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30 mars 2013

L'homme de Lewis

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4e de couverture : "En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a détruit son mariage, et il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres... il pense pouvoir retrouver dans ces lieux de l'enfance un sens à sa vie."


Je m'arrête là pour la citation de la quatrième de couverture, qui en dévoile ensuite trop à mon goût. Sachez juste qu'on retrouve un cadavre dans la tourbe... et que c'est tout un passé qui ressurgit. Evidement, on pense tout de suite à un cadavre "préhistorique" ou presque, genre viking... comme le pensent au tout début les personnages. Ben non. Sachez par ailleurs que la tourbe ça conserve... même les tatouages.

Le passé qui ressurgit est avant tout celui du père de Marsaili, la copine et amour de toujours de Fin. Mais si le vieux Tormod est atteint de la maladie d'Alzheimer, si ça mémoire immédiate est altérée, il y a des choses qui ne s'oublient jamais et que la maladie ne peut effacer : sa vie d'enfant orphelin est gravé à tout jamais dans son esprit, comme le tatouage sur la peau du cadavre.L'occasion pour l'écrivain de nous promener dans des lieux encore plus paumés que Lewis et de nous embarquer sur les îles voisines : Harris, mais surtout Eriskay.
Et là, on sent le journaliste derrière l'écrivain (parce que oui, Peter May était journaliste avant d'écrire des fictions, mais on pourrait croire qu'il est originaire des Hébrides, tellement il connaît bien ces lieux où il a vécu cinq ans) : ou comment il nous apprend que pendant des décennies, les enfants orphelins ou abandonnés étaient déportés sur les îles Hebrides, surtout s'ils étaient catholiques et que c'est l'oeuvre de l'Eglise catholique elle-même.

Comme dans L'île des chasseur s d'oiseaux, on sent bien que l'intrigue est le support d'une analyse fouillée de la vie des gens aux Hebrides extérieures. Et ça, moi, j'adore ! Et je me suis tout autant régalée avec la description minutieuse, méticuleuse, du paysage, de la lande martyrisée par le vent, on tourne à gauche, on prend le sentier qui monte un peu pour admirer la plage, on redescend vers les maisons etc. En fait, tout simplement, on y est pour de vrai ! Pour avoir visité les îles Orcades, autre archipel d'îles écossaises, où l'on tenait à peine debout un jour de vent d'été, j'ose encore à peine imaginer la vie des gens - même s'ils avaient l'air heureux et en tout cas étaient chaleureux.

" Le paysage de North Uist était triste et primitif. Des montagnes élancées se perdaient dans les nuages qui cascadaient vers la lande pour s'y étendre en mèches brumeuses. Des caracasses des maisons depuis longtemps abandonnées et dont les pignons sombres se détachaient sur le ciel menaçant. Un pays de tourbe, hostile et inhospitalier, découpé par des lacs fragmentaires et des bras de mer déchiquetés. Partout se dressaient des ruines, témoins des tentatives infructueuses qu'avaient menées hommes et femmes pour dompter la nature."

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A côté de cela, le personnage de Fin MacLeod, écorché par la vie, orphelin lui aussi, ayant perdu lui-même son fils dans un accident de voiture à Edimbourg, va tout à fait avec le paysage et il n'en est pas moins attachant. Il n'est plus dans la police mais c'est néanmoins sa curiosité qui va le pousser à résoudre l'histoire énigmatique du cadavre tourbé, quitte à remuer des vérités qui dérangent et à démasquer le coupable... (parce que Fin est un héros cabossé mais un héros quand même !).

On se sent en manque après avoir refermé ce roman noir... Je n'en ai pas trouvé un dans les suivants que j'ai entrepris qui fasse vraiment le poids à côté. Alors je vais sans tarder m'attaquer au Braconnier du lac perdu qui est la troisième et dernière histoire : alors il va falloir que je le déguste...

 

Bref, je finis ce frisquet mois de mars en beauté, avec même une petite balade à Lewis et îles alentours grâce à la magie de Google Map.

