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31 janvier 2012

Un long long chemin

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4e de couverture : "Willie Dunne est le fils d'un policier dublinois. Un garçon sensible, doué, doté d'une voix d'exception. Pas assez grand pour marcher sur les traces de son père comme policier, il s'engage comme volontaire pour combattre dans les tranchées, malgré l'amour infini qui le lie à une jeune fille avec laquelle il désire plus que tout se marier. De la bataille de la Somme jusqu'à la fin de la guerre, ou presque, il assiste à d'horribles combats. La guerre, dès lors, le façonne. Mais elle lui réserve également une surprise."

Voici un roman d'apprentissage qui vous retourne comme une crêpe, vous êtes prévenus !
Willie Dunne est un petit bonhomme d'un mètre soixante-cinq, innocent comme un perdreau de l'année. Sa taille l'empêche d'entrer dans la police dublinoise. A 17 ans, il s'engage dans la guerre sans réelle conviction,  si ce n'est pour jouer un rôle et pouvoir revoir revenir à la maison la tête haute, pour que son père soit fier de lui.
Voilà donc Willie engagé pour faire la guerre à l'Allemagne aux côtés des Anglais. Or, c'est l'époque où la Grande-Bretagne a engagé la négociation du Home Rule, la loi qui accorderait une certaine indépendance à l'Irlande à l'intérieur du Royaume-uni. Certains Irlandais pensent que prêter main forte aux Anglais en s'engageant à leurs côtés dans la guerre contre l'Allemagne, favorisera l'accord du Home Rule. D'autres, au contraîre, pensent que "les difficultés de l'Angleterre sont les occasions de l'Irlande". Il faut dire que "le Parlement de Londres avait dit que le Home Rule s'appliquerait en Irlande à la fin de la guerre, par conséquent, (...), l'Irlande était pour la première fois en sept cents ans un pays de fait" .
Mais pour Willie, l'essentiel n'est pas là. Il s'engage parce que comme cela, il aura une place dans la société : s'il ne peut pas être policier parce qu'il ne fait pas un mètre quatre-vingts, eh bien, il peut être soldat. Nous sommes en 1915. Willie s'en va pour un long long chemin ("it's a long long way to Tipperary", chantaient les soldats), rejoindre le champ de bataille boueux des Flandres, lui qui n'a jamais quitté l'Irlande,en traversant une Angleterre qui n'a rien à voir avec celle des histoires et des légendes...

Je peux vous dire que ce roman vous fait vivre la guerre des tranchées. Comme les soldats, le lecteur s'interroge longuement sur ce brouillard jaune qui ressemble à un brouillard de mer... avant de suffoquer ! Si le nom du gaz moutarde n'est jamais écrit noir sur blanc, soudain notre mémoire collective de ce que nous avons appris par nos arrière-grands parents ou par les livres d'Histoire rejaillie.
Sebastian Barry excelle à faire vivre ces événements et les émotions qui vont avec d'une manière époustouflante. On suit toute la souffrance du jeune Willie, qui d'un perdreau de l'année est bien vite 'déniaisé" par la violence de la réalité. Un jeune homme pris dans la tourmente de l'Histoire, comme tant d'autres, quelque soit leur nationalité. Et il vit une double souffrance si l'on peut dire : parce qu'en Irlande, le temps ne s'est pas arrêté non plus : les Pâques sanglantes de 1916, la guerre civile qui s'ensuit. Le vent tourne : les soldats irlandais engagés dans l'armée anglaise sont consupés par beaucoup, traités de "Tommies" qui doivent rentrer chez eux ! Eux dont on a vécu toutes les souffrances endurées sur le terrain. L'écrivain parvient à restituer le contexte, sans juger ni les uns ni les autres, mais qui ne fait pas la part belle à l'Angleterre, c'est clair !

Un roman qui prend à la gorge par l'émotion qu'il dégage. Un livre aussi très bien documenté. Epatant et inoubliable !
Décidément, j'aime Sebastian Barry qui m'avait déjà bouleversée avec Le Testament caché. Un écrivain encore trop méconnu en France.
Et difficile d'écrire un billet à la hauteur de ce roman !

 

 

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11 novembre 2011

Je ne suis pas d'ici

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4e de couverture : "Vid Cosic est un jeune Serbe de Belgrade, charpentier de métier, venu chercher un travail à Dublin. Dès son arrivée en Irlande il noue une amitié, très alcoolisée, avec un avocat, Kevin Concannon, à qui tout semble réussir, mais qui est résolu à taire le chaos familial dans lequel s’est déroulée son enfance. Immigré doué pour l’espoir, un peu naïf, Vid Cosic croît en l’avenir de l’espèce humaine et ne songe qu’à faire le bien autour de lui..."
(j'ai coupé la 4e de couverture qui en dit trop à mon goût - et que je n'avais pas lue avant de lire le livre, comme souvent).


