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13 janvier 2015

Nouveauté irlandaise !

 

Demain, 14 janvier, paraît un roman irlandais que j'attendais depuis des mois (il y a des témoins :) )
Un roman de l'écrivain Dermot Bolger mais catégorie "ado/young adult". Sans doute le premier de l'écrivain à être traduit en français dans cette catégorie.
Mais je peux déjà vous dire, pour être plongée dedans sans pour autant l'avoir terminé, qu'il intéressera tous les adultes.
Surtout ceux qui aiment les vieilles baraques en ruines qui recèlent bien des secrets, les superstitions, les êtres mystérieux, les âmes errantes, le jazz et... tout simplement l'Irlande !

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J'avais initialement prévu de rédiger un billet aujourd'hui. Mais les événements de ces derniers jours ont bouleversé mes habitudes de lectrice, tant mon coeur s'est retourné.

Je vous reparle dans les jours qui viennent de ce livre qui me tient en haleine et est à la hauteur de la réputation de l'écrivain.
Donc demain, c'est Charlie et c'est Dermot !
Enjoy folks !

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3 janvier 2015

L'Apache aux yeux bleus

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Herman, 11 ans, alias "tête de pioche", vit près du village de Squaw Creek, Texas. La maison est entourée de champs de blé. Il n'est pas recommandé de s'éloigner au-delà tout seul. Nous sommes en 1870. La rumeur dit que les Apaches rodent dans le coin. Mais Herman est têtu : parce qu'un corbeau mange le blé en herbe, il décide d'aller le "scrabouiller". S'en fiche des Apaches. Jusqu'au moment où il entend dans son dos le galop d'un cheval. Trop tard. Même en courant. Des hommes aux visages peints d'une bande blanche et aux cheveux longs lui sautent dessus. Sa vie va changer à tout jamais. Il est enlevé, devient d'abord l'esclave des Apaches puis découvre qu'il est en fait le cadeau offert à la femme du chef de clan...Il est adopté par la tribu des Mescaleros, après avoir réussi avec brio le test de bravoure : ben oui, une tête de pioche apache, ça n'a peur de rien, ça ne pleure jamais, ça mange du foie cru sans chouiner et ça sait monter sur son cheval au galop !  Herman devient En Da, le "garçon blanc" apache. Chiwat devient son ami et frère. Pourtant, il n'aura pas que des alliés dans le clan: il y a le shaman qui ne l'aime pas. Il y a aussi un Comanche et des Texas Rangers qui feront irruption dans sa vie pour la chambouler de nouveau...

Incroyable récit d'aventures qui vous embarque loin, jusque dans le terrible désert des Llanos. Un sacré road trip ! Une histoire qu'on aurait du mal à croire, si on ne savait pas qu'elle est vraie et tirée des Mémoires qu'a écrit Herman et de ce que Chiwat a raconte à ses enfants. Tous les personnages ont existé.

Une page d'Histoire sur la guerre des territoires que se livrent Apaches et Texas Rangers, où l'on apprend que les Comanches étaient souvent à la solde de ces derniers. Ils ont pour ennemis les irréductibles Apaches. Irréductibles, jusqu'au jour où ils sont vaincus et parqués dans des réserves d'où ils ne pourront plus sortir. Une sorte d'Apartheid à la sauce américaine qui est toujours d'actualité, hélas !  La fin de l'histoire à cet égard est poignante.
"On va nous entasser dans des réserves et nous distribuer des rations tous les jours, comme à des bébés", explique Chiwat à son frère adoptif. Seul moyen pour les Apaches d'éviter l'extermination pure et simple. Mais à quel prix ! Dès lors, Herman-En Da se sentira investi d'une mission jusqu'à la fin de ses jours.

L'autre chose la plus incroyable est l'oubli de ses racines. Franchement, si je ne savais pas que c'était une histoire réelle, j'aurais trouvé un manque de vraisemblance au récit. Herman a 11 ans quand il est enlevé et restera 9 ans chez les Apaches. Comment peut-on tout oublier ? C'est à la fois stupéfiant, effrayant et fascinant.

