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6 septembre 2014

Quartier sous haute surveillance - Nom de Code : Komiko - tome 3

 

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Allez hop, je vous invite pour la troisième fois à prendre l'avion avec moi, direction Hong Kong pour retrouver la petite bande d'ados hackers, très sensibles à l'injustice du monde moderne et prêts à tout pour débusquer les malfrats de tous poils.

Nous sommes à la fin de l'année scolaire : Lian, Matt, et Mingmei s'apprêtent à affronter les examens et à réfléchir à leur orientation. Lian se demande si finalement, elle est vraiment faite pour intégrer le prestigieux conservatoire de Hong Kong pour lequel elle a pourtant postulé. Elle se verrait plutôt dans le droit international avec une spécialisation sur la défense des droits de l'Homme. Mingmei, toujours aussi "girly", n'a que deux obsessions : le shopping et savoir ce que pense d'elle le beau Matt. Mais elle ignore que ses deux meilleurs amis oeuvrent dans l'ombre, sur une sorte de plateforme web ultra-secrète, contre la corruption et l'injustice qui gangrènent la société. Néanmoins, c'est traînée de force dans une séance de shopping interminable que Lian se retrouve nez à nez avec une camarade de classe en train de faire la manche. Lian va ainsi découvrir la vie difficile de Jade. Autant dire que la semaine de révision avant les examens va être perturbée par cette découverte et que les jeunes hackers vont aller de surprise en surprise.

Après l'exploitation humaine dans toutes ses dimensions  ("Dans la nuit de Hong Kong") et le trafic d'animaux pour produire de faux médicaments ("Le poison du tigre"), le groupe "04/06" est confronté à la spéculation immobilière qui met en péril un quartier populaire de Hong Kong, où les habitants sont sommés de quitter leur logement sous la menace, pas assez indemnisés pour être relogés dans des conditions décentes. Lian découvre un autre monde, juste à une encablure de chez elle : celui de la misère, où les gens vivent entassés à dix dans une pièce sans aucune intimité.
Les ados vont également affronter la langue de bois d'une jeune politicienne charismatique dont le parti dit pourtant vouloir défendre les petites gens. Mais tout est très compliqué à Hong Kong : mieux vaut se méfier. Les mafia locale n'est jamais très loin, jusque dans les conseillers en import-export. Les gens se suicident, c'est très étrange... D'ailleurs, spéculation immobilière et mafia vont ensemble... Alors, même si on a été une rebelle en culotte courte avant d'être politicienne (en ayant organisé une manif contre les menus de la catine), rien n'est simple, ni évident. Lian découvrira qu'entre ce qu'on voudrait faire et ce qu'on peut faire, il y a parfois un gouffre, presque insurmontable. Mais presque, seulement.

Toujours aussi divertissante et addictive cette série ! On a du mal à décrocher avant d'avoir terminé l'histoire. Les jeunes hackers sont aussi des gamins, ce qui donne quelques moments cocasses, surtout quelque fils à retordre à Lian, obligée d'inventer une histoire de rendez-vous galant rocambolesque à cause de son incorrigible copine-commère-obsédée, Mingmei,  avant de se prendre les pieds dans les fils de son histoire imaginaire, qui lui vaudra un drame, au milieu de son enquête très sérieuse sur l'injustice sociale dans une société chinoise corrompue. Le duo Mingmei, (ado jusqu'au bout de son nombril)-Lian (altruiste jusqu'à mettre sa vie en péril)  est comique. Elles sont comme chien et chat mais elles s'entendent aussi comme larrons en foire quand il faut se réconforter l'une l'autre.

Après avoir refermé ce tome 3 je suis allée voir s'il y avait un tome 4 chez Working Partners. Ben non ! La petite bande d'ados et les vadrouilles dans Hong Kong, c'est terminé. Ca va me manquer !

Cette série, dont le premier volume a été primé par le Prix des Mordus du Polar en mai dernier, a l'avantage de sensibiliser les jeunes lecteurs aux problèmes du monde contemporain. Les vampires existent, mais pas forcément comme on les imagine ! Les couvertures de la série sont magnifiques.
Alors, c'est avec un petit pincement au coeur que je referme ce dernier livre.

Je ne peux que vous inviter à commencer la lecture de cette série si ce n'est pas déjà fait !





