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5 juillet 2014

On Canaan's Side

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Lilly est une vieille femme de 89 ans. Elle vient de perdre Bill, son petit-fils et pense mettre fin à ses jours. Mais avant cela, elle a décidé de vous raconter sa vie... Lilly vit à Washington mais elle est irlandaise. Elle a dû fuir son pays dans les années 20 parce qu'elle s'est amourachée de Tadg, le compagnon de tranchée de son frère Willie. Celui-ci, contrairement à Willie, est revenu vivant du bourbier picard de la Première Guerre mondiale. Comme il a besoin de travailler, il s'engage par hasard, sans trop savoir pourquoi, dans la milice des Black and Tans. Seulement voilà, l'IRA ne fait pas de cadeaux à ceux qu'ils considèrent comme des traitres. Lilly et Tadg s'embarquent donc pour New York pour échapper à leurs tueurs. Seulement, l'IRA a des ramifications aussi de l'autre côté de l'Atlantique. Et c'est le début d'une vie mouvementée et riche d'expériences pour Lilly, qui encaissera bien des tragédies ...

Tout d'abord, il faut signaler que On Canaan's Side (disponible en français chez Folio sous le titre Du côté de Canaan) est la suite du magnifique roman Un long long chemin. Il n'est pas forcément nécessaire de le lire mais ça aide à comprendre les allusions au début du roman et à comprendre qui est le père de Lilly, ainsi que l'époque compliquée dans laquelle ils vivent. C'est en fait le troisième roman que Sebastian Barry consacre à la famille Dunne, le premier étant Annie Dunne.

L'épopée de Lilly aux Etats-Unis est vraiment prenante. Sebastian Barry mène avec brio deux plumes ici : celle de la poésie et celle du thriller.
Ayant lu le livre en VO, ce qui m'a frappée, c'est que ce roman est peuplé d'oiseaux (je ne suis déjà pas très fortiche en ornithologie avec des noms de piafs en français, alors autant vous dire que je me suis heurtée à un problème de vocabulaire sérieux dans les noms anglais!). Il y a les oiseaux de la nature irlandaise et les oiseaux humains qui sifflent dans leur salle de bain, s'envolent, disparaissant du jour au lendemain. En particulier, les hommes qui entreront dans la vie de Lilly. Des oiseaux partout chez eux, ici ou ailleurs. Aux Etats-Unis, ou en Irlande ou en Italie, ou en Afrique. Une image du peuple américain intéressante...
Lilly, quant à elle, organise ses souvenirs un peu comme dans un feuilleton TV (elle dit d'ailleurs que ses souvenirs sont comme une sorte de télévision). Le lecteur est pris dans l'enchaînement de sa vie et de ses rebondissements successifs au rythme de l'Histoire. Un récit riche en surprises, où rien n'est fortuit et ce, jusqu'à la dernière page. Un conseil : prêtez une attention particulière à la description de Joe, le deuxième homme de la vie de Lilly, après Tadg... Sebastian Barry insuffle dans son héroïne tout le talent d'une conteuse de veillée irlandaise ! D'ailleurs, elle adore les histoires : "I like stories that other people will tell you, straight from the mouth - or the gob as we used to say in Ireland. Easy-going tales, off the cuff, humourous. Not heavy-hearted tales of history."

On se prend d'empathie pour cette femme au coeur qui se brise comme une poupée de porcelaine. Une vieille femme de 89 ans au bord du vide mais à la vie bien remplie et qui ne se plaint pas. Malgré les malheurs qui l'ont frappée, elle ne s'est pas départie de son sens de l'humour. Elle résume sa rencontre avec l'homme de sa vie ainsi  : "It was my secret self meeting his secret self. They shock hands. They went at it."  

Sebastian Barry rend ici encore un roman émouvant, très riche et prenant. Je n'ai qu'un mot : somptueux !

Je ne regrette pas de l'avoir traîné dans mon sac à dos depuis Dublin et je me dis que j'aurais dû le lire depuis longtemps...

 

 

 

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20 mai 2014

Mort en été

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4e de couverture : "Dublin, 1952. Dirk Jewell, le propriétaire du Daily Clarion, quotidien de la ville, est retrouvé mort chez lui, un fusil dans les mains. Appelés sur les lieux du drame, Quirke, le légiste tourmenté, et Hackett, l'inspecteur qui l'aide sur tous ses mauvais coups, constatent qu'il ne s'agit pas d'un suicide, mais d'un meurtre. L'homme était marié et père d'une fillette, richissime, très influent, redouté, jalousé, peu populaire, bref, voilà un meurtre entouré d'autant de suspects que de mobiles potentiels. Dès sa première rencontre avec les proches de la victime, Quirke est troublé par l'énigmatique veuve, par sa solitude, son mystère, sa froideur, son charme. Cette attirance va l'entraîner sur un chemin que sa conscience aurait dû lui interdire de suivre, et sérieusement compliquer l'enquête..."

