L'élégance du hérisson
4e de couverture : « Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bougeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’idée que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »
L'histoire d'une rencontre entre 3 êtres qu'a priori tout sépare :
- une petite fille riche, mal dans la "méprisable vacuité de l'existence bourgeoise", avec un père "député après avoir été ministre et (qui) finira sans doute au perchoir, à vider la cave de l'hôtel de Lassay" et une mère "éduquée", un doctorat de lettres en poche, qui passe son temps à assommer les gens avec des références littéraires
- une concierge "si conforme à l’idée que l’on se fait des concierges".
- un Japonais
Tout part de là : de "l'imaginaire collectif" de notre société - bourgeoise - où le paraître prime sur l'être.
Une très belle histoire d'une vraie amitié où l'intelligence, au-delà des préjugés, permet d'aller à la rencontre de l'Autre.
Muriel Barbery prend le parti-pris de Marx et donc le contre-pied de la "bourgeoisie": elle écrit un roman dérangeant, qui n'a sans doute pas plu à tout le monde, mais que je trouve intelligent et doté d'un humour ravageur. Un pied de nez à l'apparente conformité des choses. Un coup de griffe à la France d'"en-haut".
La fin m'a fait sourire : image fatale du hérisson qui traverse la route !
Le seul bémol : le style, auquel j'ai eu du mal à adhérer.
Je n'ai pas vu le film qui a été tiré du film (une fois de plus!).