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Mille (et une) lectures
29 janvier 2011

La maison d'à côté

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4e de couverture : "Un fait divers dans une banlieue résidentielle de Boston passionne les médias. Sandra Jones, jeune maîtresse d'école et mère modèle, a disparu. Seul témoin : sa petite fille de quatre ans. Suspect n°1 : son mari Jason. Dès que l'inspectrice D. D. Warren pénètre chez les Jones, elle sent que quelque chose cloche : les réticences de Jason à répondre à ses questions, son peu d'empressement à savoir ce qui a bien pu arriver à son épouse "chérie"... Tente-t-il de brouiller les pistes ou cherche-t-il à protéger sa fille, à se cacher ? Mais de qui ? Après avoir lu ce suspense vous ne regarderez jamais plus une porte déverrouillée, une fenêtre entrouverte ou une page Web de la même façon... Les fans de Sauver sa peau apprécieront cette nouvelle enquête particulièrement surprenante de la non moins surprenante D. D. Warren."

Je dois avouer une grosse déception avec ce livre. Peut-être en attendais-je beaucoup plus avec les avis enthousiastes des uns et des autres. Mais bof ! En ce qui me concerne j'ai trouvé que ce polar "spécial suspens" joue un peu trop sur le thème du sordide et du monstrueux. La fin est étonnante en effet, voire tirée par les cheveux. J'avais deviné pour la photo (ceux qui ont lu le livre sauront de quoi je parle).

Par ailleurs, je ne l'ai pas trouvé spécialement bien écrit et les "putain de merde", "fait chier" et autres mots ordruriers de la Commandante de police D. D. Warren a fini par me taper sur le système. Ce personnage est d'ailleurs tout à fait antipathique : elle ne pense qu'à manger et est en manque de sexe (tout un programme!).  Je n'ai pas envie de la retrouver dans les autres livres écrits par l'auteur. Tout au long des 400 pages, l'enquête piétine sec, les flics se focalisent sur le père de famille, le pseudo-pédophile du quartier qui a couché avec sa demi-soeur de 14 ans dont il était amoureux, et le jeune informaticien amoureux de sa prof. Puis sur l'ordinateur du suspect n°1 qu'est Jason le père de famille, mais ils sont incapables d'en tirer quoi que ce soit.

L'auteur appuie un peu trop sur la culpabilité du mari, ce qui fait, qu'évidemment, on sait que ce n'est pas lui ! Sinon quel intérêt ? Ok, il a tout de même une sacrée part d'ombre, mais quand on la découvre, on la trouve à la limite du vraisemblable.

Bref, dans le genre polar à suspens, je ne trouve aucune originalité à ce livre. J'ai trouvé vraiment meilleur Tu ne m'attraperas pas de Jennifer McMahon. J'ai été soulagée de refermer celui-ci au bout de 414 pages, au bord de la nausée. C'est le roman policier qui m'a le moins plus pour l'instant, les autres m'étant forts sympathiques et beaucoup plus "fouillés".

Voir aussi les avis beaucoup plus enthousiastes de : Lisa Lou, the a-liste, Ankya, Anyuka. Mais aussi celui de La bibliothèque du dolmen.

Lu dans le cadre du

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24 janvier 2011

Mes derniers craquages

En cette rentrée littéraire d'hiver, il y a vraiment beaucoup de livres qui me tentent, bien plus que lors de la rentrée de septembre d'ailleurs !

Donc gros craquage (et encore, je n'ai pas pré-commandé le dernier Arnaldur Indridason, Rivière noire, qui sort bientôt, sans parler de Le signal, de Ron Carlson, qui me fait très envie ! Ni même Automne de Mons Kallentoft (prévu en mars 2011) que je ne vais pas rater au virage parce que ça fait déjà six mois que je piétine d'impatience, après les coups de coeur qu'on été pour moi, Hiver et Eté...

Voici donc l'étendue des dégâts :

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Une si longue histoire a été repéré chez Ys,  - cette tentatrice ! -et j'en ai lu de bonnes critiques un peu partout dans la presse aussi ! Je lorgne depuis un moment aussi sur Brooklyn, le dernier Colm Toibin (excellentes critiques dans la presse également, mais pas encore vu sur les blogs), parce que j'ai toujours l'Irish Attitude  Et arrivé dans ma boîte aux lettres tout seul ou presque :

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En attendant de savourer toutes ces feuilles qui me promettent de bons moments (vives les vacances qui arrivent bientôt!) , je suis toujours en pleine lecture pour le Grand Prix ELLE, avec encore une fois une sélection prometteuse.

