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27 août 2011

Mes envies littéraires de rentrée

Mon chouchou suédois pour la fin des aventures de Malin :

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"Un beau matin de printemps, une bombe explose en plein centre de Linköping, tuant deux fillettes et blessant grièvement leur mère, Hanna Vigerö. C’est l’affolement en ville. Pour les enquêteurs, les pistes sont multiples et l’investigation piétine. Malin Fors, elle, sent qu’il s’agit d’une affaire personnelle. Et si l’attentat avait en fait visé la famille Vigerö ? Malin essaie d’avancer dans son enquête aux côtés de Zeke, malgré les bouleversements qu’elle vit : elle enterre sa mère, son père est de retour et elle découvre enfin le sombre secret que lui cachaient ses parents depuis toutes ces années..." (sortie le 8 septembre)

Notez que Hiver sort en poche !

Et aussi mon chouchou irlandais qui n'avait pas publié en France depuis un moment :

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 "Elle était pauvre, irrévérencieuse, sensuelle, très belle et rebelle à toute autorité, sauf à celle du génie et de l’amour. Elle s’appelait Molly Allgood, elle fut une comédienne célèbre et elle eut pour amant l’un des plus fameux dramaturges irlandais, John Millington Synge. C’était en 1907. Elle avait dix-neuf ans, il en avait trente-sept. Il fut son Pygmalion, elle sa muse. Ils vécurent une passion sans borne. Mais leur différence sociale et religieuse, les conventions et l’austérité de la famille Synge, leurs amis même, tout et tous s’y opposèrent. Jamais ils ne purent se marier et Molly Allgood rompit avec l’homme de sa vie qui mourut peu après, en 1909, rongé par le bacille de Koch. Quarante-cinq ans plus tard, on retrouve l’ancienne actrice, réduite à la misère et hantant les rues de Londres par un matin brumeux. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme l’amour et le désir pour ce Vagabond qui ne l’aura jamais quittée… De tous les romans de Joseph O’Connor, Muse est sûrement le plus grand, en tout cas le plus intense. À chaque page, le lecteur est ébloui, bouleversé. Voilà un livre forgé de lumière et d’airain."  (sortie demain 25 août !)

Envies raisonnables :) !
Edit du 27/08 : ca y est, j'ai mon O'Connor :-)

 

EDIT DU 27/08 : Je viens de découvrir que Sorj Chalandon, l'auteur de Mon traitre, publie la suite de ce roman auto-biographique, celui où il donne sa plume au traitre : 

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Ca va sans dire que je le veux aussi !!! 

 

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27 août 2011

Une femme simple et honnête

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4e de couverture : "Winsconsin, 1907. Ralph Truitt attend, fébrile, sur le quai de la gare. Dans sa main, la photo d'une femme. Malgré ses 54 ans et sa fortune, l'homme d'affaires est troublé comme un adolescent. Après 20 ans de veuvage, il a enfin décidé de se remarier. Et Catherine Land a répondu à son annonce. Une femme simple et honnête, bien plus jeune que lui, qui vient vivre dans cette petite ville de campagne. Mais un échange de lettres peut receler bien des secrets. Lorsqu'elle descend du train, Truitt découvre qu'elle n'est pas la femme de la photo. Que vaut donc une relation qui commence par un mensonge ?"

Je vous préviens :  je pense que je ne vais pas me faire des amies : ce livre est généralement encensé par la blogosphère littéraire qui l'a dévoré. Alléchée, cela faisait à peu près un an que je voulais le lire. La sortie en poche a été l'occasion.

Ca commence comme un roman Harlequin (et c'est d'ailleurs ce que présage la couverture) mais ça finit dans le sang. Et au milieu de tout ça, de l'amour, de l'érotisme, du sexe, des morts, du sang, de la crasse, du luxe. A petite dose, ça irait encore. Mais là rien n'est vraiment dans la mesure. C'est sans doute ce qui m'a énervée un zeste, et ennuyée de plus en plus. Pour moi, cela a trop le goût du livre commercial à souhait. Reste la splendeur du grand ouest américain merveilleusement décrit. Mais c'est une qualité un peu trop légère qui ne compense pas le reste.

attention je raconte un peu trop histoire pour montrer ce qui m'a déplu :