Une très belle lecture qui donne envie de se plonger dans les écrits indiens et qui m'a rappelé mon séjour au Québec dans une tribu indienne... Ok, je n'ai pas mangé du foie cru, et je ne suis pas monté sur un cheval au galop (juste fait du canot, écouté un conteur hors pair la nuit tombée et dormi avec des sauterelles géantes... :p)  mais ces Indiens du Nord avaient beaucoup à nous raconter sur la souffrance et la survie de leur peuple. On sentait bien que ce n'était pas pour faire du folklore pour touristes mais pour faire passer un message...

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Un roman jeunesse captivant, à la fois très divertissant et très instructif. Des personnages attachants. Un bel hommage au peuple indien.
Disponible à partir du 7 janvier dans toutes les bonnes librairies !

Je remercie beaucoup les éditions Flammarion Jeunesse pour l'envoi du livre

30 décembre 2014

14-14 "Centenaire de la Première Guerre mondiale, l'histoire d'une correspondance entre deux personnages de 1914 et 2014"

 

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4e de couverture : "Adrien et Hadrien ont treize ans et habitent tous les deux en Picardie. Ils ont les mêmes préoccupations : l'école, la famille, les filles... Une seule chose les sépare : Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. Grâce à une boîte aux lettres mystérieuse, les deux adolescents vont s'échanger du courrier et devenir amis.
Mais la Grande Guerre est sur le point d'éclater pour Hadrien et leur correspondance pourrait bien s'interrompre de façons dramatique...".

Roman lu sans consulter la quatrième de couverture, juste inspirée par le titre et les lignes qui suivent, je pensais avoir affaire à un livre qui parlait de la guerre. Ce n'est pas tout à fait le cas, ou du moins, ce n'est pas ce qui occupe la majeure partie du texte. Il s'agit plutôt des préoccupations de deux adolescents à cent ans d'écart, avec leurs points communs et leurs différences.

Adrien a le coeur brisée par Marion qui en aime un autre. Il se met soudainement, suite à sa déprime amoureuse, à décrocher à l'école : mauvaises notes, mère inquiète etc. L'école, il se met à s'en fiche : à quoi ça sert ? . Pour Hadrien, au contraire, l'école est tout. Elle passe même avant Simone, sa "bonne amie". Il veut être ingénieur. Mais son père s'y oppose. Pas question de poursuivre des études, il a besoin de lui pour tenir la ferme. Simone finit par prendre la mouche parce qu'il la délaisse trop à son goût...

Deux garçons du même âge mais à la vie si différente et au langage si éloigné. C'est d'ailleurs le langage qui va leur mettre la puce à l'oreille sur l'anomalie de leur correspondance. Adrien ne comprend pas pourquoi à l'heure des textos, son ami s'acharne à lui envoyer des lettres ! Hadrien ne comprend pas le vocabulaire de geek employé par Adrien. Alors, quand il lui dit que son père est en Chine....
C'est la confrontation des deux mondes qui est intéressant dans ce roman pour ado. La dimension fantastique ajoute une touche de suspense et en fin de compte, la résolution de l'intrigue sera : comment éviter à Hadrien d'être tué, lui, sa famille, ses amis. Comment arriver à lui faire prendre conscience de l'imminence de la guerre, parce qu'il n'arrive pas à y croire : il vit dans un lieu si paisible...

Néanmoins, il n'est pas question de la guerre en elle-même ni même des prémisses, de ce qui amène la guerre à éclater, de l'opinion des gens en 1914, etc. C'est ce qui m'a déçue et a donné à ma lecture un tour inattendu. Ce n'est pas un mauvais roman : il est bien écrit, original, doté d'une bonne dose de suspense et de fantastique. Mais avec une annonce comme "Centenaire de la Première Guerre mondiale", on pouvait s'attendre à voir la guerre surgir dans le texte de façon plus imminente et plus profonde. Finalement, ce n'est qu'une toile de fond un peu trop lointaine. Il y est davantage question des conditions de vie en 1914, de la maladie qui emporte facilement les enfants et de comment Adrien arrivera à modifier la destinée de son ami.