Hugo Hamilton, pour ceux qui ne le saurait pas, est un "sang mêlé" : irlandais de père, allemand de mère. Autant dire qu'en matière de quête d'identité, d'émigration, de préjugés tenaces, de xénophobie, et de racisme il sait de quoi il parle. Père nationaliste, mère ayant fui l'Allemagne nazie, il s'est pourtant vu traité de nazillon etc pas ses compatriotes irlandais pour qui il était un étranger malgré un père plus Irlandais que la majorité des Irlandais.

L'Irlande qui était jusque-là une terre d'émigration et non d'immigration a vu les choses changer avec l'apparition du Tigre celtique. Pour un petit pays comme celui-ci (4 millions d'habitants en République d'Irlande), ce fut une donne nouvelle et aussi une crainte de voir déferler chez eux tant de gens des pays de l'Est (essentiellement) en quête d'une vie meilleure.

Ainsi, Vic le héros qui ressemble à un Candide serbe, tente coûte que coûte de s'adapter à son pays d'adoption, lui qui n'a plus de famille. Il n'est pas chômeur, il est charpentier et trouve du travail sans problème. Il est poli, gentil et sociable.  Il se lie d'amitié avec un certain Kevin, avocat irlandais dont la mère a une maison avec travaux à faire (même si à ses yeux, il n'en voit pas l'utilité). Il est grassement payé pour ce qu'il fait (au point de se demander comment les gens peuvent à ce point jeter l'argent par les fenêtres). Il est serviable. Kevin, que dès le début du roman, on juge un peu trop amical pour être totalement honnête ne tarde pas à dévoiler son vrai visage. Et là, ça craint...

Alors Vic ne comprend pas parce que "d'après ce qu'on [lui] avait raconté, les Irlandais avaient toujours été les innocents à qui on avat fait subir des horreurs par le passé. Ils n'avaient jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. Ils étaient aimés de tous partout dans le monde. Alors chaque fois qu'un crime était jugé devant une cour, c'était un choc de constater que les Irlandais s'infligeaient aujourd'hui des choses qui ne seraient jamais venues à l'idée d'aucun oppresseur."

Vic essaie à tout prix de comprendre les codes de ce pays, de lire entre les lignes même s'il s'y casse les dents. Les autochtones, parfois de manière totalement maladroite, lui posent des questions qui reviennent à lui demander s'il est de ceux qui ont perpétré le génocide dans son pays. Mais dès que les choses tournent au vinaigre pour Vic, ses pseudo-anciens amis en font d'emblée et sans complexe un criminel contre l'humanité. Heureusement, tout n'est pas si noir et Vic rencontre tout de même des mains secourables. Ce qu'il apprendra en Irlande, c'est que les secrets de famille sont ce qu'ils sont, comme partout ailleurs dans le monde. Et que dès que ça sent trop le roussi, les pseudo-amis mais vrais traitres vous lâchent.
L'Irlande est comme le reste des pays du monde et les gens y sont comme partout ailleurs.

Hugo Hamilton écrit ici un roman corosif sur l'Irlande contemporaine tout en montrant qu'ici, c'est comme ailleurs : les humains valent ceux des autres pays. De part et d'autre, il s'attache à détruire les images d'Epinal. En prime, j'ai particulièrement apprécié l'écho tout le long de l'histoire, de l'énigme de celle qu'on appelle "la noyée de Furbo" dont le cadavre a été retrouvé à Inishmore, la plus grande des îles d'Aran où elle aurait donné le nom à un lieu-dit, Bean Bhaite (la noyée en gaélique). Sans doute elle aussi, une femme victime de l'intolérance.

J'affectionne particulièrement le style de Hugo Hamilton : très simple et sans fioritures mais à la tonalité à la fois cocasse, dramatique et lyrique.

Un roman qui parlera à n'importe quel expatrié, je pense.

24 septembre 2011

De Joseph O'Connor à John Millington Synge

 

La lecture de Ghost Light/Muse a aïguisé ma curiosité sur l'oeuvre de John Millington Synge, comme je le dis dans mon billet précédent.

Ont donc atterri dans ma PAL :

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en effet, comme ne pas être curieux de connaître la pièce Le baladin du monde occidental quand on sait qu'à l'époque, elle fit un taulé jamais égalé lors de sa représentation à Dublin en 1907.

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 Je veux comprendre par moi-même. Et découvrir aussi Cavaliers de la mer et Deirde des Douleurs, sa dernière pièce.