Certes, on découvre des secrets de famille au fur et à mesure, l'histoire qui fait que les personnages sont ce qu'ils sont. Mais c'est la manière dont cela est tourné qui manque de charme. Ralph Truitt a renoncé à l'amour depuis plusieurs dizaines d'années quand il se décide à passer une annonce matrimoniale. Il est riche. Une jeune femme y répond en stipulant qu'elle est juste une "femme simple et honnête". Déjà, là, ça sent l'arnaque, pour toute personne normalement constituée. Mais Truitt mord à l'hameçon (oh !!!) Et toc, la femme, qui se prénome Catherine est bien une arnaqueuse, une catin qui a bourlingué, alléchée par l'odeur de l'argent (oh!!!). Son but ultime c'est celui-ci : tuer Ralph et avoir son argent (oh, my godness, mon petit coeur va lâcher !!). Son projet initial se voit contrarié parce qu'elle finit pas tomber amoureuse de sa victime (oh!!!!). Pourtant on est loin d'un amour sirupeux, certes, mais les ficelles sont un peu grosses.
Ralph a perdu sa première épouse Emilia, qui le trompait avec tout ce qu'elle trouvait à se mettre sous la main (oh!!!). Il a aussi perdu sa petite fille (handicapée mentale de surcroît). Pour se venger de ce que lui a fait subir cette première épouse, il a battu comme plâtre pendant toute son enfance son fils, Tony - qui en fait n'était pas son fils (ben ouais !!!)... Seulement le monde est petit. Et Tony connaît Catherine, la belle intriguante qu'il a envoyé auprès de son père pour qu'elle le tue...

Arrivée à ce stade, j'ai commencé à me poser des questions... L'auteur dit devoir beaucoup à Michael Lesly et son Wisconsin Death Trip qui décrit "le portrait fascinant et cinématographique d'une petite ville du Wisconsin dans les spasmes de la fin du XIXe siècle". Je ne connais pas cet ouvrage mais je pense qu'ici ce n'est pas franchement ce qui retient le plus l'attention, c'est juste une toile de fond à peine effleurée et pas vraiment étudiée. Un copier-coller raté.

Pour moi ce roman est juste un livre de vacances, d'un érotisme parfois souvent échevelé, oublié sitôt refermé. Un style qui n'a pas su me convaincre. Des personnages pas spécialement attachants. Première et dernière tentative des romans de Robert Goolrick.

 

 

23 août 2011

Rebus et le loup-garou de Londres

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4e de couverture : "Un tueur en série sème la terreur à Londres. Parce que sa première victime a été retrouvée dans Wolf Street (rue du Loup), parce qu'il laisse une morsure sur le ventre des femmes qu'il assassine, la presse l'a baptisé le Loup-Garou. Désemparée, la police londonienne fait appel à l'inspecteur John Rebus en qui elle voit, depuis l'affaire de L'Etrangleur d'Edimbourg, un expert ès tueurs en -série. L'Ecossais plonge alors dans l'univers de la métropole, avec ses métros bondés et -ses quartiers dangereux. Fidèle à lui-même, Rebus ne se fait pas que des amis dans la police londonienne et manque d' -renvoyé à Édimbourg. Quand une jeune et séduisante psychologue propose de réaliser un profil du tueur, l'occasion est trop belle pour qu'il la refuse. Toujours adepte des méthodes peu orthodoxes il cherche encore à provoquer l'assassin. Celui-ci néanmoins garder une longueur d'avance sur la police: Meurtre après meurtre, le Loup-Garou, rattrapé par sa folie, sombre peu à peu dans une spirale destructrice qui menace d'emporter Rebus et sa jolie - mais pas si innocente - psychologue... "

Je passe sur la traduction du titre en français un rien bêtifiante (le genre de détail qui fait qu'on se priverait d'un petit bijou si l'on s'en tenait au titre) car Tooth & Nail est sans doute le plus hilarant "Rebus" que j'ai lu jusqu'à présent

