En finir avec Eddy Bellegueule
Eddy, le narrateur, vit dans un village picard entre 1990 et 2000. Il est à l'école victime de harcèlement de la part des autres élèves qui le traite de "pédale", lui crache dessus, le frappe. Eddy a un père alcoolique et une mère pas très futée. Eddy a un père raciste. Eddy vit dans un village dont les habitants sont tous des alcooliques, des racistes, des homophobes, des xénophobes, violents et ignares, crasseux et même parfois incestueux. Bref, Zola à côté c'est la "Haute".
Je continue ?
J'avoue que j'ai eu du mal, parce que trop, c'est trop. Le livre est intitulé "roman", mais aurait apparemment une veine autobiographique. Mais départager la réalité de la fiction, en fin de compte n'est pas le problème. Ok, le narrateur a eu une enfance malheureuse, a été discriminé pour son homosexualité et c'est certes condamnable. Mais on sent ici la narration avant tout comme une vengeance, un règlement de compte qui n'apporte rien. Il n'y a pas d'explications sur le pourquoi du comment. Et dépeindre autrui, à longueur de pages, comme abruti fini, je regrette mais ça me choque.
En ouvrant ce livre, j'ignorais totalement la polémique qui l'entourait (d'ailleurs j'ignorais aussi totalement le sujet). Je peux comprendre que des gens aient été blessés et en particulier sa famille.
J'ai du mal à comprendre l'enthousiasme autour de ce "roman", cette autofiction, (on ne sait pas trop finalement, c'est assez embrouillé).
Bref, une lecture qui m'a vraiment agacée et dont je ne suis pas parvenue à cerner le but, moi modeste lectrice au-dessus de toutes les théories littéraires que l'on peut invoquer. J'ai surtout trouvé qu'il y avait beaucoup de mépris dans ce livre. Et le mépris, ça n'apporte pas grand chose.
En tout cas, ça manque de recul et d'explications. Un premier roman, mais je me passerai des autres s'il y en a.