Enfin, je veux voyager avec Synge jusqu'aux îles Aran, dans le grand ouest irlandais, un voyage que lui a recommandé Yeats...

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 Affaire à suivre donc !

17 septembre 2011

Muse

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4e de couverture : "Elle était pauvre, irrévérencieuse, sensuelle, très belle et rebelle à toute autorité, sauf à celle du génie et de l’amour. Elle s’appelait Molly Allgood, elle fut une comédienne célèbre et elle eut pour amant l’un des plus fameux dramaturges irlandais, John Millington Synge. C’était en 1907. Elle avait dix-neuf ans, il en avait trente-sept. Il fut son Pygmalion, elle sa muse. Ils vécurent une passion sans borne. Mais leur différence sociale et religieuse, les conventions et l’austérité de la famille Synge, leurs amis même, tout et tous s’y opposèrent. Jamais ils ne purent se marier et Molly Allgood rompit avec l’homme de sa vie qui mourut peu après, en 1909, rongé par le bacille de Koch. Quarante-cinq ans plus tard, on retrouve l’ancienne actrice, réduite à la misère et hantant les rues de Londres par un matin brumeux. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme l’amour et le désir pour ce Vagabond qui ne l’aura jamais quittée… De tous les romans de Joseph O’Connor, Muse est sûrement le plus grand, en tout cas le plus intense. À chaque page, le lecteur est ébloui, bouleversé. Voilà un livre forgé de lumière et d’airain."

Autant vous dire toute de suite : mes mots dans ce billet ne retranscriront sans doute pas toute l'intensité de ce roman.

Tout d'abord, si vous vous attendez à une autobiographie, sachez que ça n'en est pas une. Comme l'explique Joseph O'Connor, à la fin du livre, "Muse est une oeuvre de fiction qui prend souvent  d'immenses libertés avec la réalité. Les expériences et la personnalité des vrais Molly et Synge diffèrent de celles de mes personnages d'innombrables manières. Les chercheurs ne doivent pas se baser sur la chronologie, la géographie ni les portraits qui apparaissent dans ce roman. Synge et Molly ne passèrent pas un mois de vacances à Wiklow; et, à ma connaissance, il n'exprima jamais le désir de vivre aux Etats-Unis".

De même, si vous vous attendez à un roman d'amour "pur jus", vous serez déçu. Il est certes question d'amour dans ce roman, mais il y a bien plus que cela.
Il y a une atmosphère, un parler populaire du Dublin des années 1900 savoureux, dont Joseph O'Connor remercie ses parents de lui avoir transmis cet héritage, son père étant "né à Francis Street, le quartier le plus vieux de la ville, The Liberties". Il s'est également documenté à travers des travaux universitaires, dont le Dictionnary of Hiberno-english.

Ce roman n'est pas chronologique, ce qui peut être déroutant. Mais c'est aussi ce qui en fait sa force. Il restitue les derniers jours de Molly Allgood, comédienne qui aurait été la maîtresse de Synge, célèbre dramaturge irlandais, co-fondateurs de l'Abbey Theatre avec Yeats et Lady Gregory. 
Le livre débute dans un garni londonnien le 27 octobre 1952 pour se terminer quelques jours plus tard, le 2 novembre. Mais entre temps Molly fait ressurgir les fantômes du passé au lecteur, sa vie de comédienne- qui-ne-mâche-pas-ses mots, son histoire avec Synge, disparu prématurément à l'âge de 37 ans,  toute une époque (le titre VO est Ghost Light) ! Même invectivée par le narrateur, elle ne perd pas de sa superbe. Elle rend un vibrant hommage au dramaturge en restituant son époque, avec amour et humour. Cependant, ne vous attendez pas à avoir toute l'histoire : la mémoire joue des tours et laisse des" blancs", mélange... Au lecteur de reconstituer le puzzle.

Pourtant Molly fait pitié à voir à présent : pauvre, oubliée et alcoolique. Elle n'a cependant rien perdu sa dignité : dehors, les gens qu'elle connaît ne savent rien sa situation car elle est toujours aussi comédienne ! Plusieurs fois j'ai eu les larmes aux yeux, mais plusieurs fois aussi, elle m'a fait rire. Le narrateur n'est pas toujours tendre avec elle. C'est tout ce mélange de ton et de style qui fait de ce livre un roman savoureux.

On a le plaisir de croiser Yeats et j'ai adoré la manière dont Joseph O'Connor l'a imaginé (pincé et austère au point d'être comique). Cependant, ce n'est qu'un personnage secondaire, tout comme Lady Gregory. Il n'est nullement question ici de l'Abbey Theatre. J'ai aussi particulièrement adoré la description de la campagne du Wicklow, si chère à Synge, l'accent mis sur la différence de classe sociale entre les deux tourtereaux, qui rend leur amour illégitime dans une Irlande guindée dans ses conventions.

