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27 septembre 2010

La troisième Miss Symons

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4e de couverture : "Pourquoi est-ce que les gens ne m'aiment pas? " se demande Henrietta. Vilain petit canard d'une famille victorienne de sept enfants, dont elle est la troisième fille, Henrietta ne possède ni la beauté ni l'art de se faire aimer par tes autres. Différente de ses frères et soeurs, elle ne s'entend pas avec eux. Elle trouve alors refuge dans un monde imaginaire, ce qui exacerbe son mauvais caractère et l'exclut un peu plus en éloignant d'elle les personnes qu'elle affectionne. Plus tard, alors que ses frères et soeurs sont mariés et ont des enfants, Henrietta va arpenter le monde en quête de quelque chose pour combler son manque affectif. Quel sera alors le destin de cette jeune fille dans une société où les femmes n'ont d'autre porte de sortie que le mariage et la maternité ? Avec ironie et un sens étonnamment moderne du récit, Flora M. Mayor scrute ce qui fait la réussite ou l'échec d'une vie, entre le poids des circonstances extérieures et la part de la responsabilité individuelle.
Flora M. Mayor est née en Angleterre en 1872 où elle est décédée en 1932. Véritable " enfant littéraire " de Jane Austen, elle fut remarquée et éditée par Virginia Woolf. Elle est l'auteur de trois romans, dont La troisième Miss Symons, publié pour la première fois en Angleterre en 1913, de nouvelles, et de poèmes, qui n'ont jusqu'à présent encore jamais été traduits en français."

Ce roman est délicieux et bourré d'ironie. Ou comment une enfant mal-aimée parce qu'elle n'a pas la langue dans sa poche et laisse ses sentiments s'exprimer avec spontanéité, finit part devenir une vieille fille irascible et réactionnaire. Et il faut dire qu'elle n'a pas de chance Henrietta : c'est sa soeur aînée qui lui pique son prince charmant. Après un "plan" pareil il y a de quoi l'avoir mauvaise.

Henrietta est un personnage qui n'entre pas dans le moule victorien de l'époque, trop étroit et hypocrite pour elle, même si elle essaie de s'y immiscer au début. Echouant à devenir ce qu'on attend d'elle (une femme mariée et une mère de famille convenable) et à se lier d'amitié avec autruit, elle se crée un personnage, une amie imaginaire puis un amant tout aussi fantasmatique pour combler sa solitude. Elle se met à voyager pour se fuire elle-même car tout de même, elle a largement sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive, même si les autres n'ont pas été spécialement tendres avec elle. Henrietta m'a tour à tour fait pitié et agacée car elle est à la fois prétentieuse, "crûche" et naïve.

Un texte écrit dans un style fluide, direct, sans concession. J'espère bien que les deux autres roman de Flora M. Mayor seront publiés en France car ce fut une belle découverte d'une écrivaine inconnue ici.

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25 septembre 2010

Petit dico de U2

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4e de couverture : "De leur rencontre dans une petite cuisine de Dublin aux plus grands stades du monde, les quatre membres de U2 sont devenus en une trentaine d'années les acteurs du plus grand groupe de rock du monde. Concerts gigantesques, albums mythiques vendus à des millions d'exemplaires, U2 enchaîne les succès et les records sans jamais décevoir les fans. Un groupe désormais légendaire emmené par un Bono tout aussi capable de s'engager dans les plus grandes causes humanitaires. Quand le rock va à la rencontre de l'intelligence, quand la musique flirte avec l'engagement politique, U2 n'est jamais très loin. De "Another Day" à "Zooropa", en passant par "Bloody Sunday", "Nelson Mandela" ou encore "Jean Paul II", sans oublier toutes les références à la France, revivez à travers plus de 100 mots, l'histoire incroyable et inattendue de quatre adolescents, bouleversés par leur Irlande déchirée par la guerre civile, et devenus, depuis, quatre monstres du rock mondial. "

Un petit livre au format poche fort bien documenté par un vrai fan du groupe. J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver certaines anecdotes et à en découvrir d'autres.