 

24 décembre 2014

Mon père est parti à la guerre

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Traduction : Catherine Gibert

Alfie fête ses cinq ans le jour du début de la Grande Guerre. Il ne comprend pas pourquoi tous les adultes sont si affolés, tristes ou excités. A l'heure où il raconte son histoire, il a neuf ans et essaie de se rappeler comment était la vie à Londres, dans sa rue, comment c'était avant que la vie de sa famille ne change radicalement.
Alfie est un petit garçon très intelligent. Il assiste médusé à son monde qui s'effondre. Il observe le petit théâtre du monde en guerre de son oeil d'enfant. Il ne comprend pas pourquoi sa meilleure amie, Kalena,  et son père, l'épicier d'origine tchèque chez qui il a l'habitude d'aller acheter des bonbons, sont soudainement chassés de sa rue par les autorités britanniques et déportés à l'île de Man. Ils ne sont pas allemands. Mr Janacek a quitté son pays par amour pour une Anglaise et les Anglais, maintenant le chassent ! Comme ils banissent sa fille qui possède la nationalité britannique. C'est absurde !

Le père d'Alfie s'est enrôlé, persuadé comme nombre de ses compatriotes, que la guerre ne durerait pas, que tout serait fini à Noël (c'est d'ailleurs ce qu''il entend à longueur d'année, pendant cette guerre, qui, pourtant, n'en finit pas !). Au début des lettres arrivent. Puis plus rien. Alfie mène l'enquête auprès de sa mère, Margie : où est son père ? Est-il mort ? Il soupçonne effectivement très fortement sa mère de lui dissimuler le décès son père. Margie lui raconte qu'il est en mission secrète et que c'est pour cela qu'il n'envoie plus de lettres.
L'ambiance à la maison se dégrade : Margie travaille dur à l'hôpital pour soigner les soldats. Mais comme ça ne suffit pas, elle fait aussi des "extras" en tous genres. Alfie décide en cachette d'aller cirer les chaussures à la gare pour ramener un peu d'argent, qu'il glisse ni vu ni connu dans le porte-monnaie de sa maman. En observant et en écoutant, il finira par découvrir la vérité. Encore plus effroyable que ce qu'il pouvait imaginer. Pourtant, intrépide, il se lance dans l'aventure, oubliant sa peur.

Un magnifique roman jeunesse qui allie suspense et documentation sur l'Angleterre de la Grande Guerre. Alfie mène l'enquête pour trouver ce qu'est devenu son père et il réussit !
John Boyne, merveilleux conteur (forcément, il est Irlandais!), arrive à faire passer le message de l'effroyable avec tact, sans pour autant dissimuler la vérité. La guerre ça tue de plusieurs façons : physiquement et psychiquement. La guerre, ça rend fou. J'ai aimé la manière dont il aborde la psychose traumatique du soldat et le message pacifique qui se cache derrière. La guerre c'est quelque chose d'effroyable au-delà de ce qu'on peut imaginer. Aflie trouvera du renfort dans sa détresse pour sauver son père auprès du meilleur ami de celui-ci : Joe Patience, objecteur de conscience, qui lui explique : "Je n'ai pas été mis au monde pour tuer mon prochain", même si on l'a jeté en prison pour cette idée-là, pour refuser d'aller à la guerre, alors que s'il tuait quelqu'un dans la rue, on l'aurait jeté en prison pour avoir tué. Même si tout le monde lui claque la porte au nez pour ses idées, lui jette des pierres etc.  Brillante démonstration de l'absurdité des choses en temps de guerre.

Un très bel hommage aux soldats de la Grande Guerre. Un jeune héros très attachant, qui croisera même Llyod George. Une trame narrative habilement menée.
Un roman coup de coeur qui sera au pied du sapin !


Joyeux Noël ! Nollaig Shona !

20 décembre 2014

Notre fin sera si douce

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Traduction : Michel Pagel

4e de couverture : " En 2023, le taux de chômage aux Etats-Unis a explosé, la crise économique bat son plein, les conflits pour l'accès à l'eau potable se multiplient, le gouvernement ne peut plus rien faire face aux gangs de tous bords. Et pourtant, pour ceux qui ont encore un travail et un toit, l'apocalypse à venir n'est qu'une menace diffuse. La crise va sûrement passer, les choses vont s'arranger, la vie va reprendre ses droits ? Jasper ne fait pas partie de ceux qui connaisent encore ce confort. Il migre de ville en ville avec sa "tribu", des jeunes issus de la classe moyenne qui n'ont jamais réussi à sinsérer dans une société devenue impénétrable. Jasper est un romantique, et dans ce monde qui refuse de lui donner une place, il s'est fixé un objectif : trouver l'âme soeur, connaître l'amour avant que tout ne s'écroule. Pendant ce temps, une nouvelle drogue fait fureur : le Dr Bonheur, censée rendre les gens heureux... Serait-ce l'ultime solution en attendant la fin du monde ?"