 

 

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16 mars 2013

La disparition d'April Latimer/ Elegy for April

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4e de couverture : "Rebelle, indépendante, un goût pour les hommes peu conventionnel... Dans la société dublinoise conservatrice, patriarcale et ultracatholique des années 1950, April Latimer, jeune interne en médecine, laisse dans son sillage comme un parfum de scandale. Rebelle, indépendante, avec un goût pour les hommes décidément peu conventionnel… Quand Phoebe Griffin, sa meilleure amie, découvre qu’elle a disparu, elle redoute le pire. Etrangement, de leur petite bande d'amis hétéroclite, Phoebe semble la seule à s'inquiéter ainsi - la seule ) qui on a caché certaines choses ?... Malgré leurs relations compliquées, c'est vers son père, le brillant mais imprévisible Quirke qu'elle se tourne pour retrouver la trace d'April. Et c'est ainsi que Quirke se voit impliqué bien plus qu'il ne l'aurait voulu dans une enquête aussi trouble que troublante, au coeur d'un entrelacs de liaisons dangereuses d'où émerge peu à peu une effroyable vérité."

Voici le troisième volume des aventures du Dr Quirke, médecin légiste de son état, dans l'Irlande des années 50(après Les disparus de Dublin et La double vie de Laura Swan). Un adorable personnage de la trempe des Erlendur. D'ailleurs, les deux personnages se confondent parfois dans mon esprit parce que je trouve qu'il se ressemble. Mis à part que Dr Quirke est porté sur la bouteille. Mais, on peut le comprendre, avec son histoire familliale un zeste compliquée et combien douloureuse. Ici Dr Quirke sort d'ailleurs de l'asile qui soigne les alcooliques. Parce qu'il avait trop souffert à la fin de La double vie de Laura Swan, où Phoebe avec fait des siennes...

Ici, Phoebe s'inquiète pour April, une amie interne à l'hopital de Dublin qui ne donne pas signe de vie depuis plusieurs jours. April est une jeune femme qui n'a pas froid aux yeux dans la société irlandaise sclérosée des années 50. Cependant, comme toujours chez Benjamin Black alias John Banville, l'intrigue du roman noir n'est qu'un prétexte pour décrir la société de son pays (ici les années 50).

C'est un jeune homme noir, qui fait partie du cercle d'amis de Phoebe qui attire l'attention (aussi bien du lecteur que des autres personnages). Les clichés vont bon train... si vous voyez ce que je veux dire ! Le jeune homme intrigue, c'est clair. Autant qu'April d'ailleurs. A tel point qu'on leur prête une liaison non moins sulfureuse. April, quant à elle, est "abandonnée" par sa famille, celle de la haute bourgeoise catholique irlandaise parce qu'elle est trop "libre", qu'elle ne veut pas rentrer dans le moule étriqué réservée aux jeunes femmes à cette époque. Elle les encombre un peu ! Alors, quand l'inspecteur de police, ami de Quirke depuis toujours, découvre du sang sous le lit d'April et pas n'importe quelle sorte de sang, laissez-moi vous dire que l'imagination se déchaîne et le coupable désigné circule sous le manteau...

La fin n'en est pas moins édifiante ! John Banville joue avec les clichés pour mieux les renverser (évidemment ! - sinon il ne serait pas cet écrivain génial). Du portrait d'une jeune fille libre, il met en miroir une société quelque peu désaxée mentalement, frustrée, où les cinglés, les sauvages, les fous furieux ne sont évidemment pas ceux que désignent des gens se croyant bien-pensants. Banville joue de sa plume grinçante, de manière habile cependant. Il intrigue avec cette fin qui n'en est pas vraiment une... La seule envie que l'on a en refermant le roman, c'est de connaître la suite. Je suis addict depuis plusieurs années et apparemment, ce n'est pas prêt de s'arrêter !!

Seul bémol (encore une fois) : la traduction du titre dans la version en française : un saccage !

