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18 janvier 2014

James Joyce l'homme de Dublin

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Il y a quelques temps, j'ai découvert cette BD consacrée à Joyce sur un blog, une BD dont on n'a pourtant pas beaucoup entendu parler.
Je redoutais un peu la mise en BD d'un écrivain : j'ai lu, il y a longtemps un BD consacrée à l'oeuvre de Proust, (je ne sais plus quel tome d'A la recherche du temps perdu) et c'était tout juste une cata ! S'agissant d'une biographie mise en image, je me disais que ça pouvait être aussi un tantinet casse-gueule aussi ! Eh bien, c'était une erreur car cette BD de plus de 200 pages est un vrai régal !!

Elle est très bien documentée sur la vie du fameux écrivain irlandais, qui en fait, s'il a écrit Dubliners, n'a quasiment pas vécu en Irlande de sa vie. Très jeune, il s'est exilé avec Nora (sa compagne) hors de l'Irlande pour voir du pays. Il a trainé surtout en Italie et en France, mais aussi en Suisse, où il est décédé). Je ne vais rien vous apprendre en vous disant que c'était un sacré bonhomme ! Imbu de lui-même, alcoolique, courant la gueuse, mais malgré tout un homme attachant et drôle à sa façon, un esprit torturé, désespéré de ne pas être reconnu (pétard, il en a vraiment bavé pour se faire publier !), un esprit préoccupé aussi par l'état de sa fille....

J'ai un vrai coup de coeur pour cette BD qui parvient à restituer un Joyce complexe, à la fois agaçant et attachant. On rit beaucoup, parfois jaune, parfois aux éclats. On s'émeut aussi. La fin, à ce propos, est particulièrement réussie.

Quelques images - de très mauvaise qualité parce que j'ai juste un souci d'appareil photo en ce moment...

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Les vignettes à la fois simples et détaillées, agréables à lire. J'ai aimé la manière dont sont dessinées les jambes de Joyce se promenant (oui, détail un peu incongru, mais ça rend bien le promeneur qu'il était). Et l'image de Joyce après sa mort, c'est carrément une extra-bonne idée !

Bref, un coup de chapeau à Alfonso Zapico. Le livre se termine par une postface : le texte écrit par Valery Larbaud pour une conférence consacrée à Joyce en 1922, qui restitue le contexte littéraire de l'époque.

Avec ce livre, on apprend beaucoup en se divertissant. Je le classe parmi mes coups de coeur de l'année !

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11 janvier 2014

Rentrée littéraire d'hiver

 

Comme tous les ans, j'attendais avec impatience de voir ce que nous réservait cette rentrée littéraire de janvier-février 2014. Eh bien je ne suis pas du tout déçue ! A priori de très bons crus vont venir gonfler nos PAL :

Tout d'abord, côté littérature irlandaise, c'est le retour de Maggie O'Farrell (youpi !)

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Quant à Sam Millar, ex-de l'IRA devenu écrivain , il nous emmène du côté des Chiens de Belfast. Je ne connais pas encore cet auteur, mais j'ai Poussière tu seras dans ma PAL, et l'on s'est donné rendez-vous pour bientôt (avec le livre, j'entends !)

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J'en profite pour signaler que la dernière aventure du détective de Galway, Jack Taylor, est sortie depuis le mois d'octobre. J'espère que ce n'est pas sa dernière enquête, mais vu le titre et la couverture je suis un peu inquiète ! J'espère que Ken Bruen ne va pas flinguer ce chouchou-là, à l'humour inimitable !

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Côté littérature anglaise, c'est avec une grande joie que je constate qu'enfin, Ian McEwan s'est remis au boulot :

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et que Jonathan Coe aussi :

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Enfin, côté littérature nordique, j'avoue que j'attends avec impatience le 6 février prochain pour retrouver mon inspecteur chouchoutissime, Erlendur, et son créateur non moin chouchoutissime, Arnaldur Indridason,  avec Le Duel.

Bon, voilà ! C'est mon libraire qui va être content de me voir arriver avec toutes ses belles envies. En tout cas, on ne recause !