Notre inspecteur écossais est envoyé à Londres chez les rosbeefs Anglais qui sont à la hauteur de leur réputation pour l'accueil réservé à tout ce qui ressemble à un Ecossais, un Irlandais, ou tout ce qui ne ressemble pas à un rosbeef Anglais de toute façon. C'est du moins l'expérience de Rebus : " Londres était très raciste, surtout dans les quartiers sud-est. Un basané qui s'aventure dans certaines cités est sûr d'en ressortir émasculé. Rebus en avait fait personnellement l'expérience, en affrontant la xénophobie de Lamb" : Lamb, c'est la caricature du sale flic qui va l'enquiquiner tout au long de son séjour à Londres, juste comme ça, parce qu'il n'est pas Anglais, que c'est l'homme du Nord. Heureusement que l'inspecteur George Flight est un peu plus sympathique et qu'il formera avec Rebus une paire de flics originale, même si l'Ecossais dépasse parfois les bornes,comme à son habitude, manque plus d'une fois d'être viré de l'enquête et renvoyé à Edimbourg. Mais pour survivre dans cette jungle sans tuer quelques rosbeefs Anglais, Rebus a une formule secrète : "TAJT !" Hé, hé !
En plus, il y a le problème de l'accent où chacun en rajoute pour faire croire qu'ils ne se comprennent pas entre Anglais et Ecossais (et ça j'ai pu remarquer moi-même le plaisir que les Ecossais ont à dire qu'ils ne comprennent pas les Anglais !)

Dans ce polar, un vrai suspens avec un crime de psychopathe (par moment je me suis mis à penser à Jack l'Eventreur, celui qui sème la terreur dans la ville, même si là ce ne sont pas des prostituées les victimes).

Et puis Rebus a beau détester les rosbeefs Anglais, il trouve l'amour à Londres en la personne d'une Canadienne d'origine... écossaise...

Ian Rankin dresse un portrait de Londres loin des cartes postales et des images d'Epinal. Le hasard a fait que j'étais en train de lire ce polar lorsque les émeutes ont débuté dans la capitale britannique.  Je me suis dit que la réalité dépassait parfois la fiction, que les effets, aussi répréhensibles soient-ils, ont toujours une cause, que rien n'est vraiment gratuit :

"Un pauvre innocent s'était fait tabasser pour s'être aventuré dans une cité où il avait demandé son chemin. Son crime ? Etre noir et avoir mis les pieds dans un quartier blanc".

Du très bon Rankin.



 

Les enquêtes de l’inspecteur John Rebus

  1. Knots and Crosses (L’étrangleur d’Édimbourg)
  2. Hide and Seek (Le Fond de l’enfer)
  3. Tooth and Nail (ou Wolfman) (Rebus et le loup-garou de Londres)
  4. Strip Jack (Piège pour un élu)
  5. The Black Book (Le Carnet noir)
  6. Mortal Causes (Causes mortelles)
  7. Let it Bleed (Ainsi saigne-t-il)
  8. Black and Blue (L’Ombre du tueur)
  9. The Hanging Garden (Le Jardin des pendus)
  10. Dead Souls (La Mort dans l’âme)
  11. Set in Darkness (Du fond des ténèbres)
  12. The Falls (La Colline des chagrins)
  13. Resurrection Men (Une dernière chance pour Rebus)
  14. A Question of Blood (Cicatrices)
  15. Fleshmarket Close (Fleshmarket Close)
  16. The Naming of the Dead (L’appel des morts)
  17. Exit Music (Exit Music)
21 août 2011

Garden of love

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4e de couverture : "Il est des jardins vers lesquels, inexorablement, nos pas nous ramènent et dont les allées s'entrecroisent comme autant de possibles destins. A chaque carrefour se dressent des ombres terrifiantes : est-ce l'amour de ce côté ? Est-ce la folie qui nous guette ? Alexandre Astrid, flic sombre terré dans ses souvenirs, voit sa vie basculer lorsqu'il reçoit un manuscrit anonyme dévoilant des secrets qu'il croyait être le seul à connaître. Qui le force à décrocher les ombres pendues aux branches de son passé ? Qui s'est permis de lui tendre ce piège ? Autant de questions qui le poussent en de terrifiants jardins où les roses et les ronces, inextricablement, s'entremêlent et dont le gardien a la beauté du diable."

