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Mille (et une) lectures

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20 août 2012

Comme deux gouttes d'eau

 

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 (existe en version poche, chez Thriller Points, c'est d'ailleurs dans cette version que je l'ai lu mais je préfère cette couverture !)

4e de couverture : "Lorsque l'inspecteur Cassie Maddox est appelée sur les lieux d'un meurtre ; elle perçoit dans la voix de ses collègues une tension inhabituelle. Et pour cause : la victime lui ressemble trait pour trait, et porte des papiers au nom d'Alexandra Madison. Une identité que cassie a inventée et dont elle s'est servie, voilà des années pour infiltrer un réseau de trafic de stupéfiants. Afin de démasquer l'assassin, les policiers de Dublin imaginent le plus dangereux des stratagèmes : prétendre qu'Alexandra a survécu a ses blessures et obliger Cassie à se faire passer pour elle. La voici qui intègre le : vieux manoir qu'Alexandra partage avec quatre amis, étudiants comme elle à Trinity College. Un lien étrange les unit : ils vibrent d'un même amour pour la littérature, d'un même refus de s'encombrer de leur passé. Dans ce huis clos où le moindre faux pas lui, enfermée dans la peau d'une autre, l'inspecteur Cassie Maddox va servir d'appât."

 

Autant vous dire tout de suite : j'ai raté le rendez-vous avec ce livre. J'ai lu partout du bien de Tana French et de ses polars. Ben là, je dois avouer que je me suis fait suer pendant 570 pages : j'exagère à peine car le début avait l'air pas mal du tout. La thématique du sosie était intrigante, celle de l'agent infiltré bien vu, et la maison dans laquelle vivaient 5 étudiants en doctorat ("le Club des cinq") aurait pu mettre une touche gothique dans ce "thriller" .

Pourtant, on finit par se lasser de la comédie de Cassie Maddox, inspectrice envoyée par son boss, Frank pour enquêter sur l'affaire. Je trouve tout était plus ou moins dans le cliché. Maddox intègre la résidence des étudiants sous le nom et les traits (puisqu'elle est le sosie de la victime) de Lexie Madisson. Elle mène une double enquête : savoir qui était Lexie Madisson (puisqu'elle a en plus d'être son sosie, elle a usurpé son identité, du moins celle que s'était créée Cassie pour une autre enquête), et découvrir pourquoi elle a été assassinée.

Seulement voilà, j'ai senti venir gros comme une maison que finalement, Cassie-Lexie va jouer dans la confusion des genres et se mettre à apprécier cette bande d'étudiants (spoiler de la mort, désolée !)...

Par ailleurs, l'enquête traîne en longueur, attire l'attention sur des personnages sans vraiment aller jusqu'au bout... En fait, rien ne semble vraiment creusé dans ce roman. De plus la fin est "brouillon".

Je n'ai eu aucune empathie pour les personnages qui m'ont tous plus ou moins agacée et pas assez creusés. Le style d'écriture, comme le reste, paraît baclé et banal (yo, je n'y vais pas de main morte là !!). Aucune surprise pour moi, je ne me suis pas éclatée !

Une déception de l'été. Je ne renouvellerai pas le rendez-vous !


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18 août 2012

Coups du sort

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Titre VO : Fools of fortune
"Vivre loin des troubles qui déchiraient l'Irlande au début du siècle, telle semblait être la destinée de la famille Quinton : l'acte sauvage et gratuit de soldats aveuglés  par la haine détruira cette harmonie pour trois génération".


Ce roman n'est plus édité en France (mais on le trouve dans les bonnes bibliothèques ou d'occasion) et c'est vraiment dommage : sans doute le meilleur que j'ai lu de William Trévor.

Somptueusement écrit, envoûtant à souhait, un zeste gothique avec une demeure bourgeoise qui vire à la ruine, il raconte l'histoire de Willie, (fils d'une Anglaise ayant épousé un Irlandais, comme ce fut aussi le cas de sa grand-mère), de sa cousine Marianne et d'Imelda (je ne peux pas vous dire qui c'est sous peine de "spoiler")....

Le lecteur traverse l'histoire irlandaise sans aucune date mais beaucoup d'indices et croise même à un moment donné Michael Collins, le grand leader ayant arraché la plus grande partie du pays au joug britannique. Le roman est construit sur une alternance de points de vue et de manière chronologique. C'est Willie qui prend la parole en 1983 et qui s'adresse à une personne féminine dont on ignore l'identité. Puis c'est au tour de Marianne de s'exprimer et là le puzzle commence à prendre forme. Le meilleur étant évidemment pour la fin !