Enfin, dernière chose : je vais rarement consulter Ebuzzingtrucbidule. Mais je l'ai fait il y a quelques jours et j'ai constaté ça :

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Je ne cours pas après la gloire mais j'avoue que c'est quand même sympa ! :-)

 

3 janvier 2014

Philomena

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4e de couverture : " Philomena retrace le destin bouleversant d'une mère et de son fils qui, séparés leur vie entière, ont tout fait pour se retrouver.
Lorsqu'elle tombe enceine, en 1951, Philomena Lee n'est qu'une adolescente. Dans l'Irlande d'alors, avoir un enfant hors mariage est un péché. Rejetée par les siens, elle est envoyée au couvent de Rosecrea. Pendant trois ans, Philomena travaille à la blanchisserie et ne peut voir son fils Anthony qu'une heure par jour. Une heure de soleil au milieu du labeur quotidien. Mais le 18 décembre 1955, Anthony Lee lui et enlevé et part avec sa famille adoptive - de riches Américains.
Philomena a malgré tout voué les cinquante années suivantes de son existence à chercher son fils, se heurtant sans cesse au silence de l'Eglise. Elle ignore que, de son côté, celui-ci a entrepris la même quête. Rebaptisé Michael Hess, le garçon est devenu un avocat réputé avant de travailler au sein du Parti républicain sous les administration Reagan et Bush. Il cache des années durant son homosexualité, puis sa séropositivité, à son entourage. Condamné par la maladie, il décide de partir pour l'Irlande, sur les traces de sa mère. Pour se heurter lui aussi au mutisme des religieuses...."

 

Autant vous dire tout de suite que je vais pousser un coup de gueule parce que le titre de ce livre et la quatrième de couverture sont trompeurs

Tout d'abord le titre : le titre original est The Lost Child of Philomena Lee. Et comme vous le remarquerez ici, l'éditeur français a choisi Philomena,  en référence au film de Stephen Frears qui sort ces jours-ci et qui est annoncé sur la couverture.
Ensuite la quatrième de couverture annonce que le livre "retrace le destin bouleversant d'une mère et de son fils qui, séparés leur vie entière ont tout fait pour se retrouver".

Or s'il est bien question de Philomena (et de sa vie chez les soeurs, de la séparation d'avec son enfant etc.) pendant la première partie du livre (soit 108 p.), tout le reste ne parle absolument pas d'elle dans ce pavé de plus de 500 pages, mais de la vie de son fils, reconstituée d'après l'enquête menée par le journaliste britannique Martin Sixsmith, à la demande de la fille de Philomena, Jane Libberton. Il n'est question de Philomena, qu'à la toute fin du livre, de la page 484 à l'épilogue.

Tout ça pour dire que ce que j'ai lu ici, du coup, n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais et que c'est de la vie de l'enfant aux Etats-Unis dont il s'agit.

Passons maintenant au contenu à proprement parler. Evidemment, l'histoire d'Anthony Lee (devenu l'Américain Michael Hess suite à son adoption) est touchante, on peut difficilement dire le contraire. Mais j'ai regretté que le récit fasse pas mal dans le pathos et, il faut bien le dire, dans une forme de voyeurisme quant à l'homosexualité de Mike, avec des descriptions sur sa vie intime, puis sa longue agonie des suites du sida.

Par contre, l'ambiance de chasse aux sorcières concernant les homosexuels aux Etats-Unis est bien restituée. Et c'est toute l'ambiance de l'Amérique du milieu des années 50 aux années 90 qui est intéressante, avec le jeu des rouages politiques. De même j'ai apprécié l'aspect documentaire des années 50 en Irlande, l'embarras de Frank Aiken, alors ministre des Affaires étrangères de l'Etat libre d'Irlande sous le gouvernement De Valera, concernant le trafic d'enfants vendus par l'Eglise à de riches Américains, la mainmise de l'Eglise sur l'Etat pour des raisons de gros sous. J'aurais voulu que cela soit approfondi.


Par ailleurs, comme le souligne Judi Dench dans la préface, si ce livre brosse un portrait noir de l'Eglise catholique irlandaise, il ne verse pas non plus dans le manichéisme et montre qu'il y avait quand même des religieux bienveillants, même si trop peu nombreux, qui essayaient de faire de leur mieux à titre individuel. Mais aujourd'hui encore, il est très difficile pour un orphelin irlandais ou pour ses parents d'arriver à se retrouver car, suites aux scandales concernant la vie des filles-mères dans les couvents, les documents compromettants ont été détruits par les religieux. Et, entre les sociétés d'adoption, le comité d'adoption irlandais et le ministère des affaires étrangères, chacun se renvoie la balle...

Enfin, l'écriture elle-même m'a laissée indifférente et je tire une impression globale de maladresse concernant ce livre qui se veut un "document". Le film de Stephen Frears parle sans doute d'autre chose : de l'enquête menée par Martin Sixsmith et Philomena pour retrouver la trace d'Anthony.

Voici, à titre d'info, la couverture de l'ouvrage original de Martin Sixsmith :

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Je remercie néanmoins Babelio et les Presses de la Cité pour l'envoi du roman.

1 janvier 2014

Le cinquième enfant

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4e de couverture : "Pour Harriett et David, un couple modèle qui a fondé une famille heureuse, l'arrivée du cinquième enfant inaugure le temps des épreuves. Fruit d'une grossesse difficile, anormalement grand, vorace et agressif, Ben suscite bientôt le rejet des autres enfants, tandis que les parents plongent dans la spirale de l'impuissance et de la culpabilité.
La romancière du Carnet d'or, prix Nobel de littérature 2007, mêle ici de façon impressionnante réalisme et fantastique, dans une fable cruelle qui met à nu l'envers et le non-dit des relations familiales."

