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Mille (et une) lectures

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2 mai 2013

Ainsi saigne-t-il (Let it blood)

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4e de couverture : "La police a pris en chasse deux adolescents qui prétendent avoir enlevé la fille du maire d'Edimbourg. Acculés, ils se jettent d'un pont sous les yeux de l'inspecteur John Rebus. Hanté par cette image, Rebus tente de retrouver la jeune fille disparue et d'en savoir plus sur les deux jeunes gens. C'est alors que survient un second suicide, spectaculaire et encore plus suspect...
Une enquête qui conduit l'inspecteur Rebus au coeur de la machine politique écossaise et de la raison d'Etat."

(Après plus d'un an d'abstinence de Rebus, il était temps de me reprendre...)

Autant dire que l'intrigue est assez complexe mais en fait, on s'en fiche. Tout l'intérêt des aventures de Rebus étant de traîner avec lui en Ecosse, et surtout, comme ici, à Edimbourg qu'il connaît comme sa poche. Rappelez-vous aussi que notre inspecteur est un coureur de jupons... Aux dernières nouvelles, il était avec le Docteur Patience, dont il squatait l'appart. Mais déjà, ça sentait le roussi. Eh bien, il est maintenant de nouveau célibataire et a troqué sa nénette contre quelques bouteilles de whisky et tournées de pubs monstrueuses. Sans doute pour oublier, entre autres, qu'on lui colle comme supérieur hiérarchique direct, Gil Templer, une autre de ses ex... Le superintendant ("le Pequenot") décide même de lui octroyer des vacances d'office car, à fourrer son nez partout, Rebus met en danger le commissariat lui-même, du moins les boeufs-carottes de tous poils. Seulement Rebus ne fait évidemment jamais ce qu'on lui conseille !

D'autant que les cadavres tombent comme des petits pains dans cet épisode et qu'en plus ce sont des suicides ! Un conseiller de District à l'attitude étrange et c'est tout un réseau de manipulations à grande échelle que démonte Rebus, ou comment la cupidité poussent certains à n'avoir d'yeux que pour le fric, jusqu'à se prendre eux-mêmes les pieds dans les mailles du filet.

"Vous avez une idée de l'échelle des fraudes perpétrées sur le continent européen ? Un plan de formation bidon pour des pilotes de ligne à Naples a rapporté dix-sept millions de livres. Des productions agricoles et des animaux font la navette de part et d'autres des frontières et une taxe est prélevée à chaque passage."

Autant dire que le coeur de cette fiction résonne avec certaines actualités récentes... (Ce roman a pourtant été écrit en 1995).

Avis aux amateurs de bons polars et de répliques qui font mouche, parce que Rankin a le don de l'humour noir grinçant aussi bien que de l'humour tout court ! J'ai juste regretté que les fameuses répliques qu'on n'oublie pas, soient moins présentes dans ce volume. 

Mais n'oubliez pas que ce qui déglingue Rebus, "c'est de faire la tournée des bars pendant quarante-huit heures". Donc, voilà, sans doute n'était-t-il pas au mieux de sa forme. Mais une lecture jubilatoire malgré tout ! C'était mon huitième rendez-vous avec l'inspecteur... vivement le neuvième !

Conseil aux lecteurs rebusiens novices : mieux vaut lire les aventures dans l'ordre car les personnages évoluent (bien que chaque aventure peut se lire indépendamment les unes des autres).

 

 Les enquêtes de l’inspecteur John Rebus

  1. L’étrangleur d’Édimbourg
  2. Le fond de l'enfer
  3. Rebus et le loup-garoup de Londres
  4. Piège pour un élu
  5. Le Carnet noir
  6. Causes mortelles
  7. Ainsi saigne-t-il
  8. L’Ombre du tueur
  9. Le Jardin des pendus
  10. La Mort dans l’âme
  11. Du fond des ténèbres
  12. La Colline des chagrins
  13. Une dernière chance pour Rebus
  14. Cicatrices
  15. Fleshmarket Close
  16. L’appel des morts
  17. Exit Music

 

 

