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Mille (et une) lectures
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Mille (et une) lectures
19 octobre 2013

Desolation Road

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4e de couverture : "CALIFORNIE, 1930. Dans le quartier des femmes de la prison de San Quentin, une jeune fille de dix-sept ans attend le jour de son exécution. Elle s’appelle June, a une bouille d’ange, parle avec maladresse et timidité. Elle raconte ce qui l’a menée là, sur la desolation road, la route de la désolation qu'on emprunte un jour et qu'on ne peut plus jamais quitter : une passion absolue, déchirante pour un garçon nommé David, une histoire d’amour ponctuée par le vol, le kidnapping et le meurtre à travers la Californie de la Grande Dépression, en compagnie des parias, des criminels et des fantômes. Quand le journaliste venu l’interviewer demande à June ce qu’est l’amour à ses yeux, elle répond : « De la poussière et des étoiles, monsieur. » Le long de la desolation road, il n’y a rien d’autre à contempler."

 

Je lis(ais) très rarement de la littérature dite "de jeunesse" mais je dois avouer que j'ai découvert coup sur coup deux bouquins délicieusement addictifs et d'écrivains français. Voici donc le premier.

L'histoire nous plonge dans l'Amérique de la prohibition, pays où, qui plus est, la peine de mort existe (toujours). C'est June, une adolescente condamnée à mort par pendaison qui raconte son histoire à un journaliste qui voudrait changer les choses, David. June raconte comment, peu à peu, par amour et parce qu'elle n'a pas fait forcément une bonne rencontre, elle se laisse entraîner dans la spirale du meurtre. Son histoire personnelle est compliquée, sa mère l'a abandonnée : elle est partie pour refaire sa vie ailleurs, laissant la gamine livrée à elle-même. June tombe amoureuse de son jeune voisin, un pauvre môme, tout aussi livré à lui-même qu'elle, père alcoolique et violent. Le gamin dérape, la violence engendrant la violence : il tue son père. Les deux gosses décident de tailler la route et c'est l'engrenage de la violence dans l'Amérique en crise.
On croise toute une galerie de personnages, pas forcément sympathiques. On apprend qu'à Los Angeles, faut pas rêver, il n'y a pas de boulot, même avec la meilleure volonté du monde. Mais des escrocs profitant du malheur des autres, il y en a plein. J'ai beaucoup pensé à John Steinbeck, écrivain américain génialissime qui décrit tellement bien cette Amérique-là dans Les Raisins de la colère, entre autres.

Je me suis prise de sympathie pour ces gamins, malgré toutes les graves bêtises qu'ils ont semé sur leur route. Sans doute parce que les autres sont bien pire qu'eux. June, la seule survivante du couple à ce road movie, trouve qu'elle mérite la sanction qu'on lui inflige. Et c'est le jugement du lecteur qui se met en balance, évidemment.

Ce roman, très bien documenté sur l'Amérique des années trente, dispose également d'un excellent suspense. Un roman d'apprentissage hors normes rondement mené. Une bien belle lecture ! Et la litté de jeunesse, j'y reviendrai, c'est sûr, parce que c'est drôlement bien.

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13 octobre 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer

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4e de couverture : "Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux Etats-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli."

Le roman a obtenu le prix Femina étranger en 2012. Cela faisait un moment que le sujet me paraissait à la fois intéressant et intriguant. La parution en poche a fini de me convaincre de lire ce livre.

Mon avis va être rapide et aussi mince que ce roman pourtant dense.

Il s'agit à la fois d'une page de l'histoire du Japon et de celle des Etats-Unis, à savoir l'immigration japonaise vers les USA au début du XXe siècle, en particulier celle des Japonaises mariées à des Américains qu'elles ne connaissent pas et qui fuient leur pays parce qu'on leur promet un avenir meilleur là-bas. Mais la réalité est tout autre pour la plupart d'entre elles. Puis la Seconde Guerre mondiale surgit, avec ses hordes d'horreurs et de suspicions. Une page d'Histoire rayée des mémoires. Ce roman se veut un hommage et de ce point de vue-là il est réussi. Mais il y a quand même un bémol.

Ce bémol concerne le style d'écriture choisit par Julie Otsuka. Un choix courageux car on accroche ou pas. Elle choisit de ne recourir au "nous" collectif pour évoquer la multiplicité des situations mais aussi la communauté et l'anonymat de toutes ces Japonaises expatriées. Résultat me concernant : je suis restée en dehors du récit, je n'ai pas tout à fait réussi à m'accrocher aux personnages ni à ressentir autant d'émotion que les scènes décrites l'auraient voulues. J'ai fini par me lasser. Mais j'ai néanmoins appris une page d'Histoire que j'ignorais.