Autant dire tout de suite que la quatrième de couverture est mieux écrite que ce livre ! Ce n'est pas problématique de la révéler ni de la lire dans son entier. Je m'attendais à voir les effets d'une crise économique traitée avec des tenants et des aboutissants. On attend une intrigue, mais même au bout de 150 pages, elle est toujours absente. On attend une analyse du monde dans lequel vit Jasper : il n'y en pas aucune ! C'est juste un catalogue glauque, avec des virus articifiels, des gens qui meurent, des gens qui se battent, des "Saute-sauteurs" (sic!), des gens qu'on déporte (mais aucune explication sur tout ça).

Un texte que j'ai jugé mal écrit : les gros mots, voire les obscénités, ça va un peu, ça peut parfois se justifier, mais à longueur de lignes, on commence à se poser des questions... Du remplissage de pages (366 !), voilà ce qui peut résumer ce livre. Je déplore d'autant plus le manque de recherche dans l'écriture, les vulgarités, que le genre de la dystopie est très prisé par les jeunes lecteurs. On ne voit pas bien ce que cette lecture va leur apporter. Jasper tombe amoureux toutes les trente pages et quand il ne le fait pas, il a des considérations tout à fait essentielles dans la vie.... :

Voici quelques extraits :

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Voici aussi quelques vulgarités (il n'y a pas de raisons que je vous épargne ça !) :


"... Ca s'est bien passé au boulot ?
- C'était à chier." (p.16)

"Et c'est quoi, ton plan ? C'est quoi notre putain de stratégie commerciale ?" (p. 21)

"Fais voir tes nibards, chérie ! a crié  un Noir émacié aux dents pourries.
Ange lui a fait un doigt d'honneur sans se retourner.
- Hé, a lancé Jeannie pendant que la bagnole s'éloignait, comment tu sais que c'est tes nibards qu'il voulait voir ? C'est peut-être à moi qu'il parlait.
Ange a pivoté vers nous, soulevé son T-Shirt et agité ses seins. Je ne les avais encore jamais vus : ils étaient assez petits mais fabuleux, comme toute sa personne. J'ai regretté de les voir disparaître sous le vêtement avant qu'elle ne se retourne.
- Il pouvait très bien te parler à toi, ai-je assuré à Jeannie. Ils sont super tes nibards.
- Ta gueule, a lancé Colin, tandis que l'intéressée éclatait de rire.
- Non, vraiment, ai-je persisté, ils sont magnifiques. Gros, fermes, de vraies noix de coco italiennes." (p.22)

Franchement, super intéressant comme propos ! Bref, ça dépasse largement les bornes de l'admissible....

Et puis, voir citer les biscuits Oreo deux fois en moins de cinquante pages, ça vous faire reposer ce livre commercial, que je ne peux pas appeler roman.
J'avoue : je n'ai pas terminé la lecture. Il faut dire que les Oreo ça fait grossir, je ne voulais pas terminer avec 10 kilos de plus...



Je remercie néanmoins Babelio et les Editions du Fleuve pour l'envoi.

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6 décembre 2014

Les Grinche ont des ennuis

 

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Traduction : Marie Hermet

Mme et M. Grinche sont des gens un peu "spéciaux" : ils habitent dans une roulotte faite de bric et de broc et tirée par deux ânes nommés Clip et Clop. Pour leur petit déjeuner, ils se délectent de bestioles écrabouillées sur la route, avec une préférence pour les écureuils. Même les vieux pneus sont à leur goût,avec du sel et du poivre. Le gloubiboulga à base de sciure et de graine pour oiseaux, chez eux, ça se mange aussi. Sympathique restaurant chez les Grinche, n'est-ce pas ? Vraiment, ça fait envie !
Leur fils s'appelle Sunny. Enfin, ce n'est pas tout à fait leur fils puisque M. Grinche l'a ramassé un jour sur une corde à linge. Bien que ce soit un garçon, ils ont décidé de l'habiller avec une robe bleue. Bref, pas la peine d'en ajouter davantage : vous comprendrez que Mme et M. Grinche, c'est du "lourd" ! D'autant que partout où ils passent, ils ont le don pour s'attirer des ennuis. Surtout le jour où ils arrivent à Bigg Manor et font la connaissance d'un type au haut de forme ratatiné, vêtu d'un tee-shirt avec le slogan "BIGG C'EST PAS TERRIBLE" imprimé dessus. D'un jet de pierre sur la grille du manoir débute une aventure rocambolesque, remplie de personnages loufoques. Lord Bigg habite dans un manoir complètement déglingué. Son épouse, Lady Gaga La-La ne pouvant plus supporter son mari a décidé d'aller vivre dans la porcherie (de luxe) avec la truie Poppet... Je ne vais pas tout raconter, mais le ton est donné.

