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Mille (et une) lectures
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Mille (et une) lectures
26 avril 2014

Les ailes du sphinx

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La littérature italienne est encore pour moi une grande inconnue, car à part les "classiques" que sont Dino Buzzatti, Pirandello, Primo Levi et Elsa Morante, je ne connais rien de la littérature contemporaine de ce pays. J'avais dans ma PAL un polar sicilien depuis plusieurs mois, une aventure du commissaire sicilien Montalbano que j'ai enfin ouvert.

Le traducteur cherche à retranscrire le parler dialectal sicilien et les régionalismes. J'avoue qu'au début cela m'a pas mal gênée dans ma lecture. Mais finalement, on s'habitue très bien aux "arepondit", "pinser", "s'arappela". De plus, en sicile, les voyelles de l'italien sont beaucoup moins articulées que dans l'italien normatif. Donc, en fin de compte, malgré l'effet de bizarrerie du début, j'ai fini par trouver l'ensemble adroit et ingénieux (pas évident de traduire des particularités dans une autre langue !).

Et, il faut le dire, l'humour du polar a fini par l'emporter sur tout le reste. Même sur l'intrigue, qui, elle, reste banale : le cadavre d'une jeune femme est retrouvée dans une décharge, avec un sphinx tatoué sur l'épaule. De fil en aiguille, le commissaire Montalbano remonte la piste, qui le mène vers des filles d'Europe de l'Est recueillies par une oeuvre caritative catholique. Bon, la fin n'est pas vraiment une surprise, je dirais même qu'on la devine presque.

Mais on lit surtout ce polar pour l'ambiance Italie du Sud (et sicilienne en particulier !). Notre commissaire est une sorte de nounours mais un zeste macho, un rien brouillon dans sa tête (d'ailleurs, deux Montalbano, le numéro 1 et le numéro 2 s'affrontent régulièrement dans son esprit !), champion dans l'art de la procrastination. Ca ne le sert pas souvent, surtout avec Livia, sa compagne qui vit à Rome (ben oui, pourquoi faire simple!) et avec qui il se dispute à tout bout de champ.
Il observe également d'un oeil très critique l'Italie contemporaine où, selon lui, tout part à vaux-l'eau !

Ce n'est pas le premier volume des aventures du commissaire mais j'ai passé un bon moment de détente et je compte bien y revenir et peut-être même tester les autres romans d'Andrea Camilleri.
Je sais qu'il y a une série TV diffusée en France mais je ne l'ai encore jamais visionnée : je vais essayer de la tester aussi.

 

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24 avril 2014

J'ai mon propre monde à regarder

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(attention spoiler)

Paul est un ado de quinze ans qui vit une vie sans histoire jusqu'au jour où il se prend la baffe de sa vie : son père quitte le foyer familial sans explication ni adresse. "Ne rien savoir, ne rien comprendre m'a annéanti."
Sa mère, désespérée, décide de tracer la route. Les voilà tous les deux embarqués dans un road trip à travers les route françaises, accordant un choix particulier avant tout aux CD emportés plutôt qu'aux fringues. Puis ils rentrent au bercail. Et deuxième baffe pour Paul : sa mère décide de partir au Burkina Faso car elle pense que son mari est là-bas, sans se soucier de se que deviendra son fils, laissé aux bons soins de sa meilleure amie, Isa. Puis coup de théâtre : le père de Paul revient et explique à son fils pourquoi il est parti.

Le thème de l'éclatement du foyer familial et des conséquences sur un adolescent était prometteur. Pourtant je suis restée à l'extérieur de l'histoire sans parvenir à m'attacher à Paul et à ses déboires. J'ai trouvé sa mère à peine crédible dans son comportement adolescent. Paul, lui, est presque trop parfait dans son attitude. C'est un peu le monde à l'envers dans le sens où c'est lui qui donne des conseils à sa mère (ne pas s'emporter, ne pas insulter les flics qui leur demandent ce qu'ils font dans une voiture au bord de la route un 31 décembre. La seule crise de Paul, son seul pétage de câble surviendra au retour de son père. Et là, on est presque dans l'excès.
Le lecteur est accompagné tout au long de sa lecture par la musique des années 70 qu'écoute Paul. Le titre du roman fait référence à If 6 was 9 de Jimi Hendrix. Là encore, j'ai dû rater quelque chose parce que je n'ai pas compris ce que cela apporte au roman, si ce n'est d'annoncer la thématique de chaque chapître.
Seul le clin d'oeil au roman d'Olivier Adam, A l'abri de rien, que lit la mère de Paul m'a fait sourire.
Les coups de théâtre successifs ne sont pas parvenus à changer la donne concernant cette lecture, dont j'ai trouvé l'écriture "plate" et  froide : elle ne parvient pas à faire passer de l'émotion. Il manque donc à ce roman un petit supplément d'âme.

Bref, j'ai raté mon rendez-vous ! Dommage.

Je remercie néanmoins Babelio et les Editions Tertium de m'avoir permis de découvrir ce roman de littérature de jeunesse.

 

 

13 avril 2014

Rouge est le sang (The Redemption Factory)

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Paul Goodman, jeune homme de Belfast au chômage, ne trouve, pour se sortir de cette situation, que d'aller travailler dans l'abattoir de la ville, grâce aux conseils de son meilleur pote, "Lucky" (le mal-surnommé). Il y découvre un univers surréaliste, peuplé de personnages violents, des monstres, dans tous les sens du terme, dirigés par le sinistre Shank : celui-ci y fait travailler ses deux filles : Violet la Violente, défigurée par un accident de voiture, dont le visage ressemble à un spot de discothèque et Geordie, infirme qui ne peut se déplacer qu'avec une démarche chaloupée agrémentée d'un bruit de ferraille. 