William Trevor rétablit une vérité oubliée. J'ai vraiment apprécié ces personnages hors normes, loin des caricatures et du clivage traditionnel irlandais.
Je maintiens le suspense...
En tout cas, c'est un coup de coeur, qui d'ailleurs a obtenu le Whitbread Award du meilleur roman en 1983










 

14 août 2012

Un jour

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4e de couverture : "15 juillet 1988. Emma et Dexter se rencontrent pour la première fois. Tout les oppose, pourtant ce jour marque le début d'une relation hors du commun. Pendant vingt ans, chaque année, ils vont se croiser, se séparer et s'attendre, dans les remous étourdissants de leur existence. Un conte des temps modernes où la splendeur d'aimer a fait chavrier le monde entier"


J'avais quelques réticences avec ce roman à la couverture et à la 4e de couverture un peu trop "too much". Je n'ai pas vu le film d'ailleurs. Mais j'ai lu sur quelques blogs que c'était plus qu'une gentille bluette et qu'il y avait une étude de la société anglaise etc. Je me suis laissée convaincre par ce dernier argument. Je m'attendais un peu à un truc à la Jonathan Coe.

J'ai été un peu déçue parce que ce n'est pas vraiment le cas. Les deux personnages sont certes opposés par leur milieu social. Dexter est dans le rôle du beau gosse fils à papa, riche, qui parvient au sommet sans trop se fatiguer. Mais, comme il se doit dans son rôle de bourgeois de belle famille, il se drogue et il picole un max. Emma est d'un milieu modeste et trime pour s'en sortir. Elle gravit peu à peu les échelons de la société avec succès, pendant que son copain prend le chemin inverse. Voilà pour l'étude sociale du roman. Ca ne sort pas trop des clichés habituels.

Reste que ce roman est très bien écrit, se lit très facilement. Emma est un personnage émouvant, Dexter est à claquer.
Reste que la fin est surprenante et qu'on se dit : "Enfin quelque chose qui sort de l'ordinaire !"
Reste qu'on passe quand même un bon moment avec ces deux-là parce qu'il y a pas mal d'humour dans le livre !

Donc, voilà : une bonne lecture de vacances même si mon avis sur la qualité de ce roman reste un peu mitigé et indécis...

 

 

 

 

15 juillet 2012

Zona frigida

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4e de couverture : "Embarquement pour le Spitzberg ! Cette Zona frigida, étendue froide et aride, semble peu propice aux vacances qu'a décidé de s'offrir Bea. A moins que la jeune caricaturiste ne soit venue chercher, entre deux litres d'alcool, une mystérieuse délivrance... La croisière bascule plutôt dans un redoutable huis clos où s'abat, glacial, l'esprit de vengeance."

 

A la lecture de la quatrième de couverture (qu'on peut rarement s'empêcher de lire, rien que pour avoir une idée du sujet), à vrai dire je m'attendais à du super-glauque. Mais ce qui m'attirait dans ce roman était de découvrir, comme Bea, la jeune héroïne, le Spitzberg, cette région polaire norvégienne. Eh bien je n'ai pas été déçue !!

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Bea est une jeune caricaturiste, vivant seule avec comme seule compagnie, son canari, Andersen. Les hommes de sa vie ne sont que de passage : elle les balance les uns après les autres. Mais surtout Bea est complètement dépressive et imbibée : elle carbure à l'alcool sous toutes ses formes, et même en voyage. Franchement, là j'ai craint le pire... Heureusement la nature prend le dessus dans l'intrigue ! Le Spitzberg est à lui seul le principal personnage de ce roman. Il vous accapare et vous emporte loin.

Ce roman est très visuel, beaucoup de descriptif de l'environnement dans lequel se trouvent les personnages de ce voyage organisé, enfermés sur un bateau brise-glace, l'Ewa. A vous les ours polaires, les phoques, les morses, les pingouins, les fulmars boréal : vous prenez plein les mirettes de cette étendue glacée.

Malgré tout il y a bien évidemment une intrigue, celle d'un roman policier (bien que le livre n'en soit pas un) : le lecteur découvre au fur et à mesure que Bea s'est assigné une mission qui relève de la vengeance. On découvre la face cachée de ce personnage, le traumatisme qu'elle a vécu des années auparavant (à vrai dire, franchement glauque, même si, heureusement, ça n'accapare pas tout le livre). Seulement, ses desseins seront contrariés par sa rencontre avec Georg, le capitaine moustachu du Ewa. Mais aussi une autre découverte qui va la bouleverser et paradoxalement reléguer son trauma personnel au second plan.

Une lecture très récréative, un zeste écolo, (la protection de l'ours polaire et de la faune arctique) même si ce n'est qu'un saupoudrage (du moins pas assez approfondit à mon goût), une bonne dose d'humour, qui vire parfois à l'humour noir. On passe un bon moment. Parfait pour les vacances !

