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14 juillet 2011

Edimbourg express

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4e de couverture : "La vie poursuit son cours au 44 Scotland Street. Si Pat Macgregor partage toujours son appartement avec l'insupportable Bruce, les sentiments qu'elle avait pour lui appartiennent bel et bien au passé. Pendant que celui-ci se remet d'une rupture et d'un licenciement en s'admirant devant la glace, la jeune femme, bien décidée à élargir son horizon, accepte une surprenante invitation... à un pique-nique nudiste ! Un étage plus bas, Bertie, six ans et toujours aussi intelligent, tente par tous les moyens de s'affranchir de l'implacable programme établi par sa mère qui, outre le yoga et le saxophone, comprend désormais une thérapie avec le terrifiant Dr Fairbairn. Etonnamment, c'est peut-être en la personne de son père qu'il trouvera un allié de taille..."

Je pensais emmener ce deuxième tome des aventures du 44 Scotland Street avec moi en vacances. Mais le premier m'a tellement plu, que j'ai dévoré le second. A raison car il est sublimissime et kiltissime (évidemment !). Les personnages sont approfondis, l'humour toujours corosif et l'on passe moins d'un personnnage à un autre.
Alexander McCall Smith s'attarde davantage sur chacun d'entre eux pour les apprivoiser et essayer de les comprendre. Même l'affreuse mère de Bertie, qui oblige ce pauvre gamin à porter une salopette couleur framboise (et non pas rose, hein, framboise !). Même l'affreux Bruce qui se lance dans le vin sans savoir distinguer un Bordeaux français d'un vin australien.

J'ai particulièrement apprécié la petite escapade à Glasgow en train avec Bertie et son père, la rencontre improbable avec un Irlandais mafieux, Lard O'Connor, fan du Celtic Football Club (club qui existe réellement depuis 1888 et fut fondé par des Irlandais). On apprend dans ce roman que le regard de certains "Edimbourgiens" sur les "Glasgowiens" est assez féroce : les habitants de Glasgow seraient des bandits et la spécialité de la ville serait la barre de Mars frite ! Glasgow c'est la ville métallique, la ville au passé industriel. Et l'accent, je ne vous en parle même pas... L'aperçu donne aussi quelques idées de visites de musées.

Un deuxième tome plein de belles surprises qui font se jeter sur le troisième : L'amour en kilt (tout un programme, vous l'aurez compris !).

 

 


 

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9 juillet 2011

Les trois lumières

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4e de couverture : "Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande
rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella,
des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la
soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant. Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes. Livrée à elle-même au milieu d’adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui pourtant l’entourent de leur bienveillance. Pour elle qui n’a connu que l’indifférence de ses parents dans une fratrie nombreuse, la vie prend une nouvelle dimension. Elle apprend à jouir du temps et de l’espace, et s’épanouit dans l’affection de cette nouvelle famille qui semble ne pas avoir de secrets. Certains détails malgré tout l’intriguent : les habits dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle, l’attitude de Mrs Kinsella lors de leurs rares sorties à la ville voisine… "

Le titre en version original de ce récit est Foster. Pas évident à traduire comme cela tout seul. Ce mot renvoie à "famille d'accueil", ou  à "enfant placé en famille d'accueil. Pour un anglophone, le thème est planté dès la lecture du titre. Par contre un titre comme Les trois lumières laisse le lecteur francophone dans le vague... Il faut lire la quatrième de couverture pour comprendre un peu et lire le récit pour comprendre compètement le titre... 

Ce détail mis à part, voici un récit court mais dense dont la subtilité et la force résident dans tous les non-dits, dans ce ce que le lecteur devine à travers les mots. Et Claire Keegan parvient à merveille à semer les "signes" sans dire tout à fait explicitement les choses. C'est tout à fait irlandais, ça ! Au lecteur de se faire son idée. Le décor se situe dans le sud-est de l'Irlande, dans le comté de Wexford, à la campagne, dans les années 80 (on le devine encore là aussi, par l'évocation de la mort d'un grèviste de la faim - Bobby Sands ? -, de sa mère et des émeutes).
On retrouve ici les secrets de famille - et c'est un faible mot ! Ce qui m'a beaucoup intriguée, c'est la fin. J'ai dû revenir en arrière, relire les dernières pages. Je me demande encore si je l'ai bien comprise...