22 janvier 2011

Victoria et les Staveney

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4e de couverture : "Victoria n'a jamais oublié sa rencontre, à l'âge de neuf ans, avec une riche famille blanche, les Staveney. Ce souvenir entêtant la poussera, des années plus tard, à entamer une liaison avec leur fils, Thomas. De cette histoire naîtra Mary, petite fille à la peau claire et au sourire radieux. En adoration devant l'enfant, les Staveney proposent de l'accueillir chez eux de plus en plus souvent. Victoria, toute à la réalisation de la chance que représenterait une telle éducation pour sa fille, n'imagine pas quelles conséquences aura sa décision. La grande dame des lettres anglaises revient sur ses thèmes de prédilection : le racisme, l'hypocrisie, l'ambition. Un regard sans concession et d'une incroyable modernité sur notre époque. "

Tout est dit dans la 4e de couverture. Doris Lessing pointe du doigt le racisme larvé d'une gauche anglaise qui se croit "bien-pensante" et exemplaire : la fille de Victoria, métisse, dont le père n'est autre que Thomas, aura droit à une éducation que la société anglaise réserve à une certaine "élite" sociale bourgeoise et riche, tout en laissant les autres sur le bas-côté de la route, en leur réservant de moins bonnes écoles. Ainsi, la famille Staveney, en admiration devant Mary, laissera sur le côté son demi-frère, qui lui n'est pas métisse, tout comme il laissera Victoria hors de leur classe sociale. Pourtant, au début du roman, on aurait pu penser que leurs intentions ne seraient pas celles-ci, les parents de Thomas et d'Edward Staveney ayant tout à fait tenu à ce que leurs fils fréquentent la même école que celle de Victoria.

J'ai trouvé ce dernier roman de Doris Lessing décevant. Les personnages sont parfois à la limite du stéréotype, l'écrivain ne fait qu'effleurer les choses sans vraiment entamer une réflexion sur la société anglaise contemporaine. Bref, pour moi ce roman manque de profondeur et je suis restée sur ma faim. Dommage car cela se lit bien malgré tout et Doris Lessing a fait tout à fait mieux par le passé.

Voir aussi l'avis plus enthousiaste d'Ys.

14 janvier 2011

Failles

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Le 12 janvier 2010, à 16h53 minutes, la terre s'ouvre en Haïti, "Port au Prince [est] chevauchée moins de quarante secondes par un de ces dieux dont on dit qu'ils se repaissent de chair et de sang". Yanick Lahens qui entamait l'écriture d'une fiction, le roman d'amour de Nathalie et Guillaume, voit son projet contrecarré par l'horreur des événements. Pour l'écrivain, il devient alors urgent de témoigner, de raconter, de dire, d'alerter, mais sans exotiser davantage, sans en "rajouter" par rapport à ce que montre les medias, sans tomber dans le voyeurisme macabre et comptable, tout en disant la vérité : "Comment ne pas laisser au malheur une double victoire, celle qui nous broie corps et âme (...) Comment éviter l'enfermement du dedans en ne nous en tenant pas à une simple comptabilité macabre ?(...) Comment éviter l'enfermement de ceux qui nous verrouillent du dehors en attendant de nous que cette comptabilité macabre ? Comment ramener les mots à cet espace paradoxal du jeu, où ils disent et ne disent pas ? Comment donner à la littérature sa part et sa belle part ? (...) Pas un seul jour sans que je n'aie été hantée par ces questions".

Yanick Lahens s'efforce, dans ce récit, de témoigner de ce qu'elle voit, et ce qu'elle voit l'amène à raconter la situation et l'histoire complexe d'Haïti, à montrer ses failles historiques, sociologiques et politiques : "Le 12 janvier 2010 a mis en évidence une catastrophe lancinante tout aussi dévastatrice que le tremblement de terre, notre bilan d'Etat-nation. Mais ce bilan est aussi celui des relations entre les pays du Nord et ceux du Sud." Elle prend appui sur les études d'anthropologues, de sociologues et d'historien pour démontrer que les failles profondes de la société haïtienne remontent à une scission de la nation dans les premières années de l'indépendance, "en deux parties, avec comme point de clivage, la position par rapport au type de développement à adopter" et de l'appropriation de l'outil de production, "qui avait fait de ce territoire la plus riche colonie du monde". En Haïti, Yanick Lahens explique qu'il y a ceux qui ont, les Créoles (mulâtres ou Noirs descendant d'esclaves affranchis ou de Noirs ayant acquis fortune et/ou éducation à l'occidentale au cours des ans) , et ceux qui n'ont pas, les Bossales ("Africains" exclus du partage d'une partie de l'outil de production et désirant le rester). Pour l'écrivain, cette faille est la plus grande ("Je ne connais pas de faille historique et sociale plus grande que celle-là en Haïti. C'est elle qui fabrique l'exclusion depuis plus de deux siècles. Elle nous traverse tous, Bossales comme Créoles. Elle structure notre manière d'être au monde. Elle façonne notre imaginaire, ordonne nos fantasmes de couleur de peau, de classe. Bloque notre société en deux modèles indépassables : maîtres et exclaves").