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27 avril 2013

La 5e saison

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4e de couverture : "Le printemps vient de commencer à Linköping. La célèbre inspecteur Malin Fors vit avec Peter, ne boit plus et envisage de faire un enfant. Mais ce calme est de courte durée. Très vite, les saisons se détraquent et la petite ville suédoise perd toute sérénité. Une femme atrocement mutilée est retrouvée au coeur de la forêt. Ses blessures rappellent l'affaire "Murvall". Maria Murvall, murée dans le silence depuis qu'elle a été agressée avec une rare sauvagerie. Malin n'avait jamais pu l'oublier et s'était jurée de découvrir un jour quel monstre l'avait plongée dans cet état. Les cadavres se succèdent. Malin doit faire vite. Maria est-elle une pièce de cet horrible puzzle ? Qu'est-ce qui relie la mort de ces femmes ? Et surtout, quel être humain est capable d'une telle brutalité ?"

J'attendais avec une grande impatience la sortie du 5e volume des aventures de Malin Force, l'inspectrice suédoise tellement imparfaite (apparemment celui qui a écrit la 4e de couv ne connaît pas le féminin du mot inspecteur, soit dit en passant, ce qui est bien dommage car les romans de Mons Kallentoft sont des romans féministes !).

Eh bien j'ai été déçue ! Je dirai que je me suis même plutôt ennuyée, ce qui est un comble au regard du talent de cet écrivain suédois, qui a vraiment su créer un univers littéraire original, avec un zeste de fantastique. Certes Malin est toujours aussi attachante et toujours aussi indécise sur la voie à suivre concernant sa vie personnelle, mais l'intrigue s'enlise. Pendant 400 pages, on a l'impression de redites. Et finalement, la fin s'avère assez banale. Une petite visite dans une cité suédoise s'avère néanmoins intéressante. Karim, le boss de Malin, d'origine étrangère, envisage même de "terminer l'écriture de son livre sur la question de l'immigration en Suède". Mais bon, cela ne va pas plus loin. Un peu de mafia russe, quelques hommes publics corrompus et le tour est joué. Cependant, Mons semble ici dénoncer la violence faite aux femmes à travers les crimes atroces sur lsequels il revient, à travers l'affaire Maria Murvall (on ne peut comprendre qu'en ayant lu Ete). Mais en même temps, à la lecture, il y a comme une pièce manquante.

Le seul vrai frisson ressenti concerne le devenir de Malin à la fin de ce volume.... Je me suis vraiment demandé si l'écrivain allait réserver le même sort à son héroïne que Henning Mankell à son inspecteur.

Malgré ma déception, sans doute me jetterai-je encore sur la suite des aventures de Malin, si Mons Kallentoft est décidé à les écrire. Et je vous encourage toujours à lire les précédents volumes qui sont un vrai régal !

12 avril 2013

Chaleur blanche

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4e de couverture : " Au nord du cercle arctique, l'île de Craig est le domaine d'Edie Kiglatuk. Attachée à la culture inuit, la jeune femme, guide, fait découvrir la vaste étendue de glace encore vierge aux touristes. Au cours d'une partie de chasse, l'un d'eux est abattu. Le conseil des Anciens conclut à l'accident. Mais Edie a des doutes. Qui sont renforcés quand, peu de temps après, une autre expédition tourne au drame..."

Comme l'Ecosse et ses contrées ventées ou le monde scandinave ne me suffisent plus, cette fois je suis allée encore plus au Nord, avec cette lecture qui m'a menée entre le Groënland et le Canada, sur la Terre d'Ellesmere et sur l'île (fictive) de Craig.

Je n'ai jamais rencontré de ma vie une guide aussi désagréable qu'Edie Kiglatuk, métisse de qallunaat (comprendre "blanc") et d'Inuit. J'ai eu du mal avec elle, surtout au début : elle déteste tout ce qui n'est pas inuit et en particulier les Blancs. On peut comprendre, mais quand même... Alcoolique notoire, elle se bat seule pour retrouver le meutrier d'un de ses touristes, mais surtout de son beau-fils.

En plus d'une héroïne antipathique, on a droit aussi à une intrigue assez emberlificotée : une histoire de sel, de météorite, d'astroblème... et pour finir de traces martiennes ! Argh, ça a fait beaucoup pour moi.