Ce polar français m'intriguait depuis un moment : le roman policier présenté comme virtuose aux multiples prix dont.le Grand Prix des Lectrices de ELLE 2008. C'était donc trop tentant... Mais voilà, prix ou pas prix, il y a des livres avec lesquels on n'accroche pas. J'ai vraiment été admirative de l'écriture, angoissante, prenante, recherchée et précise. Marcus Malte a un style admirable, c'est sûr. Reste que l'histoire est  très bizarre et alambiquée. On s'y perd ou plutôt que j'y suis perdue, dans un ennui profond en me demandant quel était le but du jeu...

Que dire de de plus ? J'ai tenté l'expérience de cet auteur mais je ne recommencerai pas. Dommage, pour une fois que je lis un polar made in France...

18 août 2011

Les îles Orcades

 Comme on est des highlanders et que rien ne nous fait peur, même pas monter à bord d'un rafiot pour traverser l'étranglement maritime agité où se rejoignent océan atlantique et mer du Nord (600 naufrages à ce jour) par un vent à décorner toutes les bêtes à cornes de la terre, eh ben on s'est lancés ! Ah quoi ? Ben l'assaut des îles Orcades !

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 Enfin, seulement l'île principale (Mainland), en passant par celle située au Sud et relié à Mainland par une digue (45 minutes à une heure de bateau, d'une traversée mémorable par temps de houle).

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Il faut dire que les Orcades, c'est vaste : 67 îles, 20 000  habitants, dont 7000 à Mainland. Autant dire, un autre monde ! Et c'est vraiment ce qu'on y ressent. Ici exit le kilt et le galéique. Les Vikings ont créché là jusqu'au 15e siècle et la langue des ancêtres, c'est le vieux norrois. D'ailleurs, le drapeau emblème des îles n'est pas sans rappeler le drapeau norvégiens :

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Les îles orcades ont en fait été la dote de mariage de la fille d'un roi norvégien qui épousa un roi écossais.

Nous y voilà : pas un arbre pour s'abriter d'un vent glacial et d'une température ne dépassant pas les 9°c ce jour-là (pourtant, il paraît que le gulf stream passe dans le coin...)

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Les Orcades sont des îles plates 185
(sauf l'île de Hoy, ici au fond - prononcer "Roy" mais qui est inhabitée). Ici une des digues que Churchill a fait construire à des prisonniers italiens pendant la 2e GM (quel filou celui-là !). La première chose qui étonne, c'est qu'il y a beaucoup de bétails, notamment des vaches... charolaises, parfois croisées avec des angus.

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Voici Stromness, une des deux villes de Mainland :

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C'est un joli petit port de pêche où l'on peut consommer de sympathiques produits de la mer tout juste péchés (du hareng, notamment). Mais contrairement aux îles Shetlands, ici on est avant tout agriculteur et non pêcheur.

En continuant quelques kilomètres hors de la ville, on trouve le village néolithique de Skeara : il était enterré sous la dune de sable. Mais un jour de tempête au XIXe siècle, le vent le mis à jour :

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On s'est demandé comment les hommes de l'époque pouvaient vivre dans ces conditions extrêmes (froid, vent fort). Mais à l'époque, la température était plus élevée (eh oui !)

A Mainland, on peut aussi admirer un cercle de pierres levées :

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A Kirkwall, l'autre ville de l'île principale, j'ai été impressionné par la cathédraleSt Magnus (800 ans d'âge) tout à fait étonnante à l'intérieur :

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Et c'est après cette journée riche en découvertes qu'on a repris le bâteau dans l'autre sens, bleus de froid mais ravis!

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J'espère que ça vous a plu !

 

 

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15 août 2011

Le fond de l'enfer

 

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4e de couverture : "Un junkie retrouvé mort dans un squat d'Édimbourg, juste un cadavre dont le corps a été placé sur le sol selon un étrange rituel. Une jeune fugueuse terrifiée qui pense que son ami a été assassiné. Mais tout le monde s'en moque. Ce sont les déchets de la société, des drogués et des petits délinquants. Mieux vaut s'intéresser aux nouvelles entreprises en plein essor et aux lotissements flambant neufs qui vont apporter la prospérité à une ville qui se vante déjà de sa " qualité de vie ". Il n'y a guère que l'inspecteur Rébus pour s'en préoccuper, sentir quelque chose de trop malsain, de trop dangereux pour être laissé dans l'ombre... Quelque chose qui n'est peut-être pas sans lien avec le monde merveilleux que promettent promoteurs et publicistes... "

Voici le deuxième épisode des aventures de l'inspecteur Rebus, après L'étrangleur d'Edimbourg. La quatrième de couverture m'avait particulièrement alléchée : les promoteurs immobiliers avides d'un côté, les laissés-pour-compte de l'autre, le tout dans Edimbourg, c'était prometteur d'un point de vue sociétal !

