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28 février 2012

84, Charing Cross Road

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4e de couverture : "Par un beau jour d'octobre 1949, Helene Hanff s'adresse depuis New York à la librairie Marks & Co., sise 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insatiable soif de découvertes.
Vingt ans plus tard, ils s'écrivent toujours et la familiarité a laissé place à l'intime, presque à l'amour. Drôle et pleine de charme, cette correspondance est un petit joyau qui rappelle avec une délicatesse infinie toute la place que prennent, dans notre vie, les livres et les librairies."

 Une Américaine, écrivaine, sans fortune, passe commande le 5 octobre 1949, auprès d'un libraire de Londres, spécialisé dans les livres épuisés: "J"aime les livres anciens et tous ceux que je voudrais avoir sont introuvab les ici en Amérique, sfaut dans des éditions rares et très chères, ou bien chez Barnes & Noble, qui vend à des prix abusifs des exemplaires très défraîchis et ayant appartenu à des écoliers".

 C'est un échange de plus de vingt ans qui va s'établir là, entre Helene, l'Américaine et Frank, le libraire. Au-delà de lettres charmantes, c'est au choc de deux civilisations qu' à affaire le lecteur. En effet, en 1949, les Etats-Unis sont complètement sortis de la guerre, dans le sens où l'on trouve de tout, que ce soit pour manger ou se cultiver (à condition d'avoir de l'argent dans ce dernier cas). Au contraire, dans l'Angleterre soumise aux restrictions alimentaires, on crève la dalle ! Mais on trouve assez facilement, de beaux spécimens de livres pour trois fois rien. Helene, au fil des lettres, va joindre à ses courriers des colis de viande et d'oeufs, en échange... de nourriture de l'esprit. Cet aspect m'a sauté aux yeux dès le début. Et c'est par cette générosité, au-delà de sa passion pour les livres, qu'elle va établir un réel lien d'amitié avec tous les employés de la librairie, même si Frank est son principal interlocuteur.

On se régale de son humour, parfois sarcastique (mais jamais méchant) qui cherche à percer le flegme tout britannique. Franchement, il met un certain temps à se détendre le Frankie... Et encore, il sera toujours beaucoup plus réservé dans ses propos que notre excentrique américaine amoureuses des livres dans des éditions épuisées. On se régale des descripitions qu'elle en fait. Et à l'heure du livre électronique, ça fait vraiment réfléchir.... En tout cas, moi, ça me fait réfléchir. Un objet electronique ne donnera sans doute jamais autant de plaisir que les éditions  papier que maniuple Helene. " Le Stevenson est tellement beau qu'il fait honte à mes étagères bricolées avec des caisses à oranges, j'ai presque peur de manipuler ces pages en vélin crème, lisse et épais. (...) Je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner tant de joie". Je suis tout à fait de son avis, je m'y retrouve parfaitement...
Un petit bémol sur la 4e de couverture (encore !) : je n'ai pas trouvé d'amour dans cette histoire, seulement une indéfectible et grande amitié.

De ce qui est devenu un livre à succès depuis les années 70 outre Manche et outre Atlantique, il a été tiré un film (et une pièce de théâtre). Un ouvrage propice à créer du lien - et ça c'est du vécu ! ;-).

 

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23 février 2012

Causes mortelles

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4e de couverture : "Le festival théâtral d'Édimbourg bat son plein. Mais l'inspecteur John Rebus n'a pas le cœur à se mêler à la liesse générale: on a découvert, dans les couloirs de la vieille ville souterraine, le cadavre d'un jeune homme. Il a été torturé et assassiné selon la méthode utilisée par l'IRA pour punir les traîtres. Or la victime semble avoir été plutôt liée aux nationalistes écossais. Les feux d'artifice du festival risquent d'être particulièrement explosifs cette année..."

J'étais un peu inquiète en commençant cette histoire car Le Carnet noir m'avait laissé avec un avis mitigé.... mais je dois dire que celui-ci c'est du grand Rebus et du grand Rankin (le dernier inspirant le premier) !  Nous voilà de nouveau en train d'arpenter les rues sinueuse d'Edimbourg, les rues que peu de touristes prennent le temps de visiter car elles sont à peines visibles, puisque enterrées - ou presque. C'est là qu'est découvert Billy Cunningham, mort d'un "pack de six" (comprendre 6 balles tirées façon IRA). Un cadavre d'autant plus embarassant qu'il s'agit du fils de l'abominable Gerald Cafferty, dit "le Gros Gerry", le mafiso de la ville, que Rebus avait mis à l'ombre à la fin du Carnet noir et qui depuis jure de lui faire la peau à la première occasion.