Bon, reste qu'il n'y a pas que des points agaçants dans ce thriller : il y a avant tout une ambiance très bien rendue sur la vie arctique et surtout inuit : on s'évade vraiment et l'écrivaine parvient à nous sensibiliser sur ce monde et ses difficultés.

En fait, le vrai personnage auquel je me suis attachée, c'est le flic du village :Derek, qui est le plus sympathique que sa compatriote casse-pied et raciste : un fana de lemmings, qui fait une découverte fondamentale sur ces petits rongeurs. Autant dire quelqu'un qui ne rentre pas vraiment dans le moule du flic passionné par les meurtres.

Une lecture en demi-teinte donc, avec ce roman pas vraiment inoubliable mais qui dépayse. A vous la soupe au sang de phoque...

 

 

 

30 mars 2013

L'homme de Lewis

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4e de couverture : "En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a détruit son mariage, et il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres... il pense pouvoir retrouver dans ces lieux de l'enfance un sens à sa vie."


Je m'arrête là pour la citation de la quatrième de couverture, qui en dévoile ensuite trop à mon goût. Sachez juste qu'on retrouve un cadavre dans la tourbe... et que c'est tout un passé qui ressurgit. Evidement, on pense tout de suite à un cadavre "préhistorique" ou presque, genre viking... comme le pensent au tout début les personnages. Ben non. Sachez par ailleurs que la tourbe ça conserve... même les tatouages.

Le passé qui ressurgit est avant tout celui du père de Marsaili, la copine et amour de toujours de Fin. Mais si le vieux Tormod est atteint de la maladie d'Alzheimer, si ça mémoire immédiate est altérée, il y a des choses qui ne s'oublient jamais et que la maladie ne peut effacer : sa vie d'enfant orphelin est gravé à tout jamais dans son esprit, comme le tatouage sur la peau du cadavre.L'occasion pour l'écrivain de nous promener dans des lieux encore plus paumés que Lewis et de nous embarquer sur les îles voisines : Harris, mais surtout Eriskay.
Et là, on sent le journaliste derrière l'écrivain (parce que oui, Peter May était journaliste avant d'écrire des fictions, mais on pourrait croire qu'il est originaire des Hébrides, tellement il connaît bien ces lieux où il a vécu cinq ans) : ou comment il nous apprend que pendant des décennies, les enfants orphelins ou abandonnés étaient déportés sur les îles Hebrides, surtout s'ils étaient catholiques et que c'est l'oeuvre de l'Eglise catholique elle-même.

Comme dans L'île des chasseur s d'oiseaux, on sent bien que l'intrigue est le support d'une analyse fouillée de la vie des gens aux Hebrides extérieures. Et ça, moi, j'adore ! Et je me suis tout autant régalée avec la description minutieuse, méticuleuse, du paysage, de la lande martyrisée par le vent, on tourne à gauche, on prend le sentier qui monte un peu pour admirer la plage, on redescend vers les maisons etc. En fait, tout simplement, on y est pour de vrai ! Pour avoir visité les îles Orcades, autre archipel d'îles écossaises, où l'on tenait à peine debout un jour de vent d'été, j'ose encore à peine imaginer la vie des gens - même s'ils avaient l'air heureux et en tout cas étaient chaleureux.

" Le paysage de North Uist était triste et primitif. Des montagnes élancées se perdaient dans les nuages qui cascadaient vers la lande pour s'y étendre en mèches brumeuses. Des caracasses des maisons depuis longtemps abandonnées et dont les pignons sombres se détachaient sur le ciel menaçant. Un pays de tourbe, hostile et inhospitalier, découpé par des lacs fragmentaires et des bras de mer déchiquetés. Partout se dressaient des ruines, témoins des tentatives infructueuses qu'avaient menées hommes et femmes pour dompter la nature."