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30 juin 2012

Toute la famille sur la jetée du Paradis

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4e de couverture : "Irlande, 1915. La famille Goold Verschoyle vit au rythme de l'aristocratie protestante irlandaise : le manoir familial qu'elle possède dans le comté de Donegal est le théâtre de jours heureux et paisibles. Mais l'Europe gronde et ne tardera pas à disperser les uns et les autres sur les routes du chaos. Montée des conflits sociaux et guerre fratricide en Irlande pour certains, idéologie communiste ou Espagne franquiste pour d'autres : tous devront affronter l'enfer de ce siècle dans l'espoir de retrouver le paradis perdu de leur enfance. En s'inspirant d'une histoire réelle, Dermot Bolger dresse le portrait d'hommes et de femmes unis par une mémoire commune : les souvenirs d'une époque disparue. Avec la virtuosité d'un grand conteur, il nous livre le récit d'une famille prise dans la tourmente de l'Histoire."

Un roman envoûtant, un roman fascinant : ce sont les premiers mots qui me viennent après l'avoir refermé. Je découvre ici Dermot Bolger, écrivain irlandais, par ce gros pavé de plus de 650 pages écrit serré. Quel régal !

Eva, Brendan, Maud, Thomas et Art sont les cinq enfants de la famille Goold Verschoyle qui vit à Manor House, grande propriété ancestrale. Les Goold Verschoyle sont protestants et cette maison représente la fortune amassée par leurs aïeux,  qui ont spolié les terres aux Irlandais de "souche", les catholiques. Seulement, cette famille, à commencer par "Père" et "Mère" ne sont pas comme tous les autres protestants d'Irlande : ils ont un complexe par rapport au passé. Ils cherchent donc à réhabiliter leur nom par la générosité et l'ouverture d'esprit. Tout de suite, on les aime, mais on les trouve aussi un peu naïfs...

Leurs meilleurs amis s'appellent les Ffrench (avec 2 F) et ils sont communistes. Mr French décide un jour d'aller faire un séjour en Union soviétique, vivre dans un kolkhose. Seulement voilà, il est perçu là-bas comme un capitaliste pété de fric (ce qu'il est, pour le fric). Victime de préjugés de la part des communistes russes, la vie qui lui sera faite sera tout sauf idyllique. Il rentrera dans le Donegal sans toutefois révéler la vérité. Ce qui est bien dommage, car son idéal communiste va déteindre sur l'aîné des garçons Goold Verschoyle, Art, mais aussi sur le petit dernier de la famille, Brendan, qui n'a d'yeux que pour son frère. Eva, quant à elle, paraît bien plus conventionnelle, même si elle est artiste dans l'âme et surtout grande rêveuse. Quant à Maud et Thomas, si le lecteur sait qu'ils existent, ils sont quasiment absents du roman, retenus en Afrique du Sud à cause de leur nom.

Les Goold Verschoyle ont tout pour être heureux : leur magnifique demeure mais surtout un environnement digne du Paradis avec la jetée sur la mer qui se trouve à Dunkineely, où il fait bon plonger dans les vagues. La forêt, qui entoure la proriété, qui est le meilleur des refuges pour artiste en herbe. Seulement, cette famille a un souci d'identité : en Irlande, parce que protestant et donc non irlandais de "souche" de par l'histoire du pays, ils sont considérés comme des étrangers et surtout des intrus par les catholiques qui sont pauvres. C'est donc, en quelque sorte pour se faire une place respectable dans la société irlandaise que Art et Brendan vont se convertir au communisme, suite aux éloges faites par Mr Ffrench. La redistribution des richesses et la solidarité envers les plus pauvres sera leur cheval de bataille. Un programme ambitieux et utopique ! Mais nos héros sont des romantiques jusqu'au bout des ongles et c'est ce qui va les détruire, surtout lorsqu'en plus l'Histoire s'en mêle pour les transformer en pantins...

Le lecteur suit la vie de cette famille de 1915 à 1946 et va traverser avec eux l'Enfer de l'Histoire, en espérant retrouver le Paradis du début du livre !
Les personnages sont à la fois attachants et agaçants, surtout Art ! Il veut tellement arriver à son idéal sociétal qu'il oublie de penser par lui-même, bien trop endoctriné par le stalinisme qu'il a appris par son séjour en Union soviétique. On a même envie de lui coller des claques, parce que nous, lecteur, nous savons ce qui est arrivé à son petit frère Brendan (je ne peux le révèler sous peine de "spoiler" mais c'est vraiment terrible !). Il va se retrouver pieds et poings liés.
J'ai beaucoup plus apprécié le personnage d'Eva : aussi romantique que ses frères, mais dans un autre genre: c'est l'éternelle jeune fille, qui, même mariée et mère de famille, se retourne sans arrêt sur son enfance et son premier amour qu'elle a laissé filer... Mariée à Freddie Fitzerald (nom d'origine anglo-normande), un protestant caricatural, elle parviendra tout de même à se concocter un petit paradis, fragile comme une bulle de savon.

