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Mille (et une) lectures
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Mille (et une) lectures
27 décembre 2013

Imaqa : une aventure au Groeland

 

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4e de couverture : "Martin, instituteur danois de trente-huit ans qui ressent un vide dans son existence, demande sa mutation dans la province la plus septentrionale du Danemark, le Groeland. Il prend ses fonctions dans un hameau de cent cinquante âmes. Nunaqarfik, à plus de cinq cent kilomètres au nord du Cercle polaire. Armé de ses bonnes intentions, encombré de sa mauvaise conscience coloniale et de ses idées préconçues, Martin découvre une communauté solidaire, dont la vie s'organise en fonction de la nature environnante - et pas malgré elle."

Flemming Jensen est un défenseur de la culture inuit et il a mis vingt-cinq ans à écrire ce roman assez rocambolesque et qui dépayse à souhait le lecteur occidental. A l'instar de Martin, on découvre un mode de vie à des années lumière du nôtre (bon, je sais, ce n'est pas un scoop) et dans lequel une maladresse occidentale est vite arrivée.... surtout si l'on arrive avec tout un tas d'idées "bien pensantes" déculpabilisant. Et c'est bien le problème de Martin, au début du moins. A trop vouloir être gentil pour mieux se déculpabiliser, on finit par se faire rouler dans la farine, comme partout ailleurs. Car les Inuits, en plus, adorent faire des blagues, comme pour oublier le rude climat dans lequel ils vivent. Martin finit par s'intégrer dans cette société refermée sur elle-même mais conviviale, où la solidarité est le maître-mot : il s'y fait des amis, rigolent avec eux, (mais aussi se dispute quand le bouchon est poussé un peu trop loin). Il tombe amoureux. Il découvre  "un peuple chez qui survivre était la tâche quotidienne de chacun, alors que pour ses camarades danois, c'était plutôt le genre de choses qui relevaient des services de santé".

Ce roman est bourré d'humour, en particulier au moment où le lecteur découvre une créature bien étrange : le tupilak. Quézako ? C'est quelque chose comme ça :

 

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Son cri est si caractéristique qu'on ne peut pas se tromper : "toc toc, toc.... uuuuuuuuh!" Comme les Inuits, les tupilaks craignent les "Danois parce qu'eux aussi avaient de très grands pieds" !

Flemming Jensen prend tout au long du roman la défense des Inuits et cela donne des moments de lecture poignants et criants de vérité :

"L'organisation pour la protection de l'environnement Greenpeace, ainsi qu'une blondine française vieillissante avait mobilisé toute une coterie branchée et "tendance" en jouant sur le sentimentalisme totalement déconnecté des faits réels, et, à la suite d'une émission de télévision où l'on avait filmé d'indéniables cruautés commises sur des bébés phoques par un groupe de Norvégiens près de Terre Neuve, avaient appelé du jour au lendemain au boycott des peaux de phoques. (...) Il y avait des manifestations de protestations dans le monde entier et des nations qui elles-mêmes tuaient industriellement des poules, des porcs et des veaux après leur avoir offert une vie de misère, se permettaient de montrer du doigt un petit peuple qui, en accord avec la nature, chassait des animaux dans la mesure où il en avait besoin pour se vêtir et se nourrir."

J'ai aimé ce roman pour son humour, son humanisme, sa description soignée de la culture inuit. Je lui reprocherai juste une chose : les aventures rocambolesques à répétition de Martin finissent par lasser un tout petit peu le lecteur.  Mais néanmoins, c'est un livre à découvrir pour tous ceux qui s'intéressent aux cultures nordiques. Il y existe d'ailleurs, à Copenhague un musée dont une partie est dédiée à ce peuple et que je vous recommande vivement si vous avez l'occasion de vous rendre dans la capitale danoise.

 

 

 

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22 décembre 2013

Juste une ombre

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4e de couverture : "Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard..."