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A côté de cela, le personnage de Fin MacLeod, écorché par la vie, orphelin lui aussi, ayant perdu lui-même son fils dans un accident de voiture à Edimbourg, va tout à fait avec le paysage et il n'en est pas moins attachant. Il n'est plus dans la police mais c'est néanmoins sa curiosité qui va le pousser à résoudre l'histoire énigmatique du cadavre tourbé, quitte à remuer des vérités qui dérangent et à démasquer le coupable... (parce que Fin est un héros cabossé mais un héros quand même !).

On se sent en manque après avoir refermé ce roman noir... Je n'en ai pas trouvé un dans les suivants que j'ai entrepris qui fasse vraiment le poids à côté. Alors je vais sans tarder m'attaquer au Braconnier du lac perdu qui est la troisième et dernière histoire : alors il va falloir que je le déguste...

 

Bref, je finis ce frisquet mois de mars en beauté, avec même une petite balade à Lewis et îles alentours grâce à la magie de Google Map.

 

 

16 mars 2013

La disparition d'April Latimer/ Elegy for April

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4e de couverture : "Rebelle, indépendante, un goût pour les hommes peu conventionnel... Dans la société dublinoise conservatrice, patriarcale et ultracatholique des années 1950, April Latimer, jeune interne en médecine, laisse dans son sillage comme un parfum de scandale. Rebelle, indépendante, avec un goût pour les hommes décidément peu conventionnel… Quand Phoebe Griffin, sa meilleure amie, découvre qu’elle a disparu, elle redoute le pire. Etrangement, de leur petite bande d'amis hétéroclite, Phoebe semble la seule à s'inquiéter ainsi - la seule ) qui on a caché certaines choses ?... Malgré leurs relations compliquées, c'est vers son père, le brillant mais imprévisible Quirke qu'elle se tourne pour retrouver la trace d'April. Et c'est ainsi que Quirke se voit impliqué bien plus qu'il ne l'aurait voulu dans une enquête aussi trouble que troublante, au coeur d'un entrelacs de liaisons dangereuses d'où émerge peu à peu une effroyable vérité."

Voici le troisième volume des aventures du Dr Quirke, médecin légiste de son état, dans l'Irlande des années 50(après Les disparus de Dublin et La double vie de Laura Swan). Un adorable personnage de la trempe des Erlendur. D'ailleurs, les deux personnages se confondent parfois dans mon esprit parce que je trouve qu'il se ressemble. Mis à part que Dr Quirke est porté sur la bouteille. Mais, on peut le comprendre, avec son histoire familliale un zeste compliquée et combien douloureuse. Ici Dr Quirke sort d'ailleurs de l'asile qui soigne les alcooliques. Parce qu'il avait trop souffert à la fin de La double vie de Laura Swan, où Phoebe avec fait des siennes...

Ici, Phoebe s'inquiète pour April, une amie interne à l'hopital de Dublin qui ne donne pas signe de vie depuis plusieurs jours. April est une jeune femme qui n'a pas froid aux yeux dans la société irlandaise sclérosée des années 50. Cependant, comme toujours chez Benjamin Black alias John Banville, l'intrigue du roman noir n'est qu'un prétexte pour décrir la société de son pays (ici les années 50).

C'est un jeune homme noir, qui fait partie du cercle d'amis de Phoebe qui attire l'attention (aussi bien du lecteur que des autres personnages). Les clichés vont bon train... si vous voyez ce que je veux dire ! Le jeune homme intrigue, c'est clair. Autant qu'April d'ailleurs. A tel point qu'on leur prête une liaison non moins sulfureuse. April, quant à elle, est "abandonnée" par sa famille, celle de la haute bourgeoise catholique irlandaise parce qu'elle est trop "libre", qu'elle ne veut pas rentrer dans le moule étriqué réservée aux jeunes femmes à cette époque. Elle les encombre un peu ! Alors, quand l'inspecteur de police, ami de Quirke depuis toujours, découvre du sang sous le lit d'April et pas n'importe quelle sorte de sang, laissez-moi vous dire que l'imagination se déchaîne et le coupable désigné circule sous le manteau...