 

Autant vous le dire tout de suite, je commence en force avec ce premier billet consacré au challenge Doris Lessing : ce petit roman tout mince (187 page) est un vrai régal et même un coup de coeur !

Harriett et David ont dès le début envie de fonder une grande famille. Et pour pouvoir loger un grande famille, il faut une grande maison ! Pour cela il leur faut quitter Londres pour une ville assez proche, où ils tombent sous le charme d'"une grande maison victorienne au jardin mal entretenu". "Une maison à deux étages, avec un grenier, pleine de chambres,, de corridors et de paliers"... Voici pour le décor, victorien et gothique à souhait.  Et dans cette maison au jardin mal entretenu, il y a comme une chambre magique à faire des bébés ! Harriett enchaîne les grossesses en un temps record. La famille, les voisins, les amis débarquent dans la grande maison pour Noël et Pâques, pendant des années, à tel point que le couple devient réputé pour les fêtes qu'il organise.

Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour où s'annonce la cinquième grossesse.  A partir de ce moment-là, Doris Lessing se délecte à casser l'image de la femme enceinte heureuse et de son accomplissement à travers la maternité. Une ambiance à la Rose-Mary's Baby s'installe (c'est du moins la très forte impression que j'ai eue !). Avant même d'être né, le bébé a décidé d'en faire voir de toutes les couleurs à sa mère, l'empêchant de dormir par son agitation intra-utérine. Une fois né, Ben (puisque c'est ainsi qu'il sera prénommé) est "une créature batailleuse", très costaud, qui a besoin de double ration de biberon prescrites pour un bébé de son âge : il lui en faut pas moins de dix par jour et même davantage... Et quand il tête sa mère, il la laisse meurtrie de bleus ! Ben n'est pas un beau bébé, d'ailleurs il ne ressemble pas un bébé :

"Il avait la tête rentrée dans les épaules, comme s'il avait été accroupi et non couché. Le front offrait une pente uniforme, et les cheveux poussaient curieusement en deux épis sur le devant, formant un genre de triangle qui descendait assez bas sur le front, jaunâtres et hirsutes, tandis que, derrière et sur les côtés, ils étaient applatis. Il avait les mains épaisses et lourdes, avec les paumes noueuses." Il a des "yeux vert-jaune" sans "aucune lueur de reconnaissance". Harriett trouve qu'il ressemble à "un troll ou un lutin" ! Elle finit même par sincèrement croire qu'il n'est pas humain, qu'il vient du monde du Petit Peuple, etc. Cela revient souvent dans ses propos !

Une chose est certaine : cet enfant fait peur. La famille, les amis prennent leurs distances avec le couple. Ben est un être violent. Il lui prend de tuer des animaux en les étranglant. Harriett et David finissent par l'enfermer dans une des chambres de la maison, de peur qu'il ne fasse du mal à ses frères et soeurs, qui d'ailleurs, ne l'aiment pas. Puis David décide de le placer dans une institution pour inadaptés... (je ne raconte pas la suite mais ça ne s'arrête pas là).

Doris Lessing se fait sarcastique sur le sort réservé aux êtres différents, hors normes, sur le regard d'autrui et des proches en particulier. Cependant, elle fait de Ben un personnage effrayant, pas du tout sympathique. On n'a aucune empathie pour lui. Elle maintient donc une certaine ambiguité pour montrer également la difficulté à gérer un enfant différent, sans pour autant s'apitoyer sur le sort des parents. On trouve Harriett stupide quand elle pense sérieusement que son fils n'est pas humain !

Doris Lessing vous hape littéralement, maintient un suspense de tous les diables, jouant avec la frontière du fantastique et l'imagination du lecteur en experte ! On suit l'évolution de Ben jusqu'à l'âge adulte et on n'est pas trop surpris du chemin social qu'il emprunte. Il y a une suite à ce roman : Le monde de Ben. J'espère avoir le temps de le lire dans le cadre du challenge, parce que là, franchement, celui-ci est un coup de maître et j'ai découvert un roman de Doris Lessing très différent de ceux que j'avais lus par le passé.

Ce roman date de 1988 et c'est une vraie belle lecture pour commencer l'année 2014 !

Lu dans le cadre du

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Je vous rappelle que vous pouvez vous inscrire au challenge tout au long de l'année 2014 et que pouir ce faire, c'est ICI.

J'en profite pour vous souhaiter à tous une très belle année 2014 , avec, entre autres, de belles lectures. Enjoy !

 

 

 

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