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Mille (et une) lectures
18 octobre 2015

Juste avant l'Oubli

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4e de couverture : "Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement - il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter sur les "lieux du crime", l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Emilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Emilie de passer le restant de ses jours avec lui.
Mais sur l'île coupée du monde, rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple."

Je reproduis tel quel la quatrième de couverture, qui raconte entièrement l'histoire, parce qu'il n'y a rien à ajouter. A peine le livre ouvert, j'ai eu comme un mauvais pressentiment  en lisant la note de l'auteur :
"Idéalement, dans ce livre, les personnages parleraient un certain mélange de langues, incluant notamment de nombreux dialogues en anglais. Pour des raisons pratiques que le lecteur peut imaginer, l'intégralité de ce roman est malgré tout écrite en français - ceci à l'encontre de tout réalisme mais évitant les notes en bas de page avec traduction."

En fait, lire "île perdue des Hébrides" et quelque chose qui a à voir avec un écrivain écossais (imaginaire) m'a fait jeter mon dévolu sur ce roman tombé sous mes yeux par hasard. Mais pas la peine d'écrire un million de pages ni un million de signes pour dire que ce roman est mortellement ennuyeux ! Sans doute, à force de vouloir forcer sur le réalisme, Alice Zeniter perd son lecteur en route. Que diriez-vous si on vous envoyait à un colloque sur un écrivain que vous ne connaissez pas, dont vous n'avez rien lu et où des chercheurs débattent de points de détail, d'interprétation de l'influence de sa vie personnelle sur son oeuvre ?
Ensuite, en guise de réalisme, chaque chapitre est introduit par une citation de l'écrivain imaginaire Galwin Donnell, que j'ai fini par ne plus lire, de même que les notes en bas de page, sur des articles ou revues qui n'existent pas.

Quant à l'intrigue, Franck l'amoureux éconduit un peu brutalement par Emilie avec qui il veut fonder une famille, laquelle lui rétorque qu'elle veut entamer une thèse et que ce n'est pas le moment.... ça fait un peu caricature. Alors, quand on apprend qu'Emilie a été attirée par Franck parce qu'il ressemble à s'y méprendre à l'écrivain objet de sa thèse quand il était jeune, ça détruit toute la tentative de réalisme élaborée par l'auteur ! Un peu too much, non ?

Donc voilà, si vous voulez vous évader en direction des Hébrides, avec un roman palpitant, ce n'est pas celui-ci qu'il vous faut ! Je me suis royalement ennuyée. Sans doute que l'idée était bonne, mais il manque un élément majeur : la distraction !
La mise en abyme de la figure de l'écrivain finit à la flotte !
S'inspirer d'une tentative de thèse pour en faire un roman n'est peut-être pas une bonne idée.

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10 octobre 2015

Les fugueurs de Glasgow

 

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 A travers les mots de Jean-René Dastugue

Ce n'est pas du côté des Hébrides extérieures que nous emmène cette fois Peter May, mais à travers un périple qui va de Glasgow à Londres. En 1965, Jack, le narrateur, décide de se faire la belle avec quatre autres potes en direction de la capitale anglaise. C'est la première fois que les adolescents qu'ils sont quittent leur Ecosse natale. Ils ont monté un groupe de rock et se disent qu'à Londres, ils ont peut-être des chances de se faire connaître. Nous sommes dans les Sixties rugissantes, ils reprennent de titres phares des stars de l'époque, en particulier les Beatles. Ils sont rapidement repérés par un type un peu louche, mais maintenant qu'ils sont à Londres, il est trop tard pour reculer.
On retrouve Jack cinquante ans plus tard. Grand-père de Ricky, un jeune diplômé brillant mais fainéant, qui, plutôt que de chercher du travail, passe ses journées devant sa console de jeux vidéos à tuer des gens pour de faux. Un choc de génération pour Jack qui a vécu la guerre. L'occasion faisant le larron, Jack, qui ne s'est jamais aussi senti vivant qu'en 1965, décide de refaire le périple Glasgow-Londres, avec ses amis de l'époque. Pour secouer son petit-fils, il lui annonce qu'il fait partie du voyage, faute de quoi, il dénoncera à ses parents ce qu'il fait sur le Net dès qu'ils ont les yeux tournés...