Pour ceux que ça intéresse, les deux volumes précédents des aventures de Dr Quirke existent maintenant en version poche :

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9 mars 2013

Le cheval soleil

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4e de couverture : "Elle porte le nom d'une fleur, mais Lilla n'a jamais eu le temps d'éclore. Elle a grandi dans l'indifférence de ses parents, trop occupés à soigner les enfants des autres. Lorsque son grand amour réapparaît des années plus tard à Reykjavik, Li décide de commencer à vivre. De remuer la terre souillée de ses souvenirs, depuis les nuits passées avec son frère dans le grenier, ses conversations avec une amie imaginaire, à son mariage raté, pour faire enfin pousser le bonheur. Mais les fjords glacés ne murmurent-t-ils pas que les chagrins d'amour se transmettent de génération en génération?"

Un roman islandais tout mince en volume et pourtant tellement touffu qu'il est difficile d'en parler et de le résumer ! Une écriture d'une beauté à couper le souffle, dans la lignée de celle d'Entre ciel et terre de Jon Kallman Stefansson. Un concentré de poésie, qui fait voyager dans une atmosphère à la fois intimiste et irréelle. Un mélange de prose et de vers, de mots savamment recherchés, quitte à y glisser quelques touches d'argot au passage pour mieux attirer l'attention du lecteur (effet garanti).

Je me suis régalée avec ces 187 pages d'une histoire d'amour peu banale, caustique à souhait par endroits, un zeste masochiste. "On dit que les femmes se chargent de se choisir un mari, mais ce ne fut pas mon cas. Le père de mes filles s'était mis dans la tête de m'avoir et j'étais tellement à côté de mes pompes que je me laissais faire."

Chaque femme, ancienne petite fille à tresses apprendra que "les tresses ne coul[en]t jamais et bourlingu[en]t comme des bouteilles à message par toutes les mers du monde jusqu'à ce qu'elles échou[en]t en Australie"....

La fin de l'histoire vous attaque au coeur, écraser des ombres peut vous envoyer dans l'au-delà...

Un très beau roman d'une qualité littéraire indéniable.

2 mars 2013

Eva Moreno

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4e de couverture : " Mikaela disparaît après avoir rencontré son père pour la première fois... dans un hôpital psychiatrique. Cet homme chétif a-t-il vraiment tué une lycéenne il y a 16 ans ? En vacances dans une petite ville suédoise, l'inspectrice Eva Moreno recherche Mikaela, croisée en pleurs le jour de sa disparition. Difficile de lézarder quand le père s'évapore à son tour et qu'un cadavre est retrouvé sous le sable !"

Sur la couverture de cette édition, on peut lire que l'auteur, Hakan Nesser, "occuppe le premier rang des auteurs suédois", (d'après The Sunday Times). Je dois dire que ce roman, par la mise en scène d'une inspectrice suédoise qui se démêne à la fois sur une enquête et sur sa vie privée et la mise en scène météorologique, m'a tout de suite fait penser à mon auteur suédois chouchou, Mons Kallentoft. Comme dans Eté, la Suède est ici en proie à une vague de canicule ! 

Mais la comparaison avec Mons s'arrête ici. Ce polar est d'une facture toute classique et sans grande surprise. L'héroïne et l'intrigue sont bien moins creusées que chez Kallentoft et il n'y a pas d'originalité d'écriture (rappelons que chez Kallentoft, les morts parlent au lecteur). Ca se lit facilement mais avoir enchaîné cette lecture après le sublime Etranges Rivages d'Arnaldur Indridason me l'a fait paraître bien fade. Et j'ai été un zeste agacée par une traduction qui nomme l'héroïne systématiquement par son prénom + son nom. En français, ça sonne faux. Reste un peu d'humour qui ne rend pas ce polar désagréable. Mais voilà, ce ne sera pas une lecture inoubliable et l'on n'apprend pas grand chose sur la Suède. Hakan Nesser n'occupera pas donc pas pour moi le premier rang des auteurs suédois. Par contre, j'attends avec impatience la sortie de La Cinquième saison de Kallentoft, prévue en avril prochain. Et toc !

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