 

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18 août 2014

Terrienne

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Etienne Virgil, écrivain, prend en stop Anne Collodi, 17 ans. Il la trouve étrange par ses questions directes et très personnelles. Elle lui dit se rendre à Campagne. Etienne la dépose à un croisement. Intrigué, il refait la route dans le sens inverse sans retrouver ledit croisement. Etienne est quelqu'un de rationnel, il croit à peine à ce qu'il écrit dans ses romans, alors dans la réalité...
Anne Collodi cherche sa soeur Gabrielle, disparue mystérieusement il y a un an juste après son mariage avec un type étrange. Gabrielle n'a laissé aucune trace. Pourtant, un jour alors qu'elle écoute NRJ, Anne reçoit un message par ondes radio de sa soeur.
C'est le début d'une folle aventure dans un univers parallèle, immatériel, un autre espace-temps peuplé de gens qui ressemblent aux humains, mais qui justement sont dépourvus d'humanité. Un monde où tout est aseptisé et désincarné. Dans cet ailleurs, on ne respire pas, on vit en apnée perpetuelle ; on ne rit pas, on cliquète. On ne se mouche pas, on ne tousse pas, on n'achète rien. On mange des choses insipides. Un monde sans surprise où tout est programmé et sous contrôle, depuis la conception in-vitro entre deux "compatibles", jusqu'à la mort, par crémation. Un monde où l'on finit par mourir d'ennui et non de maladie. Un monde uniformisé, jusque dans les vêtements. Aucune originalité n'est bien vue. Pour Halloween, on se déguise en Terrien : cet être sale et puant, infesté de microbes et aux moeurs bestiales...

Jean-Claude Mourlevat propose ici un bon gros pavé où l'on ne s'ennuie pas trente secondes : on pénètre avec un mélange d'effroi et de curiosité dans cet univers cauchemardesque. J'ai aimé le clin d'oeil à La Barbe Bleue (annoncé dès le début du roman) : l'héroïne s'appelle Anne et cherche sa soeur prisonnière d'un homme puissant qui se débarrasse des femmes qu'il fait capturer dès quil s'en lasse. J'ai aimé aussi l'allusion à l'auteur de Pinocchio, puisque l'héroïne a pour nom de famille Collodi et fait elle-même référence à la notoriété de son nom. Sans parler du personnage de l'écrivain (dépressif) auteur du Saut de l'ange. Le lecteur, à l'instar de l'héroïne, exécute ce saut, se prend au jeu de la fiction avant de repasser la frontière psychologique qui le sépare du monde réel. Une dose de physique quantique saupoudré d'humour  et le tour est joué.

Vraiment une belle découverte qui convertira les réfractaires à la science fiction les plus aguerris.
Mais attention, la réalité dépasse parfois la (science) fiction ! C'est aussi ce que suggère le roman en filigrane ...

14 août 2014

Un coeur noir

 

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Melkior 17 ans, vient de se faire piquer un scooter qui n'est même pas à lui par une racaille qui a lancé un pavé dans la vitrine d'une pâtisserie. Le scoot appartient à "Tonton", le caïd du quartier. Du moins, le scoot fait partie du "trafic" en tous genres de Tonton. Melkior rêve d'être admiré par Tonton. Mais il le craint aussi. Il décide de cambrioler une maison qui a l'air abandonnée pour rembourser le scoot et briller aux yeux de la petite frappe. Rien ne se passe comme prévu et c'est le début d'une histoire rocambolesque et surréaliste.

Olivier Ka décrit la vie morne d'un ado en quête de lui-même et qui n'a d'autre moyen de se projeter dans l'avenir que par les jeunes qu'il fréquente. Et comme les jeunes qu'il fréquente sont des voyous, évidemment, ça ne peut pas aller très loin. Là dessus, l'auteur plaque une autre réalité : celle d'une drôle de quadragénaire qui vit seul dans la pénombre de sa maison, avec pour unique ami(e), sa chienne Chaussette. La rencontre entre Melkior et celui qui s'appelle François va ouvrir l'horizon du gamin, le distancer de la bande qu'il fréquente et finir par le rapprocher de ses  parents qu'il ne comprend pas. Cette rencontre va lui donner l'espoir. Mais le chemin sera pavé d'embûches.

Le début du roman était prometteur mais je ne vais pas y aller par quatre chemins : je me suis vite lassée et ennuyée de beaucoup de topoï,  de beaucoup trop de pistes ouvertes un peu trop facilement et sans vraiment d'originalité : la quête de soi de l'ado qui passe par la tentation de devenir un voyou ; l'homosexualité ; le qu'en-dira-t-on ; l'accident ; la vengeance (par le meurtre?); la renaissance.