Le roman est en perpétuel mouvement avec un récit qui se déroule en 1965 et un autre qui se passe de nos jours, en 2015. On sait d'emblée que la fugue des ados à Londres en 1965 s'est terminée en tragédie mais on ne sait pas exactement pourquoi. L'intrigue de ce roman noir est d'ailleurs assez vite releguée à l'arrière plan au profit de l'ambiance psychédélique du Londres de 1965 très bien restituée (vous saurez entre autres tout sur les effets du LSD! ).
Peter May s'attache également à décrire la métamorphose de la Grande-Bretagne, en particulier à travers la ville de Leeds, qui a vu, dans les années 60, disparaître les maisons ouvrières au profit de la plus grande cité (expérimentale !) d'Europe, détruite depuis, pour les raisons qu'on imagine bien.
Un bon coup de griffe aussi à l'encontre de la volonté politique de démanteler, au nom du profit, les chemins de fer britanniques en fermant les lignes peu rentables. Jack a cet égard pose un regard quasi-prémonitoire sur le futur :

"L'espace d'un instant, j'eus la sensation d'assister à la fin de quelque chose. D'une époque, peut-être. Un tournant de l'histoire de notre pays. Les rêves d'une nation symbolisés par une gare abandonnée et des rails tordus."

Avec Les fugueurs de Glasgow, c'est tout un pan de l'évolution d'un pays qui se déroule sous nos yeux, d'un point de vue culturel et social. J'ai vraiment aimé cet aspect du roman.
En 1965, grâce à la musique, "tous les vestiges de la guerre étaient  emportés sur son passage. Le rationnement, le service national (...), les vieux programmes guindés et ennuyeux du BBC Light Programme, les cheveux courts, les costumes cravates".

Peter May laisse aussi la parole aux victimes de la crise économique contemporaine et ça ne mâche pas ses mots : "Il y a des gens à Farsley qui ont travaillé toute leur vie jusqu'à ce que ces banquiers foutent en l'air l'économie. Des putains de flambeurs, voilà ce qu'ils sont. Et ce sont les travailleurs honnêtes qui vivent ici qui en paient le prix. (...). On est dans un des pays les plus riches du monde et il y a plus de trois millions et demi de gamins qui vivent dans la pauvreté. Un sur quatre."

J'admire toujours autant l'aspect documentaire qu'il y a dans les polars de Peter May. On sent toujours le journaliste derrière l'écrivain. A tel point qu'on a parfois l'impression que le premier prend vraiment le dessus sur le second. En effet, il y a bien l'histoire de cette bande d'adolescent partis faire l'expérience de la vie à Londres, et de ce point de vue là, le livre a aussi l'allure d'un roman d'apprentissage, mais le problème c'est que l'intrigue fout le camp un peu trop loin et le lecteur l'oublie pour soudain la retrouver à la fin, pour la résolution de l'intrigue.
J'avoue que j'ai trouvé la fin un peu cousue de fil blanc. On est content pour Jack, tout de même, mais bon, c'est très "violon et trémolos" !
(oui, il y a une histoire d'amour qui court tout le long etc.). C'est un peu le côté guimauve un peu plus que d'habitude !

Un beau roman néanmoins sur l'amitié, les rêves adolescents déçus, la maturité, le choc des générations. Un roman autobiographique, à ce que je crois savoir.
A lire en écoutant les Beatles, par exemple.

 

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3 octobre 2015

Septembre sous les étoiles

 

Un mois littérairement pétillant pour la fan de littérature irlandaise que je suis : en à peine quinze jours, j'ai assisté à deux rencontres littéraires.

L'adorable Robert McLiam Wilson nous a présenté l'incroyable Paul Lynch, dans une ambiance très convivale. Le duo nous a fait rire et captivés.

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Si vous n'avez pas encore lu La neige noire, le roman qui m'a scotchée en cette rentrée littéraire, je ne peux que vous inciter à le faire. La plume de Paul Lynch est vraiment magistrale (il me reste à lire son premier roman, ce qui ne saurait tarder!)

Et puis, samedi dernier, par une belle soirée de pleine lune (!!), avec, entre autres,  ma copine de Lettres d'irlande et d'ailleurs,  nous avons pu écouter une dame de plume et de caractère, et pas des moindres : Edna O'Brien ! Elle n'a rien perdu de son humour ni de sa verve !

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Elle était interviewée par une journaliste du Monde, dans le cadre du Festival des écrivains du monde. Mais en fait, dès qu'elle a commencé à parler, il n'y avait plus beaucoup de place pour les questions !

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Elle a eu une vie incroyable et aussi du courage ! Un destin hors norme dont on peut se rendre compte en lisant son autobiographie, Fille de la campagne.
(en complément, un très bel article d'un journaliste Libé, écrit en 2013, à l'occasion de la sortie du livre, ici).

En tout cas, on peut remercier le Centre culturel irlandais de Paris de nous faire vivre ces beaux moments !
C'est que je m'habitue bien à ces petits rendez-vous littéraires - en compagnie de fans de littérature irlandaise, de surcroît !
Alors quand on est bien gâté, évidemment, on se demande : "La prochaine fois, c'est quand ??" :-)
Je cherche désespérément un podcast sur le site de France Culture, radio qui était présente pour l'événement... (Snif !)

Un sacré beau mois de septembre !

 

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