Pénétrer dans l'univers des Grinche c'est un peu comme passer de l'autre côté d'un miroir, dans un univers loufoque et hilarant. Au fil des pages, on se demande ce que Philip Ardagh va encore inventer comme élément délirant dans cette aventure (quelle imagination débordante !).

Pourtant, derrière le loufoque, se trouvent des thèmes très sérieux comme l'enrichissement crapuleux (et ses limites), les conditions de travail sordides (du personnel de Bigg Manor, lié par contrat illégal et prisonnier de Lord Bigg).
Il y a vraiment des personnages bêtes et méchants dans ce roman : Mme et M. Grinche sont peu ou prou l'équivalent anglais de nos Bidochons. Lord Bigg traite mieux ses oiseaux que ses domestiques (comble de la bêtise : son perroquet adore le blesser).
Heureusement, Philip Ardagh peuple aussi son récit de personnages intelligents et attachants : Mimi le petit commis cireur de chaussures, qui, malgré le titre de sa fonction, est une fille dont le rêve est de voir du pays. Sunny, qui n'a connu que l'univers des Grinche, découvre d'autres valeurs, comme  l'amitié, grâce à Mimi (dont il semble même un peu amoureux) et la solidarité.

Un roman qui met de bonne humeur, une narration dynamique (c'est le moins qu'on puisse dire), dont l'humour est mis en valeur par les illustrations d'Axel Scheffler. J'avoue que j'ai eu un petit faible pour les disputes du couple Grinche : on dirait mes anciens voisins !! De toutes façons, les Grinche existent, les Lord Bigg & Cie aussi...

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Suite de leurs aventures en mai 2015.


10 novembre 2014

Le chat qui ne mangeait pas de souris

 

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Illustration : Barry Moser
Traduction : Marie Hermet

Skilley est un chat des rues de Londres : un bon gros matou bien égratigné, la queue définitvement tordue par une porte. Son plus farouche adversaire est... un autre chat londonien, une racaille rousse et borgne au nom explosif : Pinch.
Dans Fleet Street, il y a l'auberge la plus réputée de toute l'Angleterre victorienne : Ye Olde Cheshire Cheese. Comme son nom l'indique, on peut y déguster le fameux Cheshire. On y croise aussi un fameux écrivain, M. Charles Dickens, qui a l'habitude de venir y gribouiller les premières pages de ses romans qu'il n'arrive jamais à commencer (mais aussi Thakeray ou Wilkie Collins)...
C'est aussi là qu'a élu domicile tout un escadron de souris, au grand désespoir de M. Henry, le propriétaire de l'auberge. Il est en quête d'un chat qui pourra chasser toutes ces dévoreuses de fromage. Skilley, SDF très intelligent, se débrouille pour se faire sa place de chat (chasseur de souris) au Ye Olde Cheshire Cheese. Seulement Skilley cache un lourd secret qui lui fait honte, que Pip, une petite souris intello et orpheline devinera sans peine. Et c'est le début d'aventures aussi fabuleuses que farfelues, qui, je vous le garantis, fera votre bonheur de lecteur, quel que soit votre âge !

J'ai découvert ce livre par hasard, au gré de mes pérégrinations en librairie. En quête d'un cadeau. La couverture m'a tout de suite attirée à cause du chat (j'aime les chats! ). J'ai ouvert le roman et mes yeux ont dû s'arrondir de surprise. En feuilletant je suis tombée sur de jolies illustrations so english. J'ai lu le résumé qui évoque une histoire de chat. Il ne m'en n'a pas fallu plus pour embarquer le bouquin.