Ensuite, Eva est celle qui délivre les fantômes. Parce que oui, ce roman a un côté gothique ! Et ça ce fut une vraie bonne grosse surprise littéraire ! Les grandes demeures de Manor House et Glanmire House se transforment en ruines, au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue. Mais surtout, l'ancienne cave à vins transformé en chambre de Manor House est habité par un fantôme qui demande qu'on le délivre ! Dermot Bolger m'a soufflée par cette touche d'originalité !

Reste un style magistral, à la fois simple et poétique, qui vous fait voyager loin ! On ne s'ennuie pas un seul instant, les rebondissements vont bon train. Dermot Bolger règle son compte à toutes les doctrines et comportements extrêmistes, que ce soient ceux de l'IRA, des fascistes ou des soviets - même si je l'ai trouvé dur avec l'IRA !!

Dermot Bolger rejoint mon panthéon des meilleurs écrivains irlandais contemporains, avec Joseph O'Connor, Sebastian Barry, Nuala O'Faolain et Roddy Doyle ! J'ai hâte de découvrir le reste de son oeuvre !

Ce roman est tiré d'une histoire vraie...

Je clôture donc ce mois irlandais en beauté, qui aura été celui de belles découvertes, mais je ne pouvais pas terminer ce mois sans vous montrer quelques photos du Donegal, justement !

 

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22 juin 2012

Peig

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A vrai dire, je trouve que la couverture de l'édition française est plutôt ratée... Pourtant il suffit de retourner l'ouvrage pour trouver quelque chose de plus agréable : la photo d'une femme joviale, fumant...  la pipe (eh oui !) !
Je préfère largement les couvertures des éditions en anglais :

 

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51mPRoh3GeL(édition audio, visiblement)

 

 

J'ai découvert ce livre en lisant L'homme des îles de Tomas O'Crohan et je pensais que c'était l'autobiographie d'une femme née dans les îles Blasket. Et c'est même l'annonce de la 4e de couverture : " La vie de Peig Sayers (1873-1958). Femme des Iles Blasket". Ca se discute ! Peig Sayers est née à Dun Chaoin (Dunquin), c'est-à-dire sur le "continent" irlandais, juste en face des Blasket (péninsule de Dingle). Et si elle a vécu la majeure partie de sa vie dans les îles en épousant un homme de là-bas, ici son autobiographie concerne surtout son enfance et sa vie de jeune femme à Dun Chaoin et Dingle où elle est partie travailler comme servante dans un magasin puis dans une ferme. C'est seulement page 210 (sur 290) que l'on entraperçoit un départ vers les îles et qu'ensuite elle raconte sa vie là-bas.

Cela dit, il s'agit d'un très beau témoignage sur la vie d'une femme irlandaise issu d'un milieu paysan de la fin du XIXe siècle, au tournant du siècle suivant. A la différence de Tomas O'Crohan, elle a vécu l'évacuation des îles.  Comme chez Tomas O'Crohan, ce livre laisse une impression de joie de vivre, malgré la dureté des conditions de l'époque et un attachement inconditionnel à son pays. Jamais Peig ne se plaint, elle est toujours optimiste et elle dotée d'un sacré caractère ! Peig, qui commence travailler comme servante à l'âge de douze ans voit tout d'abord dans ce travail une manière de rester indépendante. Cependant, son ambition facille assez rapidement après une expérience chez un patron bien peu attentionné envers son personnnel. Lorsque son père la donne en mariage à un homme des îles, elle y voit une manière d'échapper à cette vie de servitude et d'être maîtresse de son propre foyer. A l'époque, les mariages arrangés étaient monnaie courante. Peig fait totale confiance à son père et à l'un de ses frères, Sean : ce qui est bon pour eux est bon pour elle, pense-t-elle. Elle aura, effectivement, une belle-famille tout à fait aimable et attentionnée.

Peig attire l'attention sur la difficulté de la vie dans les îles Blasket : elle explique qu'à cette époque, les gens n'avaient pour manger que du poisson et des pommes de terre - parfois du lait, mais c'était un luxe. Tomas O'Crohan en parle aussi dans son livre, mais, comme il est né là-bas et n'a pas connu autre chose, on ressent moins, chez lui, cette idée de manque de nourriture. Peg précise cependant que cela n'empêchait pas les enfants de grandir : c'est juste le manque de variété de nourriture, sans doute, qui l'a stupéfaite. Ce n'est pas tout à fait clair, en fait, car à quelques pages de distance elle se contredit. Tout d'abord, elle affirme qu'on ne manquait de rien dans l'île et, un peu plus loin, elle dit le contraire... Cela m'a frappée !