Le roman s'ouvre sur une scène de torture et se poursuit avec le bizutage de Paul Goodman à l'abattoir. On pourrait refermer le livre, partir en courant. Pourtant, quelque chose vous aguiche, vous invite à poursuivre. Et il faut poursuivre pour découvrir une pépite, un polar comme vous n'en avez encore sans doute jamais lu. Un polar sans détective ni énigme à résoudre, très très noir, mais à la fois très drôle par moments, du polar à la sauce nord-irlandaise. Ici, pas de super-héros, mais des personnages rafistolés, déglingués, déjantés. Chacun à leur manière. Des meurtres. Et une histoire d'amour. Geordie, c'est un peu la petite soeur de Frankeinstein dans Belfast. Ambiance !

Un texte blindé d'argot, qui dit les choses sans s'encombrer de pudeur. Un bon suspense. On se régale. Et puis, avec Lucky, le champion du pub crawl, on apprend que "la seule chose meilleure qu'une bonne pinte de Guinness, c'est une bonne pinte de Guinness gratuite" ! Pardi !

C'était mon troisième rendez-vous avec Sam Millar. Un livre encore différent des deux lus précédemment. Un zeste d'autobiographie avec l'histoire du jeune belfastois qui va travailler à l'abattoir. Un sens de l'humour noir hors du commun.

Un très bon moment de lecture que je vous recommande !

Vivement que je découvre Les Chiens de Belfast, quand le livre gagné à la Masse Critique de Babelio de janvier daignera m'arriver...

 

 

6 avril 2014

Nom de code : Komiko - tome 1 : Dans la nuit de Hong Kong

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Lian est une jeune chinoise vivant à Hong Kong. Elle a seize ans et mène une double vie : lycéenne le jour ; hacker activiste dès qu'elle n'est pas à l'école, au sein du groupe "04/06", qui communique via une sorte de forum ultra-secret où le mot d'ordre est de ne rien qui puisse vous identifier. Lian devient donc Komiko quand elle se connecte.

Lian est issue d'un milieu aisé et fille d'un homme d'affaires. Sa meilleure amie est une fashion victime dont le passe-temps favori est évidemment de faire du shopping - et de regarder les garçons. Le cadavre d'une jeune fille retrouvé sur une plage et l'arrivée au lycée d'un jeune Américain au "sourire dentifrice" , fils d'un puissant et connu groupe de prêt à porter, Harrison Company, va bouleverser la vie des deux lycéennes et amener Lian à risquer sa vie.

Nom de Code : Komiko est le premier tome des aventures de Lian et fait partie de la sélection 2014 du Prix Les Mordus du Polar, organisé par les bibliothécaires de la Ville de Paris. J'ai assisté au débat au Salon du livre de Paris il y a quinze jours, alors, évidemment, j'avais envie de découvrir les livres sélectionnés.

Je dois avouer que je commence par une très belle découverte !

Lian, la jeune héroïne mène une lutte contre la corruption qui gangrène son pays et menace la vie de sa propre famille. Elle découvre avec effroi que la fameuse ligne de T.shirts et de jeans so fashion auprès des ados, estampillé d'un "H" bien reconnaissable, est en fait un produit monstrueux : exploitation de la maind'oeuvre, non respect du droit du travail, impact sur la santé des ouvriers en raison produits utilisés sans respecter les normes, impact sur l'environnement, délocalisation du groupe américain en Chine où la maind'oeuvre est moins chère pour faire toujours plus de profit. Rien ne fait peur au PDG de la société.

"Un terme qui lui était familier revenait souvent : formaldéhyde ; elle savait qu'on l'utilisait pour embaumer les cadavres, mais pourquoi donc fallait-il qu'on en trouve aussi sur les jeans portés par les vivants ? (...) il servait à empêcher la moisissure de se former pendant le transport et le stockage. Les effets de la molécule étaient effrayants ; outre son potentiel cancérigène, elle provoquait à peu près tout, depuis les irritations des yeux jusqu'à des problèmes respiratoires qui pouvaient être mortels."

Lian, alias Komiko n'est pas au bout de ses peines ni de ses surprises : derrière son écran et son pseudonyme, elle se croit à l'abri de tout et irepérable. Pourtant, malgré son habileté et son ingéniosité, elle aura bien des déconvenues. Les dangers d'internet est aussi un point fort de ce polar technologique. On n'en rate pas une miette et surtout il y a une belle surprise, un coup de théâtre inattendu qui bouscule les idées reçues.

Une lecture très divertissante, au suspense haletant, un page turner intelligent par les thèmes abordés. Une sensibilisation des jeunes au phénomène de la mondialisation et ses conséquences, aux dérives du capitalisme outrancier, aux dangers de la Toile et dans une certaine mesure, au délit de faciès.

Bref, j'ai adoré.

Quant à savoir qui est Naomi Paul : là aussi, il y a une subtilité puisqu'il s'agit de plusieurs personnes. Ecrire un polar à plusieurs mains n'est pas chose aisée, on peut donc souligner la performance et celle de la traduction (impossible de trouver qui a écrit quoi) !

Enfin, cela a son importance aussi - même si la couverture ne fait pas un livre, elle y contribue : dessin très sympa !

Les aventures de Lian ont de quoi séduire et elles continuent d'ailleurs dans deux autres volumes.

J'espère arriver à continuer ma découverte de la sélection avant la désignation du gagnant du Prix des Mordus du Polar qui aura lieu en mai.

 

 

 

 

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