A côté de cela, l'histoire a un côté invraisemblable : on voit mal un inconnu donner tout l'argent qu'il souhaite à un gamin qui vient cambrioler sa maison. On voit mal un gamin mettre une raclée finale à la racaille du quartier jusqu'à le laisser pour mort sur une place publique sans être interpelé par la police. On trouve un peu trop cliché l'ancien agent immobilier devenu une sorte de hippie vivant reclus dans la montagne - et expert en conseils pour ados en mal d'identité... Une maison qui a le don de capter les émotions et fait remonter les souvenirs secrets, une sorte d'Amityville sauce française...

Finalement, cela donne une impression de manque de profondeur, de personnages un peu trop dans le stéréotype que réellement fouillés, le tout dans une ambiance surréaliste. Bref, je suis déçue par ce roman bancal à mon goût. Je ne suis pas trop sûre que les ados accrochent à cette histoire.

 

 

12 août 2014

Nos étoiles contraires

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Hazel Grace Lancaster 16 ans, a un cancer de la thyroïde, diagnostiqué stade 4 et métastasé sur ses poumons. Elle ne peut se déplacer qu'avec des bombonnes à oxygène dans un petit chariot et vit en permanence avec des tuyaux dans le nez. Parce qu'elle ne fréquente plus assidument d'établissement scolaire (elle suit des cours de littérature à l'université), ses deux meilleurs amis sont ses parents et le troisième est un écrivain qui ne connaît même pas son existence. La seule chose qu'elle suit assidument, parce que ses parents l'y obligent, c'est un groupe de soutien aux jeunes malades atteints comme elle de maladie grave. Elle y va en traînant les pieds parce qu'elle trouve ça crétin. Jusqu'au jour où s'y joint un gars à qui il manque une jambe, Augustus. Hazel est intriguée. Débute une amitié, qui ira forcément bien plus loin que ça et d'un livre qui ne peut pas laisser indifférent...
Hazel et Augustus lient amitié grâce aux livres. Hazel a un livre fétiche dans sa jeune vie : Une impériale affliction, écrit par un certain Van Houten, de la même famille que celle du cacao. Ce type n'a écrit que ce livre-là dans sa vie et la fin de son livre est inachevée. Ce qui tracasse Hazel, c'est de savoir ce qui est arrivé à Monsieur Tulipe et à la mère d'Anna. Augustus ne jure que par un roman en plusieurs volumes "où la moyenne [est] d'environ un cadavre par phrase".

Anna est une sorte de double littéraire d'Hazel, du moins Hazel vit à travers elle. Anna connaît un destin tragique. Ce qui adviendra des autres après sa mort est une de ses préoccupations majeures. Raison pour laquelle connaître la suite du roman est presque aussi vital pour elle (pour ne pas dire plus), que le Phalanxifor qui combat son cancer. Elle entraîne Augustus dans sa passion et c'est le début d'un rocambolesque voyage à Amsterdam, apothéose du roman.

On ne peut pas dire qu'on rit beaucoup (contrairement à ce qu'annonce la couverture!), c'est tragique mais sans (trop) de pathos, il y a de l'humour, certes, mais c'est de l'humour cynique qui fait plus sourire que rire. Hazel a elle-même quelque chose d'agaçant parce qu'elle sait toujours tout et est souvent sarcastique. John Green démonte l'image du malade cancereux sans défauts. Les personnages ne se plaignent pas de leur maladie, mais leur attitude révèle leur souffrance et le regard des autres sur eux, qu'ils ne peuvent supporter. Le meilleur copain d'Augustus aveugle et borgne suite à son cancer, s'est fait largué par sa copine qui ne peut supporter de rester avec quelqu'un dont l'avenir est incertain. Cela donne une scène lieu à une scène de violence inouie. Hazel pense être une grenade pour son entourage, celle qui détruira leur vie, ce qui lui est évidemment insupportable.

La violence, c'est aussi ([attention : spoilers! ] celle de la rencontre entre Hazel et son écrivain préféré qui en fait n'est qu'un ignoble personnage, ivrogne, "déception ambulante semi-professionnelle", comme il se décrit lui-même. Il se fiche pas mal de son lectorat. Là aussi, l'image de l'écrivain "nickel" en prend pour son grade ! La violence, c'est aussi celle des anonymes qui se disent des "friends" sur Facebook et qui se complaisent en atermoiements ou en éloges lors du décès d'Augustus alors qu'il aurait eu besoin d'eux avant et qu'ils ne se ont pas donnés la peine de se déplacer. Hazel, qui est la narratrice, remet Van Houten à sa place : pour elle, il n'est "qu'un autre de ces innombrables endeuillés qui ne le connaissaient pas, un autre de ces auteurs de posts qui se lamentaient trop tard sur son mur".