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Un roman où les héros sont des animaux doués de parole et de raison. Et pas qu'un peu. Il va leur falloir une sacrée dose d'ingéniosité pour cacher le secret de l'un et trouver un stratagème pour aider une créature emblématique de la Tour de Londres (mais je ne peux pas vous révéler son identité sous peine de spoiler). Leur ennemi commun ne sera pas tant les hommes que l'affreux Pinch, prêt à tout pour arriver à ses fins : manger des souris et se débarrasser de Skilley. La seule chose que tout ce petit monde animalier n'a pas remarqué (ou si peu), c'est cet écrivain barbu en quête d'inspiration... Cela leur réservera une surprise de taille. Et au lecteur aussi !

On ne rate pas une miette (de fromage) de tout le petit manège qui se déroule sous nos yeux : on s'en délecte ! Je suis tombée raide dingue de cette histoire, racontée avec beaucoup d'humour, au texte soigné et ciselé mais aussi joliment illustré. Une histoire d'amitié (soi-disant) impossible entre un chat et une souris, où parfois tout part "complètement en quenouille", dans un suspense haletant. Puis ça rebondit. Dans la typographie et dans les mots (apprêtez-vous à tordre le cou parce que les auteurs se sont beaucoup amusés).  Il y a des rumeurs de fantômes, il y a le Londres des bas-fonds victoriens, dans ce roman hanté par Dickens tant dans l'auberge que dans le texte. Un roman à plusieurs niveaux de lecture que les fans de Dickens repéreront rapidement..
En tout cas, vous ne regarderez jamais plus votre chat de la même manière et si une souris court à travers la maison, il y a de fortes chances que les deux soient des amis pour la vie...

Sincèrement, je nourris de grandes espérances quant au devenir de ce livre !
Un petit bijou et un coup de coeur.

 

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17 octobre 2014

Les légendes noires - Anthologie des personnages détestés de l'Histoire

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Très certainement qu'il a déjà été écrit dans anthologies des héros historiques. Mais Sophie Lamoureux nous propose quelque chose de plus original : une "anthologie des personnages détestés de l'Histoire" : fichtre ! J'avoue que cela a tout de suite attiré mon attention. Même sans savoir qui j'allais exactement y trouver. En cette période d'Halloween (et de monstres en tous genres), je me suis donc plongée dans ces Légendes noires, quitte à me faire peur juste avant d'aller dormir...

Cette anthologie ne présente pas les personnages détestés par ordre alphabétique mais par chronologie, en partant de l'Antiquité égyptienne (avec Akhenaton), jusqu'aux années 1950 (avec McCarthy. Une double page illustrée par Virginie Berthemet est consacrée à chacun des trente-quatre personnages évoqués : on a sa carte d'identité, ses "oeuvres", ce qu'on disait de lui à l'époque, une remise en contexte parfois et un éclairage à la lumière des dernières recherches historiques sur les intéressés. La fin de l'ouvrage évoque brièvement quelques "légendes noires contemporaines" sans développer leur étude puisque le recul historique n'est pas encore assez important.

Voici un florilège de mes pages préférées :

Dracula, le vrai, celui qui empalait ses ennemis et qui par la suite a inspiré l'Irlandais Bram Stocker
Attila, dont on disait que "là où son cheval passait, l'herbe de repoussait plus" et qui a été enterré dans un triple cercueil et dont les esclaves qui ont creusé sa tombe ont été tués afin qu'elle ne soit jamais découverte
Judas  dont la légendaire trahison est en fin de compte mise en balance.
Henry VIII, le roi qui a inspiré plus tard le personnage de Barbe bleue
Jean Sans Terre : tout simplement parce qu'il y a son château à Limerick et que là-bas on ne dit pas qu'il était un "affreux" aux visiteurs (alors qu'il l'était vraiment). On dit simplement qu'il était le frère de Richard Coeur de Lion. Ca m'a sourire mais c'est très personnel !

Aux côtés de ces personnages archi-célèbres, on en trouve d'autres, sans doute moins connus du grand public comme Pierre Gauchon (responsable de l'exécution de Jeanne d'Arc), Genis Khan, Charlotte Corday, Custer le massacreur d'Indiens...

Je passe sur les figures d'Hitler, Franco, Staline, Lenine, Himmler, Mussolini, Mao...