Yanick Lahens parle de son pays avec un amour immense mais sans concession. Elle reconnaît le travail d'une partie des ONG tout en gardant ses distances car les malheurs des uns peut vite devenir le business des autres (depuis le tremblement de terre, Haïti est devenu "le pays à plus forte concentration d'ONG par habitant", ce qui a fait flamber les prix). Et pourtant, ce n'est pas ce qui sauvera Haïti, d'autant plus que l'aide ne va pas forcément aux nécessiteux, au regard du haut degré de corruption du pays. Haïti a besoin d'aide, elle ne le nie pas pas, mais il faut que Haïti fasse son sevrage de l'aide internationale pour retrouver sa dignité : "Nous somme devenus à la longue des camés, dépendants d'une cocaïne, d'un crack qui s'appelle l'aide internationale. La reconstruction, la vraie, supposerait un accompagnement de qualité venu d'ailleurs (car nous avons besoin d'aide) mais précisément par une cure de désintoxication qui passerait par les affres du sevrage avant le long chemin vers la dignité."

C'est sans doute jusqu'à présent l'un des documentaires lus dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE qui m'a le plus touchée (et lu de surcroît pour mon jury !). Je l'ai trouvé à la fois instructif et extrêmement bien écrit. J'ai appris beaucoup sur l'histoire de l'île. Un livre qui permet de voir largement au-delà du "vernis" médiatique, sans pour autant tomber dans le voyeurisme, grâce à la grande pudeur de l'auteur. Un tour de force qui n'est pas donné à tout le monde. J'espère que mes "collègues" des autres jury auront le plaisir de le lire aussi :).

10 janvier 2011

Silence radio

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Kevin Brace, animateur radio vedette déclare un matin à M. Singh, livreur de journaux de 74 ans et ancien mécaniciens en chef des chemins de fer indiens : "Jel'ai tuée, monsieur Singh, je l'ai tuée", en parlant de sa femme, Katherine Torn, qui gît morte dans la baignoire de l'appartement. Brace n'oppose aucune résistance quand l'agent de police Kennicott vient l'interpeler suite à l'appel téléphonique de M. Singh. Et il n'ouvrira plus jamais la bouche tout au long de l'affaire, se réfugiant dans un mutisme qui affligera autant son avocate, Nancy Parish que l'inspecteur Ari Greene et le procureur adjoint Albert Fernandez, ne communiquant plus que par messages griffonnés sur une feuille et ne révélant aucun indice supplémentaire.

L'originalité du récit repose sur le fait qu'a priori le meurtrier est déjà connu du lecteur et des enquêteurs. L'intrigue repose sur le motif du meurtre et le fait qu'il y ait eu ou non préméditation. C'est du moins ce que l'on croit pendant une bonne partie du livre. Cependant, au fur et à mesure de l'enquête, on découvre que l'affaire est plus complexe qu'elle n'y paraît et surtout que dire "Je l'ai tuée" ne veut pas forcément dire être coupable de meurtre. Robert Rotenberg montre ici un monde judiciaire un peu trop pressé de classer les affaires et de désigner les coupables. Il montre du doigt des procureurs qui n'hésitent pas à commettre "des actes contraires non seulement à la légalité de la procédure mais aussi à leurs obligations devant la cour" pour mieux barrer la route à un jeune procureur débutant et prometteur, Albert Fernandez, fils d'ouvriers et immigré chilien.

Tout au long du roman on découvre la part d'ombre des personnages. Robert Rotenberg cherche là aussi à aller au-delà des apparences. L'agent Kennicott est en fait un ancien avocat reconverti, suite au meutre de son frère et à l'assassinat de ses parents par un chauffard ; Ari Greene, inspecteur de police est fils de rescapé de la Shoah et amant de Jennifer Raglan, chef des services du procureur; la victime, Katherine Torn, était alcoolique et très violente (elle a brisé les cordes vocales de sa mère en tentant de l'étrangler) et elle était la seconde épouse de Brace, lui-même père d'un enfant autiste, qui a été retiré à la garde de sa première femme, Sarah McGill; Sarah McGill est resté en très bon terme avec son ex-mari qui l'aimait toujours, ce que ne supportait pas Katherine. Au fil du récit, les évidences deviennent des incertitudes. Et c'est bien sur une incertitude que se conclut l'intrigue, mais aussi sur une victoire (qu'un innocent ne soit pas condamné à 25 ans de prison) grâce à une équipe volontaire de policiers, juges et avocat, soucieux des procédures, et attentifs aux détails.