Un livre très émouvant et très différent du recueil de nouvelles L'Antarctique. Une lecture à ne pas rater !

 Voir aussi l'avis enthousiaste de Canel (et des autres, sur son blog).

6 juillet 2011

L'étrangleur d'Edimbourg

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Traduit par Frédéric Grellier

4e de couverture : "John Rebus parcourait la jungle de la ville, une jungle que les touristes ne voient jamais, trop occupés à mitrailler les temples dorés du passé. Édimbourg était une ville d'apparences ; le crime n'y était pas moins présent, tout juste plus difficile à repérer. Édimbourg était schizophrène, la ville de Jekyll et Hyde, bien entendu, mais aussi celle de Deacon Brodie, des manteaux de fourrure sans petite culotte, comme on disait à Glasgow. Mais c'était aussi une petite ville. Un avantage pour Rebus. Il traqua sa proie dans les bars à voyous, dans les lotissements où le chômage et l'héroïne tenaient lieu de blason, parce qu'il savait que quelqu'un d'aguerri saurait survivre dans cet anonymat. Jetant un coup d'œil à la ronde, il vit qu'il avait atterri au cœur du désespoir."

Un livre à lire absolument avant tout départ en vacances à Edimbourg parce que c'est le roman qui vous fera voir la ville comme vous n'aurez jamais l'occasion de la voir, touriste de passage que vous êtes !

Comme le souligne l'Inspecteur Rebus, les touristes n'en ont en général que "pour le coeur central" d'Edimbourg. "Ils ne s'aventure[nt] jamais dans les HLM de banlieue, à Pilton, Niddrie ou Oxgangs pour faire une interpellation dans un immeuble puant la pisse". John Rebus, lui, "parcour[e] la jungle de la ville, une jungle que les touristes ne voient jamais (...). Cette jugnle gagn[e] inexorablement du terrain" dans l'Edimbourg des années 1980.

Ce polar date de 1987 mais ne fut traduit et publié en France qu'en 2004 ! Mieux vaut tard que jamais car on passe un excellent moment avec cet inspecteur extrêmement humain, se débattant avec des problèmes familiaux compliqués mais adorant plus que tout sa fille Samatha, pré-ado, lectrice assidue et mature pour son âge (12 ans), dont son ex-femme a la garde.

Ce livre m'a donné l'envie, justement de visiter la bibliothèque vieillotte et humide, (mais ça va tellement bien avec l'ambiance de la ville ici)  où se déroule une partie de l'action du roman (en suposant qu'elle existe). Il a  aussi a aiguisé ma curiosité sur la ville . On peut atteindre la bibliothèque en traversant "The Meadows, un vaste espace vert, avec en ligne de mire à l'horizon l'imposante forteresse grise et son drapeau qui flott[e] dans la bruime au-dessus des remparts." Il faut passer "devant la Royal Infirmary, qui gard[e] la mémoire de tant de découvertes et d'illustres personnages, devant une partie de l'université et devant le cimetière de Greyfriars Kirk et sa petit statue de bobby".