Un livre très complet et très fouillé sur chacun des personnages évoqués. Néanmoins, je doute que cet ouvrage soit accessible à partir de 12 ans. Je dirai plutôt à partir de 14 ans et en fonction des personnages évoqués. Parce que c'est quand même complexe. A utiliser en complètement d'une leçon d'Histoire sur une époque ou un événement. Parce qu'autrement, par exemple, la Révolution française pourrait bien apparaître au jeune lecteur comme un évenement tout sauf positif, un événement réduit à la Terreur de Robespierre, la traitrise de Talleyrand, l'assassinat de Marat...

J'ai apprécié cet ouvrage étonnant qui est également adapté aux adultes qui veulent se cultiver ou "réviser" leur Histoire.
Je vous conseille juste d'éviter cette lecture avant d'aller vous coucher : c'est un peu éprouvant ! :-) Mais parfait comme lecture d'Halloween !



Merci aux Editions Casterman pour ce beau bouquin !







 

 

 

4 octobre 2014

Typos tome 2 : "Poison noir"

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Traduction : Faustina Fiore

Nous retrouvons les quatre étudiants en journalisme (Gipsy, Morph, Dusker et Arlequin)  dont le premier volume relatait leur lutte contre un scandale humanitaire dans un pays africain de 2043.

A présent voilà qu'une crise alimentaire et économique sans précédent s'abat sur Maximum City, due à un mystérieux champignon noir qui a ravagé toutes les récoltes. Comme par miracle, la puissance société AgroGen a trouvé un anti-virus. Cela paraît évidement totalement suspect à l'équipe d'apprenti-journalistes, qui mènent une enquête jusqu'à mettre leur propre sécurité en péril.

Guido Sgardoli choisit ici de montrer comment l'on peut fabriquer une famine de toutes pièces, comment, dans une société totalement corrompue et malfaisante comme celle de ce roman, l'économique et le politique sont complices au nom de deux maîtres mots : le profit et le pouvoir. Il suffit que des multinationales, où les gens travaillent pour leur compte, créent volontairement des catastrophes et ensuite se présentent avec l'antidote élaborée d'avance. C'est tout bénéfice pour eux, d'autant qu'elles ont "la plus haute organisation internationale pour le contrôle et le développement alimentaire" (le Fonds alimentaire mondial), dans la poche. Le pouvoir de vie et de mort sur les individus est alors à portée de main.

Autant j'avais un avis mitigé sur le premier volume de cette série, autant on ne s'ennuie pas une seule seconde dans celui-ci, qui plonge directement au coeur du problème, à un rythme haletant. Une petite virée dans le désert qui borde Maximum City et la rencontre surprenante avec une vieille dame, que l'on imagine un peu sortie d'un roman anglais (elle se nomme Sara Bells) qui se prend d'amitié sincère pour les quatre jeunes qu'elle va héberger chez elle, est l'une des surprises de cette histoire.
Autant dans le premier volume j'avais eu du mal à m'attacher aux jeunes héros parce qu'ils n'étaient pas suffisamment approfondis à mon goût, autant ici on en apprend davantage sur eux par le biais de l'histoire de leurs parents. On comprend pourquoi Morph est un être protéiforme et pourquoi Gipsy dispose de bronchies. Les particularités physiques de chacun font aussi partie du puzzle de l'intrigue, que l'on découvre au fur et à mesure.

Pourtant, le lecteur n'est pas au bout de ses surprises : un coup de théâtre totalement inattendu l'attend à la dernière page et ce n'est pas une bonne nouvelle ! Ce qui me fait conclure en disant : avec Typos, noir, c'est noir !

J'espère tout de même un peu d'espoir dans le tome suivant. Affaire à suivre...


Je remercie Flammarion Jeunesse pour l'envoi de ce livre !