Par contre, ne faites pas comme moi : ne commencez pas ce livre par le début pour le terminer par la fin ou gare à la redondance ! Il s'agit bien d'un dictionnaire donc il faut le feuilleter comme tel.
Par contre, je me suis interrogée sur la couverture : pourquoi Bono et pas le groupe en entier ? Le titre annonce un dico sur U2 et non sur Bono. Le leader du groupe occupe une grande place dans le dictionnaire. On y apprend d'ailleurs qu'il séjourne régulièrement en France, dans les Alpes Maritimes où il possède une villa...

Petit bémol aussi sur la 4e de couverture : la guerre civile en Irlande dans les années 60... Une précision importante serait à apporter : plus de guerre civile en République d'Irlande mais seulement en Irlande du Nord. Ce n'est pas là que vivaient les 4 du groupe.

Merci aux Editions du Rocher et à Babelio pour l'envoi du livre dans le cadre de la Masse Critique.

22 septembre 2010

La moitié du ciel

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4e de couverture : "Ce livre est un choc. Il nous raconte ce que vivent des millions de femmes au-delà de nos frontières : l'esclavage sexuel, les crimes d'honneur, les mutilations, les viols. Selon Amatyra Sen, prix Nobel d'économie, il manque aujourd'hui cent millions de femmes dans le monde, parce que des centaines de milliers de petites filles meurent avant un an faute de soins. Pendant cinq ans, deux grans reporters américains ont sillonné les campagnes et les taudis d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. Ils ont rencontré des centaines de femmes qui refusent l'oppression. (...) Chaque fois c'est une leçon de courage et de dignité qui nous galvanise. Un livre époustouflant qui nous montre que l'oppression des femmes n'es"t pas une fatalité. Best seller international."

Nicholas D. Kristof et Shreyl WuDunn, journalistes américains souhaitent par ce documentaire attirer l'attention sur la situation des femmes : "Nous tentons dans ce livre d'établir un ordre du jour pour les femmes du monde en nous concentrons sur trois abus précis : la traite sexuelle et la prostitution forcée; la violence à l'égard des femmes, dont les crimes d'honneur et les viols de masse; et la mortalité maternelle qui continue de tuer inutilement une femme toutes les minutes. Nous proposerons des solutions qui fonctionnent déjà, telles l'éducation des filles et la microfinance". Dans ce livre il n'est pourtant pas question des femmes du monde mais bien évidemment seulement de celles des pays sous-développés ou en voie de développement, c'est-à-dire des pays où elles sont le plus martyrisées notamment parce que les sytèmes politiques y sont en général peu fiables, la pauvreté endémique et la culture machiste.

Afin de sensibiliser le public, le documentaire relate tour à tour les histoires terribles de femmes cambodgiennes, indiennes, africaines ou afghanes. La prositution forcée et la traite sexuelle font des femmes les esclaves du XXIe siècle : Rath, adolescente cambodgienne, envoyée en Thailande où on lui avait promis du travail se retrouve dans un bordel, forcée à se prostituer, battue, et violée maintes fois. En Inde, on laisse les Népalaises passer la frontière indienne sans problème car elles sont appréciées pour la blancheur de leur peau et leur beauté. Les garde-frontières, pourtant au courant de ce qui attend ces femmes (enlevement par des bandes organisées qui les venderont à des bordels d'où elles seront prisonnières) ne sont pas touchés par leur sort car, selon eux, "la prostitution est inévitable (...)Ces filles sont sacrifiées pour que l'harmonie règne dans la société. Pour que les Indiennes respectables soient en sécurité", rétorque un garde-frontière au journaliste qui l'interroge. Des propos qui choquent, bien évidemment, tout comme en Afrique les crimes d'honneur (où les femmes sont utilisées comme arme de guerre par les pays en conflit), les cas de fistule, les sidéennes, ou encore l'excision...