Quatrième rendez-vous avec l'attachant Docteur Quirke, qui n'est pas un George Clooney dublinois, mais un médecin légiste adorablement bourré de défauts. Ayant largement trop abusé de la bouteille dans le volume précédent, il a renoncé à l'alcool après une cure de désintoxication. N'empêche, Quirke n'a pas besoin de boire pour endosser un rôle, devenir un autre personnage : celui du détective privé. C'est la mort du magnat de la presse dublinoise, Richard Jewell, surnommé très poétiquement Diamond Dick Jewell, c'est-à-dire en gros "Diamond du Gland de mes bijoux de famille"...
Ce qui pique la curiosité de Quirke et le mènera sur une pente glissante, c'est qu'aucun membre de la famille ne semble attristé par la mort de cet homme à la réputation sulfureuse. Malgré l'avertissement de sa fille Phoebe, notre bon vieux docteur se lance dans une enquête parallèle à celle son ami l'inspecteur Hackett, parce qu'il croit au meurtre et non au suicide. La police est une peu trop molle du genou à son goût !

En parlant de genou, on ne peut pas dire que Quirke soit très sage. Il est complètement scotchée par Françoise d'Aubigny, la veuve de Dirk Jewell, une Française et fait fi d'Isabel Galoway. Mais non content de mettre sa vie sentimentale sens dessus dessous, il tente même d'y entraîner Phoebe qu'il voudrait bien voir se caser avec son collègue, le jeune David Sinclair.

Si dans La disparition d'April Latimer, Benjamin Black mettait en scène un noir à Dublin, ici, il présente une autre minorité et tout le mystère et les préjugés qu'elle suscite dans l'Irlande des années cinquante : le juif, avec les personnages de David Sinclair et de la famille Jewell.

On retrouve aussi les thèmes chers à Benjamin Black : la maltraitance enfantine, la perte d'identité, la famille disloquée, le secret de famille. La résolution de l'énigme fera une fois de plus du coupable avant tout une victime. On devine d'ailleurs un peu trop vite qui est coupable de la mort de Richard Jewell, même si la raison de ses actes est savamment gardée jusqu'au bout.

Un roman noir agréable à lire même si cette fois j'ai trouvé que c'était un peu moins prenant que dans les précédents volumes.

L'autre défaut (indépendant du talent de l'auteur)  est que la parution des tomes en France est trop espacée : du coup on a du mal à se rappeler ce qui s'est passé auparavant. Mieux vaut avoir pris des notes car les principaux protagonistes évoluent.

Enfin, le personnage de la femme française est tellement caricatural que cela en est presque comique. Je ne vois pas John Banville/Benjamin Black ne pas le faire volontairement, mais je ne vois pas ce que cela apporte à l'intrigue puisque ce n'est même pas drôle cette femme fatale face au médecin tourmenté.

J'attends mieux du tome 5. Et dommage pour le doigt de David...
En tout cas, je veux savoir quelle sera  la prochaine bêtise de Quirke !

 

7 mars 2014

On the Brinks

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Extrait de la 4e de couverture : "De fait, le spectaculaire récit autobiographique de Sam Millar a tout d'un thriller. A ceci près que si on lisait pareilles choses dans un roman, on les trouverait bien peu crédibles."

Je vous ai présenté Sam Millar il y a peu en vous disant que je venais de lire son autobiographie qui m'avait bouleversée. C'est peu dire tellement ce livre reste imprimé dans votre mémoire même plusieurs semaines après l'avoir refermé.

Sam est un ex-membre de l'IRA d'Irlande du Nord. Il a grandi à Belfast, dans Lancaster Street. Catholique, il n'est pas moins un mélange explosif, comme il le dit lui-même, avec tout l'humour qui le caractérise, puisque l'un de des grand-pères était tout bonnement protestant, Orangeman, de surcroît, jusqu'à... ce qu'il rencontre sa grand-mère ! Comme quoi, les histoires d'amour dépassent parfois les préjugés !

Sam commence à travailler dans un dépot de bois, où sont employés une douzaine de catholiques sur une centaine d'hommes... C'est tellement difficile, qu'il décide finalement d'aller à un jet de pierre de là, dans un... abattoir ! Autant dire que déjà le décor belfastien est bel et bien planté pour vous mettre dans l'ambiance. Mais ce sont les événements de Derry et le trop tristement célèbre Bloody Sunday qui seront le facteur déclencheur de l'engagement de Sam Millar dans les rangs de l'IRA.

