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29 juillet 2015

Carnets de thèse

 

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Jeanne est prof dans un collège en ZEP. Jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est acceptée en thèse de doctorat. Euphorique, elle se met en disponibilité de l'Education nationale et se lance, sans le savoir, dans l'Enfer.

Cela faisait un moment que je lorgnais sur cette BD, j'ai craqué et je l'ai lue !
Les personnages sont caricaturaux à souhait. Jeanne cumule tous les handicaps et tous les déboires imaginables.
Elle n'est pas financée et accepte donc un poste d'enseignant vacataire,

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dans un domaine dont elle n'est pas spécialiste, pour en rajouter une couche  : il va falloir qu'elle donne des cours de littérature médiévale alors que sa thèse porte que Kafka ! Mais pour en rajouter encore une couche, l'administration de l'université s'aperçoit qu'elle ne peut pas donner des cours comme vacataire, une fois qu'elle les a donnés ! Ironie du sort, la solution pour manger va être d'intégrer ladite administration !
Le timing pour sa thèse va en prendre un coup, parce que donner des cours, évidemment, demande un minimum de préparation.  Mais travailler toute la journée comme secrétaire, c'est encore plus chronophage !

L'Administration de l'enseignement supérieur est vraiment un alien dans cette BD. Elle ne paie pas. Elle fait des erreurs.Les secrétaires sont des loques impitoyables.

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Et puis, il y a les profs...

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Et puis encore pas de bol pour Jeanne, son directeur de thèse est un fantôme

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Piètre personnage là aussi.

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Et puis au milieu de tout ça, il y a Jeanne qui se débat avec sa thèse proprement dite (son plan, ses fiches de lecture, une rédaction qui est aussi bordélique que sa tête), et qui se fait larguer par son petit ami qui a l'impression de faire un ménage à trois avec Kafka. Sans parler de ce que pense la famille qui ne comprend pas pourquoi Jeanne fait une thèse en littérature : ça va changer quoi au monde, hein ? Par contre, les thésards scientifiques, c'est du caviar !
Sans parler des normaliens à l'ego démesuré, chouchoux des directeurs de recherche, qui font de l'ombre aux autres thésards (mais ne s'en font pas moins exploiter).

J'ai globalement bien aimé cette BD qui m'a fait rire et sourire par son caractère outrancier et caricatural - où perce quand même une certaine vérité, même si ce n'est pas très glorieux. Elle a le mérite de mettre le doigt là où ça fait mal. Mais je n'ai eu aucune bonne  surprise. J'ai donc fini par m'ennuyer un peu.






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26 juillet 2015

Comme son ombre

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A travers les mots de Matthieu Farcot

Charlie Flint est psychiatre et enseignante à l'université d'Oxford. Du moins était. Une sombre affaire de meurtre, une erreur de jugement de sa part, lui a valu sa carrière. Un jour elle reçoit dans une enveloppe des coupures de presse relatant l'assassinat de Philip Carling le jour de son mariage avec Magda. Celle-ci est la fille de la responsable adjointe du département de philosophie, Corinna Newsman, elle-même ancienne tutrice de Charlie au collège St Skolastika de l'université d'Oxford quand elle était étudiante. Charlie a toujours eu de l'admiration pour cette femme de bien des points de vue... Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et Charlie est en couple avec Maria. Seulement voilà, elle en pince pour une certaine Lisa Kent. Universitaire elle aussi dans le "psy". Quand elle reçoit la mystérieuse enveloppe, avec son imagination débordante, Charlie pense que c'est Lisa qui lui a envoyée. Et c'est le début d'une histoire qui va lui réserver bien des surprises, la renvoyer des années en arrière, le jour du décès d'une étudiante à Oxford. Tout ce remue-ménage intérieur va l'obliger à revisser sa casquette de profileur pour la police, à titre officieux. Elle va rencontrer une certaine Jay Stewart, qui a fait fortune via l'économie numérique en éditant des guides de voyage 2.0. Jay a également profité de la mode littéraire britannique des "mémoires d'infortune" pour raconter sa vie au grand public. L'occasion d'un succès retentissant. Mais comme tout est compliqué, Jay est aussi en couple avec Magda.
Une enquête qui va mener Charlie au bout d'elle-même.

Quand on s'engage à lire un Val McDermid, si on connaît un peu, on sait que ce n'est pas du polar bâclé et vite écrit. Sérieusement, je ne sais pas combien de temps elle a mis pour écrire ce pavé de plus de 500 pages en édition de poche, mais il fait fumer vos neurones ! Il y a beaucoup de personnages dès le début et tous demandent toute votre attention pour ne pas vous noyer. Mais on s'y fait et on parvient à prendre ses repères et à se mettre dans les rails du récit. Ou plutôt des récits. Parce qu'on lit les aventures de Charlie qui se déroulent sur une semaine, où pendant ce temps, Jay écrit la suite de ses mémoires d'infortune pendant que Charlie elle-même dévore, captivée, le premier volume mémoires de Jay. Le problème c'est qu'elle soupçonne cette femme d'être l'assassin de Philip Carling. C'est du moins ce dont est absolument convaincue Corinna, que Magda accuse d'homophobie.