Cependant, cet ouvrage n'est pas un roman mais une autobiographie.  Elle a en plus la particularité d'avoir été retranscrite de l'oral, et plus précisément de l'irlandais. Peig ne savait pas écrire (bien qu'elle soit allée à l'école) : elle a dicté le récit de sa vie à l'un de ses fils. Le livre sera ensuite édité, sur l'idée de deux étudiantes irlandaises.

J'ai aimé la verve de Peig, avec ses "sapristi !" et autres répliques bien senties ! J'ai moins aimé les notes en bas de page avec la traduction graphique et phonétique des noms de lieux et de personnes écrits en gaélique : ça alourdit un peu la lecture et cela n'a pas tant d'importance de savoir comment cela se prononce pour un francophone, d'autant qu'on se trompe presque toujours (parce que le gaélique est une langue tordue ) ! Reste que malgré la joie de vivre de la narratrice, il y a de forts moments d'émotions lorsqu'elle évoque la mort successive de ses jeunes enfants, puis celle de son mari et comment elle se retrouve seule, sans famille sur l'île. Reste les gens jetés à la rue comme des chiens lorsqu'ils ne pouvaient pas payer leur rente au propriétaire terrien, ce qui, à force de révolte et de résistance face à l'oppresseur, donna naissance à la Ligue Agraire en 1879 (puis devint la Ligue nationale irlandaise en 1882 et plaça l'auto-détermination en tête de gondole de ses revendications).
J'ai trouvé plus de gravité dans son récit que dans celui de Tomas O'Crohan.
Cependant, c'est la solitude dans laquelle elle se retrouve qui fera d'elle une grande conteuse. Pour distraire ses soirées, qu'elle partage avec l'unique survivant de la maison (son beau-frère), elle raconte des histoires, et avec talent, comme lui feront remarquer plus tard les étrangers de passage ! Le lecteur est témoin qu'elle sait accrocher son public !

On retrouve quelques histoires dans le récit et aussi deux annexées à la fin du livre.

Bref; une lecture hors du commun, un voyage dans l'espace et le temps et surtout un précieux témoignage d'une vie irlandaise sur la péninsule de Dingle, entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe.
Mes lectures autobiographiques auront changé et approfondi mon regard sur cette région d'Irlande, que j'ai l'habitude de fréquenter depuis presque dix ans maintenant. Je ne me doutais pas des précieux trésors littéraires qu'elle cache ! Décidément, les mois thématiques peuvent mener à des découvertes formidables !

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18 juin 2012

Le château de Leixlip

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Bon, moi qui ne suis pas trop littérature fantastique, j'ai tenté la nouvelle de Charles-Robert Maturin, Le château de Leixlip, légende d'une famille irlandaise, que vous pouvez lire ici.
Solution de facilité parce que je ne voulais pas me confronter au pavé ultra-célèbre de Melmoth ou l'homme errant, qui est sans doute l'oeuvre la plus connue de l'écrivain.
En gros, c'est l'histoire d'une jeune fille qui fait appel à la magie noire pour se trouver un mari...

J'en sors avec un sentiment de perplexité qui fait que je n'ai rien pas grand chose à en dire, si ce n'est : "ah, tout ça pour ça..."

Je m'en remets donc à l'introduction de l'édition que je possède pour tenter de trouver quelque originalité à cette lecture :

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"Comme il arrive souvent à l'époque romantique, cette nouvelle en contient plusieurs : elle ignore quelques-unes des lois fondamentales du suspense ; enfin elle est écrite pour le pur plaisir de conter, sans souci excessif d'en expliquer le sens.
Pourtant, il y a bien un fil conducteur, fort et complexe. La sorcière ne joue pas le rôle de l'adversaire (...) mais celui de la servante au grand coeur qui veut rendre service. Son obligée n'entreprend pas de modifier le cours des choses (...) mais simplement de voir l'avenir. (..) Il faut un certain temps pour comprendre qu'il y a une faille entre elles."

Pour le plaisir de conter, en ce qui me concerne il faudra repasser... Je confirme qu'il n'y a pas vraiment de suspense. En outre, c'est plutôt embrouillée comme histoire. Mais la fin, on la devine.

"Maturin appartenait à la minorité protestante d'Irlande, alors toute-puissante et menacée : il savait que la majorité catholique, si docile en apparence, n'en pensait pas moins. De là, l'histoire du seigneur catholique habitant l'Ulster, unique province irlandaise à majorité protestante, et qui, dégoûté de sa situation, veut habiter une région catholique. Il n'a que des filles. La première n'atteint pas le stade du mariage. La deuxième ne le dépasse pas. La troisième se marie, avec avec un Ecossais protestant, au passé d'ailleurs douteux (...). Que s'est-il passé au bout du compte ? Ce manoir familial situé en Ulster, est passé d'un de ces sorciers de catholiques à un vrai protestant. Le fantastique a parfois des implications inattendues."