De là, il atterrit rapidement à Long Kesh, la sinistre prison de Belfast.
Et là, autant vous avertir tout de suite : j'imagine que la plupart d'entre vous ont vu In the Name of the Father, Hunger, Bloody Sunday etc. On a tous en mémoire les atrocités commises par Margaret Thatcher. On connnaît tous la fin funeste du jeune député Bobby Sands. Mais lire ce qui se passait à l'intérieur de la prison de Long Kesh, en particulier le sort réservé aux Blanket Men, dont faisait partie Bobby Sands et Sam Millar, est, je crois, encore un degré plus fort dans l'émotion. Les Blanket Men ont été torturés, avec une perversité dont on n'a pas idée. Comment a-t-on pu laisser faire ça ? C'est la question lancinante qui me revenait sans cesse à l'esprit pendant la lecture. Même si on "savait" avant, en lisant ces mots, on se rend compte que c'est encore pire que ce qu'on imaginait. Un cauchemar est à côté un rêve agréable !

Sam a été torturé pendant sept ans. A titre de témoignage d'un rescapé, ce livre est précieux et bouleversant. Cela va sans dire que mon estomac s'est noué plus d'une fois et que les larmes montent facilement aux yeux. Mais Sam pourtant, ne fait pas dans le pathos. Il a même, avec le recul, le sens de l'humour. Ainsi, constate-t-il : "Si nous avions Hulk, on écraserait les Beefs en une semaine."  Les matons de la prison ont tous un surnom. Il y a, par exemple, la Verrue Humaine. Mais aussi le Fourgon Enchanté... (pour tenter de s'évader).

La colère, bien compréhensible, n'est pas absente du récit, envers les Beefs, envers Thatcher qui a laissé crever Bobby, mais aussi envers l'Eglise catholique irlandaise : "L'Eglise catholique, par le biais de ses prêtres les plus serviles, nous informa que "personne ne votera pour Bobby Sands". C'était tout à fait réconfortant de savoir que le gouvernement britannique et l'Eglise catholique chiaient dans les mêmes pantalons."

Sam résume très bien ce que l'on ressent, nous, lecteur, à son égard et à l'égard de ses camarades de galère : "Dans un profond silence, les souvenirs de toutes ces années me sont revenues où, battu et nu, j'attendais d'être conduit aux Blocs pour commencer mon parcours cauchemardesque. Tant de souffrances, tant de morts et de tortures. Comment avons-nous pu - nous les Blanket Men - survivre à tout ça ?". C'est ce qu'il se demande lui-même et ce qu'on nous nous demandons en lisant ses lignes.

Sam finira par sortir de prison par la porte, après une tentative d'évasion. Le livre bascule alors dans une autre partie de sa vie, de l'autre côté de l'Atlantique, à New York. J'ai été un peu moins captivée par le récit mais sa vie là-bas a aussi été hors du commun. Je me suis juste demandé ce qui lui était passé par la tête (on a la réponse dans le livre) 1) d'aller braquer une banque ; 2) avec un pistolet en plastique. Le Sam de cette partie du livre m'a fait penser à un personnage de comics (et à New York, Sam avait ouvert une librairie dédiée entièrement aux comics "collector") ! En plus, il réussit là le 5e plus gros casse perpétré aux USA, le tout sans une goutte de sang versé. Une histoire dingue qu'il paiera chèrement par de la prison, avant d'etre gracié par Bill Clinton. Il est aujourd'hui interdit de séjour sur le sol américain.
Comme dit Sam dans son livre, "Un fer à cheval dans le cul ? Non, toute une écurie !"

Je classe ce livre parmi mes coup de coeur 2014. Bouleversant, poignant, avec toujours le sens de l'humour (noir) ! Une lecture qui ne s'oublie pas.

 

 

 

 

 

23 février 2014

En cas de forte chaleur

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4e de couverture : "Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan part acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Dans leur maison londonienne, Gretta, sa femme, s'interroge : quelle mouche a bien pu le piquer ? Doit-elle prévenir les enfants ?
A peine réunis, ces derniers tentent de prendre la situation en main : les placards sont retournés, les tiroirs vidés, chaque pièce fouillée en quête d'indices.
Mais, alors que les mystères autour de leur père s'épaissit, les vieillesrancoeurs ressurgissent. L'aîné en a assez : pourquoi est-ce toujours à lui de prendre en charge sa famille ? Quant aux soeurs, jadis si proches, quel événement a brisé leur lien, si terrible que la cadette a décidé de mettre un océan entre elles ? Et Gretta, a-t-elle vraiment tou dit ?"

A priori, les histoires de famille en littérature, ce n'est pas trop mon truc. Mais quand c'est Maggie O'Farrell qui les écrits, je fais une exception.