Dans la bibliothèque des escaliers mènent à ses entrailles. Cachés au fond d'une arrière-salle, en bas de ces escaliers,  il y a un autre "escalier métallique très escarpé et mal éclairé qui s'enfonce dans les fondations de la bibliothèque". Un endroit dont certains "Edimbourgiens" ont entendu parler car "la biblitothèque a été construite sur l'emplacement de l'ancien tribunal de police" et qu'on "a conservé les cellules qui se trouvaient en sous-sol", "tout un dédale de cellules et de couloirs, directement sous la ville". Il y existerait "des sorties, dans des endroits comme le nouveau tribunal ou la cathédrale Saint-Gilles". Mais en plus, "sous l'hôtel de ville, on dit qu'il reste des rues entières de la vieille ville. On a construit directement par-dessus, sans s'embêter". Des rues entières, avec les boutiques,k les maisons, la chaussée. Et tout ça date de plusieurs centaines d'années...".
Ca met l'eau à la bouche tout ça, que cette bibliothèque municipale existe ou pas. Et quand Rebus vous dit qu'Edimbourg est une "ville d'apparences", que c'est "la ville de Jekyll et Hyde, bien entendu mais aussi celle de Deacon Brodie, des manteaux de fourrure sans petite culotte, comme on dit à Glasgow", ça donne envie d'en savoir plus sur son passé "black tartan" en quelque sorte.

Car au-delà de l'intrigue policière, l'intérêt de ce roman est vraiment la promenade dans cette Edimbourg "noire" et mystérieuse, où l'on croise des personnages non moins mystérieux, dont un affreux journaliste pot de colle. J'ai adoré les références à Docteur Jekyll et Mister Hyde mais aussi à Crime et Châtiment dont le psychopathe tueur de 4 gamines, est un fan. Le suspens se fait galopant sur la fin du livre, impossible de le lâcher avant de l'avoir lu jusqu'au dernier mot. L'écriture est simple, fluide, donc facile à lire : impeccable pour une lecture de vacances écossaises. J'ai aimé la nouvelle couverture du Livre de Poche pour ce roman également. Bref, tout m'a plu. C'est un coup de coeur !

C'est le premier livre que je lis de Ian Rankin, j'y reviendrai, c'est sûr !

 

 

4 juillet 2011

Trainspotting

 

J'inaugure à présent des billets sur l'Ecosse version "black tartan", telle que la décrit Val McDermid, Ian Rankin ou Irine Welsh. Et c'est l'adaptation cinématographique du livre Transpotting écrit par ce dernier que je viens de visionner.

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Autant vous dire, c'est du lourd, du glauque du coup de poing dans la face. Mais quelle réussite ce film de Dany Boyle (1996). Ici pas de folklore, pas de kilt, pas de cornemuse. Mais la galère et le désespoir d'une génération à la dérive, de la banlieue d'Edimbourg, dans une région de Grande-Bretagne gangrénée par le chômage et le trafic de drogue. La came, le shoot, c'est leur moyen de ne pas ressentir la douleur ou du moins de l'atténuer.  Une vie  de merde... Autant dire d'emblée qu'ici il n'est pas question de poésie.

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Mark Renton , le personnage principal, joué impecablement par Ewan McGregor, tente de quitter ce monde glauque et de réintégrer une vie normale. Il souhaite vraiment se sortir la tête de la merde, comme le montre de manière explicite mais avec un humour caustique le cinéaste :

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Pour cela, il comprend rapidement qu'il lui faut se mettre à distance de sa bande de potes à la "masse". Après les terribles scènes du sevrage et celles du bébé (ceux qui ont vu le film comprendront de quoi je parle), on se dit que ça va aller mieux. Un départ à Londres, une nouvelle vie. Parce que voici ce qu'est être écossais pour Mark  :

"C''est une punition d'être Écossais ! On est les plus nuls des plus nuls, le rebut de l'humanité. Le peuple écossais, c'est de la merde, la plus asservie, la plus pitoyable qui ait jamais été chiée depuis que la Terre existe. Ici, la plupart des gens haïssent les Anglais. Je regrette, c'est seulement des connards. Alors que nous, on est colonisés par des... par des connards. On a pas été foutus d'être colonisés par une race supérieure, on est gouvernés par des balais à chiottes. C'est le trou du cul du monde ce pays."