La fin n'en est pas moins édifiante ! John Banville joue avec les clichés pour mieux les renverser (évidemment ! - sinon il ne serait pas cet écrivain génial). Du portrait d'une jeune fille libre, il met en miroir une société quelque peu désaxée mentalement, frustrée, où les cinglés, les sauvages, les fous furieux ne sont évidemment pas ceux que désignent des gens se croyant bien-pensants. Banville joue de sa plume grinçante, de manière habile cependant. Il intrigue avec cette fin qui n'en est pas vraiment une... La seule envie que l'on a en refermant le roman, c'est de connaître la suite. Je suis addict depuis plusieurs années et apparemment, ce n'est pas prêt de s'arrêter !!

Seul bémol (encore une fois) : la traduction du titre dans la version en française : un saccage !

Pour ceux que ça intéresse, les deux volumes précédents des aventures de Dr Quirke existent maintenant en version poche :

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9 mars 2013

Le cheval soleil

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4e de couverture : "Elle porte le nom d'une fleur, mais Lilla n'a jamais eu le temps d'éclore. Elle a grandi dans l'indifférence de ses parents, trop occupés à soigner les enfants des autres. Lorsque son grand amour réapparaît des années plus tard à Reykjavik, Li décide de commencer à vivre. De remuer la terre souillée de ses souvenirs, depuis les nuits passées avec son frère dans le grenier, ses conversations avec une amie imaginaire, à son mariage raté, pour faire enfin pousser le bonheur. Mais les fjords glacés ne murmurent-t-ils pas que les chagrins d'amour se transmettent de génération en génération?"

Un roman islandais tout mince en volume et pourtant tellement touffu qu'il est difficile d'en parler et de le résumer ! Une écriture d'une beauté à couper le souffle, dans la lignée de celle d'Entre ciel et terre de Jon Kallman Stefansson. Un concentré de poésie, qui fait voyager dans une atmosphère à la fois intimiste et irréelle. Un mélange de prose et de vers, de mots savamment recherchés, quitte à y glisser quelques touches d'argot au passage pour mieux attirer l'attention du lecteur (effet garanti).

Je me suis régalée avec ces 187 pages d'une histoire d'amour peu banale, caustique à souhait par endroits, un zeste masochiste. "On dit que les femmes se chargent de se choisir un mari, mais ce ne fut pas mon cas. Le père de mes filles s'était mis dans la tête de m'avoir et j'étais tellement à côté de mes pompes que je me laissais faire."

Chaque femme, ancienne petite fille à tresses apprendra que "les tresses ne coul[en]t jamais et bourlingu[en]t comme des bouteilles à message par toutes les mers du monde jusqu'à ce qu'elles échou[en]t en Australie"....

La fin de l'histoire vous attaque au coeur, écraser des ombres peut vous envoyer dans l'au-delà...

Un très beau roman d'une qualité littéraire indéniable.

2 mars 2013

Eva Moreno

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4e de couverture : " Mikaela disparaît après avoir rencontré son père pour la première fois... dans un hôpital psychiatrique. Cet homme chétif a-t-il vraiment tué une lycéenne il y a 16 ans ? En vacances dans une petite ville suédoise, l'inspectrice Eva Moreno recherche Mikaela, croisée en pleurs le jour de sa disparition. Difficile de lézarder quand le père s'évapore à son tour et qu'un cadavre est retrouvé sous le sable !"

Sur la couverture de cette édition, on peut lire que l'auteur, Hakan Nesser, "occuppe le premier rang des auteurs suédois", (d'après The Sunday Times). Je dois dire que ce roman, par la mise en scène d'une inspectrice suédoise qui se démêne à la fois sur une enquête et sur sa vie privée et la mise en scène météorologique, m'a tout de suite fait penser à mon auteur suédois chouchou, Mons Kallentoft. Comme dans Eté, la Suède est ici en proie à une vague de canicule ! 