Et le livre répéte à l'envie des témoignages, plus horribles les uns que les autres sur près de 322 pages, en alternant avec les exemples de solutions proposées. La "sponsorisation" par l'école : l' American Assistance for Cambodia qui s'attache à éduquer les enfants des campagnes cambodgiennes, en particulier les filles, ou comment une école privée américaine a récolté de l'argent par les actions des élèves pour construire une école au Cambodge et a organisé un échange pour mieux sensibiliser les jeunes à la réalité de ce pays. Il y a aussi l'entreprise louable de l'Américaine Harper McConnell, partie au Congo pour se rendre réellement compte de la réalité sur place, "voie à laquelle beaucoup de jeunes amériains devraiens songer - partir pour les pays en voie de développement afin de "donner" auxc gens quiont désespérément besoin d'aide", selon les auteurs du livre. L'exemple suédois qui, en 1999, a purement et simplement criminialisé "l'achat plutôt que la vente de services sexuels" et a vu le nombre de passes diminuer et donc la prostitution aussi.

Nicholas D. Kristof et Sheryl WuDunn veulent vraiment convaincre leurs lecteurs de s'engager pour la cause des femmes martyrisées (et donnent d'ailleurs en annexe la liste des organisations et associations américaines qui s'en occupent). Les témoignages de celles-ci sont vraiment touchants et leur situation révoltante. Mais j'ai trouvé ce livre maladroit et très "américain". Le lecteur croûle sous le poids de ces témoignages plus poignants les uns que les autres, mais souvent redondants, et finit par avoir le sentiment de lire un catalogue de la misère féminine. Toutes ces femmes disent plus ou moins la même chose : elles ont été battues, violées, brûlées, ou excisées, en somme MALTRAITEES de manière particulièrement atroce. Peut-être que ces deux journalistes auraient également dû s'intéresser aux initiatives des pays européens. En tout cas, même si "George Clooney et Angelina Jolie se sont enflamés pour ce livre", comme l'annonce la préface, je dois dire que je suis beaucoup plus modérée dans mon élan et je ne suis pas vraiment convaincue que ce livre contribuera réellement à "l'émergence d'un mouvement d'émancipation des femmes dans le monde" même si ces journalistes nous invite à nous connecter sur des sites d'organisations et d'associations diverses (anglophones) pour notamment être "directement en contact avec une personne nécessiteuse à l'étranger".

Un livre pavé de bonnes intentions mais maladroit et redondant dans sa construction. Bref, j'ai été déçue.

Lu dans le cadre du

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20 septembre 2010

Ikebukuro West Gate Park

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4e de couveture : "Bienvenue à Ikebukuro West Gate Park. Un square ouvert aux aventuriers urbains, à la sortie ouest de la gare d'lkebukuro C'est là que Makoto et ses amis ont établi leur QG. Makoto a dix-neuf ans, et c'est un trouble shooter, un " solutionneur d'embrouilles ". Des embrouilles. il n'en manque pas dans ce quartier où se rencontrent gamins à la dérive, yakuzas, filles perdues et clandestins dans le Japon de l'envers. Avec pour seules armes son énergie et sa débrouillardise, Makoto résout les énigmes, vient en aide à ceux qui sont dans la détresse, et tente de ramener la paix dans les rues menacées par une sanglante guerre des gangs. Si Ikebukuro West Gate Park a obtenu le Grand Prix de littérature policière au Japon. il dépasse de loin le cadre du roman policier. Quand on referme le livre, on a l'impression de connaître par cœur ce quartier de Tôkyô, chacune de ses ruelles où se côtoient bars à karaoké et love-hôtels, on s'est attaché à chacun de ses habitants. Par petites touches incisives d'un pinceau très rapide, Ishida Ira a produit une œuvre extrêmement originale, dont la toile de fond plutôt noire s'éclaire de soudaines bourrasques de soleil."