A l'instar de la canicule de 1976, ça chauffe sec dans la famille Riordan depuis que le père a disparu. Réglements de compte et compagnie entre Francis Michael, Monica et Aoife, entre eux, envers leur mère, envers Claire l'Anglaise épousée par Francis Michael, envers Gretta, la mère de la tribu. Bref...
Maggie O'Farrell peint chacun des personnages avec finesse, tendresse, mais aussi férocité pour certains d'entre eux.
Pendant cette lecture, j'ai eu peu de sympathie pour Claire, Anglaise qui reproche tant à son mari (l'avoir empêché de passer sa licence). Mais si on plaint Michael Francis, on s'aperçoit aussi qu'il est un zeste agaçant par son manque de courage à fermer le clapet de sa femme une bonne fois pour toutes.
C'est sans doute Aoife le personnage le plus attachant de la famille : illettrée, cherchant à cacher aux yeux du monde cet handicap majeur, ce n'en est pas moins une jeune femme libre, têtue, et anti-conformiste - autant que son prénom purement irlandais dans un monde américano-anglais !
Quant à Grette, bien sous tout rapport à première vue, bien pensante etc., elle cache un lourd secret dont la révélation va renverser la donne ! Quelque chose qu'elle a reproché à Monica elle-meme, son aînée à la famille recomposée (en miettes)...

Mais ce qui tient en haleine, c'est le personnage de Robert, le père qui a pris la fuite. C'est ce qui nous fait ne pas lâcher le roman avant la fin et nous embarquer en Irlande, dans le Connemara, avec toute la famille pour connaître le fin mot de l'histoire. Sur la fameuse plage de corail qui se trouve là-bas, les aigreurs s'apaisent, les vérités se font. Quitte à rencontrer une sorte de cousin du monstre du Loch Ness : "Aoife et la créature se dévisagent. On dirait une loutre, mais en plus gros, ou un phoque, mais avec des poils plus longs. Puis l'animal lève une patte griffue qu'il se passe une fois, deux fois du museau jusqu'au crâne." Aoife "tente de chasser de ses pensées les histoires que racontait sa mère sur des esprits, des ondines, des marins conduits à la mort par des apparitions lors des nuits semblables à celle-ci."

Cependant, Maggie O'Farrell ne jette pas la pierre à Grette, du moins pas tout à fait. Elle explique la difficulté d'être Irlandais en Angleterre à l'époque où elle a émigré là-bas, s'imaginant que ses enfants ne pourraient pas comprendre,obsédée par cela : "Ses enfants s'imaginaient qu'ils avaient souffert parce qu'on les injuriaient à l'école, qu'on racontait toujours les mêmes blagues sur les Irlandais, que certains gosses du voisinage avaient interdiction de jouer avec de sales catholiques. Mais ils n'avaient aucune idée de ce que ça représentait d'être irlandais en Angleterre à l'époque, à quel point ils étaient détestés, raillés et méprisés (...). On vous crachait à la figure dans le bus en entendant votre accent, on refusait de vous servir dans les cafés, on vous chassait si vous essayiez de vous reposer sur un banc dans un parc ou bien on écrivait : "Les Irlandais ne sont pas acceptés" dans les vitrines des magasins."

Je conclus en disant que j'ai bien aimé mais que la seule chose que je reproche, c'est peut-être la fin un peu trop lisse à mon goût et donne presque une impression de fin bâclée. On se laisse néanmoins emporter par cette lecture où les secrets de famille remontent à la surface au fur et à mesure.



 

 

 

 

21 février 2014

Poussière tu seras / The Darkness of the Bones

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4e de couverture : "Adrian Calvert, 14 ans, a disparu. Dans le salon poussiéreux du barbier, les lames de rasoir s'activent et les langues se délient : ce n'est pas la première disparition dans la région. Depuis plusieurs années, des jeunes manquent à l'appel dans l'orphelinat voisin. Personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Récemment, la pluie cinglante a exhumé des os, autour d'une clinique désaffectée. Des os d'enfants..."

Quatrième de couverture un peu fantaisiste et qui dévoile dès la première phrase quelque chose qui aurait dû être tu. Passons...

Sam Millar est ma découverte du moment, totalement fortuite d'ailleurs.Ecrivain nord-irlandais pas tout à fait comme les autres s'il en est : je brosse le portrait en deux mots car j'y reviendrai dans un billet ultérieur. Sam Millar est un ancien combattant de l'IRA, qui a été emprisonné à Long Kesh, la lugubre prison de Belfast, de sinistre mémoire. Il fit partie des Blanket Men. Il a survécu à la torture et se demande lui-même, avec le recul, comment c'est possible. Voilà, je vais m'arrêter là pour l'instant pour sa biographie, que je suis actuellement en train de lire et qui remue les tripes.

Ce polar, qui se déroule dans la cambrousse d'Irlande du Nord est l'histoire d'un jeune héros, Adrian Calvert, et de son père, ancien flic alcoolique et veuf qui cache un terrible secret. A la découverte de ce secret, Adrian s'enfuit. Et c'est le début d'une histoire incroyable.