Et puis, évidemment, bien évidemment, ce roman est aussi un roman d'amour entre Hazel et Augustus. J'ai craint le pire à Amsterdam avec la scène à la Maison d'Anne Frank : j'avoue que là, j'ai trouvé ça un peu "too much" (ceux qui ont lu le livre savent de quoi je parle) : j''ai eu très peur de la dimension bluette un peu trop cliché que prenait le livre. Mais on oublie assez vite cet épisode par la consistance de tout le reste. On n'est pas dans un roman à 2 centimes, écrit avec les pieds, pour ados en mal d'histoire à l'eau de rose. Le lecteur en prend pour son compte en ce qui concerne l'émotion.
John Green  traite d'un sujet difficile, celui de la maladie, mais sans tomber non plus dans les clichés du voyeurisme et de l'atermoiement. Mais il ne ménage pas non plus son lecteur. Je pense qu'on se souvient du livre longtemps après l'avoir refermé. Un roman qui ne peut pas laisser indifférent.

Je lis rarement un livre dont tout le monde parle au moment où tout le monde en parle. En général, les blockbusters,  ça me fait fuir. Mais là j'ai fait une exception sans vraiment savoir pourquoi, d'ailleurs, d'autant que les histoires de maladie ne sont pas mon sujet de prédilection a priori. Bonne pioche.







 

20 juillet 2014

Par coeurs

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Le jour de la rentrée, Mlle Levêque, prof de français, demande à ses élèves de seconde un sujet de rédaction pour le moins surprenant : " Quelle est votre vision de l'amour. Que représente l'amour idéal. Comment voyez-vous votre vie amoureuse plus tard." Imaginez un peu la tête des gamins ! Surtout que cette prof ressemble à un vieille fille, d'après une élève, qui, du coup,  révise rapidement son jugement. L'autre particularité c'est que les copies doivent être anonymes et que rendre le devoir n'est pas une obligation. Pourtant, la plupart des ados feront le devoir, évidemment puisqu'il s'agit-là d'un sujet qui les touche à coeur...

Le livre s'articule autour de onze "nouvelles" (pour reprendre le terme de la couverture) qui donnent la parole aux élèves de la classe. L'amour et ses conséquences y sont examinés sous toutes les coutures : première fois, sentiments, amour filial, physique, homosexuel, impossible, séparation, risque de grossesse... Chaque ado y va de son expérience : de celle qui n'a d'yeux que pour "le plus beau mec du lycée", (et qui du coup dit "thank you" au CPE pour son idée de constituer les classes par ordre alphabétique) à celle qui fait l'amère expérience d'un test de grossesse, en passant par celui qui pense que le mariage, c'est l'anti-amour  :
"Il n'y a rien de plus dur que d'être fils de parents mariés. Ouais, ouais, marrez-vous !  Mais qu'est-ce que vous croyez ? Au moins quand tes vieux sont divorcés, t'as deux piaules, deux vaisselles, deux façons de manger, deux emplois du temps, deux façons de vivre, deux environnements et tu ne t'ennuies jamais ! Et encore, je ne vous parle pas des cadeaux et des vacances multipliés par deux !  Alors que mes parents ! Ils sont mariés depuis seize ans et ils ont l'air de se faire tellement chier ensemble que tous les jours, je me pose la même sempiternelle question : Mais pourquoi ils ne se quittent pas ?!"
"A table !!!" dont est tirée l'extrait, est la nouvelle que j'ai préférée. Sa chute met une claque au gamin avec humour.  "Mademoiselle", qui ferme le recueil, permet au lecteur de comprendre le leitmotiv l'enseignante. Mais si c'est une surprise, cela met aussi à plat le mystère qui l'entourait au début du livre pour en faire un personnage complètement crétin. Dommage !

Pour le reste, j'ai apprécié ces récits dynamiques, bourrés d'humour mais aussi cyniques, qui restituent le parler inventif (et parfois agaçant) des ados, leur vision parfois "brut de décoffrage", leur naïveté et leur égocentrisme. Mais aussi leur fragilité. Une découverte sympa.