Je dois avouer que ce polar m'a surprise. Je ne m'attendais pas du tout à cet univers lesbien et à la dimension "romance" qu'il comporte, sur fond de meurtres. Toutes les femmes de ce roman sont homosexuelles (sauf Corinna). C'est qui est étonnant, c'est que la quatrième de couverture du bouquin n'y fait absolument pas référence. Pourtant, ça pèse sur toute l'histoire. Pourquoi le mari de Magda a-t-il été assassiné ? Pourquoi Magda est en couple avec Jay alors qu'elle avait épousé Philip ? Charlie se débat avec ses sentiments : quitter Maria pour Lisa ou pas. Lisa joue avec les sentiments de Charlie en s'affichant avec Kathie. Corinna dit qu'elle n'est pas homophobe mais ça ne l'empêche pas de tout faire pour essayer de séparer Jay et Magda, quitte à persuader Charlie que Jay est une serial killeur : pourquoi un certain nombre de jeunes femmes ont-elles trouvé la mort en présence de Jay ?

Le thriller psychologique en lui-même est fascinant et machiavéliquement construit. Si au début tout a l'air clair, au fil des pages, on se met à douter de la noirceur des uns et de la blancheur des autres. Et puis il y a du gris. Val McDermid est de ce point de vue un redoutable écrivain qui arrive à vous retourner la tête sans que ce soit abracadabrant. Elle va même au-delà de vos surprises. Pas de sang en direct (deux coups de bombe lacrymogène), juste des faits rapportés et quand même un cadavre dans un placard (enfin, pas tout à fait un placard, mais je ne peux pas en dire plus sous peine de spoiler). Un polar de manipulations en cascade. Val McDermid interroge à la perfection la notion de culpabilité et les conséquences de nos actes sur autrui. Elle pointe aussi du doigt l'homophobie d'une certaine intelligentia qui s'en défend et des ravages dans les esprits de la religion et autres sectes à cet égard.

Contre toute attente, on se fait même une escapade sur l'île de Skye, comme pour s'aérer les neurones du milieu universitaire psychotique oxfordien. Un petit road trip le temps d'un week-end, avec Charlie et Maria, pour voir à quoi ressemble le kiff des alpinistes britanniques : la chaîne des Back Cuillin et son Sgurr Deag avec son "Pic In" (Pic Inaccessible). C'est là que j'ai retrouvé mes copains les midges remarquablement transformés en "moucherons" (sourire). J'ai tout un nuage qui me suit depuis Peter May (et même depuis Sans laisser de traces, le dernier Val McDermid que j'ai lu, où ils sont gentiment restés  midges avec une note en bas de page). Ca mérite presque une thèse du genre : "De la représentation du midge dans les romans écossais traduits en français". En vrai, ça occupe même pas la moitié d'une ligne dans le roman mais compte tenu de ma lecture précédente, ça m'a fait sourire.
Une escapade très réussie, avec Charlie qui lit le roman de Jay, en particulier le passage où celle-ci évoque l'accident de montagne qu'elle a eu avec une de ses collaboratrices. En tout cas, sachez que "quand on aime grimper sur la neige et la glace, il n'y a rien de tel au Royaume-Uni que la chaîne des Cuillin en hiver. Rien. C'est le plus grand défi hivernal pour les alpinistes britanniques".
Une bouffée d'oxygène écossaise, mais sur fond de mort quand même....

Heureusement, il y a aussi pas mal d'humour dans ce thriller psychologique. Notamment à travers le couple Charlie-Maria qui vaut quand même son pesant de cacahuètes :
"Comme toujours, Maria tartinait de Marmite ses toasts aux céréales. Elle désigna avec son couteau la grande enveloppe matelassée posée à côté de l'assiette de Charlie. "Le facteur est passé. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as arrêté les cornflakes pour ces trucs, ajouta-t-elle en pointant son couteau vers les barres de céréales. On dirait des protège-slips pour masochistes.""
Quand Charlie raconte ses lectures c'est quelque chose :


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Il y a une habile mise en abyme des personnages du lecteur et de l'auteur sachant maintenir le premier en haleine dans ce roman. Charlie découvre stupéfaite qu'elle adore Jay-écrivain et que celle-ci a un talent dingue pour rendre les gens "addict" à ses mémoires.

On s'attache facilement à l'héroïne. Elle a un côté roublard mais un coeur en or, quitte à se planter une fois de plus.

Le seul reproche que je peux faire à ce livre, c'est quand même quelques longueurs dues aux tergiversations sentimentales de Charlie. Ca finit par ennuyer. Même s'il y aura, ironiquement, plus obsessionnel qu'elle.