Charles-Robert Maturin, descendants de huguenots ayant fui les persecutions en France, était farouchement anti-catholique. Il est issu d'une famille aisée - comme la quasi-majorité des protestants d'Irlande (cf. Elizabeth Bowen, entre autres, VS Dermot Bogler qui est issu d'un milieu populaire), même s'il a vécu dans la pauvreté durant une bonne partie de sa vie.


Je n'aime pas son point de vue et son histoire embrouillée m'a laissée perplexe. Ce n'est pas demain que je lirai Melmoth !

Le château de Leixlip existe bel et bien en Irlande. Il est situé dans le comté de Kildare et il se visite : avis aux amateurs de châteaux de légendes !


 

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 (photo de la National Library of Ireland)

 NB : voici sans doute le billet le plus nul que j'ai écrit depuis le début de l'année...

 

 

 

15 juin 2012

Turbulences catholiques

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4e de couverture : "Dan Starkey a décidé de redonner une chance à son couple. Pour preuve, il s'engage à assumer la paternité de Little Stevie, le bébé que sa femme Patricia a eu avec son amant. C'est ce bon moment de félicité familiale que choisit le primat de Toute l'Irlande pour lui confier une enquête pour le moins inhabituelle sur une minuscule île aux oiseaux, battue par les flots. Sous la houlette du père Flynn, les rares habitants de cette terre isolée sont persuadés que le Messie est né chez eux et, qui plus est, se serait incarné en une petite fille répondant au prénom de... Christine. Quoi de mieux pour le journaliste qu'une retraite rurale grassement payée ? Et l'endroit idéal pour se mettre enfin à l'écriture de son livre ! Ce qui s'annonce comme un canular facile à déjouer vire peu à peu au cauchemar. Pour Dan, aux prises avec ses vieux démons que sont l'alcool et les femmes, ça tourne carrément à l'île de la tentation ! Au premier meurtre, l'ambiance bucolique prend du plomb dans l'aile. Quant au premier verre, il pourrait bien être le dernier... Avec ce thriller hilarant, Colin Bateman aborde sans complexe l'absurdité de l'intégrisme religieux."

 

Le mois irlandais ne serait pas complet si l'on ne vous présentait pas les écrivains de l'Irlande du Nord, notamment les auteurs de polars !

Il y a quelques années j'ai découvert Colin Bateman, qui malgré quelques éditions françaises en poche, comme Divorce, Jack !, et La bicyclette de la violence,  reste tout à fait méconnu ici. Autant dire tout de suite qu'il n'a pas le succès qu'il mérite, d'autant qu'il décrit l'ambiance nord-irlandaise, sur un mode décalé original.

Contrairement à Stuart Neville (autre écrivain nord-irlandais) qui fait dans le "trash-pince-sans-rire", (même si Les fantômes de Belfast est tout à faire remarquable), Colin Bateman a toujours l'humour comme détonnateur.
Son héros, Dan Starkey, journaliste de son état, imparfait au possible (évidemment, sinon ça ne serait pas drôle !) est souvent embarqué dans des aventures farfelues ou dans un pétrin dans lequel il s'est mis tout seul. Dans Divorce, Jack !, il avait déjà des démêlés avec Patricia son épouse. Parce que Dan a un souci majeur : il n'est pas vraiment fidèle ! Mais ici, sa femme a pris sa revanche et même plus : elle a eu  un gamin avec son amant ! Déjà vous voyez le tableau !! Mais Dan accepte d'élever ce rejeton, mais ce n'est pas tout : sous prétexte de recoller les morceaux de son couple et d'écrire le livre qui fera de lui "le digne représentant du roman made in Ulster", il accepte de jouer les agents secrets à la demande d'un homme d'Eglise et de se rendre sur une île nord-irlandaise, coupée du reste du monde... En effet, sur cette île, il s'en passe de belles : il y aurait une réincarnation du Messie sous les traits d'une petite fille prénomée Christine !

Quand j'ai commencé à lire cette histoire, je me suis demandée où Colin voulait m'embarquer avec un sujet aussi loufoque (so british, je trouve). Ca m'a fait un peu peur mais pourtant, son humour tout aussi déjanté que son sujet a atteint son but : j'ai fait la traversée sur l'île de Wrathlin et j'ai vécu l'angoisse de Dan, au milieu de personnages tous plus bizarres les uns que les autres...

Sous couvert d'histoire abracadabrante et d'humour décapant, Colin Bateman dénonce ici les agissements intégristes, quels qu'ils soient. Quand on rencontre le père Flynn, catholique à qui l'on a greffé un coeur de protestant pour lui sauver la vie, on a compris où l'auteur veut en venir...