 

 

 

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18 juillet 2014

Cher Dylan

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Georgie, 14 ans, est fan de Dylan Curtland, qui joue dans une série TV. Elle décide de lui envoyer un email. Et lorsqu'il lui répond, c'est le début d'un échange qui ne prendra pas du tout le chemin qu'on s'imaginait. Parce que Georgie, loin d'être stupide, s'aperçoit assez rapidement que Dylan a des réponses un peu trop standards et impersonnelles. Jusqu'au jour où... elle aura une surprise de taille, et le lecteur aussi !

Georgie a une histoire familiale douloureuse : son père s'est tué en moto, elle vit avec sa mère, un zeste alcoolique et surtout complètement soumise à son nouveau compagnon, un homme brutal et grossier. Georgie le surnomme "Sourdingue""Quand il se met en rage, il devient violet et les veines lui sortent du front. Il a l'air d'un crapaud." Georgie a la lourde responsabilité de s'occuper de sa demi-soeur de 4 ans qu'elle adore. Quand elle ne s'occupe pas de la petite, elle s'occupe de sa copine égocentrique qui lui pourrit aussi la vie, avec son obsession "fashion victime", genre "look saut du lit à Paris" . Heureusement, elle a une passion, le théâtre et l'échange avec la personne au bout d'Internet sera pour elle un exutoire à son existence compliquée mais aussi une belle histoire d'amitié. Et l'aboutissement de son rêve.

A priori, au regard de la couverture rose et du titre, je n'aurais sans doute jamais ouvert ce roman, qui au premier abord, fait un peu trop "Chick Litt" pour moi, genre qui ne m'attire pas. Mais heureusement, parfois, il y a aussi des indices qui vous poussent à aller au-delà des apparences.

J'avoue : j'ai passé un excellent moment ! Ce roman est incroyable. Malgré l'histoire dramatique de cette gamine dont la famille part en vrille, on rit beaucoup ! Parce que Georgie est une ado à la fois naïve et intelligente, à l'imagination sans bornes pour inventer des mots qui décrivent ses pensées et son quotidien. Quand elle aime vraiment, vraiment quelque chose, c'est "sorbet fraise". C'est la couleur du livre de l'édition française et celle de sa rencontre avec la mystérieuse personne de son échange email. C'est un récit qui vous mène aussi pas loin des larmes mais qui reste toujours optimiste : "la vie ressemble à un livre : les mauvais chapitres ne durent pas éternellement". Le leitmotiv de Siobhan Curham est d'ailleurs de toujours croire en ses rêves, de ne jamais les lâcher même si la vie vous malmène.
Un livre 2.0 qui plaira aux ados mais aussi aux adultes ! Un roman frais malgré une thématique grave, qui renouvelle le genre de la Chick Litt de manière intelligente. Merveilleusement écrit et traduit (par Marie Hermet).

J'ai écrit ce billet juste avec mes notes, sans "Dylan", déjà parti, le temps d'un été, dans les bras de quelqu'un d'autre.


 

22 juin 2014

La danse de l'hippocampe - Orphans tome 2

 

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Voici la suite des aventures de Marin Weiss, l'ado rencontré dans Double disparition.
A la fin du premier volume, il rencontre dans le monde parallèle dans lequel il a pénétré, une fille de son lycée avec laquelle il a un peu sympathisé : Tessa. Il est arrivé à la jeune fille la même mésaventure. Comme lui, elle ne comprend pas ce qui se passe. Leur malheur va rapprocher les deux ados. Pendant ce temps-là, dans notre monde, la mère et la soeur de Marin poursuivent les recherches, avec l'aide de la police mais surtout d'une jeune journaliste. Cette dernière, dans le premier tome, enquêtait sur le Seahorse Institute, tenu par l'influent Zacharie Speruto, alias Proteus. Cet institut est expert en cure de remise en forme d'un genre bien particulier, c'est du moins ce qu'elle découvrira... Speruto est, pour les gens de la Roche d'Aulnay, un homme au-dessus de tout soupçon. Pourtant, en secret, il est adepte du transhumanisme, une "approche qui vise à surmonter les limites biologiques de l'être humain par le biais du progrès technologique". Son idéologie "est une approche individualiste qui ne se préoccupe absolument pas du reste de la société"... Dans ce volume, on découvre également que la soeur de Marin, est une activiste du groupe "Pas de science sans conscience", que la mère de Marin cache un secret. Et puis, il y a la fameuse danse de l'hippocampe...
Voilà pour la trame narrative, j'en ai déjà presque trop dit !