Un thriller psychologique façon brainstorming, à la fois noir, suffocant, mais non dénué d'humour, diaboliquement construit. On comprend le titre français à la fin.
Une lecture surprenante et hors du commun.

 

 

18 juillet 2015

L'île du serment

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 A travers les mots de Jean-René Dastugue

Peter May renoue ici avec son sujet de prédilection : l'Ecosse des îles. Ce roman sommeillait dans ma liseuse depuis sa sortie en septembre dernier et je me demande maintenant pourquoi je ne me suis pas jetée dessus tout de suite ! Un bon gros pavé bien tourbé en dépit de ce que peut laisser penser l'évocation de l'archipel québécois de La Madeleine....

Sime est un flic québécois anglophone mais aussi francophone. Il est envoyé enquêter sur l'île d'Entrée où les gens parlent exclusivement la langue de Shakespeare, parce que tous ont des racines écossaises, comme Sime. Tous ses collègues sont francophones mais ce n'est pas un problème.
Un meurtre a eu lieu sur cet îlot de l'archipel de la Madeleine (2 kilomètres de large sur 3 de long, on a vite fait le tour!). Tout de suite, avant même d'avoir les preuves, la police pense que la coupable est Kirsty Cowell, l'épouse de la victime. Mais Sime est persuadé du contraire. Pourtant rien n'est rationnel, tout relève du sentiment, de l'intuition : quand Sime rencontre Kirsty, il pense la connaître depuis toujours. Pourtant, ce n'est pas réciproque.

Sime est insomniaque et se remet difficilement de son mariage raté avec Marie-Ange, de surcroît sa collègue de la police scientifique, présente sur les lieux. Dépressif et insomniaque, pour un flic ça n'aide pas à y voir clair, d'autant que ce qui se passe à côté de l'enquête va prendre de plus en plus d'importance, jusqu'à presque faire oublier au lecteur la raison d'être de Sime sur l'île...
En effet, Sim est insomniaque, mais parfois il ferme quand même les yeux. Pourtant ses rêves le laissent sur les genoux au réveil : il revit les histoires racontées par sa grand-mère, à propos de son arrière arrière arrière grand-père, originaire de l'île d'Harris et Lewis en Ecosse.
Au fil du roman, le récit "écossais" prend de plus en plus d'importance et vous fait quitter le Québec du XXIe siècle pour vous plonger de l'autre côté de l'Atlantique, au milieu du XIXe siècle, au temps de la famine de la pomme de terre.

Deux récits dans le roman qui ne sont reliés que par les personnages de Kirsty et Sime. Et par des bijoux en cornaline ornés d'emblèmes. Peter May maintient  un double suspense : celui du meurtre sur l'île d'Entrée et celui qu'on pourrait appeler le "mystère de Kirsty".
Mais en plus, ce roman est aussi un magnifique documentaire sur la dépossession et la déportation de milliers de paysans écossais gaélophone vers le Québec. Le tout corolé à une famine fabriquée de toute pièce pour tenter de les exterminer. Un passage très émouvant évoque Sime qui court après un cerf blessé pour tenter de nourrir sa  famille alors que des nobles coursent ce même cerf juste pour s'amuser, rapporter un trophée !
Dans le roman, il y a un type vraiment pas sympa qui sera à l'origine de tous les malheurs du Sime du XIXe siècle : un certain James Matheson, marchand originaire de Glasgow ayant fait fortune grâce au commerce du tabac, du coton et du sucre après la guerre d'indépendance américaine. En 1847, il rachète toute l'île de Lewis pour 190 000 livres.  Il dispose de tout ce qui est dessus comme il l'entend : bêtes, maisons, humains, terres. Un jour, il décide de vider le village de Bail Mhanais, parce que Sime fréquente sa fille Kristy.

Une page de l'histoire de l'Ecosse qui indigne devant le sort réservé aux paysans, chassés de leurs terres, affamés, obligés de s'embarquer, pour survivre, vers le Québec, parce qu'un mouton vaut plus que leur tête. Le voyage est décrit avec toute son horreur. Le sort réservé aux malheureux survivants de la diphtérie n'est pas vraiment réjouissant ni des plus accueillants. Pourtant, malgré et contre tout, ils parviendront à apporter leur pierre à l'édifice de leur nouveau pays : le Canada.

Un très bel hommage à ces gens !
On sent bien que l'intrigue du meurtre sur l'île d'Entrée n'est qu'un prétexte à l'évocation de cette page d'Histoire, même si tout se tient parfaitement et que les deux récits se rejoignent, le tout saupoudré d'un zeste de romantisme. Je suis partie très loin avec ce livre, le genre de bouquin qui vous déconnecte complètement du monde réel et vous fait râler si votre lecture est interrompue par une irruption du réel dans votre fiction (comme un horrible téléphone qui se met à sonner !). Et il y a une surprise : il faut aller absolument au-delà du mot "FIN" (présence incongrue de ce mot dans un roman que l'on ne comprend que lorsqu'on le dépasse...).

Bref un coup de coeur pour moi !