Avec ce livre, j'ai eu l'impression de lire du manga et non un roman. On y trouve en quelque sort des "épisodes" des aventures du jeune Makoto, "solutionneur d'embrouilles". Ce héros résoud les problèmes de son quartier et donne à voir au lecteur quelques problèmes de la société japonaise urbaine contemporaine ; les jeunes-filles qui se prostituent pour s'acheter des produits de luxe, la guerre des gangs, la drogue, les yakuzas...

Un livre qui se lit très facilement mais aussi qui s'oublie très vite... Lu il y a un mois, je dois dire que je n'en garde pas un souvenir mémorable. Les personnages sont attachants mais bon, ça s'arrête là. Celui-ci est le premier volume d'une série. Je sais que la télévision japonaise en a fait une série TV. Avis aux amateurs qui veulent se détendre.

17 septembre 2010

Les enfants de la nuit

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4e de couverture : "Michael Nicholas Newman, architecte londonien renommé, a vécu une relation passionnelle avec Madeleine, une femme fragile et mystérieuse, de quinze ans son aînée, dont il ne connaissait rien, ni son histoire ni son passé. Sans doute était-elle la femme de sa vie, mais il l'a compris trop tard : Madeleine a été assassinée dans d'étranges circonstances. Trois ans plus tard, Michael, qui ne s'est toujours pas remis de ce drame, prend quelques jours de repos dans un hôtel en Suisse. C'est là qu'il fait la connaissance d'un couple de riches hongrois, qui lui montrent quelques photos de la villa qu'ils sont en train de restaurer en Italie. Sur l'une d'entre elles, Michael reconnaît une tour Eiffel en améthyste, une pièce unique créée pour Madeleine, le seul objet dérobé par l'assassin après le meurtre. Dès lors, Michael, devenu la proie d'une série d'agressions, décide de lever le voile sur les secrets de Madeleine et de reprendre l'enquête sur sa mort. C'est le début d'un ténébreux voyage qui, de Londres à Venise en passant par New York et Athènes, le conduira au coeur du cauchemar nazi et de ses expériences les plus inhumaines. Dans un style à la puissance d'évocation remarquable, Les Enfants de la nuit pose des questions fondamentales sur la relation entre l'Histoire et les destinées individuelles, la nature du mal, les traumatismes et la résilience, sans jamais se départir d'un suspense qui bien vite tourne à l'obsession. Thriller d'exception aux multiples rebondissements, à la tension omniprésente, il est apparu comme un véritable coup de tonnerre dans le paysage éditorial anglo-saxon lors de sa parution."

(J'ai rectifié le nom du héros car ça fait désordre et c'est pourtant Michael qu'il est appelé sur la 4e de couverture... C'est dommage mais l'essentiel n'est pas là bien évidemment !)

Avec ce roman policier Frank Delaney décide de mettre en avant un épisode particulièrement douloureux de l'Histoire de l'Humanité et pas aussi connu que les camps de concentration lorsque l'on parle de l'Holocauste : celui des expériences nazies sur les êtres humains. Plus particulièrement ce qui s'est passé au "Schloss Martha", dans le village allemand de Westerburg. Le village existe toujours mais les bâtiments du Schloss Martha ont été rasés par les Américains en 1945. Dans ce lieu, le nazi psychiatre Julius Freisler a eu l'idée de l'autodestruction des juifs au sein de leur noyau familial. Il a réuni dans ce lieu cinq familles juives, selon lui "typiques". "L'objectif fondamental de die Familienansalt (...) était de décortiquer le fonctionnement des relations interpersonnelles." A l'aide de psychotropes, de séances d'hypnoses, de cannabis dans la nourriture et de trafics hormonaux, une équipe de médecins et psychiatres nazis vont manipuler les gens et les faire se reproduire. Et ce sont les enfants nées de ces expériences, les "Améthystes" qui sont le sujet du roman.