Je n'ai donc pas été déçue par Jospeh O'Connor dont j'ai lu tous les romans - sauf Redemption Falls qui est dans ma PAL depuis plusieurs années. Il écrit ici un de ses romans les plus forts et les plus fouillés, après L'étoile des mers. Par son ton et par son style il rend ici hommage à Synge, c'est indéniable.

Une lecture pareille donne envie de découvrir l'oeuvre du dramaturge dont j'ai seulement entendu parler. Je me suis d'ailleurs procuré son théâtre et un de ses récits, Les îles Aran.

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Ce titre est actuellement en lice pour le Prix Médicis et le Prix Femina. Ce serait vraiment mérité qu'il décroche les titres. Un coup de coeur pour moi, vous l'aurez compris !

 

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 Quelques citations :

"Le mariage, ça sent le chou et le mouton recuit, et vers la fin de la semaine, le graillon"

"Sur le corps d'un homme, ya la carte de l'Irlande. Bas les pattes, on touche pas à Limerick" :)))

"Ils voleraient de la bave à un orphelin pour la lui revendre après, vous savez"

"Seul un Américain écrirait une pièce intitulée Un tramway nommé désir. Un Anglais la nommerait Un autobus baptisé intérêt transitoire" : so irish comme réflexion !!!

Edit :

Une vidéo sous-titrée en français où Joseph O'Connor parle de son roman et où l'on apprend que Ghost Light pourrait être traduit par "servante", mais aussi que c'est en référence à une lumière que l'on laissait sur scène par superstition pour que les fantômes puissent jouer leur propre pièce...

http://www.dailymotion.com/video/xl4qtl_joseph-o-connor-muse_news 
 (désolée, je ne parviens plus à mettre des vidéos présentables sur Canalblog, donc je mets le lien).

10 août 2011

L'étrange disparition d'Esme Lennox

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4e de couverture : "A Edimbourg, un asile ferme ses portes, laissant ses archives et quelques figures oubliées resurgir à la surface du monde. Parmi ces anonymes se trouve Esme, internée depuis plus de soixante ans et oubliée des siens. Une situation intolérable pour Iris qui découvre avec effroi l'existence de cette grand-tante inconnue. Quelles obscures raisons ont pu plonger la jeune Esme, alors âgée de seize ans, dans les abysses de l'isolement ? Quelle souffrance se cache derrière ce visage rêveur, baigné du souvenir d'une enfance douloureuse ? De l'amitié naissante des deux femmes émergent des secrets inavouables ainsi qu'une interrogation commune : peut-on réellement échapper aux fantômes de son passé ? "

C'est vrai que j'ai hésité - un tout petit peu - à me relancer dans la lecture de Maggie O'Farrell puisqu'il y a quelques mois, j'avais été déçue par La femme de mon amant. Mais les avis enthousiastes d'Aifelle, de Miss Alfie, de Mélorie 1974, de  Lou, d'Ys et tant d'autres, ont fini par me convaincre totalement. Et je dois dire que je ne le regrette pas puisque L'étrange disparition d'Esme Lennox (The Vanishing Acte of Esme Lennox, titre original qui a tout son sens !) est d'une toute autre facture que le roman par lequel j'avais commencé à lire cette auteure !

Maggie O'Farrell est nord-irlandaise mais elle plante le décor de son récit à Edimbourg. Esme a été enfermée à l'âge de seize ans, sur décision de son père, à l'hôpital psychiatrique de Claudstone. Mais cet hôptial va à présent fermer ses portes. Iris, sa petite-nièce, ignore jusque-là que sa grand-mère, Kitty, a une soeur. Elle pense à une erreur manifeste. Mais le directeur de l'hôpital l'informe que non, ce n'est pas une erreur et que son nom figure comme personne à contacter. C'est sur la pointe des pieds et emplie d'une peur manifeste qu'Iris décide peu à peu de prendre en charge Esme, qui a passé soixante-et-un ans de sa vie derrière ses murs. La vieille dame raconte alors son histoire, par bribes. S'y entremêle la version de Kitty (atteinte maintenant de la maladie d'Alzeimer, mais il y a des choses que cette maladie ne peut pas effacer !). Et l'on va de stupéfaction en stupéfaction !
Esme est tout sauf folle. Au contraire. Elle se révèle d'une intelligence hors norme. Ce fut une jeune fille qui voulait aller à l'université, qui ne souhaitait pas se marier ni être enfermée à la maison. Quand on lui demandait ce qu'elle voulait faire plus tard, elle répondait d'emblée qu'elle voulait voyager, voir du pays et travailler. En d'autres termes, c'était une jeune femme libre d'esprit et spontannée dans un univers de calculateurs. Et belle, de sucroît...