Ce roman policier a également l'originalité de mettre en scène à la fois le monde de la justice et celui de la police, celui du petit monde grouillant et sans pitié du Old City Hall de Toronto (titre V.O. du livre, d'ailleurs). Le suspens devient de plus en plus haletant au fil des pages. Le style simple, reposant sur de nombreux dialogues et une description des problèmes contemporains de Toronto (les embouteillages!) en font un livre agréable à lire dans lequel on s'immerge facilement.

C'est le premier roman de l'auteur, avocat de son état. Et je pense qu'on risque d'en entendre reparler. Une belle découverte.

Lu dans le cadre du

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8 janvier 2011

L'indésirable

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Le docteur Faraday, médecin d'une quarantaine d'années, issu d'un milieu modeste, est appelé par hasard dans le manoir où sa mère était domestique quand il était enfant, trente ans auparavant, et où avait lieu tous les ans la fête de l'Empire qui réunissait toute la noblesse du coin . Mais Hundreds Hall n'a plus la splendeur d'autrefois. C'est à présent une demeure délabrée où survit la famille Ayres, ou du moins ce qu'il en reste : la mère et ses deux enfants d'une vingtaine d'années, Caroline et Roderick, ainsi que le vieux chien Gyp. D'emblée, Betty, 14 ans, la toute jeune domestique de la maison pour qui il a été appelé, informe le docteur Faraday que la maison a quelque chose d'étrange qui l'effraie, qu'elle est froide, lugubre, malsaine. Hundreds Hall a en effet vu mourir son propriétaire et avant lui la première fille de la famille, Suzann. Roderick, le fils, est revenu de la guerre avec des troubles mentaux et une jambe abîmée que le docteur Faraday tentera de soigner. Faraday, dont on ne connaitra jamais le prénom, va ainsi lier des liens d'amitiés avec les Ayres et être le témoin impuissant de leur lente agonie. Au fur et à mesure, des phénomènes étranges se multiplient, mettant à mal le cartésianisme de la famille, sans pour autant ébranler celui de Faraday. Le lecteur oscille sans cesse entre ce que pensent les habitants du manoir (il est hanté) et l'avis du médecin qui est tout autre (même si à la fin il hésite dans son dernier verdict).

Sarah Waters, dans ce roman, flirte avec le fantastique sans toutefois franchir vraiment le pas. Elle laisse le lecteur se faire un avis sur la question. Elle reprend les codes du roman gothique victorien pour raconter l'agonie d'une famille noble incapable de s'adapter au monde moderne et hantée par ses fantômes jusqu'à la folie. Les personnages sont tous très attachants. Caroline est une jeune femme très forte et indépendante, mais également très attachée à son rang social : elle refusera le mariage avec Faraday, le modeste médecin de campagne, lui reprochant justement de se voir déjà comme châtelain. Ce qui n'est pas faux. Car on finit par se demander si Faraday est amoureux de Caroline ou de la maison, et si ce n'est pas plus ce qu'il deviendrait en épousant Caroline qui l'intéresse (ses "relances" auprès de Caroline finissent par agacer).

Sarah Waters parvient à merveille à envoûter le lecteur. Cependant, je suis un peu restée sur ma faim parce que j'ai le sentiment qu'elle abandonne parfois un peu trop facilement les pistes qu'elle ouvre (pourquoi le chien a mordu l'enfant ?, pourquoi y avait-il des traces de brûlures au plafond ?) et parfois on frôle l'invraisemblable (l'attitude des bonnes qui vont jusqu'à préparer la gamelle du chien et se demandent où il est passé avant de se rappeler qu'il a été euthanasié!). Un livre qui emprunte certes à Poe, Hoffmann, Brontë et tant d'autres, (j'ai pensé au Horla de Maupassant, pour le personnage de Roderick), mais sans vraiment aller plus loin dans la réflexion. Ce roman est donc une lecture plaisir, avec parfois quelques longueurs (je me suis parfois un peu ennuyée trouvant que le récit piétinait). On passe toutefois un bon moment et ça se lit très facilement, malgré les 700 pages.

C'est le premier roman que je lis de Sarah Waters. J'ai Du bout des doigts dans ma PAL, qui m'a l'air tout à fait différent.

Voir aussi les avis d'Ankya, de Liza Lou, d'Anyuka et d 'Aurore.

Lu dans le cadre du

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