J'ai trouvé ce volume beaucoup plus fouillé que le premier tome et tout aussi prenant. Les fils de l'intrigue commencent à se rejoindre, les pièces du puzzle à se mettre en ordre. On ne s'ennuie pas une seule seconde et j'avoue que j'ai été bluffée par l'imagination débridée de Clair Gratias : on va de surprise en surprise, sans aucun répit !
Cette lecture m'a fait pensé par moments à Harry Potter car ici aussi il existe un passage à un endroit bien précis entre notre monde et le monde parallèle dans lequel ont été plongés Marin et Tessa. Le tout saupoudré d'un zeste de Frankenstein ou le Prométhée moderne... (avec dans le rôle de Prométhée, Proteus-Zacharie, évidemment !) . On pense aussi à Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll...
On est effrayé par la conception de la société de Proteus, par ce côté sombre qu'il dissimule derrière des apparences un peu trop lisses pour être tout à fait honnêtes. On n'est pas non plus tout à fait rassuré par un membre du groupe "Pas de science sans conscience", dont les idées sont un peu trop extrêmes et qui sera à l'origine du coup de théâtre qui clôt ce volume. L'intrigue prend une dimension scientifico-philosophique intéressante.

Il reste à lire le troisième tome pour savoir si elle sera un peu approfondie et comment les deux jeunes héros se sortiront (ou pas) du pétrin dans lequel ils se sont fourrés.

Une lecture qui tient en haleine !

 

 

 

 

14 juin 2014

Typos - Tome 1 : "Fragments de vérité"

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4e de couverture : "Dans une société où l'information est un mensonge, Typos défend la vérité.
K-Lab, groupe ultra-puissant domine la ville de Maximum City. Expert en désinformation, il manipule les faits au profit des pouvoirs en place. Une organisation clandestine nommée TYPOS résiste au discours officiel. Ses membres sont déterminés à mettre à jour un scandale humanitaire sans précédent.
Leur arme : la Vérité
Leur outil : un Journal.
Mais ce n'est pas sans danger, leur ennemi est redoutable."

Gipsy, Morph, Dusker et Arlequin sont étudiants en journalisme, dans une société futuriste de 2043 ou la manipulation est reine. Maximum City, la ville où ils vivent est sinistre à souhait et sa banlieue encore plus : pour empêcher les gens de réfléchir et de réagir, il y a un bruit incessant. L'urbanisme est quelque chose comme "cinquante-six kilomètres de cauchemar urbanistique dépourvu de sens, de structure, de coeur". Les bâtiments s'effritent sous les pluies acides. Ce n'est que "jungle de câbles, de micros et de caméras". Voici pour le décor.

Les quatre étudiants font partie d'une organisation ultra-secrète qui édite un journal contre la désinformation perpétrée par K-Lab. Ils communiquent entre eux avec un Close, un téléphone portable au circuit fermé dont les communications ne peuvent pas être captées par des personnes n'appartenant pas au groupe. Pour communiquer l'information entre eux, ils ont caché "dans tous les coins de la ville des centaines de petites chaînes blanches auxquelles on p[eut] attacher des clés USB remplies de données. Il suffi[t] d'avoir sur soi une tablette ou un ordinateur et de passer à côté de ces chaînes pour télécharger ce que les autres y [ont] laissé". Voilà pour les moyens mis en oeuvre.

Les quatre étudiants ont chacun des particularités :
Arlequin est doté d'un sixième sens qui le rend capable de détecter les mensonges : il développe une sorte d'urticaire dès qu'il en entend un. C'est aussi le personnage le plus imprundent, celui qui ne respecte pas les règles et qui s'en vante !
Morph a un visage comme de l'argile : elle peut le façonner à sa guise. Une maladie due à l'extrême pollution de Maximum City.
Dusker est le photographe et le geek de l'équipe. Il est extrêment musclé.
Gipsy sait se faufiler partout et elle possède des branchies artificielles qui lui permettent de rester en apnée une demi-heure et elle ne ressent pas la douleur. Voici l'équipe de héros.

Les membres de Typos, dans ce premier volume, sont mis au fait d'un scandale humanitaire dans le pays africain d'Ambillie, grâce au docteur Frank Malone. Le chef d'Etat de ce pays, Makbake, est le propre bourreau de son peuple puisqu'il y a organisé une famine. Il se fait passer pour un bienfaiteur et organise un grand spectacle-concert de récolte de fonds pour son pays, avec la complicité de K-Lab. Voilà pour l'intrigue.