Bon, ensuite il ya quand même des choses qui n'incombent aucunement à Peter May mais à  l'éditeur et qui m'ont fait grogner :

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Pas besoin de commentaires...


Et puis un autre truc, plus personnel : l'irruption d'attaques de simulies dans le récit écossais du roman. Sérieusement, vous savez ce que sont des simulies ? Parce que moi non et j'ai fait le test sur plusieurs Français et une Québecoise, ce n'était pas plus concluant. Je pense que le mot original était midges. Si on prend le dictionnaire Harrap's (pas toujours le meilleur, je sais, mais bon...) midge est traduit par "moucheron". En Ecosse, en Irlande, un midge est un minuscule moucheron qui pique comme un moustique. Midge pour moi, ça sent les lacs et la tourbe. Je le considère comme intraduisible sous peine de plomber l'ambiance. Ca fait presque partie du patrimoine écossais au même titre que les backhouses (humour, hein!). Simulie, ça peut vous embarquer dans des zones tropicales... Il faut avoir subi les attaques des midges pour savoir vraiment ce qu'est cette besiole qui doit avoir des gènes de vampire (je peux donner des lieux où se faire vampiriser en Irlande pour ceux que ça intéresse !!) . Et comme on raconte en Irlande : "un midge tué et ce sont des centaines qui viennent à l'enterrement." Tout ça pour dire qu'un midge vaut une note en bas de page pour expliquer la bestiole. :)
(Je ne critique que très rarement les traductions parce que je n'y connais rien et que c'est un sacré boulot - sauf si vraiment ça me saute à la figure).

Je pense que je peux conclure en disant que c'est une lecture où je ne me suis pas ennuyée trois secondes ! Vivement le prochain Peter May !


 

11 juillet 2015

L'âme noire

 

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A travers les mots de Tim Robinson

4e de couverture : "La mer rugit lugubrement autour des rivages d'Inverara, petite île située sur les côtes d'Irlande. Un étranger, blessé dans son corps et son esprit par l'explosion d'un obus, vient loger chez un couple dont les années de mariage ont été dépourvues de joie. L'arrivée de l'étranger va déchaîner leur passion. Car à mesure que le printemps adoucit la beauté sauvage de l'île, l'homme prend conscience de la beauté de la brune Mary - frémissante de vie à l'approche de l'été. Jamais elle n'a aimé un homme avant lui et l'éveil de la sexualité de cette femme le grise."

J'ai découvert l'écriture de Liam O'Flaherty bien avant le blog, avec Insurrection. En lisant cette quatrième de couverture, je savais d'avance qu'elle était à côté de la plaque : bien surpris celles et ceux qui voudront lire un roman de type Harlequin et autre romance chaude ! Liam O'Flaherty n'écrit pas des histoires légères et encore moins grivoises....  Ici à peine 260 pages dans ce format poche et pourtant, c'est ce qu'on appelle un roman consistant, que l'on met un temps à digérer.

Certes il s'agit d'une histoire d'amour, mais avant tout d'un roman âpre, à l'image de la rudesse de la vie sur cette île d'Inverara, rythmée par les saisons. L'histoire commence en hiver et se termine en automne. La Petite Mary est l'épouse de John le Rouge. On l'appelle ainsi non parce qu'elle est petite mais au contraire parce qu'elle est de grande taille. Elle détonne dans le paysage tant par son physique que par son origine sociale. Tous les habitants d'Inverara sont des paysans. La Petite Mary est la fille naturelle d'un grand propriétaire terrien. Un soir de beuverie John le Rouge s'est laissé persuader de l'épouser (mais on ne sait pas pourquoi) : il le regrettera pour la vie, maudissant pour toujours ses lèvres qui ont dit "oui". Le mariage ne sera jamais consommé.
Un bref aperçu du romantisme de la Petite Mary :

"Tous les invités étaient partis en chantant, fortement éméchés, et il avait essayé d'étreindre Mary, mais elle lui avait asséné en plein front un coup qui l'avait envoyé trébucher contre le mur de la cuisine." (ambiance !...)

Les deux personnages se détestent cordialement. John le Rouge est aussi laid que la Petite Mary est belle. On se moque du premier, soupçonné d'être impuissant (puisqu'ils n'ont pas d'enfants). On se méfie de la seconde à cause de sa beauté et du sang qui coule dans ses veines.
Tous les personnages de l'île n'attirent aucune empathie. Même pas cet étranger qui va venir perturber malgré lui la vie en huis clos des îliens, dont l'activité favorite est de s'envoyer des verres de cognac (*) dans les shebeens. Fergus O'Connor a été envoyé à Inverara sur les conseils de son médecin, pour soigner son âme traumatisée par la guerre : "Partez donc dans l'Ouest pêcher le poisson. Cela vous fera plus de bien que de classer des bouquins." Il ne sera désigné que très peu de fois par son nom de famille, son prénom n'apparaît qu'une seule fois car il est et restera l'Etranger.