Pourtant Mark a un regard tout à fait lucide sur sa condition d'héroïnoman : "Choisir son avenir, choisir la vie. Pourquoi je ferais une chose pareille ? J'ai choisi de pas choisir la vie, j'ai choisi autre chose. Les raisons ? Y a pas de raisons. On a pas besoin de raisons quand on a l'héroïne." "Quand t'es junkie, t'as qu'un seul souci : te fournir. Le jour où tu décroches, d'un coup tu te prends la tête avec plein d'autres conneries. T'as pas de blé, tu peux pas te bourrer la gueule, t'en as, tu picoles trop."

Seulement voilà, peut-on effacer d'un coup de gomme son passé de camé ? La question donne la réponse, évidemment.

Dans ce film on a tour à tour  les larmes aux yeux, la peur au ventre et aussi des sourires et du rire - jaune. J'ai absolument adoré ! Une mise en scène impeccable et des acteurs qui "déménagent". C'est ici l'Ecosse qu'on ne montre pas dans les guides touristiques.

Je n'ai pas lu le livre d'Irine Welsh, donc je vous renvoie  (et je préviens, je ne supporterai pas qu'on me dise que ce film est un navet :p).

 

 

2 juillet 2011

Imogène McCarthery

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Synopsis : "Elle est rousse. Elle est écossaise. Elle aime le rugby et la cornemuse. Elle vit à Londres, mais se considère en exil. Elle a un fichu caractère et une sacrée descente au whisky.
Elle s'appelle Imogène McCarthery... du clan des McLeod !
En ce beau jour de mai 1962, Imogène, secrétaire à l'Amirauté, vient une nouvelle fois d'humilier son supérieur hiérarchique. C'est l'esclandre de trop. Dans le bureau de Sir Woolish, le grand patron, Imogène s'attend à être congédiée...
Contre toute attente, elle se voit confier une mission secrète : convoyer les plans d'un nouvel avion de guerre jusqu'à un contact en Ecosse, à Callander... son village natal !
Quelle coïncidence !... Quel signe du destin !...
Imogène agent secret... Voilà de quoi en remontrer à ces satanés Anglais et faire la fierté de son défunt père.
En montant dans le train qui la ramène au pays, Imogène ignore ce qui l'attend : une machination qui la dépasse, trois agents bolchéviques sans pitié, mais surtout, Samuel Tyler, son grand amour de jeunesse brisé par un terrible secret."

Honte à moi je ne connaissais pas ce film (sorti en 2010, pas si longtemps que ça donc !). Je me demande comme c'est possible mais bon, j'ai réparé ma lacune ! C'est le billet de Lou sur un des livres d'Exbrayat, Ne vous fachez pas Imogène !, (dont est tiré le film) a aiguillonné ma curiosité.
Je connaissais l'existence de ces livres mais je ne les ai jamais lu donc je n'ai pas de point de comparaison pour l'adaptation cinématographique.

Mais peu importe ! Je me suis payé une bonne tranche de rire : une excellente parodie de film d'espionnage, un humour qui fait mouche, une Catherine Frot qui décape - comme d'habitude ! - et un Lambert Wilson en amoureux transit (mais il a pris un coup de vieux!).

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Imogène est une Miss la Gaffe attachante, un garçon manqué au caractère bien trempé.

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J'ai adoré le décor soigné, avec du tartan partout. J'ai adoré les paysages et les vieilles voitures. J'ai adoré la surdose kitch et l'ironie du film.

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Je ne sais pas vraiment quoi dire de plus :))). Bref, c'est kiltissime, ça remonte le moral, ça détend, ça devrait être remboursé par la Sécurité sociale !

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 Je vais peut-être me laisser tenter par Le crime est notre affaire (2008), encore avec Catherine Frot dans le rôle d'Imogène. Affaire à suivre !

 

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28 juin 2011

Rob Roy

 

Pour varier les plaisirs écossais, j'ai revisionner THE film kiltissime de cap et d'épée : j'ai nommé Rob Roy de Michael Caton-Jones (1995) avec Liam Neeson et Jessica Lange notamment.