Le narrateur, Nicholas Newman, architecte anglais de renom, a perdu il y a trois ans sa compagne Madeleine, sauvagement assassinée. Il ne connaissait rien d'elle car elle refusait de parler de son passé. Il rencontre dans un hôtel en Suisse un couple de Hongrois, Gretta et Freddie Ikar, personnages très rapidement mystérieux. A l'issue de cette rencontre, Nicholas va cotoyer la mort à plusieurs reprises (tentatives d'immolation, d'abord à l'acide, puis à l'essence) être victime d'usurpation d'identité : ses comptes en banque sont vidés et quelqu'un a même acheté une voiture à son nom. C'est ainsi que le narrateur se trouve entraîné sur les traces du passé de Madeleine et de trois autres femmes. C'est en découvrant la vérité qu'il va pouvoir faire le deuil de cette femme, qu'il avoue n'avoir pas su aimer car ne la connaissait pas, et se connaître lui-même.

Cependant, Nicholas et le lecteur sont manipulés tout au long du roman par un homme qui prétend s'appeler Lukas Waterman, juif ayant connu Auschwitz et Birkenau, orfève-joailler amateur et protecteur des "Améthystes". Il demande de l'aide pour sauver la dernière Améthyste encore en vie, Alice, les autres ayant été sauvagement assassinées de manière similaires. Pourtant la fin s'avère "fracassante" et incroyable. On se demande comment on a pu être dupe à se point-là. Et comment un tel mensonge, une telle usurpation d'identité est possible.

Ce roman policier est bien documenté. L'accent sur la vérité des événements s'étant déroulés dans le schloss Martha est mis en valeur par l'insertion d' une série de témoignages datés dans le récit principal : les "transcriptions dactylographiées" de l'interrogatoire de Frau Klempst, médecin nazie, le 27 janvier 1942, le journal de Petra Klaastok (juillet 1942-janvier 1944), qui s'avère être la mère d'Alice. Cependant, et paradoxalement, je me suis demandée si ces témoignages étaient de vrais témoignages (avec juste le nom des personnes changées pour la fiction?). Il a fallu que je revienne sur les premières pages qui précédent le récit pour avoir la réponse. Le mélange de la réalité historique et de la fiction m'a troublée.

Le récit est mené tambour battant dans un style fluide qui tient le lecteur en haleine, malgré quelques longueurs parfois. J'ai trouvé le personnage principal à la fois attachant et énervant (il se regarde un peu trop le nombril mais en même temps se sent tellement coupable de la mort de Madeleine...). Gretta, la femme hongroise, est une vraie caricature de nymphomane et son mari un vrai méchant. J'ai vraiment été mal à l'aise face à l'horreur des témoignages, au sentiment, comme Nicholas, d'être là en "voyeur" de l'obscénité, impuissante à pouvoir porter secours à ces familles.

Un roman policier qui a le mérite d'instruire de manière percutante.

Lu dans le cadre du

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8 septembre 2010

Les femmes du braconnier

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4e de couverture : "C'est en 1956, à Cambridge, que Sylvia Plath fait la connaissance du jeune Ted Hughes, poète prometteur, homme d'une force et d'une séduction puissantes. Très vite, les deux écrivains entament une vie conjugale où vont se mêler création, passion, voyages, enfantements. Mais l'ardente Sylvia semble peu à peu reprise par sa part nocturne, alors que le "braconnier " Ted dévore la vie et apprivoise le monde sauvage qu'il affectionne et porte en lui. Bientôt ses amours avec la poétesse Assia Wevill vont sonner le glas d'un des couples les plus séduisants de la littérature et, aux yeux de bien des commentateurs, l'histoire s'achève avec le suicide de l'infortunée Sylvia. Attentive à la rémanence des faits et des comportements, Claude Pujade-Renaud porte sur ce triangle amoureux un tout autre regard. Réinventant les voix multiples des témoins - parents et amis, médecins, proches ou simples voisins -, elle nous invite à traverser les apparences, à découvrir les déchirements si mimétiques des deux jeunes femmes, à déchiffrer la fascination réciproque et morbide qu'elles entretiennent, partageant à Londres ou à Court Green la tumultueuse existence du poète. L'ombre portée des oeuvres, mais aussi les séquelles de leur propre histoire familiale - deuils, exils, Holocauste, dont elles portent les stigmates -, donnent aux destins en miroir des "femmes du braconnier" un relief aux strates nombreuses, dont Claude Pujade-Renaud excelle à lire et révéler la géologie intime.