J'ai bien aimé cette lecture originale, même si ce n'est pas mon livre préféré de l'auteur (le meilleur lu jusqu'à présent étant l'incontournable Divorce, Jack !). Reste l'ambiance d'une île coupée du reste du monde qui m'a bien plue, même si ces habitants ressemblent à des psychopathes en puissance qu'on n'aimerait pas avoir comme voisin !

 

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11 juin 2012

Cet été-là

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4e de couverture : "Nous sommes à Rathmoye, petite ville d'Irlande, dans les années 1950. Lors des obsèques de la vieille et riche Mrs Connulty, Ellie, seconde épouse du fermier Dillahan, aperçoit aux abords de l'église un drôle de personnage qui photographie l'événement. Les endeuillés, le cortège, le cimetière... Florian Kilderry attire les regards, suscite la curiosité des indiscrets, mais lui n'a d'yeux que pour Ellie. L'amour s'empare d'eux. Ellie crois qu'elle va rompre avec la monotonie de sa vie, avec la tendresse sans relief et pourtant sincère de son époux. Mais Florian, jeune homme depuis peu orphelin, ne songe qu'à quitter l'Irlande. Il n'est que de passage...
Cet été-là est sans doute l'un des plus beaux romans de William Trevor, avec En lisant Tourgueniev."

William Trevor prend le temps de poser le décor de son roman : pendant une centaine de pages, il ne se passe rien, mis à part l'irruption de Florian Kilderry dans la vie monotone des habitants d'un petit village irlandais. Florian n'a rien fait de mal, juste pris des photos lors des obsèques d'une dame bien riche, Mrs Connulty, qui laisse deux orphelins, de grands enfants qui continueront à tenir la pension sans elle. Grâce à Miss Connulty, on sent rapidement que les cancans vont bon train dans ce trou perdu où les villageois ont une vie morne, avec des habitudes bien ancrées. Dès le début je n'ai pas aimé cette Miss Connulty : c'est bien la commère de l'histoire, celle qui brode alors qu'elle n'a pas vu grand chose, si ce n'est Florian marcher à côté d'Ellie Dillahan, une orpheline épousée par un fermier veuf dont elle était la domestique. Pendant tout le roman, on frissone pour cette pauvre Ellie à cause de cette bonne femme...
Parce qu'effectivement, Ellie aura une aventure, celle d'un été, avec Florian, elle qui a épousé un fermier non pas par amour, mais parce que c'était une opportunité : qui voudrait d'une orpheline ? Cet homme est doux et attentionné, donc Ellie n'est pas malheureuse. Elle a juste la vie très monotone d'une fermière. Florian va bouleverser tout cela .

Au début, on se méfie aussi de Florian, puisqu'on sait par avance, contrairement à Ellie, qu'il va quitter définitivement l'Irlande. Né d'une mère catholique italienne et d'un père irlandais protestant, on se demande si, finalement Miss Connulty a raison, si c'est un "oiseau de mauvais augure". Mais "comment peut-on traiter quelqu'un d'oiseau de mauvais augure, quand on ne le connaît pas ou qu'on ne sait rien de lui ?".

William Trevor, après avoir soigneusement planté le décor et brossé un portrait non dégrossi de ses personnages, amène le lecteur à voir au-delà des apparences et laisse le trio amoureux dévoiler ses blessures. Chacun d'entre eux est hanté par les fantômes de leur passé respectif.

Les personnages sont attachants. Ellie et Florian sont réellement amoureux mais la rupture, cette épée de Damoclès qui pèse sur tout le roman (avec comme pendant le risque du scandale), ne finira pas tout à fait comme on aurait pu s'y attendre au début du roman, même si elle a bien lieu : pas de tragédie déchirante, pas de pathos mais plutôt un sentiment de tranquillité retrouvée.

J'apprécie le style très lent et tranquille de William Trevor, son souci du détail et, surtout, toute la poésie de sa plume.

J'avais fait connaissance avec lui grâce  au Voyage de Felicia. Je confirme la réputation qui le suit depuis 1958 : c'est un très grand écrivain irlandais !
Originaire des environs de Cork, il est protestant et vit à Londres depuis 1954. L'Italie semble le fasciner car elle hante nombre de ses romans, dont celui-ci, qui pourtant qui sent bon la campagne irlandaise.

Je remercie Babelio et les Editions Phébus de m'avoir permis de découvrir ce roman.