 

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Déjà ça vaut son pesant de cacahuètes de voir Liam Neeson, Irlandais de son état, en kilt de surcroît, jouer le rôle de Rob Roy, alias Robert MacGregor, héros écossais haut en couleurs (sachant qu'a priori Ecossais et Irlandais ne s'apprécient pas trop, historiquement parlant).

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Rob Roy a réellement existé et au fil du temps, son image a été sublimée et modifiée, comme tout mythe qui se respecte. C'était un chef de clan d'un village des Highlands, luttant pour la survie des siens et tenant tête à une aristocratie moisie jusqu'à l'os et cruelle au possible. Regardez-moi ces têtes :

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On passe un excellent moment dans ce film qui réunit tous les clichés du film de cape et d'épée (batailles, bagarres, mais aussi amooouuur, meurtres, vilains pas beaux d'un côté et gentils opprimés de l'autre), avec en prime les magnifiques paysages et la musique écossaise envoûtante. On quitte tout de suite son fauteuil pour rejoindre cette histoire de Robin des Bois à la sauce scot.

Pour les fans, sa tombe existe, paraît-il (cliquer sur le lien Rob Roy pour en savoir plus).


J'ai passé un excellent moment donc je ne peux que vous recommander ce divertissement.

 

 

26 juin 2011

44 Scotland Street

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4e de couverture : "Quand la jeune Pat pousse la porte du 44 Scotland Street, elle espère prendre un nouveau départ. Entre son colocataire, un beau gosse insupportable et terriblement séduisant, et son excentrique voisine de palier, Domenica, la voilà entraînée dans une nouvelle vie au coeur de l'Edimbourg bohême. Son travail à la galerie Something Special s'annonce pourtant un peu morne. Sauf que Pat découvre au fond de l'obscur endroit un tableau qui pourrait bien valoir son pesant d'or et transformer sa vie ! D'abord publiées sous la forme d'un roman-feuilleton, ces chroniques d'Alexander McCall Smith brossent avec humour et tendresse la société d'Edimbourg et composent, entre chassés-croisés amoureux et intrigues haletantes, une savoureuse galerie de portraits."

 Ce livre relève d'un défi : celui dans lequel s'est involontairement trouvé embringué Alexander McCall Smith qui, ayant discuté avec Armistead Maupin, auteur des Chroniques de San Francisco, regrettait que les journaux quotidiens ne publient plus des romans-feuilletons, comme du temps de Dickens. Ce propos est tombé dans l'oreille du comité de rédaction du journal The Scotman qui demanda à McCall de relever le "challenge". Il s'agit de raconter une histoire par jour ayant pour toile de fond Edimbourg et ses habitants. D'où la structure en feuilleton de ce roman, qui peut dérouter certains lecteurs parce que l'on saute d'un personnage à l'autre, d'une intrigue à l'autre. Pourtant, tout se tient et le récit se fait de plus en plus prenant car les personnages sont particulièrement attachants et les traits d'esprit de l'auteur bien pimentés.

La jeune Pat, la vingtaine, en deuxième année sabatique, va habiter en colocation chez un insupportable bellâtre,Bruce, agent immobilier de son état - incompétent - un zeste mégaloman dont elle tombe cependant sous le charme (ouais, hein, pauvre fille !). Sa meilleure confidente et conseillère est l'excentrique voisine Dominica MacDonald. En année sabatique, il lui faut tout de même gagner un tout petit peu sa croûte. Elle trouve un semblant de travail chez Mattew, un galeriste qui vit sous la houlette de papa qui survient à ses besoins. Une galerie qui a quelque chose de spécial donc - comme l'indique son nom -  mais où l'aventure commence vraiment là parce qu'elle cache dans son bazar de tableaux au rebus un Peploe. Mais est-ce vraiment un Peploe ?. Du coup le tableau se voit renommer "Peploe ?" Comment, vous ne savez pas qui est Peploe ? Mais un peintre écossais de la fin du  XIXe fort célèbre dont les toiles représentent Mull vue d'Iona, à moins que ce ne soit l'inverse...
Mais voilà que cet abruti de Bruce en fait un lot de tombola... que quelq'un gagne pour le revendre à son tour. Et c'est là qu'intervient... Ian Rankin !!