 

Voici mon deuxième rendez-vous avec la nouvelle reine du thriller psychologique français et pour mon plus grand bonheur. J'avais beaucoup apprécié Terminus Elicius et laissez-moi vous dire que j'ai été subjuguée par Juste une ombre ! Voilà pour le préambule...

Cloé est cadre dans une agence de pub. Elle vit en couple avec Bertrand. Un soir, en rentrant d'une soirée arrosée, elle est suivie par un type dont elle ne pourra pas discerner le visage puisqu'il porte une capuche. Mais à part la grosse frayeur qu'il cause à Cloé, il disparaît comme il est apparu. Néanmoins, la vie de la jeune femme va en être bouleversée à jamais...

Karine Giebel met en scène ici un personnage principal a priori très sûre d'elle et pour cela très antipathique : le genre de nana qui se croit supérieur au commun de mortels, qui est prête à écraser tout sur son passage pour arriver à ses fins, en particulier dans le domaine professionnel, et qui, dans sa vie privée, se croit aussi le metteur en scène de marionnettes qu'elle peut diriger à sa guise. Elle possède un ego démesuré. La moindre flatterie la faît décoller très haut. (On connaît tous des gens comme cela et on pourrait leur conseiller cette lecture...).

Mais Cloé ne sait pas qu'elle est entourée de gens aussi manipulateurs qu'elle, dans des domaines variés. Elle qui croit tout savoir, mais qui, en fin de compte, ne voit pas grand chose, sauf une seule, que personne ne voit, ("l'Ombre" qui la harcèle) va le payer cher. Voilà pour le côté négatif du personnage. J'ai détesté Cloé, même lorsque j'ai découvert son secret. En vérité, tout cela n'est qu'une carapace : Cloé est également une femme très fragile dont un psychopathe aura trouvé la faille, la blessure originelle. Elle croise sur son chemin un flic, lui aussi blessé par la vie. Le seul qui la comprenne. Evidemment, sans trop vouloir en dévoiler, il y a aura une historie d'amour entre eux... Mais oubliez les violons parce que c'est du "lourd" : ici pas de happy end et il faut lire ce roman absolument jusqu'à la dernière ligne !

J'ai englouti les plus de 600 pages de ce thriller palpitant où l'on ne s'ennuie pas une minute. J'ai apprécié la complexité des personnages et la manière dont Karine Giebel les "étudie". Elle amène le doute chez le lecteur à un moment donné, de celui qui vous faire remettre en cause tout ce que vous avez lu. A un moment, vous relisez le chapître précédent en vous demandant si le livre n'a pas un défaut dans sa conception matérielle... Vraiment, c'est trop fort ! Le seul bémol en ce qui me concerne, c'est justement la toute fin du roman : j'ai trouvé cela un peu trop miraculeux, mais bon...

Je range ce thriller parmi mes coups de coeur 2013 et Karine Giebel parmi mes belles découvertes. Affaire à suivre donc !

 

 

 

8 décembre 2013

Challenge "2014 Année Doris Lessing"

 

Depuis quelques semaines, me trotte dans la tête l'idée de rendre hommage à Doris Lessing qui nous a quittés le 17 novembre dernier . Au début, je pensais à simplement un billet, sur un de ses livres que j'avais aimé adolescente (même si je ne me rappelle plus du sujet) et que j'avais l'intention de relire.

Puis je me suis dis que ce serait peut-être un peu trop court, au regard de l'oeuvre vaste de cette grande dame de la littérature anglaise, qui s'est battue contre le colonialisme et contre l'Apartheid , et qui, pour ces idées-là, a été interdite de territoire au Zimbabwe, après avoir été placée sous surveillance policière... Un petit bout de femme humaniste, au caractère bien trempé, qui n'aimait pas qu'on lui colle des étiquettes, icône féministe malgré-elle, par exemple ! Son talent et ses idées ont été récompensé sur le tard : elle a été l'écrivain le plus âgé à recevoir le Prix Nobel de Littérature en 2007, à son grand étonnement !