Mais la comparaison avec Mons s'arrête ici. Ce polar est d'une facture toute classique et sans grande surprise. L'héroïne et l'intrigue sont bien moins creusées que chez Kallentoft et il n'y a pas d'originalité d'écriture (rappelons que chez Kallentoft, les morts parlent au lecteur). Ca se lit facilement mais avoir enchaîné cette lecture après le sublime Etranges Rivages d'Arnaldur Indridason me l'a fait paraître bien fade. Et j'ai été un zeste agacée par une traduction qui nomme l'héroïne systématiquement par son prénom + son nom. En français, ça sonne faux. Reste un peu d'humour qui ne rend pas ce polar désagréable. Mais voilà, ce ne sera pas une lecture inoubliable et l'on n'apprend pas grand chose sur la Suède. Hakan Nesser n'occupera pas donc pas pour moi le premier rang des auteurs suédois. Par contre, j'attends avec impatience la sortie de La Cinquième saison de Kallentoft, prévue en avril prochain. Et toc !

22 février 2013

Etranges rivages

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4e de couverture : "Erlendur est de retour ! Parti en vacances sur les terres de son enfance dans les régions sauvages des fjords de l'est, le commissaire est hanté par le passé. Le sien et celui des affaires restées sans réponse. Dans cette région, bien des années auparavant, se sont déroulés des événements sinistres. Un groupe de soldats anglais s'est perdu dans ces montagnes pendant une tempête. Certains ont réussi à regagner la ville, d'autres pas. Cette même nuit, au même endroit, une jeune femme a disparu et n'a jamais été retrouvée. Cette histoire excite la curiosité d'Erlendur, qui va fouiller le passé pour trouver coûte que coûte ce qui est arrivé...
C'est un commissaire au mieux de sa forme que nous retrouvons ici !"

Pour la deuxième fois consécutive, l'inspecteur Erlendur ne mène pas une enquête officielle : ici, suite aux événement d'Hypothermie, le voilà parti sur les lieux de son enfance. Il s'agit pourtant d'un lieu de morts : la région des Fjords de l'Est est particulièrement redoutable, les hommes se perdent dans la lande de cette nature âpre balayée par des tempêtes infernales, quand ils ne tombent pas dans des crevasses.

Notre cher Erlendur y a lui-même vécu un événement traumatisant durant ses jeunes années, un événement qui le poursuit aujourd'hui encore... A tel point que même en vacances, il ne peut s'empêcher d'enquêter sur la mystérieuse disparition d'une femme, dont la disparition elle-même est presque devenue légendaire. Cependant, c'est aussi l'occasion de mener une enquête sur lui-même et de faire un deuil.

Cet "épisode" est sans doute le plus intimiste de la série. Arnaldur Indridason lève (un peu)  le voile sur son personnage. Une aventure qui ressemble presque à une psychanalyse du héros, avec la beauté de l'écriture en plus. Alors que dans les autres volumes de la série, il était très question du développement de la société islandaise, ici ce n'est pas le cas (ou si peu) : plutôt une dissection de l'âme humaine qui révèle une fois de plus tout le talent de mon écrivain islandais préféré.

En tout cas, méfiez-vous des cadavres gelés, ils révèlent des surprises !! Un épisode très émouvant aussi. C'est aussi une incroyable histoire d'amour.

"Les Islandais aiment les histoires de revenants et adorent en inventer." On ne pourra pas dire le contraire : on en redemande ! Vivement l'année prochaine pour la suite de cet inspecteur pas du tout comme les autres !

18 janvier 2013

Jane Eyre

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Tout d'abord, pas franchement évident de parler d'un tel classique, ô combien connu - mais qui cependant manquait jusqu'à présent à ma culture - sans dire des horreurs, des énormités, des contresens etc. Néanmoins, ce joli pavé de plus de 700 pages m'a engloutie pendant mes vacances de Noël et aussi beaucoup divertie.

Autant dire qu'il ne s'agit pas que d'une "bluette" entre une jeune fille de 18 ans employée comme gouvernante, et le maître des lieux, le fameux Mr Rochester. C'est surtout le combat d'une femme pour son indépendance et sa liberté. Jane est orpheline, maltraitée par sa tante et ses cousins. Parce qu'elle se rebiffe, on l'envoie dans une école rigoriste où elle finira par devenir enseignante avant de décider de quitter les lieux pour connaître le "monde". Elle publie une annonce pour un emploi de gouvernante... La suite, tout le monde la connaît dans ses grands traits.
Dans ce roman Charlotte Brontë promène beaucoup son lecteur dans la campagne anglaise et son écriture évoque avec beaucoup de délicatesse la nature environnante. Mais le contrepoids, en quelque sorte, est néanmoins la touche "gothique" qui hante sa prose. Pour qui ne le saurait pas, il se passe de drôles de choses au manoir de Thornfield : des flammes surgissent, un visage qui n'a pas grand chose à envier à ce qui pourrait être un descendant de Dracula fait son apparition et vous tient en haleine pendant un certain temps, jusqu'à la résolution du mystère. Un zeste d'humour dans la description de la "chose" d'ailleurs !