L'univers de ce livre est en noir, blanc et rouge. La noirceur de l'histoire, la blancheur de la neige, des os (et de l'innocence), le sang du crime. Un récit percutant, c'est le mot qui revient dans la tête après la lecture.  Un suspense haletant qui en font un page-turner. "L'orphelinat avait fait partie du paysage urbain pendant des décennies, il avait même servi de de décor pour un film tiré d'un livre de Dickens."
On frissonne par la rencontre de personnages inquiétants, vivant dans des lieux non moins glauques : un zeste de gothique avec cet orphelinat à présent en ruines, qui semble hanté par les enfants disparus et dont le survivant à une allure de fantôme, de banshee, bref de personnage fantastique, un zombie revenant de l'indiscible, accompagné d'un barbier, avec tout ce qu'engendre ce genre de personnage dans l'imaginaire collectif...

Une écriture sans gants, dans le sens où elle dit les choses sans fioriture, dans dissimulation. C'est du brut qui va avec l'ambiance (lecteurs chastes, passez votre chemin mais sachez que vous raterez quelque chose).

Un très bon polar, à l'intrigue bien alambiquée, qui vous embarque dans cet univers étrange et restera ancré dans votre mémoire un bon moment après avoir refermé le livre. Le tout inspiré d'un fait divers qui n'aurait jamais dû exister.

Ce livre a été selectionné pour le Prix du meilleur polar 2013 des Editions Points.

Une lecture qui m'a embarquée dans la découverte des autres livres de l'auteur. J'en reparle bientôt donc !

 

 

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15 février 2014

A travers les champs bleus

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Voici le troisième ouvrage de Claire Keegan publié en France, l'an dernier. J'avais beaucoup aimé son premier recueil de nouvelles, L'antarctique etle court roman Les trois lumières. Mais A travers les champs bleus m'a subjuguée !

Claire Keegan revient au genre de la nouvelle, dont les écrivains irlandais excellent et en ont fait un genre littéraire majeur dans l'île.

Il m'est difficile de parler avec une grande précision de ces huit nouvelles car j'ai lu ce recueil il y a quelques semaines et la multiplicité des histoires n'aide pas la mémoire, surtout quand on a pris peu de notes en cours de lecture, préférant se laisser emporter par l'ambiance !

Mais la nouvelle qui ferme le recueil,  "La nuit des sorbiers", reste ancrée dans ma mémoire et c'est la plus sublime de toutes pour moi. Les indices du texte font savoir au lecteur qu'elle se déroule à Inis Mor, la plus grande des îles d'Aran. Claire Keegan parle ici de la solitude de deux êtres, un homme qui vit avec une chèvre dans son lit et une femme presque sorcière qui emmenage dans la maison d'à côté après un décès. Mais c'est surtout la supersition et le folklore qui embrasent cette nouvelle et nous plonge dans une ambiance à la limite du fantastique. Un court texte tiré d'après "L'eau du bain de pieds", conte de fées irlandais, plante le décor "psychologique : "Jadis à la campagne, dans toutes les maisons, les habitant se lavaient les pieds, comme ils le font maintenant, et une fois que l'on s'était lavé les pieds, il fallait toujours jeter l'eau dehors, car l'eau sale ne devait pas rester à l'intérieur de la maison durant la nuit. Les vieilles gens disaient toujours qu'un malheur risquait de s'abattre sur la maison si l'eau du bain de pieds restait à l'intérieur"... Et puis, il faut savoir qu'un sorbier a des pouvoirs magiques en Irlande (au même titre que l'aubépine, d'ailleurs), celui de l'enchantement.
Et c'est vraiment ce qu'il se passe : Claire Keegan endosse ici avec talent le rôle du conteur des veillées irlandaises et vous embarque dans un univers à part.

Quant à la nouvelle "La fille du forestier", elle parle de l'attachement (historique) de l'Irlandais à sa terre, de cet attachement jusqu'à l'égoïsme et la radinerie. Un mariage de tout sauf d'amour et une épouse malmenée qui finit par se venger grâce à son talent de conteuse et raconte ainsi sa vie  à peine déguisée par le truchement du conte aux voisins ! Et quand on connaît l'importance du "qu'en dira-t-on" en Irlande, on sait très bien que le vilain mari en sera blessé à vie.

Car oui, il est pas mal question d'amour malheureux, de secrets de famille qui remontent à la surface, de religieux malheureux....

Ces nouvelles sont sublimes mais tellement riches et complexes qu'il n'est pas facile d'en parler. Le mieux c'est de les lire !

 

 

 

24 novembre 2013

Une illusion passagère

 

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4e de couverture : "Martin, haut fonctionnaire irlandais d’une cinquantaine d’années, rattaché à un ministère en bout de course, se retrouve, le temps d’un voyage officiel en Chine, seul dans sa luxueuse chambre d’hôtel. Accablé par une existence terne, entre son épouse et ses trois filles, il décide de s’offrir un massage durant son séjour. La jeune femme chinoise qui vient le masser ne parle pas sa langue et ne partage rien de sa vie : mère célibataire, elle peine à joindre les deux bouts, mais ce qu’elle lui procure est autrement précieux : le plaisir d’être touché, la sensation d’être désiré. Une complicité naît entre eux, que rompt la proposition de la jeune femme de monnayer ses charmes. Martin va-t-il céder à cette tentation ? L’écriture dense et acérée, mais aussi d’une grande sensibilité, de Dermot Bolger condense la vie d’un homme, ses convenances, ses incertitudes et son trouble l’espace d’une nuit."