J'avoue que j'ai choisi ce roman pour la thématique de la manipulation de l'information et du journalisme. La quatrième de couverture m'a séduite. Pourtant, j'ai eu une lecture en "dents de scie" avec des moments qui m'ont captivée et d'autres où je me suis ennuyée. L'intrigue est assez diffuse pour être vraiment reconcentrée sur la fin du livre. Beaucoup trop de détails autres en font perdre le fil pendant un peu trop longtemps. L'intérêt du lecteur se reporte alors sur les caractéristiques des personnages ou la description de l'environnement de la triste mégapole futuriste de Maximum City.  On apprend un peu tardivement que le créateur de TYPOS est en fait le père d'Arlequin.

C'est donc un peu "fouillis" et c'est dommage parce que, par moments, ce roman est très divertissant. Dans la dernière partie, le rythme se fait trépidant et le suspens haletant. Là on accroche bien et les pages se tournent toutes seules !

Enfin, je ne suis pas vraiment sûre que cette lecture soit accessible à des lecteurs de 11 ans. Je dirais plutôt 13-14 ans.

Pour finir, un détail amusant accompagne le livre : un exemplaire du journal Typos du 28 novembre 2043. Le verso est peut-être à lire avant même de commencer la lecture car il présente bien les personnages.

Une lecture en demi-teinte donc.

Je remercie encore une fois beaucoup Flammarion Jeunesse !





 

 

 

8 juin 2014

Sur la route de Blue Earth

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Hattie et Dolorès, deux jeunes Américaines du New Hampshire, décident de sauver Speed, le vieux cheval des Ferguson, destiné à l'abattoir. Speed a passé toute sa vie dans des foires, à promener des enfants sur son dos. A tel point que lorsqu'il y a un chemin sur sa gauche, il prendra inexorablement cette direction. Pour Hattie, son esclavage sur les manèges l'a dénaturé. Ce qu'elle veut, c'est lui offrir une vraie vie de cheval. Alors, les deux amies subtilisent une camionnette à un cousin, Hattie laisse une lettre d'explication aux Ferguson et elles tracent la route, direction le grand Ouest et son mythique "Big Sky", ou plutôt Blue Earth, là où le ciel s'ouvre comme nulle part ailleurs. Là, Speed pourra terminer sa vie dans la grande prairie, aux côtés de ses congénères sauvages.

L'occasion pour les deux amies de laisser leur ancienne vie derrière elle, de devenir adulte. Dolorès en a conscience : "Tu sais, parfois, je pense que notre vraie raison pour partir avec Speed et pour l'emmener jusqu'à la grande prairie, c'est qu'on ne veut pas qu'il passe le reste de sa vie à tourner en rond. Tu vois ce que je veux dire ? Speed, c'est nous". Les deux gamines ont une vie de famille un peu cabossée, en particulier Dolorès, que sa mère vient de mettre à la porte et dont le père a quitté le foyer il y a des années sans se soucier de sa fille. Les parents de Hattie ont divorcé et elle vit avec sa mère.

L'occasion aussi pour elles de faire prendre conscience à leurs proches qu'elles existent. Leur décision folle de traverser les Etats-Unis seules, chamboulera leurs familles qui n'auront de cesse de savoir où elles sont et ce qu'elles font. La distance ressoudera les liens et permetttra à tous de prendre du recul et de choisir une nouvelle route dans leur vie.

Un magnifique roman, très distrayant, aux deux héroïnes attachantes par leur grand coeur, leur sensibilité et leur amitié indéfectible. Des gamines libres à qui on pardonne leur inconscience d'adolescentes. Mais le vrai héros est Speed, tellement vieux qu'on ne sait pas vraiment quel âge il a. Il tient le lecteur en haleine : arrivera-t-il à destination vivant ? Parviendra-t-il à passer l'hiver rude de la grande prairie ?

Un road trip où l'on croise des personnages hauts en couleurs, en particulier les mythiques cowboys au Stetson vissé sur la tête, fan de rodéos.
J'ai lu ce livre quasiment d'une traite, ne pouvant le lâcher, happée par la cavale vers l'Ouest, me nourrissant, avec les héroïnes, de sandwiches fraise-beurre de cacahuètes et de Cheetos. Dépaysement garanti et optimisme sont au rendez-vous !

Une écriture à la fois simple, soignée et poétique en font définitivement un roman de qualité, qui saura séduire les jeunes lecteurs (à partir de 12 ans) mais aussi les adultes.