Le thème des femmes enfermées dans des asiles est presque devenu un classique littéraire et cinématographique sur un fait tristement célèbre. J'avais déjà lu l'époustouflant  Testament caché  de l'Irlandais Sebastian Barry et j'avais déjà vu le film de Peter Mullan sur le même sujet. Mais à chaque fois, on se prend une sacrée claque. Ici l'hôpital (mais peut-on parler d'hôpital, puisqu'un un hôpital est censé pour soigner) n'est pas tenu par des religieuses mais bien des infirmières civiles. Cependant, ce n'est pas ici que se déroule l'essentiel du roman (heureusement !) mais dans l'esprit d'Esme qui dévoile peu à peu l'univers bourgeois étriqué dans lequel elle vivait en famille, un univers où les femmes n'ont pas vraiment leur mot à dire sur leur destin et où il est fort mal vu par le patriarche qu'elle souhaite travailler et se soustraire à la domination masculine.
Une belle réflexion sur le sentiment de culpabilité, la jalousie et le ressentiment. D'ailleurs Iris vit au même moment une relation compliquée avec un homme peu fiable (marié), profiteur et de moins en moins crédible. J'ai bien aimé l'écho de la vie d'Iris avec le passé d'Esme et de Kitty (mais ici le piège se referme sur le profiteur...).
On se dit, à la fin du roman, qu'on nous a assez secoué comme cela. Que maintenant Esme va pouvoir finir ses vieux jours tranquillement et confortablement. Et pourtant...

Un coup de coeur pour ce roman au style dense et ciselé sur un sujet grave mais qui évite aussi les écueils. Une lecture exceptionnelle !

 

 

 

 

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9 juillet 2011

Les trois lumières

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4e de couverture : "Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande
rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella,
des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la
soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant. Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes. Livrée à elle-même au milieu d’adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui pourtant l’entourent de leur bienveillance. Pour elle qui n’a connu que l’indifférence de ses parents dans une fratrie nombreuse, la vie prend une nouvelle dimension. Elle apprend à jouir du temps et de l’espace, et s’épanouit dans l’affection de cette nouvelle famille qui semble ne pas avoir de secrets. Certains détails malgré tout l’intriguent : les habits dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle, l’attitude de Mrs Kinsella lors de leurs rares sorties à la ville voisine… "

Le titre en version original de ce récit est Foster. Pas évident à traduire comme cela tout seul. Ce mot renvoie à "famille d'accueil", ou  à "enfant placé en famille d'accueil. Pour un anglophone, le thème est planté dès la lecture du titre. Par contre un titre comme Les trois lumières laisse le lecteur francophone dans le vague... Il faut lire la quatrième de couverture pour comprendre un peu et lire le récit pour comprendre compètement le titre... 

Ce détail mis à part, voici un récit court mais dense dont la subtilité et la force résident dans tous les non-dits, dans ce ce que le lecteur devine à travers les mots. Et Claire Keegan parvient à merveille à semer les "signes" sans dire tout à fait explicitement les choses. C'est tout à fait irlandais, ça ! Au lecteur de se faire son idée. Le décor se situe dans le sud-est de l'Irlande, dans le comté de Wexford, à la campagne, dans les années 80 (on le devine encore là aussi, par l'évocation de la mort d'un grèviste de la faim - Bobby Sands ? -, de sa mère et des émeutes).
On retrouve ici les secrets de famille - et c'est un faible mot ! Ce qui m'a beaucoup intriguée, c'est la fin. J'ai dû revenir en arrière, relire les dernières pages. Je me demande encore si je l'ai bien comprise...

Un livre très émouvant et très différent du recueil de nouvelles L'Antarctique. Une lecture à ne pas rater !

 Voir aussi l'avis enthousiaste de Canel (et des autres, sur son blog).

11 juin 2011

L'Antarctique

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Si vous aimez Nuala O'Faolain, vous aimerez Claire Keegan : sans même savoir que la première avait encouragée la seconde à publier (même si c'est clairement écrit sur la 4e de couverture !), j'ai retrouvé la même force et le même mordant dans ce recueil de nouvelles et cela m'a hantée pendant une bonne partie du livre.