L'Etranger est avant tout The Black Soul . Limite schizophrène. Pourtant la Petite Mary va tout de suite être attirée par ce type qui ne lui accorde aucune attention, ou bien est très désagréable avec elle. Donc, elle emploie les grands moyens : la sorcellerie, sauce irlandaise (évidemment!) :

"(...) elle referma la porte et s'approcha sur la pointe des pieds du lit de l'Etranger, regardant autour d'elle comme si elle allait commettre quelque honteux forfait. Elle tira un charme de son corsage. Sa mère le lui avait donné le jour de son mariage. Il était dans sa famille maternelle depuis d'innombrables générations (....). Elle plaça le charme sur le lit. Elle remplit d'eau une tasse qu'elle posa sur une chaise à côté du lit. Puis elle pressa le charme contre son coeur avant de le baiser. C'était une pierre plate et jaunâtre, couverte d'inscriptions que l'on disait gravées en Ogham Craombh, l'antique écriture des druides. Sa mère lui avait dit qu'à l'origine le charme avait été donné à une princesse Firbolg par un guerrier Tuatha de Danaan, en échange de son amour, et qu'il avait le pouvoir de sauver de la mort ou des desseins du diable l'amant de celle qui le possédait. (...).
Par trois fois elle trempa la pierre dans l'eau et par trois fois elle la pressa contre les lèvres de l'Etranger en adressant une prière à Crom. Et bizarrement, après la troisième application, il remua, puis il se tourna sur le côté et ouvrit les yeux."

Soupir d'aise de la lectrice ferrue de mythologie irlandaise devant ce charmant passage !!  Le seul passage charmant (dans tous les sens du terme) du roman car ensuite ça vire au tragique mais je ne vous dévoilerai pas la fin de l'histoire, même si je peux dire qu'on passe du noir à une teinte de gris ambiguë.... La fin  a tout d'un thriller, contrairement au reste.

Il est difficile de parler de ce roman car en fin de compte il ne s'y passe pas tant de choses que ça. Mais paradoxalement il est dense. A l'instar des personnages, la nature et en particulier l'océan sont des créatures à part entière qui habitent la plume de Liam O'Flaherty. Parce que, comme il le dit, Inverara est "fille de l'Océan""Inverara reposait dans le sein de l'Océan, telle une jouvencelle endormie dans les bras de son amant."

"En haut des falaises, face à  la mer, là où l'air salé avait le parfum d'un élixir du pays des fées, poussaient d'autres plantes dont personne ne connaissait les noms. C'étaient des petites fleurs tendres ; elles naissaient en l'espace d'une nuit pour mourir à la fin du jour. Elles étaient aussi délicates au toucher qu'une aile de papillon, aussi bariolées qu'un oeuf de macareux."



L'écriture d'O'Flaherty est riche, ciselée, poétique, ensorcelante, tourmentée et noire. Mais au détour d'une phrase, un peu d'humour ("Sur mon âme, vous êtes aussi peu sociable d'un Anglais."). A l'image de la complexité de son auteur. On prend un vrai plaisir à lire ce roman écrit en 1924.
J'ai trouvé d'occasion un recueil de nouvelles (Les Amants/The Pedlar's Revenge) et le plus célèbre The Assassin. Donc je n'ai pas fini de vous parler de l'Homme d'Aran, qui inspira John Ford pour l'adaptation cinématographique du Mouchard.

 

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Pour en savoir plus sur Liam O'Flaherty, c'est ICI

Pour en savoir plus sur l'histoire irlandaise du cognac, c'est ICI

Enfin, je vous invite à chercher Inverara sur une carte....


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A la mémoire de Liam O'Flaherty à Inishmore
(photo prise par moi-même - tous droits réservés)














 

 

 

4 juillet 2015

Oeil sur la rentrée littéraire

 

Les vacances estivales viennent à peine de sonner mais cela fait déjà un moment que j'ai un oeil (pour ne pas dire les deux !) sur la rentrée littéraire qui débute dès la mi-août (et j'ai l'impression de plus en plus tôt).
Pas toujours évident de savoir ce qui va sortir, tout dépend des éditeurs et/ou des auteurs qui parfois cachent bien leur jeu. J'ai mené mon enquête, (parfois bien au-delà des catalogues, parce qu'ils ne sont pas vraiment tous à jour) et voici le résultat :

J'aurais bien aimé avoir dès à présent sur mes étagères deux Islandais :
Evidemment Arnaldur Indridason chouchou, même si celui-ci ne fait pas partie de la série Erlendur - mais j'ai lu tous ses romans traduits en français, donc celui-ci ne me fera pas faillir à la règle :

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(sortie le 1er octobre)

Et puis le très poétique et talentueux Jon Kalman Stefansson (dont j'avais beaucoup apprécié Entre ciel et terre et dont La tristesse des anges m'attend depuis trop longtemps dans ma bibliothèque), avec un titre pour le moins intriguant :

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(sortie le 20 août)