Rebus, toujours dans les bons plans de sa hiérarchie, est obligé d'intégrer la Brigade criminelle écossaise, rebaptisée par lui-même (attention chastes yeux fermez vous !)  la "Brigade des Connards d'Enculés" : de la poésie à la Rebus ! Accueilli comme un chien dans un jeu de quilles, on l'envoie se promener façon catapulte une journée à Belfast pour rencontrer un collègue de la RUC...

Le flic nord-irlandais qui accueille Rebus lui rappelle, au cas où il ne s'en souviendrait pas que "vous, les Ecossais vous vous êtes installés ici au XVIIIe siècle en chassant les catholiques" et qu'en plus il confond la RUC avec l'UDR. Dans la RUC, il y a des catholiques. Les "jaffas",ce ne sont pas des oranges, mais le surnom donné aux orangistes. Autant dire qu'on s'éclate un max avec le fond historique de l'intrigue dans ce tome-là. Bref, Rebus rentre en Ecosse avec tout un tas de filons sur les groupuscules protestants/loyalistes extrêmistes et mafieux, du Bouclier d'Ecosse, au Temple du rite écossais en passant par l'Armée du Tartan... Lui, qui a fait ses armes en Irlande du Nord, en sort avec plein de pistes fumantes, mais qu'il garde pour lui afin de mener l'enquête seul, notamment dans une infâme cité d'Edimbourg, la Garibaldi, surnommée le Gourbi par ses habitants : tout un progamme...

Si vous ne savez pas qui est Cuchullain de la Main Rouge, lisez ce livre ! Côté humour, le lecteur n'est pas en reste. On retrouve là toute la verve de Ian Rankin à son meilleur niveau ! J'ai donc passé un très bon moment avec mon copain Rebus, et appris de nouvelles insultes, telles que "FKB" ou "FTP" (l'une étant de faction catho/nationaliste et l'autre son pendant protestant-loyaliste)...Plus sérieusement, j'ai beaucoup apprécié la documentation de l'auteur sur les milices paramilitaires et l'analyse sociale qu'il en fait, dans les bas fonds d'Edimbourg. On visite des coins de la ville où les touristes n'iront jamais et qui n'ont rien à envier aux "quartiers" des villes françaises. Rankin plonge au-delà des apparences du festival attractif d'Edimbourg pour creuser un peu plus en profondeur. Au-delà des problèmes communautaires, que ce soit en Irlande du Nord ou en Ecosse, il y a avant tout des problèmes de chômages, de drogue, de misère et de grosses mains qui manipulent des pantins qui s'ennuient.

Le seul bémol concerne l'édition française version poche qui m'a mise en pétard : faute d'orthographe dans une page au début, impression très mauvaise avec carrément des morceaux de mots qui manquent, des mots coupés sans tirets et j'en passe : désolant !!!  (mon édition date du 10 août 2010, il serait temps à l'éditeur de rectifier le tir !) et encore une quatrième de couv qui présente Rankin comme l'un des auteurs majeurs du polar anglais" : de quoi s'étrangler !

Voir aussi le billet de Mélodie (qui est beaucoup moins enthousiaste que le mien).

 

 

 Les enquêtes de l’inspecteur John Rebus

  1. Knots and Crosses (L’étrangleur d’Édimbourg)
  2. Hide and Seek (Le Fond de l’enfer)
  3. Tooth and Nail (ou Wolfman) (Rebus et le loup-garou de Londres)
  4. Strip Jack (Piège pour un élu)
  5. The Black Book (Le Carnet noir)
  6. Mortal Causes (Causes mortelles)
  7. Let it Bleed (Ainsi saigne-t-il)
  8. Black and Blue (L’Ombre du tueur)
  9. The Hanging Garden (Le Jardin des pendus)
  10. Dead Souls (La Mort dans l’âme)
  11. Set in Darkness (Du fond des ténèbres)
  12. The Falls (La Colline des chagrins)
  13. Resurrection Men (Une dernière chance pour Rebus)
  14. A Question of Blood (Cicatrices)
  15. Fleshmarket Close (Fleshmarket Close)
  16. The Naming of the Dead (L’appel des morts)
  17. Exit Music (Exit Music)

 

 

