulu traduire l'auteur par son comportement. J'ai dévoré ce livre alors que j'ai peu apprécié les autres livres de cet auteur (rien à voir avec des romans policiers d'ailleurs).<br /> C'est vrai que l'action démarre vraiment immédiatement sur les chapeaux de roue pour ralentir ensuite, d'où, c'est vrai quelques longueurs. Mais tout de même j'ai trouvé que c'était un bon polar et que l'idée de fond était bonne (rappeler les horreurs nazies).<br /> Cela dit, je lui ai préféré "Rupture" de Simon Lelic.
A
Je partage les avis de Keisha et Karine : les 100 premières pages sont accrocheuses, mais le reste devient décevant, notamment du fait d'un héros très très énervant !<br /> J'ai vraiment eu du mal à aller au bout du roman, que j'ai également trouvé mal traduit, et peu vraisemblable.
M
@ Alex : tu t'es laissée décourager par des billets moins enthousiastes je parie ;-). Contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs, je n'ai vu aucune incohérence (si ce n'est l'erreur sur le nom du héros sur la 4e de couverture) et que c'était bien ficelé. Je lui ai mis une bonne note. Et toc ! Le meilleur des trois que j'ai dû lire ce mois.
A
Ton billet est bien documenté et me redonne envie de le lire.
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