Résumé éditeur : «Elle est plus belle que tout ce qu’il a pu voir et rêver jusque-là, à cet instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d’un peu de courage et de virilité, pourtant il ne fait rien, comme s’il se débattait avec un ennemi plus grand que lui, plus fort aussi, c’est insupportable, il serre à nouveau les poings, récitant inconsciemment son poème d’amour. Elle s’en rend compte et lui dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe, alors tu sauras que je t'aime.»
Ari regarde le diplôme d’honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l’aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s’il ne le sait pas encore, c’est vers sa mémoire qu’Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norðfjörður, de son enfance à Keflavík, dans cette ville «qui n’existe pas», et vers le souvenir de sa mère décédée.
Jón Kalman Stefánsson entremêle trois époques et trois générations qui condensent un siècle d’histoire islandaise. Lorsque Ari atterrit, il foule la terre de ses ancêtres mais aussi de ses propres enfants, une terre que Stefánsson peuple de personnages merveilleux, de figures marquées par le sel marin autant que par la lyre. Ari l’ancien poète bien sûr, mais aussi sa grand-mère Margrét, que certains déclareront démente au moment où d’autres céderont devant ses cheveux dénoués. Et c’est précisément à ce croisement de la folie et de l’érotisme que la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté."

On redescend un peu sur la carte, avec l'Ecosse et un inconnu. Mais la quatrième de couverture m'intrigue.

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(sortie le 10 septembre)


4e de couverture : "Un dimanche matin à Glasgow, Sammy, un ancien détenu pour vol à l’étalage, se réveille dans une ruelle, chaussé de souliers qui ne lui appartiennent pas, et tente de se rappeler ses deux dernières journées de beuverie. Sauvagement battu par la police, il se retrouve à nouveau en prison et, petit à petit, se découvre complètement aveugle. Les choses empirent encore : sa petite amie disparaît, la police l’interroge pour un crime mystérieux, il erre dans les rues pluvieuses de Glasgow, en tentant vainement de donner un sens au cauchemar qu’est devenue sa vie. Le médecin qu'il finit par consulter refuse d’admettre qu’il est aveugle et sa tentative d’obtenir des indemnités d’invalidité l’amène à se confronter à la bureaucratie kafkaïenne de l’Etat providence. Le livre est un long flux de conscience où Sammy essaye d’accepter sa cécité,  de trouver un secours médical, de comprendre où a disparu sa petite amie et d’échapper à la police qui le croit lié à un type qu’ils soupçonnent de terrorisme politique. Le protagoniste navigue avec un curieux détachement entre ingénuité et acceptation, avec une combinaison de courage et de méfiance qui sonne vrai, de même que certains dialogues entre mettant en scène les diverses autorités, les flics et plus tard son fils adolescent, modèles de rudesse, de tension et d’humour. Ce récit fait d’une prose torrentielle qui ne faiblit jamais, dans le langage non censuré du prolétariat écossais, est une parabole politique subtile et noire sur la lutte et la survie, riche d’ironie et d’humour noir." Ce roman a reçu le Booker Prize 1994. 

Et puis, (j'avoue que là j'ai ramé pour le trouver !) un nouveau Peter May

 

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(sortie le 2 septembre)


Résumé éditeur : "C’étaient les sixties. Une génération décidée à bousculer l’horizon s’engageait dans une décennie d’aventures et d’expériences nouvelles. Et ils étaient cinq, cinq gamins de Glasgow, grandis dans des familles modestes et réunis par l’amour du rock. Au son des Stones et des Kinks, de cette musique révolutionnaire, violente et romantique qui déferlait sur le Royaume-Uni, ils décidaient de fuir jusqu’à Londres, cette ville inconnue qu’ils appelaient « The Big Smoke » et où les attendait, ils en étaient convaincus, le plus brillant des destins. Ils étaient cinq et seuls trois d’entre eux revinrent à Glasgow avant même que finisse cette année 1965. Pour eux, rien ne fut jamais plus comme avant.Cinquante ans plus tard, un meurtre brutal va sortir trois vieux Écossais de leurs existences finissantes dans un ultime acte d’amitié. Revenant sur les pas de leur adolescence et de la fugue qui les emporta, à dix-sept ans, vers de cruelles désillusions, ils vont remonter jusqu’à la nuit terrible qui vit mourir deux hommes et disparaître pour toujours la jeune fille qui les accompagnait.S’inspirant de sa propre fugue entre Glasgow et Londres lorsqu’il était adolescent, Peter May livre un polar nostalgique autour des rêves perdus et des passions éteintes de la jeunesse. Dans une spirale éperdue, ses personnages sont emportés dans un même chaos à travers les décors d’un pays bouleversé par la modernité, où les espoirs d’antan n’en finissent pas de s’effondrer et où leur propre passage n’aura laissé aucune trace. Mais les larmes ne résilient ni le mal ni le mensonge. Et, au bout du compte, qu’est-ce que la mort d’un homme sinon l’effacement de ses propres crimes ?"