Merci à Flammarion Jeunesse de m'avoir permis de choisir ce roman. C'est une belle découverte !


 

 

5 juin 2014

Lucie Aubrac, résistante

 

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En cette veille de  commémoration du 70e anniversaire du Débarquement des Alliés voici un roman jeunesse sur une figure de la Résistance : Lucie Aubrac, ou plus précisément le couple de résistants qui se fera appeler après la guerre, Raymond et Lucie Aubrac.

En 1938 Lucie Bernard, jeune agrégée d'Histoire, enseigne à Strasbourg où elle rencontre Raymond Samuel, ingénieur qui rentre tout juste des Etats-Unis où il a terminé un master. Il est à Strasbourg pour faire son service militaire. Lucie est d'origine modeste et de confession catholique, alors que Raymond est issu de la bourgeoisie et juif. Tout aurait pu les séparer. Et pourtant ils ne se quitteront plus, emportés par le tourbillon de l'Histoire et leur révolte devant la France asservie par les nazis avec l'aide de Pétain.

Philippe Nessmann a choisi de faire parler Raymond dans son roman et de le faire parler à la première personne, afin de donner de la vie à son récit, son but ultime étant de faire connaître les actions du couple aux jeunes lecteurs. Ce n'est pas chose aisée de mimer le témoignage, d'autant que Raymond et Lucie étaient décédés quand il a décidé d'écrire le livre. Il a donc compulsé leurs écrits afin d'être le plus exact possible.

Ce roman historique se lit comme un thriller. Il restitue bien l'ambiance paranoïaque et surréaliste de l'époque, tout d'abord dans la zone libre au début de la guerre, où "les gens acceptaient plutôt bien la défaite", où "tout le monde paraissait d'autant plus soulagé du retour à la paix que l'occupant était absent de la zone libre : on n'y voyait aucun uniforme allemand, aucune croix gammée, aucun signe visible de défaite". Les gens écoutaient sagement ce que leur racontait le maréchal Pétain", qui "martelait que la guerre était due à la perte des vraies valeurs, à la décomposition de la IIIe République, au péché d'avoir cru au Front populaire et aux congés payés"....
Puis comment l'étau s'est resserré, la traque aux juifs, aux communistes, et à toute résistance aux nazis a été mise en oeuvre, obligeant les gens à se cacher comme des rats, à changer d'identité, à fuir quand ils le pouvaient. Comment surtout, puisque c'est le sujet du livre, la Résistance s'est peu à peu organisée, hiérarchisée, étendue. Le rôle de De Gaulle, qui depuis Londres a appelé tous les mouvements de Résistance à s'unir, par la bouche de son émissaire Jean Moulin. Lucie et Raymond s'engagent dans le mouvement de Résistance Libération Sud dès le début, oeuvrent avec des moyens rudimentaires pour distribuer des tracts. Ils créent le journal Libération. Lucie est une vraie héroïne des temps modernes, qui libère trois fois Raymond de prison au péril de sa vie. Les "petites graines semées par la Résistance avaient fini par germer" : "une part croissante des Français, qui osaient prendre des risques et soutenir les résistants".

Un joli portrait d'une femme au tempérament hors du commun, mais qui est surtout l'occasion de plonger le jeune lecteur dans une page grave et douloureuse de l'Histoire de France. Ce roman, très documenté et détaillé, se lit pourtant facilement. Un album photo à la fin de l'ouvrage permet au jeune lecteur d'enrichir sa lecture. On y voit notamment la descente des Champs Elysées par le Général de Gaulle. Philippe Nessmann rappelle que de Gaulle voulait avant que Paris se libère seule, que le pays soit un pays de vainqueurs et non un pays vaincu, administré par l'Allied Military Government of Occupied Territories (gouvernement militaire britannico-américain chargé d'administrer les territoires libérés).
En cette veille de commémoration du Débarquement, il est bon de le rappeler !

Un livre intéressant par sa richesse documentaire et son écriture trépidante.
Mon seul bémol va aux dialogues amoureux entre Raymond et Lucie, qui sont un poil trop niais  ("Oui mon chéri je le veux, bien sûr que je veux être ta femme" ; "Lucie, mon bel amour, quelle surprise !" "Eh oui, mon chéri, j'avais envie de te voir, alors je suis venue")...  C'est à peine crédible !

Je remercie mille fois Flammarion Jeunesse pour l'envoi de ce livre.





 

 

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