 Je continue sur ma lancée de la rentrée littéraire d'écrivains étrangers avec cet autre roman très court de l'illustre Dermot Bolger, tout aussi connu que Roddy Doyle en Irlande, dans un registre différent.

Martin, haut-fonctionnaire irlandais quinquagénaire accompagne dans son dernier souffle le gourvernement que la crise financière qui frappe l'île d'émeraude fera chuter. Epuisé moralement tant par son couple qui bat de l'aile que par son boulot ingrat, Martin en voyage officiel en Chine, décide de se faire masser. L'idée ne lui vient pas d'emblée mais après réflexion, de manière plus ou moins détournée par une employée chinoise qui lui force presque la main, en lui expliquant qu'elle va lui envoyer quelqu'un dans sa chambre, de manière discrète et profesionnelle.... Notre homme se laisse pièger par l'idée tentante de se faire du bien... jusqu'à croire à la sincérité de sa masseuse...alors qu'il ne s'agit que d'une illusion passagère.

Martin est la personnification de la chute du pays. Le titre original du livre est d'ailleurs The Fall of Ireland. Un roman très court (une novella) mais au goût de vitriol. Dermot Bolger n'y va pas par quatre chemins :

"L'Irlande avait été ruinée par les banques et les investisseurs, par les partis politiques déterminés à se supasser les uns les autres dans leur générosité vis-à-vis des électeurs qui avaient pris l'habitude d'attendre ce genre de largesses - tous emprisonnés dans une illusion vertigineuse qui ne pouvait que se terminer par une chute."

Autement dit chacun en prend pour son grade ! Les Irlandais qui se sont plus à croire à l'illusion de moyens financiers qu'ils navaient pas, illusion que leur permttaient les banques qui prêtaient sans compter, elles-mêmes autorisées par les politiques. L'illusion d'un bon massage, mais quand ça s'arrête, ouille la réalité n'en est que plus douloureuse ! Un mensonge organisé qui a ruiné le pays.

J'ai vraiment aimé l'habileté de Dermot Bolger à amener la question de ce mensonge par l'idée du massage. Martin fait mal au coeur, on le trouve un peu bêta mais on ne lui en veut pas. On se laisse prendre au jeu et on s'interroge nous aussi sur la sincérité de la masseuse que l'écrivain met malgré tout en suspens. On a finalement un tout petit doute qui subsiste parce qu'elle lui dit qu'il est un homme gentil. Oui, mais la Chine qui dit ça à l'Irlande, la Chine, pays qui achète le reste de la planète et dont le voyage officiel de Martin est justement d'aller vendre son pays, ça fait réfléchir...

C'était ici mon troisième rendez-vous avec Dermot Bolger, découvert avec l'excellent Toute la famille sur la jetée du Paradis. Une chose est sûre : j'y reviendrai encore et toujours !
Et voilà  encore un chouchou irlandais qui gagne à être connu en France ! Je regrette que son roman n'ait pas été davantage sur le devant de la scène pendant cette rentrée littéraire. Parce que Dermot ne fait pas dans la qualité littéraire moyenne, il fait dans l'excellent !

 

 

 

 

14 août 2013

Une seconde vie

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4e de couverture : "«Les sept nuits suivantes, elle refit ce rêve dans lequel un jeune homme passait à côté d’elle et s’arrêtait pour lui demander le chemin du lotissement. Dans son rêve, il l’avait toujours dépassé quand elle l’appelait par le prénom qu’elle lui avait donné à sa naissance, et dont elle n’était pas certaine qu’il le porte toujours. Mais il le reconnaissait car chaque nuit, dans ce rêve, il se retournait, et à ce moment-là elle s’éveillait couverte de sueur, sachant que ce n’était pas un rêve mais une prophétie.» Suite à un accident de voiture, Sean Blake est déclaré cliniquement mort. À son réveil, il lui semble être devenu étranger à lui-même. Il décide de partir en quête de son passé, sur les traces de sa mère dont il ne sait rien. Elle l’avait enfanté dans l’un des sinistres couvents de la très catholique Irlande d’après-guerre…"


Cela faisait un moment que j'étais tentée par ce roman de l'écrivain irlandais Dermot Bolger, dont j'avais adoré Toute la famille sur la jeté du paradis, qui racontait la vie d'une famille d'Anglo-irlandais hors norme pris dans les pièges de l'Histoire.