Malheureusement je dois avouer que ce Rankin-là ne tient pas ses promesses. Certes, il se lit fort bien mais le fond historique que l'on retrouve dans les polars lus jusqu'à présent est quasiment absent. C'est même parfois un peu too much : la piste de la sorcellerie blanche ou noire, le personnage de Tracy, la copine du junkie retrouvé mort est un zeste invraisemblable dans son attitude envers Rebus et la copine de son acolyte Brian Holmes à qui elle assène un violent coup de tête avant d'aller lui manger dans la main... L'intrigue s'enlise avant d'être résolue par une solution un peu tirée par les cheveux, le tout mâtiné d'un fond de Mister Hyde.

Reste que l'inspecteur John Rebus est toujours aussi attachant ! Donc ça donne envie de lire la suite de ses aventures. J'ai donc enchâiné sur Rebus et le loup-garou de Londres, qui déjà me plaît beaucoup plus. Affaire à suivre donc !

 

 

10 août 2011

L'étrange disparition d'Esme Lennox

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4e de couverture : "A Edimbourg, un asile ferme ses portes, laissant ses archives et quelques figures oubliées resurgir à la surface du monde. Parmi ces anonymes se trouve Esme, internée depuis plus de soixante ans et oubliée des siens. Une situation intolérable pour Iris qui découvre avec effroi l'existence de cette grand-tante inconnue. Quelles obscures raisons ont pu plonger la jeune Esme, alors âgée de seize ans, dans les abysses de l'isolement ? Quelle souffrance se cache derrière ce visage rêveur, baigné du souvenir d'une enfance douloureuse ? De l'amitié naissante des deux femmes émergent des secrets inavouables ainsi qu'une interrogation commune : peut-on réellement échapper aux fantômes de son passé ? "

C'est vrai que j'ai hésité - un tout petit peu - à me relancer dans la lecture de Maggie O'Farrell puisqu'il y a quelques mois, j'avais été déçue par La femme de mon amant. Mais les avis enthousiastes d'Aifelle, de Miss Alfie, de Mélorie 1974, de  Lou, d'Ys et tant d'autres, ont fini par me convaincre totalement. Et je dois dire que je ne le regrette pas puisque L'étrange disparition d'Esme Lennox (The Vanishing Acte of Esme Lennox, titre original qui a tout son sens !) est d'une toute autre facture que le roman par lequel j'avais commencé à lire cette auteure !

Maggie O'Farrell est nord-irlandaise mais elle plante le décor de son récit à Edimbourg. Esme a été enfermée à l'âge de seize ans, sur décision de son père, à l'hôpital psychiatrique de Claudstone. Mais cet hôptial va à présent fermer ses portes. Iris, sa petite-nièce, ignore jusque-là que sa grand-mère, Kitty, a une soeur. Elle pense à une erreur manifeste. Mais le directeur de l'hôpital l'informe que non, ce n'est pas une erreur et que son nom figure comme personne à contacter. C'est sur la pointe des pieds et emplie d'une peur manifeste qu'Iris décide peu à peu de prendre en charge Esme, qui a passé soixante-et-un ans de sa vie derrière ses murs. La vieille dame raconte alors son histoire, par bribes. S'y entremêle la version de Kitty (atteinte maintenant de la maladie d'Alzeimer, mais il y a des choses que cette maladie ne peut pas effacer !). Et l'on va de stupéfaction en stupéfaction !
Esme est tout sauf folle. Au contraire. Elle se révèle d'une intelligence hors norme. Ce fut une jeune fille qui voulait aller à l'université, qui ne souhaitait pas se marier ni être enfermée à la maison. Quand on lui demandait ce qu'elle voulait faire plus tard, elle répondait d'emblée qu'elle voulait voyager, voir du pays et travailler. En d'autres termes, c'était une jeune femme libre d'esprit et spontannée dans un univers de calculateurs. Et belle, de sucroît...