14 février 2012

Le glacis

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4e de couverture : "Laure a vingt-cinq ans lorsqu'au milieu des années 50 elle est nommée, en pleine guerre d'Algérie, professeur de lettres dans un lycée d'un petite ville de l'Oranais. Cette guerre qu'elle ne comprend pas, la désoriente, puis lui fait horreur. Elle ne comprend pas davantage la société qu'elle découvre, une société cloisonnée où les conformismes se côtoient en toute hostilité et qu'elle choque par la liberté de ses réactions ; d'emblée elle s'y fait des ennemis, au point de se mettre en danger.
"Le temps où j'ai habité la ville était le temps de la violence. Le temps de ce que langage officiel déguisait d'un intitulé pudique : les "événements", quand l'homme de la rue disait : la guerre. La guerre d'Algérie.
Ce pays, je ne lui appartenais pas, je m'y trouvais par hasard. J'y étais de guingois avec tout, choses et gens, frappée d'une friolosité à fleur de peau, incapable d'adhérer à aucun des mouvements qui s'y affrontaient. Cette guerre, je ne la reconnaissais pas, elle n'étais pas la mienne. Je la repoussais de toutes mes forces. Si j'avais eu à la faire... - s'il avait fallu que je la fasse, aurais-je pu la faire aux côtés des miens ,"
Monique Rivet avait l'âge de Laure quand elle a écrit ce texte, vibrant, sobre et vital, témoin de son regard de femme très jeune sur la guerre que personne ne voulait reconnaître. Ce roman n'a jamais été publié auparavant".

 La guerre d'Algérie est encore un sujet tabou que toute une génération n'a pas étudié à l'école ou si peu. C'est en grande partie ce qui m'a poussée vers ce roman où le lecteur est parachuté à l'intérieur de ce pays dans une guerre qui ne dit pas son nom dans le camp des colons. Laure est une jeune enseignante en lettres, dont l'attitude de ses concitoyens français, issus du même milieu bourgeois qu'elle, vis-à-vis de ce qu'ils appellent les "indigènes", (quand ils sont bien lunés), va de plus en plus la choquer. Ses collègues vont la bouder peu à peu. Elle va finir par se brouiller avec sa meilleure amie, Elena, parce qu'elle ne lui fait plus confiance, dans cette société à l'atmosphère paranoïaque. Jamais elle n'aura la preuve de la responsabilité de son amie dans ce qui va se passer ensuite (et je ne peux pas le révéler  !), mais Laure se trouve embringuée contre son gré dans cette guerre à laquelle elle ne voulait pas participer. Elle n'aura pas à choisir elle-même un camp, on va lui en assigner un.

Voici un roman fort, qui, s'il ne m'a pas vraiment appris grand chose de nouveau sur cette page de l'histoire de France, m'a tout de même surpris par la perversité, la sournoiserie de tout un système savamment orchestré. Un monde à deux vitesses et à deux justices, l'officielle et puis l'autre, beaucoup plus expéditive.
El Djong, la petite ville où vit Laure est un apartheid non officiel, avec d'un côté une ville européenne et de l'autre une ville indigène, appelée,  également "ville nègre"... "Le "glacis", au nord de la ville, c'était une grande avenue plantée d'acacias qui séparait la ville européenne de la ville indigène. Une frontière non officielle, franchie par qui voulait et gravée pourtant dans les esprits de tous comme une limite incontestable, naturelle, pour ainsi dire, à l'instar d'une rivière ou d'une orée de forêt."
L'héroïne, dont la famille a été déportée pendant la Seconde Guerre mondiale, se rend compte que ses amis ne supportent rien de ce qui n'est pas comme eux : ni les juifs, ni les Espagnols et encore moins les Arabes... C'est un portrait féroce qui est fait ici de la bourgeoisie "pieds-noirs".

Un livre court (130 pages) mais percutant, écrit dans un style neutre, sans colère ni amertume mais néanmoins sans concession.
A lire !

Je remercie Babelio et les Editions Métailié de m'avoir permis de découvrir ce roman.

6 février 2012

Le carnet noir

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4e de couverture : "John Rebus était en train de lire la Bible dans son salon de massage préféré, lorsque tout a commencé : un type qui croit malin de venir se vider de son sang à la boucherie Sanzau ; un collègue qui se fait défoncer le crâne à la sortie d'un restau tenu par deux fanas d'Elvis ; et puis cette vieille affaire d'incendie à déterrer - cadavres compris - où se trouve impliqué Aengus le Noir, le fils terrible du roi de la bière locale. Le rapport entre tout ça ? Il se trouve sans doute dans ce satané carnet noir. Encore faut-il pouvoir le déchiffrer...".