Ici Dermot Bolger change de sujet mais revient sur l'histoire de son pays, ou plus précisément un fait de société qui n'a pas encore levé tous ses tabous : l'abandon d'enfant dans l'Irlande des années 50, avec comme corolaire les épouvantables couvents des Magdalene où étaient envoyées toutes celles qui risquaient de salir la respectabilité d'une famille. Dermot Bolger a réécrit son ouvrage, paru une première fois dans les années 90, car, selon lui, il contenait trop de colère. Il essaie ici de replacer les choses dans leur contexte, ce qui ne veut pas dire qu'il pardonne ce qui a été fait, loin de là !

Sean Blake, photographe d'une quarantaine d'années, fait l'expérience la mort clinique suite à un accident de voiture devant le jardin botanique de Dublin. Il flotte au-dessus de son corps etc. Il revient miraculeusement à la vie, sa vie qui ne sera jamais plus la même après cette expérience. Il sait depuis l'âge de onze ans qu'il a été adopté. Après l'accident, le malaise de sa vie actuelle ne fait que s'accentuer, l'éloignant de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Pour arriver à s'en sortir, il va faire son enquête, en secret, pour retrouver sa mère, Lizzy, dont le lecteur suit également l'état d'esprit au fil des pages. Sean est envahi par des images obsédantes, en particulier celle d'un jeune homme peu avenant. Il va à la rencontre d'un des gardiens du jardin botanique victorien de Dublin qui l'aidera dans sa quête.

Dermot Bolger ne mâche pas ses mots sur l'Irlande des années 50 et son amour du faux-semblant, de gens prêts à sacrifier leur famille au nom de la respectabilité, un mot qui vaut de l'or :"L'Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité." Il reproche à ses concitoyens leur lâcheté ( "Montre la vérité aux Irlandais, ils s'enfuient en hurlant.") et son corrolaire, l'hypocrisie : "Ivrognerie, violence domestique, n'importe quel pêché était accepté, à condition de rester cacher."


Il y a évidemment de la colère dans ce roman, mais l'écrivain laisse les protagonistes de l'époque s'exprimer, comme la mère supérieure de ce qui est devenue une école réputée, qui était novice au moment des faits. Elle tente d'expliquer, pour éviter à Sean de mettre tout le monde dans le même panier. L'écrivain donne également la parole au frère de sa vraie mère, celui duquel elle était si proche et qui pourtant l'a laissée embarquer sans rien faire, par lâcheté. On découvre la souffrance de cet homme vieillissant, devenu homme d'église par nécessité plus que par vocation : devenir prêtre était le summum de la réussite et aussi un moyen bien commode de mettre encore une fois à part ceux qui étaient différents : "Les gens de ma paroisse, sentant que j'étais différent, décidèrent de ma vocation."
L'aveu de ce frère est vraiment émouvant. Et le tour de force de Dermot Bolger dans ce roman, est que, contrairement à ce qu'on croyait, on ne se met pas à haïr tous les gens qui, par leurs agissements ou leur non-action, ont brisé la vie de Lizzy, dont la souffrance, bien évidemment toujours vivace, est évoquée, malgré la maladie d'Alzheimer qui la ronge.  On ne peut pas dire qu'on a de l'empathie pour eux non plus, mais un regard sur eux plus distancé. C'est la responsabilité de toute une société qui est mis en balance.

J'ai aimé ce roman, bien évidemment émouvant. Je modérerai mon élan par un bémol : quelques longueurs parfois et la thématique de la mort clinique et de ses sensations peut être critiquable. Une manière d'ajouter une touche fantastique un peu maladroite à mon avis.

 

 

 

28 octobre 2012

Lucy

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4e de couverture : "Une gamine refuse de suivre ses parents à l'heure où la famille décide de s'exiler hors d'I'rlande. Elle disparaît, on la recherche en vain, tout le monde la croit morte... jusqu'au jour où elle s'en revient dans la maison vide, désertée par ses habitants d'hier. Lucy ne tarde pas à comprendre qu'elle a voulu, en quelque sorte, cette vie d'orpheline : qu'une force secrète en elle refuse ce que les autres appellent le bonheur... Dans  la lignée mélancolique d'En lisant Tourgeniev, un très grand Trevor."

Je confirme la dernière partie de la dernière phrase de la 4e de couverture : du très grand Trevor ! Par contre, je modère la thématique de refus du bonheur par Lucy . Ce n'est d'ailleurs pas le sujet essentiel du roman ou du moins pas que cela !