On ne peut pas vraiment en dire davantage sur l'intrigue. Mais ce roman révèle bien de surprises, tant sur les personnages que sur le fond du décor édimbourgien. D'ailleurs, il paraît qu'à Edimbourg, il y a des voies de chemins de fer cachées en sous sol (j'ai pensé à Harry Potter, est-ce un clin d'oeil à l'auteur écossaise à succès ?). C'est sans doute aussi le seul endroit au monde où l'on rencontre un colley noir qui pue, répondant au prénom de Cyril et au sourire étincelant...
J'ai bien l'intention de vérifier tout ça sur le terrain dans quelques semaines et d'embarquer avec moi le 2e tome de cette histoire, Edimbourg Express...

Une lecture très divertissante cette chronique de vie écossaise, où Alexander McCall Smith réussit avec brio à faire vivre son petit monde, avec humour et tendresse.

J'oubliais, il y a aussi une histoire de kilt, qui révèlera la question qui nous taraude toutes...: ).

 

 

 

 

 

 

18 juin 2011

Ce que savait le chat

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4e de couverture : "Depuis le terrible accident de voiture dont a été victime sa maîtresse Lu Aguilar, Richard Jury traîne
son spleen dans les couloirs de l'hôpital londonien où est soignée la jeune femme. Le commissaire va cependant devoir s'éloigner de celle qu'il aime. En effet, on l'envoie enquêter sur le meurtre d'une jeune femme sauvagement assassinée dans le jardin du Chat noir, un pub situé dans un village en dehors de son secteur. Bibliothécaire discrète au physique banal, Mariah Cox était méconnaissable au moment de sa mort. Elle qui portait d'ordinaire des tenues passe-partout était vêtue ce soir-là d'une splendide robe haute couture. Une crinière rouge flamboyante avait remplacé ses cheveux châtain terne. L a bibliothécaire menait-elle une double vie, en se faisant entretenir par de riches amants ? Une activité illégale lui permettait-elle de s'offrir une garde-robe aussi luxueuse ? Avec le chat noir mascotte du pub pour seul témoin, Jury ne dispose que de très peu de pistes. Pourtant, il y a urgence. Car d'autres jeunes femmes en tenue de gala sont assassinées à Londres, et il se pourrait bien qu'un serial killer sévisse dans la région."

Un livre où vous en apprendrez un rayon sur les chaussures de luxe, les Jimmy Choo, les Manolo blahnik et autres Christian Louboutin. Parce que les trois jeunes-femmes victimes d'un meurtrier en série avaient pour habitude d'être bibliothécaire ou secrétaire le jour et excort girls d'ultra-luxe la nuit. Mais pourquoi, on ne le saura jamais vraiment.

C'est aussi le premier polar où je vois un chien et un chat qui tapent la discut entre eux (sans être compris des humains). Mais ça ne sert pas l'intrigue non plus. Donc c'est assez rigolo... jusqu'à un certain point.

Le mobile du crime reste très stéréotypé, comme les personnages en fin de compte,  et le suspense reste  à chercher. D'ailleurs je n'aime pas le portrait qu'elle dresse des bibliothécaires !

Premier polar que je lis de cette Amércaine qui tente d'écrire des livres à la british. Mais je ne recommencerai pas. Apparemment ce livre fait partie d'une série mais ça ne suffit pas à expliquer le fait que je ne l'ai pas apprécié.C'est plutôt que c'est du "tout formaté prêt à digérer".

 

 

11 juin 2011

A gagner chez Babelio !