Ce livre des aventures de l'inspecteur écossais Rebus, personnage haut en couleurs, n'est pas le premier de la série - ni le premier que je lis, puisque je suis devenu addict depuis l'été dernier - mais le premier traduit en France : mystère des traductions de livres dans ce pays !

Je dois avouer que j'ai eu très peur au début et pendant une bonne centaine de pages où je me suis plutôt ennuyée : un peu trop de personnages qui se croisent qu'on finit par se perdre sur l'identité des uns et des autres et surtout sur le pourquoi du comment ils sont là. Mais, étant donné ma très grand confiance en Ian Rankin, j'ai persévéré et j'en fus bien récompensée : une histoire qui finit par se "caler", le suspense qui finit par monter avec des rebondissements tout à fait inattendus qui nous font avaler les pages au triple galop !

Et puis, cette série, c'est aussi le personnage de John Rebus avec sa vie perso rocambolesque. Ceux qui ont déjà lu les autres titres le savent que Rebus est un homme volage et l'ont vu aux bras de compagnes variées. Ici, Patience Atikson, déjà présente dans Piège pour un élu, est... à bout de patience ! Et il y a aussi un "Rebus n°2" : à savoir le frère de John, j'ai nommé Michaël, ancienne racaille qui tente de se reconvertir en squattant l'appart de son frère, lequel est loué à des étudiants depuis que Rebus n°1 a emménagé avec Patience. Mais voilà, comme il y a de l'eau dans le gaz avec elle, Rebus va devoir réinvestir son quartier, lui qui avait plutôt l'habitude de vivre tout seul en célibataire, ça va le changer...
On retrouve aussi Brian Holmes, le "bras droit" et ami de Rebus : non seulement il s'est fait largué (décidément, cet épisode est dur pour les hommes !!), mais en plus, voulant jouer les enquêteurs solitaires à la manière de son modèle (Rebus, évidemment!), il se retrouve à l'hosto : il est donc assez absent de l'histoire...
Bon, je ne peux pas trop dévoiler l'intrigue : la quatrième de couv en dit bien assez !

Si dans L'Etrangleur d'Edimbourg, Rebus et le loup-garou de Londres et La colline des chagrins, j'avais beaucoup apprécié les promenades et les regards sur la capitale écossaise, l'Ecosse ou la comparaison culturelle entre Ecossais et Anglais, je dois avouer qu'ici ils sont pratiquement absents : à peine quelques allusions au Fife, à Cardenden en particulier, où Rebus est né et a grandit (comme son auteur!). C'est vraiment dommage, parce que c'est aussi tout ce qui fait la saveur des polars de Ian Rankin. Reste cependant un humour décapant !
Juste un truc encore : ici le super-intendant Watson, dans les autres volumes a un surnom traduit en français par "le Paysan" qui, je trouve, sonnait assez bien. Ici il devient carrément le Péquenot ! (aheum, beaucoup plus péjoratif, beaucou TROP péjoratif, sachant qu'en VO il est Watson The Farmer !!).

Et une légère bricole sur la quatrième de couverture de l'édition de poche française  où l'on nous dit que "Ian Rankin est devenu en quelques années l'un des grands du nouveau polar anglais" !!! Re-Aheum !!!! Chercher l'erreur !!!! Rankin est tout ce qu'il y a d'Ecossais...

Un bon moment à passer donc, même si personnellement, je ne trouve pas que ce soit le meilleur de la série !
Voir aussi le billet de Mélodie, la copine blogueuse québecoise.

 

 

Les enquêtes de l’inspecteur John Rebus

  1. Knots and Crosses (L’étrangleur d’Édimbourg)
  2. Hide and Seek (Le Fond de l’enfer)
  3. Tooth and Nail (ou Wolfman) (Rebus et le loup-garou de Londres)
  4. Strip Jack (Piège pour un élu)
  5. The Black Book (Le Carnet noir)
  6. Mortal Causes (Causes mortelles)
  7. Let it Bleed (Ainsi saigne-t-il)
  8. Black and Blue (L’Ombre du tueur)
  9. The Hanging Garden (Le Jardin des pendus)
  10. Dead Souls (La Mort dans l’âme)
  11. Set in Darkness (Du fond des ténèbres)
  12. The Falls (La Colline des chagrins)
  13. Resurrection Men (Une dernière chance pour Rebus)
  14. A Question of Blood (Cicatrices)
  15. Fleshmarket Close (Fleshmarket Close)
  16. The Naming of the Dead (L’appel des morts)
  17. Exit Music (Exit Music)
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