Commencer la première nouvelle de Claire Keegan, "L'Antarctique", c'est ne plus lâcher le recueil avant de l'avoir terminé jusqu'au dernier mot. Dans une écriture simple, mais dense par tous les sous-entendus qu'elle soulève, l'écrivaine plante le décor dans la campagne irlandaise ou américaine (mais ça pourrait très bien aussi se passer en France) et raconte la vie des femmes, le machisme ordinaire qui veut, par exemple, que jusqu'à une certaine époque, les femmes ne conduisent pas, et tant d'autres petits détails qui montrent un asservissement parfois inconscient. Avec beaucoup d'ironie et d'humour ses héroïnes font face. Unetelle prendra le volant dans une situation critique sous l'oeil médusé du mari, une autre victime de discrimination par rapport à la beauté de sa soeur mais pas stupide pour autant, trouvera le moyen tout simple pour que cela cesse. Toutes ces femmes ont joué le rôle que la société et l'univers des hommes leur assignaient, jusqu'au jour où elles ont décidé que ça suffisait. Et leur réplique est le plus souvent pimentée comme du Tabasco, mais parfois beaucoup plus tragique... On peut difficilement en dire davantage parce que ces nouvelles se dégustent et la fin est toujours une surprise. Le génie de Claire Keegan c'est aussi de ne pas tout dire, de mettre en évidence les non-dits et de laisser le lecteur en tirer les conséquences. Tous ses personnages ne sont pas forcément ce qu'ils ont l'air d'être jusqu'au jour où...

Les nouvelles qui m'ont le plus marquée : "Les hommes et les femmes", "Les soeurs", "Le sermon à la Ginger Rogers", "L'amour dans l'herbe haute", "La soupe au passeport", "On n'est jamais trop prudent" et "L'Antarctique". Mais j'en oublie sûrement !

Quelques citations :
"Etre pêcheur c'est à peu près comme être serveuse. Des inconnus vous racontent toutes sortes de choses."
" Elle a des taches de rousseur partout, comme si quelqu'un avait trempé une brosse à dents dans la peinture et l'avait éclaboussée"

Ce livre est la première publication en France de Claire Keegan en 2010 (mais il date de 1999 !). Merci à l'éditrice Sabine Wespieser de nous faire connaître cette pépite irlandaise. Son deuxième livre, Trois Lumières, vient d'être publié et il est déjà dans ma PAL ! Affaire à suivre donc !

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21 avril 2011

Brooklyn

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4e de couverture : "Enniscorthy, Irlande, années 1950. Comme de nombreuses jeunes femmes de son âge, Elis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l'entremise d'un prêtre, on lui propose un emploi à Brooklyn, aux Etats-Unis. Pousse par sa famille, Eilis s'exile à contrecoeur. Au début, le mal du pays la submerge. Mais comment résister aux plaisirs de l'anonymat, à l'excitation de la nouveauté ? Loin du regard de ceux qui la connaissent depuis toujours, Eilis goûte une sensation de liberté proche du bonheur. Puis un drame familial l'oblige à retraverser l'Atlantique. Au pays, Brooklyn se voile de l'irréalité des rêves. Eilis ne sait plus à quel monde elle appartient..."

Un immense coup de coeur pour ce roman. Je découvre la prose enchanteresse de Colm Toibin, écrivain irlandais vivant entre Irlande et Etats-Unis. Autant dire que le déracinement est sans doute un sentiment qui l'a touché à un moment ou à un autre. J'ai été sidérée par la finesse psychologique dont il fait preuve, jusqu'à me demander comment c'était possible. Le lecteur vit vraiment ce que vit l'héroïne, la douce Eilis. Une héroïne au premier abord fragile, mais en fait dotée d'une force de caractère hors norme qui lui permet de survivre et surtout de faire des choix, et avant tout les siens.

Colm Toibin peint à merveille le tableau de l'Irlande des années 1950, celle d'une période pauvre où beaucoup sont obligés de s'exiler pour survivre - encore faut-il avoir l'argent pour partir. Il décrit un pays où l'on ne peut rien faire sans se sentir surveillé, jugé en permanence et surtout où la famille prend souvent des décisions à votre place. C'est le cas pour Eilis qui s'exile à contrecoeur par l'entremise d'un prêtre irlandais vivant aux Etats-Unis et qui s'est entetenu avec sa mère (ah ! la supprématie de l'Eglise à cette époque et son insupportable mainmise sur les destinées individuelles !). Le prétexte de cet exil c'est qu'elle n'a qu'un petit boulot chez l'épicière d'Enniscorthy, l'horrible Mademoiselle Kelly, qu'on a envie de claquer à longueur de pages. Donc quand Eilis accepte de partir, on la comprend fort bien, même si c'est davantage pour faire plaisir à sa mère que pour elle-même. Mais partir est aussi une chance, comme le fait comprendre Rose, 30 ans, la soeur aînée, qui, en laissant partir sa cadette, se "sacrifie" donc pour rester auprès de leur mère, veuve.