10 exemplaires de ce polar :

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4e de couverture : "Jack et Melissa sont les parents adoptifs d’une jolie petite fille de neuf mois, Angelina. Alors que cette famille idyllique semble nager dans le bonheur, ils apprennent que l’organisme qui s’est chargé de l’adoption ne s’est pas assuré que le père naturel de l’enfant avait signé une renonciation à la paternité. Garrett Moreland, le jeune père de 19 ans, fils d’un juge influent et bon-à-rien notoire, réclame à présent son enfant. La loi est contre Jack et Melissa, mais ils comptent sur le coeur du juge pour entendre leur supplique : ne pas être séparés de leur fille. Qui pourrait avoir le coeur assez dur pour leur arracher cet enfant ? Malheureusement le juge Moreland et son fils Garrett semblent être mus par d’autres desseins que le simple fait de recomposer une famille ou de retrouver leur descendance. Le juge donne trois semaines à Melissa et Jack pour se préparer à perdre Angelina. Ces trois semaines-là, Jack et Melissa vont les passer à chercher la faille dans l’armure du juge, avec l’appui d’un ami flic : une faille d’abord fragile, insaisissable, mais prend peu à peu les contours d’un personnage abject, bien caché derrière sa figure d’homme respectable. C’est le début d’une descente aux enfers, et personne ne sait jusqu’où il peut tomber…"

A vous de jouer, et c'est ici en vous connectant à votre compte.

11 juin 2011

L'Antarctique

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Si vous aimez Nuala O'Faolain, vous aimerez Claire Keegan : sans même savoir que la première avait encouragée la seconde à publier (même si c'est clairement écrit sur la 4e de couverture !), j'ai retrouvé la même force et le même mordant dans ce recueil de nouvelles et cela m'a hantée pendant une bonne partie du livre.


Commencer la première nouvelle de Claire Keegan, "L'Antarctique", c'est ne plus lâcher le recueil avant de l'avoir terminé jusqu'au dernier mot. Dans une écriture simple, mais dense par tous les sous-entendus qu'elle soulève, l'écrivaine plante le décor dans la campagne irlandaise ou américaine (mais ça pourrait très bien aussi se passer en France) et raconte la vie des femmes, le machisme ordinaire qui veut, par exemple, que jusqu'à une certaine époque, les femmes ne conduisent pas, et tant d'autres petits détails qui montrent un asservissement parfois inconscient. Avec beaucoup d'ironie et d'humour ses héroïnes font face. Unetelle prendra le volant dans une situation critique sous l'oeil médusé du mari, une autre victime de discrimination par rapport à la beauté de sa soeur mais pas stupide pour autant, trouvera le moyen tout simple pour que cela cesse. Toutes ces femmes ont joué le rôle que la société et l'univers des hommes leur assignaient, jusqu'au jour où elles ont décidé que ça suffisait. Et leur réplique est le plus souvent pimentée comme du Tabasco, mais parfois beaucoup plus tragique... On peut difficilement en dire davantage parce que ces nouvelles se dégustent et la fin est toujours une surprise. Le génie de Claire Keegan c'est aussi de ne pas tout dire, de mettre en évidence les non-dits et de laisser le lecteur en tirer les conséquences. Tous ses personnages ne sont pas forcément ce qu'ils ont l'air d'être jusqu'au jour où...

Les nouvelles qui m'ont le plus marquée : "Les hommes et les femmes", "Les soeurs", "Le sermon à la Ginger Rogers", "L'amour dans l'herbe haute", "La soupe au passeport", "On n'est jamais trop prudent" et "L'Antarctique". Mais j'en oublie sûrement !

Quelques citations :
"Etre pêcheur c'est à peu près comme être serveuse. Des inconnus vous racontent toutes sortes de choses."
" Elle a des taches de rousseur partout, comme si quelqu'un avait trempé une brosse à dents dans la peinture et l'avait éclaboussée"

Ce livre est la première publication en France de Claire Keegan en 2010 (mais il date de 1999 !). Merci à l'éditrice Sabine Wespieser de nous faire connaître cette pépite irlandaise. Son deuxième livre, Trois Lumières, vient d'être publié et il est déjà dans ma PAL ! Affaire à suivre donc !

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