Pourtant, j'ai regardé dans les librairies, les grandes surfaces, sur les sites de vente en ligne,  et je n'ai pas vu son oeuvre mise en avant suite à son décès (ok, je n'ai pas non plus écumé toutes les librairies de l'Hexagone !).

L'envie de la lire et de la relire additionnée à ce constat font que je me lance dans l'idée  d'un challenge : "2014 Année Doris Lessing". Je ne sais même pas si je vais soulever l'enthousiasme de la blogosphère, mais mon envie de partager des lectures de son oeuvre l'emporte sur tout le reste.

Aucune contrainte particulière pour ce challenge, si ce n'est, évidemment, de lire au moins un livre de Doris Lessing en 2014 ! Pas de rythme particulier, si ce n'est le vôtre : plusieurs billets par mois ou bien un seul ; des mois sans billet sont aussi possibles !

Le challenge débute à compter du 1er janvier 2014 et s'achèvera le 31 décembre de la même année. Ca laisse du temps !

Il faut dire que l'oeuvre de Doris Lessing est riche et variée. Voici quelques idées non exhaustives de lecture :

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Vous pouvez vous inscrire dès à présent en laissant un commentaire et à tout moment durant l'année 2014.

Je vous demande juste d'apposer le logo au bas de votre billet et de me faire parvenir le lien en commentaire sur ce billet afin que puisse faire des récap dignes de ce nom ! :-)

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Liste des participants avec qui lira quoi
(qui sera mise à jour progressivement au fur et à mesure des inscriptions)
:

Mélodie (du Québec !): Le carnet d'or
Mazel : Les enfants de la violence volume 1, 2 et 3
Jostein de Sur la Route de Jostein
Nathalie de  ChezMarketMarcel
Moi : Les enfants de la violence volume 1 ;  Les carnets de Jane Somers - Journal d'une voisine ; Le Cinquième Enfant ; Un enfant de l'amour ; Alfred et Emily ; Le rêve le plus doux ; Vaincue par la brousse  et très certainement le premier volumes des Nouvelles africaines. (Voilà pour un premier aperçu de mes intentions :-) )
Denis de Bonheur de lire  Le carnet d'or ; L'été avant la nuit ; Journal d'une voisine ; Si vieillesse pouvait ; La terroriste (bravo !)
Zazymut  se lance aussi dans l'aventure !
Hélène de la page Facebook Lettres d'Irlande également avec Le carnet d'or, et Le cinquième enfant, au moins...
Icath, qui vient de publier un billet sur Si Vieillesse pouvait et qui veut lire d'autres romans...
Ostinato

 

RECAPITULATIF  DES CHRONIQUES ECRITES :

31 décembre 2013 (donc je le compte quand même !) :
Icath : Si Vieillesse pouvait

Janvier :
Moi : Le Cinquième enfant
Icath : Victoria et les Staveney

Février :
Moi : Un enfant de l'amour

Mars :
Moi : Les grand-mères

 Mai :
Ostinato : Victoria et les Staveney
Nathalie : Le carnet d'or (bravo !!)

Juillet :
Jostein
: Les grand-mères

Août :
Moi : Alfred et Emily

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7 décembre 2013

Le livre du roi

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4e de couverture : "En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d'amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu'ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur : l'Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l'origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique.
Ensemble, le professeur et son disciple réticent, qui ne rêve que de tranquillité, vont traverser l'Europe à la recherche du manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu'on peut aimer sans en connaître la valeur.
Une histoire inhabituelle et une aventure passionnante sur ce qu'on peut sacrifier et ce qu'on doit sacrifier pour un objet aussi emblématique qu'un livre.
Arnaldur Indridason met son talent et son savoir-faire de conteur au service de son amour des livres. Et de ce livre mythique en particulier."

 

Troisième lecture de ma rentrée littéraire, avec mon chouchou islandais cette fois-ci.