Côté littérature française, quelques valeurs sûres :

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(sortie le 26 août)

Résumé éditeur : "Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser."
Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s'aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d'une époque fascinée par le Vrai."

Et puis une très bonne nouvelle en matière de littérature française, c'est un nouveau Sorj Chalandon, deux ans après l'excellent Quatrième Mur.

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(sortie le 19 août)


Résumé éditeur : « Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix.
C’était un ordre.
J’étais fier.
Mais j’avais peur aussi…
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. »

Chez les Belges, évidemment, il y a Amélie Nothomb qui m'a tellement fait rire l'an dernier que je pense y repiquer de nouveau !

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(sortie le 19 août)

« Ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne. »



J'ai gardé le meilleur pour la fin, avec un nouveau.... Roddy Doyle ! Parce qu'une rentrée littéraire sans Irlandais n'est pas une rentrée littéraire digne de ce nom ! D'ailleurs, à part Roddy, pas grand monde côté Irlande cet automne (mais qu'est-ce que c'est que ce boulot ?), alors je profiterai de celui-ci puisque, comme pour Arnaldur, j'ai lu tous les Roddy traduits en français et même quelques-uns non traduits. Donc pas question ici non plus de déroger à la règle...



(sortie le 2 septembre)

Résumé éditeur : "Cette nuit, le Grand Chien Noir est arrivé à Dublin. Il se faufile dans les maisons pour y distiller son poison, répandre la peur, insuffler la tristesse et la morosité. Les animaux de la ville ont tenté de prévenir leurs maîtres, en vain. Le Grand Chien Noir s'est installé sur les épaules des adultes et aussi sur celle de l'oncle Ben. Alors, pour rendre le sourire à leurs parents, les enfants de Dublin, menés par Gloria et Simon, décident de le combattre..."

Voilà. Je suis presque sûre que j'oublie un scoop ! :)
Bonne lecture !

EDIT DU 22 JUILLET :

Eh bien voilà, je me doutais qu'il aurait des Irlandais cachés derrière les étagères pour la rentrée littéraire :

Un nouveau venu : Darragh McKeon qui propose une histoire qui se passe en URSS, sur fond de Tchernobyl...

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(sortie le 20 août)

Présentation de l'éditeur : "En URSS, en 1986.
Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins.
Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture, et tente de faire oublier son passé de dissidente.
Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé.
Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante.
Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer."
La vie de ces quatre personnages va changer. Le monde ne sera plus jamais le même...

 

Il y a également le deuxième roman traduit de Paul Lynch, dans son Donegal chéri

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(sortie le 19 août)

 Présentation de l'éditeur : "Son nouveau roman raconte le retour d'un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s'installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l'incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l'hostilité et à la rancoeur d'une communauté qui l'accuse d'avoir tué l'un des leurs, il devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate où l'inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient."

Il est à parier qu'il y aura encore des surprises et que ce billet sera mis à jour au fur et à mesure des découvertes (fracassantes) ...

EDIT DU 29 JUILLET :
Encore quelques Irlandais dégotés derrière les étagères, avec l'aide de la page Facebook de ma copine de Lettres d'Irlande :

 

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(sortie le 27 août)

Présentation éditeur : " Une fille est une chose à demi nous plonge dans les replis intimes de l’existence d’une fille en devenir.La voix âpre et puissante de sa narratrice, grandie au sein d’une famille brisée, dans une Irlande écrasée par le poids de la religion, happe littéralement le lecteur dans un flux de conscience cru et poétique. Soliloque enragé, solaire, le texte saisit parfaitement les ambiguïtés de cet entre-deux, de ce temps où l’on est une fille, pas encore une femme. La violence, l’amour filial et fraternel, la découverte de soi, de la sexualité, la honte chevillée au corps : rien n’échappe au talent de l’auteur.
Récit brutal et dérangeant s’il en est, le premier roman d’Eimear McBride est un phénomène à part dans la littérature contemporaine, une expérience de lecture unique qui a propulsé l’auteur parmi les voix les plus prometteuses de sa génération."

Un nouveau Colm Toibin également

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(sortie le 20 août)

Présentation éditeur : "Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, à l'écart du monde, dans un lieu protégé, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger. Lentement, elle extirpe de sa mémoire le souvenir de cet enfant qu'elle a vu changer. En cette époque agitée, prompte aux enthousiasmes comme aux sévères rejets, son fils s'est entouré d'une cour de jeunes fauteurs de trouble infligeant leur morgue et leurs mauvaises manières partout ou ils passent. Peu à peu, ils manipulent le plus charismatique d'entre eux, érigent autour de lui la fable d'un être exceptionnel, capable de rappeler Lazare du monde des morts et de changer l'eau en vin. Et quand, politiquement, le moment est venu d'imposer leur pouvoir, ils abattent leur dernière carte : ils envoient leur jeune chef à la crucifixion et le proclament fils de Dieu. Puis ils traquent ceux qui pourraient s'opposer à leur version de la vérité. Notamment Marie, sa mère. Mais elle, elle a fui devant cette image détestable de son fils, elle n'a pas assisté à son supplice, ne l'a pas recueilli à sa descente de croix. À aucun moment elle n'a souscrit à cette vérité qui n'en est pas une."