 

 

 

 

 

 

 

 

9 juin 2012

La main droite du diable

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4e de couverture : "Ivrogne. Petite cinquantaine. Récemment libéré de l'asile psychiatrique. Cherche emploi bien rémunéré." Les choses vont mal pour Jack Taylor. Certes il a arrêté de boire, mais après avoir végété dans un asile psychiatrique, il se retrouve dans les rues d'un Galway qui lui semble inconnu. En quelques mois, tout paraît avoir changé. Jack ne reconnaît plus rien dans cette Irlande en pleine prospérité économique. Taraudé par le remords après la mort de la petite Serena May, il essaie de remettre un peu d'ordre dans sa vie. Il accepte avec réticence d'enquêter sur la mort d'un prêtre retrouvé décapité dans son confessionnal. Dans un pays dont les valeurs vacillent, alors que les scandales pédophiles secouent l'Eglise catholique irlandaise, Jack Taylor va devoir faire face à ses pires démons..."

J'ai rencontré Jack Taylor avec Le martyre des Magdalènes et j'avais trouvé ce personnage d'un cynisme et d'un humour délicieux ! A vrai dire, à la lecture de la quatrième de couverture, on peut hésiter à vouloir le rencontrer ! Mais il ne faut pas, au contraire...

Jack Taylor mène des enquêtes mais a la particularité de n'être pas inspecteur, ni commissaire, même plus garda siochana (gardien de la paix) parce qu'il s'est fait viré. Il est reconverti en détective, même pas privé. Bref, un drôle d'énergumène ! Pourtant c'est un grand coeur et un homme sensible (si, si) : responsable de la mort de la fille de son meilleur ami par défaut de surveillance, il a sombré dans une grave dépression qui l'a mené tout droit à l'hôpital psychiatrique où il est resté 5 mois, dans un état de prostration totale. Il doit sa renaissance à un autre patient, un Camerounais, pas aux médicaments.
Jack se retrouve dans les rues de Galway, sa ville (et celle de son créateur, Ken Bruen) pour notre plus grand plaisir, de sucroît en pleine canicule de 2003 (oui, je confirme que la canicule a bien touché l'Irlande en 2003 !)... Il découvre que son meilleur ami est devenu ivrogne et clochard et que l'ex-femme de celui-ci, n'a qu'une envie trouer la peau de Jack à la première occasion. Pourtant, ce n'est pas ce qui va occuper notre héros, mais le meurtre d'un prêtre...

Ken Bruen aborde ici sans concession ni "édulcorant" les scandales de la pédophilie en Irlande. Il n'hésite pas à faire parler les victimes et c'est l'occasion pour Jack Taylor de régler ses comptes avec un prêtre qui traînait un peu trop avec sa mère : les hommes d'église aimaient bien les femmes seules avec enfant. Ken Bruen n'hésite pas à secouer le lecteur par une écriture qui ne fait pas dans la dentelle et un humour noir corrosif qui fait mouche !
Jack Taylor traîne ses guettres dans les rues de la Galway du Tigre celtique et rien ne lui échappe. Il a le sens de la répartie, surtout en ce qui concerne son pays :

"L'Irlande est un pays de questions et de très très rares réponses" (tellement vrai !!)

"Conseiller aux gens, en Irlande, de fare attention au soleil, c'est aussi rare que de servir du bacon sans chou pour l'accompagner"

"Jamais vous ne verrez, et je dis bien jamais, un citoyen irlandais passer sour une échelle ou ne pas croiser les doigts pendant un match de hurling"

"Neuf fois sur dix les femmes d'Irlande ne manquent pas de vous casser les couilles" : ah bon ? je crois que l'inverse est tout à fait vrai !!

L'autre événement majeur de cette aventure c'est que Jack a renoncé à tout jamais à l'alcool.  Et il tient parole : il va au pub avec les diverses personnes qu'il rencontre mais, s'il commande un bière, il la laisse intacte ! Au pire, il essaie une cuite au café noir...

Le personnage de Jack Taylor m'a un peu fait penser à John Rebus, le héros de Ian Rankin... Comme son confrère écossais, Ken Bruen sait vous plonger dans l'ambiance d'une ville avec un personnage tout sauf parfait...

Autre détail d'importance : Jack Taylor est un amoureux des livres, surtout des romans noirs des années 50. Rien de tel qu'un petit David Goodis pour remettre notre héros sur pied : "Je voulais seulement avoir du temps pour me reposer, essayer de récupérer un peu d'énergie. Je me plongeai intensément dans la lecture. David Goodis, bien sûr. Dans le lot que m'avait préparé Vinny, il y avait Eugène Izzi, Invasions, coincé entre Cauchemar et Cassidy's Girl. Si un écrivain de romans noirs a un jour connu une fin noire, c'est bien lui."

Bref, un Ken Bruen de très très bon cru, qui rend accroc ! Ce roman noir a d'ailleur obtenu le Grand Prix de littérature policière 2009.
On en redemande !

 

 

 

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