Le thème des femmes enfermées dans des asiles est presque devenu un classique littéraire et cinématographique sur un fait tristement célèbre. J'avais déjà lu l'époustouflant  Testament caché  de l'Irlandais Sebastian Barry et j'avais déjà vu le film de Peter Mullan sur le même sujet. Mais à chaque fois, on se prend une sacrée claque. Ici l'hôpital (mais peut-on parler d'hôpital, puisqu'un un hôpital est censé pour soigner) n'est pas tenu par des religieuses mais bien des infirmières civiles. Cependant, ce n'est pas ici que se déroule l'essentiel du roman (heureusement !) mais dans l'esprit d'Esme qui dévoile peu à peu l'univers bourgeois étriqué dans lequel elle vivait en famille, un univers où les femmes n'ont pas vraiment leur mot à dire sur leur destin et où il est fort mal vu par le patriarche qu'elle souhaite travailler et se soustraire à la domination masculine.
Une belle réflexion sur le sentiment de culpabilité, la jalousie et le ressentiment. D'ailleurs Iris vit au même moment une relation compliquée avec un homme peu fiable (marié), profiteur et de moins en moins crédible. J'ai bien aimé l'écho de la vie d'Iris avec le passé d'Esme et de Kitty (mais ici le piège se referme sur le profiteur...).
On se dit, à la fin du roman, qu'on nous a assez secoué comme cela. Que maintenant Esme va pouvoir finir ses vieux jours tranquillement et confortablement. Et pourtant...

Un coup de coeur pour ce roman au style dense et ciselé sur un sujet grave mais qui évite aussi les écueils. Une lecture exceptionnelle !

 

 

 

 

8 août 2011

La double vie de Laura Swan

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4e de couverture :"" Quirke l'imagina, aplatie sur les rochers mouillés, mie longue mèche rousse enroulée autour du cou, telle une épaisse corde d'algues brillantes. Qu'est-ce qui avait donc pu pousser cette belle et saine jeune femme à se jeter des falaises de Sandycove dans les eaux noires de la baie de Dublin, au beau milieu d'une nuit d'été, sans aucun témoin à part les étoiles scintillantes et la silhouette sinistre de la tour Martello au-dessus d'elle ? ".
Bien que l'autopsie lui prouve le contraire (la jeune femme n'est pas morte noyée, mais d'une overdose d'héroïne), Quirke va laisser classer cette affaire comme un suicide. Et pourtant... Vieux loup de plus en plus solitaire, il ne peut s'empêcher de fureter dans le passé de la victime et découvre que celle-ci avait non seulement une double identité mais une double vie, peuplée de personnages aussi troubles que les circonstances de sa mort. Lorsqu'il apparaît que Phoebe, sa propre fille, est à son tour impliquée, Quirke se retrouve pris dans un piège qui, une fois de plus, fera ressurgir les démons du passé..."

J'avais découvert l'an dernier Les disparus de Dublin qui m'avait absolument enchanté. Il me fallait donc absolument lire ce deuxième tome des aventures du médecin légiste Quirke, publié en France au printemps dernier. Il faut avoir lu le premier pour mieux comprendre le deuxième car certaines allusions y font référence assez souvent. Cela dit, l'intrigue est totalement indépendante.

Deux années ont passé depuis Les disparus de Dublin. Phoebe a maintenant 23 ans et elle ne pardonne pas à Quirke ce qu'il lui a caché pendant si longtemps. Et elle s'agace particulièrement lorsque celui-ci s'intéresse à sa vie privée. Or Dublin est une petite ville en ces années 50. Les gens s'y croisent facilement. D'autant plus lorsqu'on est coquette et que l'on fréquente parfois un institut de beauté dont la propriétaire a été retrouvée noyée... Et tel père, telle fille, ou telle fille tel père ! Le mari de la victime n'est autre qu'un ancien camarade de classe de Quirke. Il vient le lui demander de ne pas autopsier sa pauvre défunte épouse. Ainsi, père et fille vont s'embarquer, chacun à leur façon et chacun de leur côté, sur une délicate affaire qui les mènera plus loin qu'ils ne l'imaginaient.