On laisse tomber l'inspecteur Erlendur et ses aventures. Ce roman écrit en 2005 ou 2006 entre Hiver Arctique et Hypothermie rend hommage au patrimoine culturel islandais et nous apprend ce qu'il est advenu du Livre du Roi, un fascicule faisant partie de l'Edda Poétique (XIIIe s.), aussi connu en Islande qu'au Danemark. Et pour cause : l'Islande était, jusqu'en 1944, une colonie du Danemark. Néanmoins, même après l'indépendance, une partie du patrimoine littéraire islandais dont le Livre du roi fait partie. L'Edda poétique est la principale source écrite, avec l'Edda en prose, sur la mythologie nordique. Les Danois rendirent le Livre du roi aux Islandais en 1971.

Si ce n'est pas tout à fait un polar, Arnaldur Indridason nous embarque quand même dans un road movie littéraire hâletant, grâce à un vieux professeur un zeste hisurte et porté sur la bouteille, spécialiste des manuscrits islandais à l'Université de Copenhague et un étudiant érudit mais empoté, Valdemar. A la poursuite du diamant vert ? Non, évidemment ! A la poursuite du Livre du roi.

L'Histoire occupe une grande place ici. Nous sommes en 1955, soit à peine dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Indridason évoque, à travers sa fiction, comment les nazis ont tenté de s'approprier la culture nordique pour la détourner à leur compte et spolié des bijoux littéraires patrimoniaux.

Et, comme toujours chez Indridason, le passé des personnages ressurgit et éclaire d'un jour nouveau leur présent. Peu à peu, on comprend mieux pourquoi le viel universitaire picole sec, déteste le vouvoiement et est prêt à toutes les imprudences pour récupérer le Livre du roi. En tout cas, il nous promène bien, du Danemark à l'Islande, en passant par l'Allemagne, sur les traces du manuscrit, car "importants ou non, les livres voyagent partout. Bons ou mauvais, ils ne choisissent pas leurs propriétaires, pas plus que le genre de maison dans laquelle ils vont se retrouver ou l'étagère sur laquelle on les rangera". Mais on espère vraiment, aux regards des dires de la fiction, que le livre retrouvera une bonne maison et une bonne étagère ! Valdemar en a grandement conscience : "Je savais que si nous n'avions pas le Livre du roi, nous serions absents de la scène internationale. S'il n'existait pas, une grande partie de notre culture ancienne serait perdue, et tout ce que nous savons de la religion nordique ancienne serait réduit d'autant."

Un bel hommage de l'écrivain à la fois aux livres et à la culture ancestrale de son pays. J'ai apprécié la page d'Histoire et l'on peut dire que ce roman est très érudit en ce qui concerne les mansucrits islandais. Cela dit, j'ai fini par m'y perdre et même trouver souvent des longueurs et des redites. Cela m'empêche d'adorer totalement ce roman. J'ai juste passé un bon moment parce que malgré tout, il y a quand même un sacré suspense pendant une bonne partie du roman, du genre qui vous empêche de le lâcher jusqu'au chapître suivant.

A un moment, je me suis tout de même demandé si Arnaldur ne pétait pas un câble dans sa description de l'ennemi ancestral du vieux professeur ou plutôt s'il ne mettait pas dans son roman un zeste de parodie  : "C'était un vieillard (...) avec quelques mèches de cheveux sur une calvitie parsemée de taches brunes, un nez aquilin proéminent et des joues creuses et exsangues. Il regarda le miroir et, pendant un instant, je vis ses yeux, des yeux noirs et féroces. Il m'aperçut. Il me montrat dans le miroir et poussa une sorte de glapissement." Effet comique garanti en ce qui me concerne !
Et avec le recul, je pense qu'une grande partie du roman est parodique, avec des personnages très stéréotypés (le vieil universitaire, le jeune étudiant, les méchants-pas-beaux...). Enfin, au passage on croise aussi le Prix Nobel de littérature Halldor Laxness !

Un roman touffu donc, dont ce billet ne parviendra pas à évoquer les multiples facettes. Une "note sur les sagas", à la fin de l'ouvrage, nous donne quelques repères.

 

 

 

 

 

 

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