 

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(sortie le 20 août)



Présentation éditeur : "Le père de James Lavery est mort. Son fils est persuadé qu’il s’est sacrifié pour l’Irlande. Cherchant désespérément à échapper à sa pesante solitude, a sa pénible vie quotidienne et à l’alcoolisme envahissant de sa mère, James se crée son propre monde : il devient ainsi le héros d’une série d’aventures fantastiques qu’il rêve au fil des jours.
Mais les années passent et James entrevoit des étincelles de vérité à propos de son père. Alors qu’il embarque lui-même dans sa première histoire d’amour, il commence a comprendre les vraies complexités de la vie.
Dans cette histoire d’initiation, John Lynch révèle dans un style serré, la vulnérabilité et les incertitudes d’un garçon de dix-sept ans qui quitte l’enfance."

Donc tout plein d'Irlandais que je ne connais pas moi-même ! Il faut vraiment fouiller pour les trouver...

EDIT DU 17 AOUT : Encore un roman Irlandais, aux Editions Joëlle Losfeld : Charlie le Simple de Ciaran Collins.

Présentation éditeur "Charlie est affublé d'un surnom particulier, gamal, qui vient du vieil irlandais et qui signifie idiot, retardé. Bien qu'étant un adolescent un peu spécial, Charlie est pourtant tout sauf stupide. Poussé par son psychiatre, le Dr. Quinn, qui lui a conseillé d'écrire mille mots par jour, Charlie relate, dans son journal, les événements traumatisants qu'il a vécus. Mais il ne sait pas par où commencer, il n'est pas certain non plus de vouloir revivre l'histoire horrible de ses deux meilleurs amis, Sinéad et James. Charlie rechigne à la tâche, il n'arrive pas à écrire, ne voulant pas retomber dans un passé douloureux, encore présent. Où commence réellement son histoire ? Quand Sinéad l'a défendu devant tous leurs camarades pour la première fois ? Quand elle est tombée amoureuse de James, brisant ainsi le cœur de tous les autres garçons de la classe ? Ou quand Charlie a été accusé d'un crime qu'il n'a pas commis ? La narration extrêmement intelligente et pleine d'humour de l'auteur rend le personnage de Charlie très attachant, malgré l'histoire tragique qu'il nous raconte."

 


Parution le 1er octobre.

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 Edit du 12 septembre :
Une belle critique dans Lire (parfois je leur fais confiance et un nom qui me dit vaguement quelque chose sans trop que je sache pourquoi (Alzheimer me guette ou mes neurones sont en ce moment un peu surchargés), un sujet qui a l'air original : et hop, un de plus dans ma sélection éclectique de la rentrée littéraire

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Présentation éditeur : "Dans un futur proche, Tim est un jeune chercheur ; il entretient une relation fusionnelle avec Today, son assistant androïde. Lorsque Tim est envoyé une semaine en cure de déconnexion dans une campagne isolée, sans réseau ni communications, le robot, livré à lui-même, va s'essayer à l'autonomie. Tim fait l'expérience de la solitude et du sevrage. Plongé en pleine nature, il découvre le lien puissant qui l'unit à la terre, au ciel, aux animaux. Le jeune homme se dévoile au fil des situations tandis qu'on assiste, ému et réjoui, à la naissance d'une conscience et d'une personnalité originales : celles du robot. Dans un texte où affleurent sans cesse l'humour et la poésie, Isabelle Jarry nous propose quelques visions de ce que pourrait être le monde de demain, ou plutôt de cet «aujourd'hui magique», que nous voudrions enchanté par la technologie."

 

 Edit du 3 octobre :

Je pensais en avoir terminé avec mes "trouvailles" de la rentrée littéraire. Mais, voilà... Hier en partant me procurer d'urgence le dernier Arnaldur Indridason, je suis tombée sur ce roman français qui se passe en Ecosse, dans les Hébrides, et qui parle de littérature. Une romancière française qui parle du pays du kilt, ce n'est pas tous les jours que ça arrive. Il n'en faut pas plus pour aiguiser ma curiosité !

 

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Présentation éditeur : "Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu."



Un autre roman français, un premier roman de surcroît, cette fois qu'on m'a mis entre les mains. A priori, les histoires de famille en littérature, ce n'est pas trop mon truc (même si je fais des exceptions en fonction de l'auteur), mais je suis curieuse...

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Présentation éditeur : "Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entredeux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre
qui aurait pu tout engloutir ?
La Cache est le roman-vrai des Boltanski, une plongée dans les arcanes de la création, une éducation insolite « Rue-de-Grenelle », de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Et la révélation d’un auteur."

 

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