Par un subtil aller-retour présent-passé, l'écrivain dévoile peu à peu la vie que menait la victime, une jeune femme en apparence bien tranquille : Deirde Hunt. Mariée à Billy pour s'échapper du sinistre quartier des Flats de Dublin et à un père un brin incestueux, elle ne voit pas de piège lorsque l'étrange Leslie White lui propose de s'associer à elle pour monter un institut de beauté : The Silver Swan (titre original du livre, d'ailleurs). Pensez donc, un univers de beauté, quand on vient des Flats, ça ne se refuse pas si facilement ! Seulement Leslie n'est peut-être pas aussi white qu'il le dit et il va lui faire faire de ces choses... oh ! my godness !

Les fils narratifs des différentes intriguent se lient peu à peu, dans une évidence implacable. Le lecteur devine le noeud de l'histoire mais dans une sorte de déni, ne veut pas y croire... Et pourtant !

C'est avec beaucoup d'humour caustique, d'ironie ravageuse que John Banville promène ses personnages dans ce roman noir aussi sombre que la Guinness, tout en jouant à merveille avec une thématique bien classique que je ne peux pas révéler sous peine d'en dire trop. Il manipule à merveille le lecteur et ce pauvre Quirke au grand coeur. L'inspecteur Hackett pensait également qu'il avait "une vision moins rose des êtres humains et de leurs actions". Nous aussi et on s'est laissé berner !

Un roman noir sans doute moins fouillé d'un point de vue historique que le premier volume mais John Banville/Benjamin Black reste un conteur hors pair qui nous fait avaler ce pavé de 403 pages d'une traite sans pouvoir le lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire. Ses personnages sont si attachants, en plus, qu'on en redemande ! Vivement la suite des aventures de Quirke ! Je l'adore ce gros nounours solitaire qui sait si bien nous promener dans Dublin !

Pour information, Les disparus de Dublin sont maintenant disponible en édition de poche chez 10/18.

4 août 2011

La colline des chagrins

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4e de couverture : "Alors que Flip Balfour, la fille d'un banquier d'Édimbourg, vient de disparaître, un minuscule cercueil en bois est retrouvé sur la propriété familiale. Pendant que Rebus s'intéresse à des cercueils identiques exposés au Museum of Scotland, la constable Siobhan Clarke planche sur les énigmes proposées par un mystérieux Quizmaster, contact de Flip sur Internet. La police s'interroge : quel est le lien entre Quizmaster et d'autres meurtres commis dans la région entre 1972 et 1995 ? Aux prises avec ses démons personnels, Rebus joue contre sa hiérarchie avec une obstination quasi suicidaire. La ville d'Édimbourg, sa beauté ténébreuse, son histoire - en particulier celle de la chirurgie - et son passé sanglant lui disputent le premier rôle."

Voici le deuxième polar de Rankin que j'ai, comme le premier, dévoré malgré ses 630 pages. Encore une fois, l'intrigue n'est qu'un prétexte pour plonger le lecteur dans l'histoire d'Edimbourg et ses environs. Ce fut pour moi un immense plaisir, surtout lorsqu'au même moment, j'étais dans la ville. J'ai même appris qu'il existait un circuit spécial "Inspecteur Rebus" sur place car la plupart des lieux que Rankin décrit dans ses romans existent (cela dit, on s'en serait un peu douté !!). Pas difficile pour qui a arpenté les trottoirs de la petite capitale écossaise en bon touriste, de s'y retrouver :
"Rebus sourit et regarda les deux côtés de la rue. C'était le coeur historique d'Edimbourg. Un hôtel près des feux tricolores, une boutique de lainages de l'autre côté de la chaussée. Un fabricant de kilts à moins de cinquante mètres. Cadeaux, sablés, carafes à whisky. La maison de John Knox, tassée contre ses voisines, presque invisible dans une ombre maussade. Il y avait eu une époque où Edimbourg se résumait à Old Town : colonne vertébrale étroite reliant le château à Holyrood, venelles pentues d'un côté et de l'autre, semblables à des côtes difformes. Puis, comme la ville devenait de plus en plus surpeuplée et insalubre, on avait construit New Town, dont l'élégance géorgienne était destinée à snober Old Town et ceux qui n'avaient pas les moyens de déménager. Philippa Balfour avait choisi la nouvelle ville tandis que David Constello s'était installée au coeur de la vieille et Rebus trouvait cela très intéressant." Quand on sait que Charlotte Square est le quartier ultra-chic d'Edimbourg qui abrite notamment des banques, on comprend pourquoi la jeune Philippa habitait ici... David, quant à lui, est d'un milieu beaucoup plus modeste, et d'origine irlandaise.