Une lecture en demi-teinte. J'attendais mieux.

 

 

5 octobre 2013

Cent ans

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4e de couverture : "Cent ans séparent Herbjørg de son arrière-grand-mère. Cent ans d'histoire, d'amours, de déchirements, durant lesquels quatre générations de femmes se passent en flambeau la honte familiale. À travers les passions et luttes silencieuses de ses ancêtres, dans le coeur aride des îles Lofoten, Wassmo reconquiert la douleur des origines. Pour naître à soi-même, enfin."

Herbjorg Wassmo est une écrivaine majeure de la littérature norvégienne contemporaine. Malgré toute ma passion pour la littérature nordique, je ne l'avais encore jamais lue. C'est maintenant chose faite, avec Cent ans, sa dernière oeuvre traduite en français !

Herbjorg Wassmo a écrit beaucoup de romans, en particulier des triologies mais celui-ci est, j'imagine, le plus intimiste puisqu'il est autobiographique. En effet, l'écrivaine évoque sa famille, en particulier les vies de son arrière-grand-mère, Sara Suzanne, celle de sa grand-mère, Helida et enfin celle de sa mère, Hjordis. Celle de son arrière-arrière-grand-mère, "Madame Lind", est juste évoquée rapidement. Cependant Herbjorg Wassmo signale, comme un avertissement au lecteur :"Le point de départ de mon histoire, la rencontre de Sara Suzanne avec la pasteur-peintre Jensen, je ne l'ai trouvée décrite nulle part. Et même si cela était, je ne l'aurais pas prise à la lettre. Celui qui raconte une histoire choisit ce qui lui convient de raconter." Voilà pour qui voudrait prendre tout au pied de la lettre !

Ce qui ressort de ce gros roman (plus de 500 pages au format poche), c'est tout d'abord une atomsphère merveilleusement retranscrite, celle ce la vie aux îles Lofoten au nord de la Norvège mais aussi celle de la vie dans la capitale, Christiania (ancien nom d'Oslo) qui est pour Helida et les siens comme un pays étranger.

Cette fresque familiale présente aussi trois femmes au caractère bien trempé, que leur maternité à répétition, leur famille nombreuse ne pourra effacer, même si la vie dont elles avaient rêvé (parcourir le vaste monde) ne sera pas vraiment celle qu'elles avaient imaginé. Helida voyagera, certes, mais pas vraiment pour le plaisir, mais pour emmener son mari cardiaque chez un spécialiste à Christiania. Sara Suzanne échappera à son quotidien grace au pasteur Jensen, bien qu'elle n'ait rien prémédité... Hjordis se privera de tout pour s'acheter une bicyclette mais c'est l'invasion nazie qui la fera partir et la séparera de Hans, son cher et tendre.

Il est aussi beaucoup question d'amour dans ce roman, et de mort. Les hommes sont attachants. Johannes, le mari de Sara Suzanne est bègue et communique par écrit quand l'émotion est trop forte. Ce n'en est pas moins un pêcheur et commerçant de génie qui fera la fortune de sa famille. Le pasteur Jensen est un artiste qui n'a d'yeux que pour Sara Suzanne et dont le magnifique retable représentant l'ange qui tend la calice au Christ n'est autre qu'elle, si reconnaissable... Trouvée sur une brochure sur la cathédrale des îles Lofoten par la fille de Herbjorg Wassmo, elle lui donnera l'idée d'écrire ce roman, remarquant que cent ans exactement sépare la naissance de son propre fils de celle de Sara Suzanne.

Ce roman est une fresque familiale sur cent ans, certes, mais qui possède la particularité de ne pas suivre l'ordre chronologique. C'est un peu déroutant au début, d'autant que les personnages sont nombreux mais on s'y habitue. Cela l'avantage de rendre le passé vivant, de ne pas reléguer ces femmes à un monde disparu, au contraire.

Une lecture captivante donc. Herbjorg Wassmo rend ici un vibrant hommage à sa famille et parvient à vous embarquer. Une fois le livre en main, j'ai toujours eu du mal à le lâcher tant ses personnages sont attachants. On reste longtemps imprégné de la vie dans le Nordland.

Un de mes coups de coeur 2013 !

 

 

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