On subit avec l'héroïne la difficulté de la traversée de l'Atlantique en bateau :si vous n'avez jamais eu le mal de mer, là vous saurez !! Et l'on découvre l'invention de la "colocation" avant l'heure (si l'on peut dire) entre Irlandais de Brooklyn. Pas toujours facile de s'y faire une place. Heureusement que de beaux Italiens traînent dans le coin, en particulier un certain Tony, qui, malgré sa nationalité, a un physique qui peut le faire passer pour Irish... C'est bien pratique aussi pour faire taire les commérages !

J'ai repoussé longtemps les dernières pages qu'il me restait à lire. Car j'ai eu très peur de la décision que prendrait Eilis après son retour au pays pour une raison que l'on ne peut pas dévoiler.... Je dois avouer qu'elle m'a fait très peur cette petite devenue femme  - et surtout elle-même.

Un très beau roman d'apprentissage, qui raconte à merveille le déracinement, le tiraillement entre deux vies, deux pays. Une prose enchanteresse et un beau roman d'amour aussi que je ne peux que chaudement vous recommander. On passe un excellent moment et on dit "encore" une fois le livre refermé. Monsieur Colm Toibin vous êtes un magicien !

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13 août 2010

Emmeline

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4e de couverture : "Nous sommes à Londres, dans les années trente. Emmeline, vingt-cinq ans, est responsable d'une agence de voyages et partage son toit avec la veuve de son frère, Cecilia. Si tontes deux sont. jeunes, jolies et célibataires, leurs caractères sont aux antipodes : l'indépendante et romanesque Cecilia fascine la timide Emmeline. Leur recherche de l'amour va naturellement les conduire sur des chemins opposés. Tandis que Cecilia se lance avec habileté à la conquête d'un héritier, Emmeline, sous l'influence de sa belle-sœur et de sa vipère de tante, tombe dans les filets d'un égoïste quadragénaire... Face au Mal, l'Innocence dispose-t-elle d'un autre recours que la Vengeance ? "

Elizabeth Bowen offre avec Emmeline (titre VO : To the North) écrit en 1932, un roman so british. Un univers feutré mais où tous les coups bas sont permis pour obliger les réfractaires à rester dans les rails. J'ai détesté la tante Lady Waters ("Georgina, pour les intimes), la commère qui ferait bien de s'occuper de ses oignons. Je n'ai pas davantage apprécié Markie,  qui n'a pas vraiment le courage de ses opinions. J'ai trouvé que Cecilia était plus perfide et plus influençable qu'elle n'en avait l'air. Et qu'en fin de compte, la vraie femme forte dans cette histoire c'est bien Emmeline. Une vraie femme en avance sur son temps, à la tête d'une agence de voyage, qui se frotte au monde des affaires et du travail. A côté d'elles, Cecilia et Lady Waters paraissent d'un autre temps, la seule chose qui leur importe, c'est le mariage et surtout le "qu'en dira-t-on" ...

Le récit s'échappe parfois hors du salon pour donner à voir au lecteur un tout petit peu du monde extérieur. J'ai bien aimé l'épisode de la révolte de la secrétaire à l'agence,  qui, débordée de travail et en mal de reconnaissance, n'hésite pas à critiquer ses employeurs et à balancer à Emmeline : "Ce qu'il y a, c'est simplement que je suis humaine (...) si on mourait sur sa chaise ou si on s'évanouissait, simplement il se pourrait bien que vous le remarquiez! " Et les taxis parisiens, à cette époque déjà, avait la réputation de mal conduire, c'est ce que témoigne le voyage d'Emmeline et de Markie dans la capitale... Un cliché qui m'a fait sourire, un petit coup de dent britannique envers les froggies...

Elizabeth Bowen joue à merveille avec ses personnages et les apparences au fil du roman, ce qui invite le lecteur à s'interroger sur leur nature réelle. Le tout dans style fluide et poétique. J'ai regretté la fin tragique de l'histoire mais elle démontre à quel point les femmes étaient encore prisonnières des carcans d'une certaine société, en ce début de XXe siècle...

C'est le premier roman que je lis de cette Irlandaise, après avoir découvert sa mini-autobiographie il y a peu, avec Sept hivers à Dublin. J'ai déjà programmé d'en lire un autre d'elle, Dernier Automne, antérieur à Emmeline, qui évoque la vie des Anglo-irlandais au début des troubles en Irlande dans les années 20. Affaire à suivre donc et écrivaine à redécouvrir, c'est sûr !