Cependant, un peu trop lisse pour être tout à fait honnête, Philippa se livrait à de drôles de jeux sur Internet. Siobhan, collaboratrice de Rebus, se lance sur la piste d'un mystérieux Quizmaster, soupçonné du meurtre. Elle finit par atterrir sur la mythique colline d'Arthur's Seat, sur les hauteurs d'Edimbourg. Une mystérieuse poupée est retrouvée dans la petite ville de Falls, ainsi que des cercueils... Or sous le sommet d'Arthur's Seat, on a retrouvé "en 1836 (...) dix-sept petits cercueils en bois, contenant chacun une figurine sculptée (...). Leur origine n'a jamais été expliquée de façon certaine ; ils ont été associés à la sorcellerie ou aux victimes de William Burke et William Hare" (source Wikipedia).

Avis aux amateurs ! J'adore la manière dont Ian Rankin mêle réalités historiques, mythes et fiction, lie présent et passé. On apprend toujours quelque chose en lisant ses romans. Ce n'est donc que du bonheur !

Je sais déjà que je vous parlerai à nouveau de Rankin puisque deux autres de ses polars attendent dans ma PAL : Causes mortelles et Rebus et le loup-garou de Londres (ahou, les titres en français parfois!!)

 




 

 

1 août 2011

L'île d'Iona

 Je continue la visite des îles écossaises. Et je dois dire que j'ai eu un coup de coeur pour celle-là,

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 dont le nom parlera à tous ceux qui ont visité l'Irlande et qui ont vu le livre de Kells à Trinity College à Dublin, notamment. Je veux bien sûr parler de l'île d'Iona, à un peu plus d'une heure de bateau d'Oban.

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Pour aller à Iona, il faut prendre deux bâteaux : d'abord un gros au départ de la petite station balnéaire d'Oban en direction de l'île de Mull. Puis il faut traverser l'île de Mull d'Est en Ouest (une seule route étroite et ça prend bien une heure). Puis il faut prendre un ferry en laissant votre voiture à Mull (car Iona c'est piéton pour les touristes, et c'est tant mieux !)

Mais quel spectacle en arrivant :

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Eh oui, à l'île d'Iona, on n'est pas loin du Paradis (en été, parce que l'hiver ça doit plutôt être l'Enfer). Mais en plus de ses eaux turquoises dès que les nuages se poussent, elle possède un riche patrimoine. En effet, c'est ici qu'en 561 vint le missionnaire irlandais saint Colomba et il y fit constuire un monastère afin de diffuser sa foi. Ainsi Iona est-elle considérée comme le berceau du christiannisme en Ecosse.

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Le monastère qu'on voit aujourd'hui date du XIIIe siècle car celui du temps de saint Colomba fut détruit par les raids vikings successifs.

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A l'intérieur reposeraient les reliques de saint Colomba. En tout cas, il a une sépulture (que je n'ai pas prise en photo).

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La croix de saint Martin indiquait aux fidèles qu'il y avait ici un lieu de prêche.

On pense que le Livre de Kells a été écrit ici et que lors des invasions vikings du IXe siècle, les moines auraient décidé de le transférer à l'abbaye de Kells en Irlande par mesure de sécurité. Mais en fait, il y a controverse entre les chercheurs sur le sujet.

Pas très loin du monastère de saint Colomba, il reste dans ruines d'un couvent de nonnes augustines

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Sur cette île serait, dit-on, enterrés 48 rois d'Ecosse... Il y a beaucoup à voir sur Iona. Nous n'avons pas pu faire tout le tour de l'île à pied car nous devions reprendre le dernier ferry pour Mull. Ce sera sûrement l'occasion de revenir pour une randonnée. En tout cas,  une fois encore, nous avons eu beaucoup de chance de l'apercevoir sous le soleil !
Autre détail : ici à cette époque de l'année, il ne fait pas nuit !

J'espère que ça vous a plu !

 

 

 

 

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