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22 septembre 2010

La moitié du ciel

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4e de couverture : "Ce livre est un choc. Il nous raconte ce que vivent des millions de femmes au-delà de nos frontières : l'esclavage sexuel, les crimes d'honneur, les mutilations, les viols. Selon Amatyra Sen, prix Nobel d'économie, il manque aujourd'hui cent millions de femmes dans le monde, parce que des centaines de milliers de petites filles meurent avant un an faute de soins. Pendant cinq ans, deux grans reporters américains ont sillonné les campagnes et les taudis d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. Ils ont rencontré des centaines de femmes qui refusent l'oppression. (...) Chaque fois c'est une leçon de courage et de dignité qui nous galvanise. Un livre époustouflant qui nous montre que l'oppression des femmes n'es"t pas une fatalité. Best seller international."

Nicholas D. Kristof et Shreyl WuDunn, journalistes américains souhaitent par ce documentaire attirer l'attention sur la situation des femmes : "Nous tentons dans ce livre d'établir un ordre du jour pour les femmes du monde en nous concentrons sur trois abus précis : la traite sexuelle et la prostitution forcée; la violence à l'égard des femmes, dont les crimes d'honneur et les viols de masse; et la mortalité maternelle qui continue de tuer inutilement une femme toutes les minutes. Nous proposerons des solutions qui fonctionnent déjà, telles l'éducation des filles et la microfinance". Dans ce livre il n'est pourtant pas question des femmes du monde mais bien évidemment seulement de celles des pays sous-développés ou en voie de développement, c'est-à-dire des pays où elles sont le plus martyrisées notamment parce que les sytèmes politiques y sont en général peu fiables, la pauvreté endémique et la culture machiste.

Afin de sensibiliser le public, le documentaire relate tour à tour les histoires terribles de femmes cambodgiennes, indiennes, africaines ou afghanes. La prositution forcée et la traite sexuelle font des femmes les esclaves du XXIe siècle : Rath, adolescente cambodgienne, envoyée en Thailande où on lui avait promis du travail se retrouve dans un bordel, forcée à se prostituer, battue, et violée maintes fois. En Inde, on laisse les Népalaises passer la frontière indienne sans problème car elles sont appréciées pour la blancheur de leur peau et leur beauté. Les garde-frontières, pourtant au courant de ce qui attend ces femmes (enlevement par des bandes organisées qui les venderont à des bordels d'où elles seront prisonnières) ne sont pas touchés par leur sort car, selon eux, "la prostitution est inévitable (...)Ces filles sont sacrifiées pour que l'harmonie règne dans la société. Pour que les Indiennes respectables soient en sécurité", rétorque un garde-frontière au journaliste qui l'interroge. Des propos qui choquent, bien évidemment, tout comme en Afrique les crimes d'honneur (où les femmes sont utilisées comme arme de guerre par les pays en conflit), les cas de fistule, les sidéennes, ou encore l'excision...

Et le livre répéte à l'envie des témoignages, plus horribles les uns que les autres sur près de 322 pages, en alternant avec les exemples de solutions proposées. La "sponsorisation" par l'école : l' American Assistance for Cambodia qui s'attache à éduquer les enfants des campagnes cambodgiennes, en particulier les filles, ou comment une école privée américaine a récolté de l'argent par les actions des élèves pour construire une école au Cambodge et a organisé un échange pour mieux sensibiliser les jeunes à la réalité de ce pays. Il y a aussi l'entreprise louable de l'Américaine Harper McConnell, partie au Congo pour se rendre réellement compte de la réalité sur place, "voie à laquelle beaucoup de jeunes amériains devraiens songer - partir pour les pays en voie de développement afin de "donner" auxc gens quiont désespérément besoin d'aide", selon les auteurs du livre. L'exemple suédois qui, en 1999, a purement et simplement criminialisé "l'achat plutôt que la vente de services sexuels" et a vu le nombre de passes diminuer et donc la prostitution aussi.

Nicholas D. Kristof et Sheryl WuDunn veulent vraiment convaincre leurs lecteurs de s'engager pour la cause des femmes martyrisées (et donnent d'ailleurs en annexe la liste des organisations et associations américaines qui s'en occupent). Les témoignages de celles-ci sont vraiment touchants et leur situation révoltante. Mais j'ai trouvé ce livre maladroit et très "américain". Le lecteur croûle sous le poids de ces témoignages plus poignants les uns que les autres, mais souvent redondants, et finit par avoir le sentiment de lire un catalogue de la misère féminine. Toutes ces femmes disent plus ou moins la même chose : elles ont été battues, violées, brûlées, ou excisées, en somme MALTRAITEES de manière particulièrement atroce. Peut-être que ces deux journalistes auraient également dû s'intéresser aux initiatives des pays européens. En tout cas, même si "George Clooney et Angelina Jolie se sont enflamés pour ce livre", comme l'annonce la préface, je dois dire que je suis beaucoup plus modérée dans mon élan et je ne suis pas vraiment convaincue que ce livre contribuera réellement à "l'émergence d'un mouvement d'émancipation des femmes dans le monde" même si ces journalistes nous invite à nous connecter sur des sites d'organisations et d'associations diverses (anglophones) pour notamment être "directement en contact avec une personne nécessiteuse à l'étranger".

Un livre pavé de bonnes intentions mais maladroit et redondant dans sa construction. Bref, j'ai été déçue.

Lu dans le cadre du

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Commentaires
M
@ Aurore : tout à fait. C'est très "américain" dans l'esprit et la construction (avec des photos toutes les 2 ou 3 pages, en plus : je ne vois pas l'intérêt). Et la 4e de couverture est "too much", il faut bien le dire.<br /> La traduction ou (l'écriture originelle?) est parfois franchement malabile : l'épisode des indiennes qui se venge du "méchant pas beau" chef de gang m'a vraiment dépitée par la tournure très enfantine de la rédaction.<br /> En fait j'ai rien appris de nouveau (mis à part peu être les cas de "fistules")...
A
J'ai moi aussi peu apprécié cet ouvrage, lu dans le cadre du Prix ELLE. J'ai trouvé qu'il était parfois trop cru et trop chargé de détails sordides qui rendaient la lecture pénible. Il n'y avait pas besoin d'autant de description d'horreurs pour me convaincre que la cause des femmes est une cause juste. <br /> <br /> Je partage l'avis de Maeve sur ce livre !
M
@ Keisha : je ne te le fais pas dire. On n'apprend pas grand chose de nouveau en plus.
K
Dommage que sur un si bon sujet ce soit raté!
M
@ Anyuka : et pour l'histoire des indiennes qui se révolte contre un chef de gang, franchement j'ai failli éclater de rire tellement la rédaction (la traduction) était puérile.
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