6 juin 2010

Le voyage de Felicia

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4e de couverture : "Elle cherche Johnny. Désespérément, c'est-à-dire - paradoxe des mots - l'espoir chevillé à l'âme et au corps. Jonhnny et Felicia se sont connus au pays, en Irlande, à la faveur d'un mariage. Brève rencontre : ils s'aiment ou croient s'aimer; lui regagne l'Angleterre où il a trouvé du travail - sans laisser d'adresse. Elle décide de franchir la mer pour le retrouver.
Felicia erre dans la grande ville noire, autrefois fleuron de l'industrie anglaise triomphante, aujourd'hui cité dévastée par la crise, le chômage, le racisme, la violence. Johnny reste introuvable. Portée par une passion qu'alimente le seul souvenir d'un instant volé, Felicia finit par s'enfermer dans son rêve, sans espoir de secours, bientôt incapable d'empoigner la réalité qui s'offre. Inapte au métier de vivre, elle ne se soutient plus que de cet amour fantôme.
Son errance l'expose à d'étranges rencontres. Ainsi croisera-t-elle la route de Hilditch, inquiétant compagnon d'infortune, âme perdue dans ses fables - assassin peut-être. Il ne pourra pas l'empêcher d'aller jusqu'au bout de sa dérive : quête sans absolu, absurde descente aux enfers fouettée par tous les mauvais vents du sort, où même l'ordinaire solidarité humaine fait défaut - sinon entre paumés... et encore.
Aucun coup de tonnerre au long de cette tempête que l'on dirait filmée au ralenti et qui débouche sur un silence sidérant: ce silence auquel le monde d'aujourd'hui, en sa folie, refuse obstinément de prêter l'oreille."

A regarder la couverture, on s'attend à un roman qui se déroule au XIXe siècle. Nous sommes pourtant dans les années 80, en Angleterre, aux environs de Birmingham. La 4e de couverture me semble beaucoup trop interprétative. Il s'agit ne s'agit pas, à mon humble avis, d'un roman sur le chômage, le racisme et la violence.

Felicia quitte son Irlande natale pour retrouver son amant. Tout simplement parce qu'elle est enceinte. Ce personnage m'a agacée tout le long du récit par son innocence poussée à l'extrême. La carricature de la pauvre fille qui débarque de sa campagne. Un effet voulu par Trevor dont on se rend compte à la fin du roman. Sur son chemin, elle croise l'inquiétant personnage de Mr Hilditch, vieux garçon, aux moeurs étranges, qui a tout du psychopathe et dont le passé est laissé à l'imagination du lecteur, ou du moins, ce dont il a fait de ses anciennes "amies". Puis notre pauvre héroïne complètement paumée manque de peu de se faire embrigadé par des illuminés d'une secte religieuse, qui, une fois qu'ils tiennent leur proie, ne la lâche plus. Elle passe ensuite du temps en compagnie d'une clocharde irlandaise, débarquée il y a des années de son île, étrange reflet d'elle-même et d'un couple de drogués.

Ce roman a tout le long des accents de thriller psychologique. J'ai souvent pensé à Hitchoch sans trop savoir pourquoi. Le personnage de Hilditch est franchement flippant. Beaucoup trop propre sur lui au quotidien pour être tout à fait honnête. Ce qu'il arrive à faire faire à Felicia vous laisse pantois. Seulement la fin du roman révèle quelques surprises. Un roman d'apprentissage d'une fille des années 80 qui n'a rien d'un roman d'amour. Même s'il en reprend les codes, c'est pour mieux les retourner. J'ai beaucoup apprécié l'analyse psychologique fine de l'écrivain pour ses personnages, au-delà des apparences. Ainsi que la peinture qu'il fait de la société : la solitude des personnages, chacun dans leur univers, égoïstes, chacun à leur manière. Peinture pessimiste mais réaliste, hélas!

J'ai vraiment aimé cette découverte de William Trevor, écrivain irlandais protestant du comté de Cork, né en 1928.
D'après ce que j'ai lu sur lui, c'est, de part et d'autres de l'Atlantique, un des écrivains majeurs de la fin du XXe siècle (toujours vivant et écrivant toujours). Il a commencé à être traduit pour les lecteurs de langue française dans les années 1990.
Le voyage de Felicia (Felicia's Journey) a été écrit en 1994 et traduit en français en 1996 par les éditions Phébus. Il a obtenu de nombreux prix, dont le Whitbread et le Sunday Express Award pour ce roman. Dommage qu'il ne soit pas si connu que ça en France, d'autant plus qu'il continue d'écrire (le dernier roman en date étant Lucy - 2003 -, je crois).

J'ai d'ores et déjà prévu de lire Le silence du jardin.

Pour en savoir plus sur (Sir) William Trevor, c'est ici

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Le cinéaste Atom Egoyan a tiré une adaptation du roman en 1999 (je ne l'ai pas vue) :

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