Avec ce roman polyphonique, Claude Pujade-Renaud invite le lecteur à (re)découvrir la vie du trio amoureux et artistique anglo-américain Ted Hughes/ Sylvia Plath/ Assia Wevill.

Dès le début, leur vie est placée sous le signe de la tragédie, que Sylvia est venue étudier à Cambridge grâce à une bourse d'études . Celle-ci est passionnée par Racine et par le rouge. En effet c'est sous le signe du sang, de l'amour, de la mort et de la passion que s'ancre le roman.
Sylvia est maniaco-dépressive, a fait un "grave épisode psychiatrique" et a déjà tenté de mettre fin à ses jours trois années auparavant. Elle traîne derrière elle un héritage familial lourd à porter, celui de l'Holocauste et de la mort du père. C'est une femme mordue et qui mord au propre comme au figuré : Elle est écorchée vive et elle aime passionnément son "mordu" qui se trouve être le poète "braconnier" Ted Hughes rencontré lors d'une soirée. De plus, l'ombre de Phèdre planant sur ce début de roman, avec comme écho La Tempête de Shakespare et comme toile de fond La mort de Procris, le lecteur se dit d'emblée qu'il ne va pas vraiment rire et se demande s'il va assister à un remake de racinien, puis un peu plus tard au "désastre vaudevillesque tragi-comique d'un couple usé" puisque Ted et Sylvia se marient le jour du Bloomsday un 16 juin 1956, en référence à l'Ulysse de James Joyce. D'autant que Ted se révèle rapidement être un chasseur de femmes. C'est le braconnier qui croise un jour la belle Assia, sa panthère, sa loutre.

Chaque personnage du roman (parents, amis, amants, frère ou soeur) intervient à plusieurs reprises pour évoquer le trio d'artistes. Une naration distancée très souvent. Chaque personnage s'exprime de la même manière en dévoilant au fur et à mesure les facettes de la personnalité de Sylvia , Ted et Assia.

Ce roman est très touffu, bourré de références littéraires et psychanalytiques. Trop. Cela en devient lassant et brouille la lecture. C'est ce qui m'a gênée pour apprécier pleinement cette oeuvre et aboutir à une conclusion claire et simple sur ce qui m'était donné à voir. Si ce n'est que ces artistes ont dûrement payé le prix de leur folie passionnelle, dépressive et de leur héritage familial (suicide au monoxyde de carbone pour Sylvia et Assia, meurtre de la fille par la mère, suicide par pendaison pour Ted). Autrement dit, impossible d'échapper à son destin. Et je ne suis pas d'accord avec l'idée d'une destinée toute tracée dont l'issue serait incontournable.

Je n'ai jamais lu les oeuvres de Ted Hughes et de Sylvia Plath et je me suis demandée si ce livre me donnait envie de les découvrir. La réponse est non, pas vraiment.

Lu dans le cadre du
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5 septembre 2010

Masse Critique revient !

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Rendez-vous sur Babelio lundi 6 septembre à 7h30 !

Je ne sais pas encore si je participerais cette fois-ci car j'ai déjà fort à lire mais il est certain que j'irai jeter un oeil !
J'avais fait une belle découverte grâce à cette opération il y a quelques mois, donc ça reste fort tentant...

2 septembre 2010

Ma rentrée littéraire

Bon c'est la rentrée et voici le programme chargé mais combien a priori appétissant qui m'attend :

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346 pages

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560 pages

514Xz8_bVdL__SL500_AA300_322 pages

Et ma copie à rendre pour dans environ 3 semaines. Mes week-ends et mes nuits vont être bien occupées car hors de ces périodes-là impossible de lire avec un emploi du temps digne d'un ministre:) Mais déjà je bave d'envie, alors je vous laisse...

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