Lucy est une petite anglo-irlandaise, qui comme toutes les familles de la "Protestant Ascendancy" d'Irlande, vit dans une belle demeure. Seulement, dans les années 20, les choses sont compliquées en Irlande : la guerre d'indépendance fait rage, puis la guerre civile. Alors, autant dire qu'il ne fait pas bon du tout être anglo-irlandais ! Les parents de Lucy ne se sentant plus en sécurité alors que les belles demeures comme la leur sont incendiées, que le capitaine Gault, le père de Lucy a blessé à l'épaule une activiste nationaliste s'étant introduit sur son domaine, dans le but de faire la même chose que chez ses voisins, ils décident de quitter ce pays qu'il aime tant mais qui leur est si hostile. Mais Lucy, du haut de ses 8 ans en a décidé autrement : elle veut rester. Très attachée à la maison et à ce qui est aussi son pays au même titre que les Irlandais catholiques, elle se cache, ne mesurant pourtant pas toutes les conséquences de son acte. Lorsqu'elle revient dans la demeure de ses parents, ceux-ci sont partis, pensant qu'elle s'est suicidée ! Mais elle retrouve les fidèles domestique, Henry et Bridget, qui lui serviront de parents de substitution et veilleront tendrement sur elle, même adulte, jusqu'à ce que la vieillesse les emporte.

J'ai absolument adoré ce roman de la veine "Big house", que je mets sur le même pied d'estale que Coup du sort : William Trevor vous emporte dans un univers irlandais sans doute moins connu que celui de l'Irlande catholique et nationaliste. Le personnage de Lucy, femme au caractère bien trempé mais d'une extrême douceur est très attachant, même si on peut lui reprocher son inertie et son refus d'épouser celui qu'elle apprécie et inversement : une sorte d'auto-flagelation, de punition en raison de sa mauvaise conscience, qui lui fera rater sa vie sentimentale. Cependant, Lucy n'est pas malheureuse  car en dépit d'énormes sacrifices, elle a obtenu ce qu'elle voulait : rester en Irlande, rester sur sa terre et dans sa maison. Elle le fera jusqu'au bout, émouvante dans sa solitude et regrettant d'être, femme vieillissante désignée comme la "dame protestante", parce que dans l'Irlande d'aujourd'hui (le roman se termine à l'ère de l'Internet), "une Protestante, c'est une relique attardée, respectée pour ce quelle était, mais qui n'avait pas sa place".

Dans ce magnifique roman, William Trevor amène une réflexion sur l'extrêmisme, dépoussiérant l'Histoire de l'île d'émeraude, et amenant sur le devant de la scène une thématique que je ressens comme encore assez taboue : la chasse à l'anglo-irlandais, dans une Irlande nationaliste prise au piège de la violence. Cependant, il est également important de remettre les choses dans leur contexte : celui de la provocation de part et d'autre, ayant eu pour résultats des milliers de morts, dont bons nombre d'innocents, des deux côtés.

Grâce à William Trevor, je ne regarderai plus jamais les belles demeures irlandaises sauvées du massacre de la même manière !

Ce roman n'est, hélas ! plus édité ! On le trouve néanmoins dans toutes les bonnes bibliothèques ou en version originale. C'est tout à fait étonnant car il n'a qu'une dizaine d'années : les mystères de l'édition me laissent parfois perplexes...

 

14 octobre 2012

Le silence du jardin

 

9780370312187

 

William Trevor n'a pas obtenu le Prix nobel de littérature mais ce n'en est pas moins un écrivain génial. Donc je lui consacre un billet - un de plus sur ce blog ! En effet, je n'en suis pas à ma première rencontre avec lui et plus j'explore et plus il me plaît et m'étonne !

Dans un manoir perdu sur une île dans le sud de l'Irlande au début du XXe siècle, vivent des anglo-irlandais. Ils s'entendent bien avec les Irlandais et adorent balancer des vannes sur les Anglais. Sarah Pollexfen, parente pauvre de la famille, est employée comme gouvernante pour s'occuper des trois enfants du clan Rolleston, orphelins de mère. Puis elle rentre chez elle, au presbytère près de Bandon, sinistre et froid. Pendant des années elle rêve des années idylliques qu'elle a passé à Carriglas (le nom du manoir) et n'a qu'une envie : y retourner. Ce qui se produira 25 ans après sa première arrivée. Entre temps, la Première Guerre mondiale est passée par là, les enfants ne sont plus des enfants mais sont devenus orphelins (père tué lors des combats). Le manoir part à vaux-l'eau.

C'est tout à fait volontairement que je n'en dis pas plus sur cette histoire qui m'a frappée par ses personnages hors normes et par la manière dont elle est traitée, avec justesse, humanité mais aussi sans concession.
Une bonne touche de suspense, quelques fantômes qui traînent dans les placards, du tragique mais aussi de l'humour, et ça vous en bouche un coin pour un moment !
En tout cas, je ne pouvais pas me douter, que ce roman qui trainaît dans ma PAL depuis plus d'un an, me mènerait sur le chemin que je prends actuellement - pour mon plus grand plaisir !
Si vous aimez les Big House, je vous conseille vivement de tester celles à la sauce trevorienne, ça vous changera et ça vous étonnera !

Ce roman est disponible en français, aux éditions Phébus.


 

 

 

 

 

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