 

 

17 septembre 2014

La porteuse de mots

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Pernelle, 13 ans, est porteuse d'eau dans le Paris de 1499. Son frère, Séraphin, est déchireur de nefs (comprenez qu'il travaille dans une sorte de casse à bateaux dont on récupère les pièces). Pernelle est illettrée, comme tous les enfants du peuple à cette époque. Elle rencontre Enzo, un jeune étudiant italien qui accepte de lui apprendre à lire. Mais si la motivation de Pernelle est sans faille, la vie ne lui fait cependant pas de cadeau : son père meurt des suites de maladie, sa mère est accusée de sorcellerie : une voisine dit qu'elle possède un oeuf de coq et comme chacun le sait (n'est-ce pas ?), ce genre d'oeuf donne naissance à un basilic ! De plus, la pauvre femme a un fils aux yeux vairons, preuve aussi de son origine démoniaque.
Tant bien que mal, Pernelle, tout en cherchant à tirer sa mère de ce mauvais pas grâce à l'aide de Maître Chassanée, apprend à lire. Enzo lui fait rencontrer Erasme, elle devient la protégée du plus illustre éditeur de Paris, Antoine Vérard, qui la charge d'aller à Venise vendre ses livres. C'est le début d'une folle aventure, dans l'atelier de l'érudit imprimeur Aldo Manuzio.

Je dois dire que l'histoire du livre (et par conséquent de l'imprimerie), c'est un de mes dadas. Alors quand on m'a proposé ce roman jeunesse et que j'y ai vu une allusion à l'essor de l'imprimerie, j'ai sauté sur l'occasion !

Anne Pouget plonge le lecteur à l'époque charnière entre la fin du Moyen Age et celui de la Renaissance, celui de la naissance de l'humanisme qui met l'homme au centre du monde et des pensées. L'invention de l'imprimerie par Gutenberg au milieu du XVe siècle contribue à la diffusion du savoir à travers toute l'Europe alors qu'auparavant, les livres étaient recopiés manuellement par des scribes, ce qui prenaient beaucoup de temps. Avec l'invention révolutionnaire de l'imprimerie, les livres et donc les idées, se diffusent rapidement.

En ouvrant ce roman, au regard du titre, je m'attendais à être plongée assez rapidement dans l'univers des imprimeurs, qui à l'époque étaient des érudits. Mais il m'a fallu atteindre la troisième partie du livre (soit lire 135 pages sur 197) pour enfin y arriver. Auparavant, Anne Pouget nous brosse un tableau haut en couleurs du Paris de la fin du Moyen Age, avec ses superstitions qui donnent lieu à des moments cocasses. On apprend qu'à l'époque, on juge les animaux comme les humains et qu'un oeuf, soi-disant de coq, même non éclos, est capable de terroriser une cour de justice toute entière ! L'écrivain évoque également la vie très difficile du peuple de Paris, la maladie qui emporte facilement les gens, le travail des enfants, les constructions pas forcément très solides donnant lieu à des drames. Ce Paris-là contraste avec le faste de Venise la Sérénissime, pôle international de l'élégance et du savoir et donc de l'imprimerie.
C'est avec bonheur que nous rencontrons le fameux érudit italien Aldo Manuzio, considéré comme un génie au même titre que Gutenberg : il souhaitait rendre le savoir accessible au plus grand nombre et avait, à ce titre, le cerveau en pérpétuelle ébullition. Il a inventé le caractère italique qui permit de rendre les textes plus lisibles et de gagner de la place sur la page : le caractère gothique, lourd et difficilement déchiffrable, prédominait jusque-là. Il remit la ponctuation à l'ordre du jour et créa le point-virgule et, enfin, il inventa le livre facilement transportable partout, jusqu'au "petit coin" grâce au format in octavo : le livre de poche, ou il tascabile, comme on l'appela à l'époque. Une réduction du coût de production par là même occasion.

Un roman jeunesse très complet et très documenté sur l'époque, avec de nombreux appels de note et un dossier à la fin de l'ouvrage. Un livre qui comporte parfois un vocabulaire érudit qui pourra peut-être rebuter certains jeunes lecteurs de 12 ans non aguerris. On croise une foule de personnages historiques (Erasme, Barthélémy de Chassanée, Antoine Vérard et, évidemment, Aldo Manuzio au caractère impossible) qui piqueront peut-être la curiosité des jeunes lecteurs par leur implication dans l'histoire de Pernelle et les inciteront à en savoir plus.

Un bon roman, très complet sur l'ambiance d'une époque. Je me suis néanmoins interrogée pendant un long moment sur le rapport entre le titre et le contenu. On le comprend à la fin du roman. C'est un peu dommage, d'autant qu'il n'évoque pas tout à fait l'ensemble du livre.

Je remercie les éditions Casterman pour l'envoi du livre.



 

 

 

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