Si j'ai trouvé Jane Eyre très "moderne" dans sa thématique sur l'indépendance féminine, j'avoue toutefois que, parfois, les longues imprécations à Dieu qui imprègnent entre autres ses monologues intérieurs mais aussi ses dialogues avec Rochester et puis Saint-John Rivers (parce qu'il n'y a pas que Rochester dans la vie !) m'ont un brin saoulée. Mais Charlotte Bontë étant fille de pasteur, on comprend que son roman soit teinté de protestantisme anglican... Par ailleurs, j'ai trouvé certaines coïncidences un peu trop "énormes" pour être tout à fait crédibles.

Mais ce sont bien les deux seuls reproches que je peux faire à ce roman, parce que le reste est vraiment génial. Quelques jours ont passé avant que je parvienne à commencer la lecture d'un autre roman.

 

 

30 décembre 2012

Tu verras

 

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4e de couverture : "Mon père me criait de remonter mon jean au-dessus de mes fesses, de cesser d'écouter des chansons vultaires sur mon iPod, de rapprocher mes coudes à table et de ne pas faire la tête à chaque fois qu'il voulait m'emmener au musée. Il ajoutait toujours : "Plus tard, tu comprendras que c'est pour ton bien que je te disais ça, tu verras." N. F."

Le titre m'a intriguée et c'est pour cela que je me suis décidée à lire ce roman de Nicolas Fargues, que j'avais déjà rencontré avec J'étais derrière toi et qui, dans mon souvenir, m'avait assez plu. J'ai retourné le livre pour lire la quatrième de couverture et pour une fois mystère ! Aucun dévoilement d'intrigue. Cependant, je ne m'attendais pas du tout à l'histoire que j'ai lue qui marque justement une rupture avec titre. Attention, je vais être obligée de "spoiler" : voici le récit de la perte d'un enfant. J'avais déjà lu des romans ou témoignages sur le sujet, mais écrits par des femmes et/ou avec des narrateurs féminins. Ici c'est un homme qui raconte la perte de Clément 13 ans et il s'agit bien d'une fiction. On apprend au fur et à mesure les circonstances de sa mort qui au premier abord paraît stupide : (attention, encore un dévoilement !) : Clement est tombé sur la voie du métro alors qu'il avec le regard fixé sur son téléphone portable. Pourtant, le doute s'installe quant à la malchance qui a causé la mort de ce pré-ado en révolte. Son père découvre sa page Facebook et les messages laissés sur son mur par les "camarades" de Clément...

Bon, je dois dire que j'ai raté mon deuxièmre rendez-vous avec Nicolas Fargues : tout d'abord j'ai detesté le narrateur, trop imbu de lui-même (et qui d'une certaine manière le reconnaît) et qui visiblement a une dent contre les femmes. Il s'appitoie sur son sort tout en reconnaissant qu'il a souvent été odieux avec son fils. De plus c'est une caricature de "bo-bo". Ensuite il y a quelques thématiques intéressantes qui sont abordées, celle des relations entre ados par réseaux sociaux interposés, la manière dont ils s'y défient jusqu'à la stupidité extrême, mais cela n'est pas plus approfondi : on ne saura jamais pourquoi Clément est tombé sur la voie du métro, par exemple. Tout le roman est centré sur le nombril du narrateur mais je n'ai pas réussi à être émue par ce père.

Bref, j'ai dû rater quelque chose (ce roman a pourtant obtenu le Prix France-Culture/Télérama 2011)...

Dommage pour mon dernier roman de l'année !

 

 

 

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