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litterature irlandaise
7 mars 2014

On the Brinks

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Extrait de la 4e de couverture : "De fait, le spectaculaire récit autobiographique de Sam Millar a tout d'un thriller. A ceci près que si on lisait pareilles choses dans un roman, on les trouverait bien peu crédibles."

Je vous ai présenté Sam Millar il y a peu en vous disant que je venais de lire son autobiographie qui m'avait bouleversée. C'est peu dire tellement ce livre reste imprimé dans votre mémoire même plusieurs semaines après l'avoir refermé.

Sam est un ex-membre de l'IRA d'Irlande du Nord. Il a grandi à Belfast, dans Lancaster Street. Catholique, il n'est pas moins un mélange explosif, comme il le dit lui-même, avec tout l'humour qui le caractérise, puisque l'un de des grand-pères était tout bonnement protestant, Orangeman, de surcroît, jusqu'à... ce qu'il rencontre sa grand-mère ! Comme quoi, les histoires d'amour dépassent parfois les préjugés !

Sam commence à travailler dans un dépot de bois, où sont employés une douzaine de catholiques sur une centaine d'hommes... C'est tellement difficile, qu'il décide finalement d'aller à un jet de pierre de là, dans un... abattoir ! Autant dire que déjà le décor belfastien est bel et bien planté pour vous mettre dans l'ambiance. Mais ce sont les événements de Derry et le trop tristement célèbre Bloody Sunday qui seront le facteur déclencheur de l'engagement de Sam Millar dans les rangs de l'IRA.

De là, il atterrit rapidement à Long Kesh, la sinistre prison de Belfast.
Et là, autant vous avertir tout de suite : j'imagine que la plupart d'entre vous ont vu In the Name of the Father, Hunger, Bloody Sunday etc. On a tous en mémoire les atrocités commises par Margaret Thatcher. On connnaît tous la fin funeste du jeune député Bobby Sands. Mais lire ce qui se passait à l'intérieur de la prison de Long Kesh, en particulier le sort réservé aux Blanket Men, dont faisait partie Bobby Sands et Sam Millar, est, je crois, encore un degré plus fort dans l'émotion. Les Blanket Men ont été torturés, avec une perversité dont on n'a pas idée. Comment a-t-on pu laisser faire ça ? C'est la question lancinante qui me revenait sans cesse à l'esprit pendant la lecture. Même si on "savait" avant, en lisant ces mots, on se rend compte que c'est encore pire que ce qu'on imaginait. Un cauchemar est à côté un rêve agréable !

Sam a été torturé pendant sept ans. A titre de témoignage d'un rescapé, ce livre est précieux et bouleversant. Cela va sans dire que mon estomac s'est noué plus d'une fois et que les larmes montent facilement aux yeux. Mais Sam pourtant, ne fait pas dans le pathos. Il a même, avec le recul, le sens de l'humour. Ainsi, constate-t-il : "Si nous avions Hulk, on écraserait les Beefs en une semaine."  Les matons de la prison ont tous un surnom. Il y a, par exemple, la Verrue Humaine. Mais aussi le Fourgon Enchanté... (pour tenter de s'évader).

La colère, bien compréhensible, n'est pas absente du récit, envers les Beefs, envers Thatcher qui a laissé crever Bobby, mais aussi envers l'Eglise catholique irlandaise : "L'Eglise catholique, par le biais de ses prêtres les plus serviles, nous informa que "personne ne votera pour Bobby Sands". C'était tout à fait réconfortant de savoir que le gouvernement britannique et l'Eglise catholique chiaient dans les mêmes pantalons."

Sam résume très bien ce que l'on ressent, nous, lecteur, à son égard et à l'égard de ses camarades de galère : "Dans un profond silence, les souvenirs de toutes ces années me sont revenues où, battu et nu, j'attendais d'être conduit aux Blocs pour commencer mon parcours cauchemardesque. Tant de souffrances, tant de morts et de tortures. Comment avons-nous pu - nous les Blanket Men - survivre à tout ça ?". C'est ce qu'il se demande lui-même et ce qu'on nous nous demandons en lisant ses lignes.

Sam finira par sortir de prison par la porte, après une tentative d'évasion. Le livre bascule alors dans une autre partie de sa vie, de l'autre côté de l'Atlantique, à New York. J'ai été un peu moins captivée par le récit mais sa vie là-bas a aussi été hors du commun. Je me suis juste demandé ce qui lui était passé par la tête (on a la réponse dans le livre) 1) d'aller braquer une banque ; 2) avec un pistolet en plastique. Le Sam de cette partie du livre m'a fait penser à un personnage de comics (et à New York, Sam avait ouvert une librairie dédiée entièrement aux comics "collector") ! En plus, il réussit là le 5e plus gros casse perpétré aux USA, le tout sans une goutte de sang versé. Une histoire dingue qu'il paiera chèrement par de la prison, avant d'etre gracié par Bill Clinton. Il est aujourd'hui interdit de séjour sur le sol américain.
Comme dit Sam dans son livre, "Un fer à cheval dans le cul ? Non, toute une écurie !"

Je classe ce livre parmi mes coup de coeur 2014. Bouleversant, poignant, avec toujours le sens de l'humour (noir) ! Une lecture qui ne s'oublie pas.

 

 

 

 

 

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23 février 2014

En cas de forte chaleur

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4e de couverture : "Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan part acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Dans leur maison londonienne, Gretta, sa femme, s'interroge : quelle mouche a bien pu le piquer ? Doit-elle prévenir les enfants ?
A peine réunis, ces derniers tentent de prendre la situation en main : les placards sont retournés, les tiroirs vidés, chaque pièce fouillée en quête d'indices.
Mais, alors que les mystères autour de leur père s'épaissit, les vieillesrancoeurs ressurgissent. L'aîné en a assez : pourquoi est-ce toujours à lui de prendre en charge sa famille ? Quant aux soeurs, jadis si proches, quel événement a brisé leur lien, si terrible que la cadette a décidé de mettre un océan entre elles ? Et Gretta, a-t-elle vraiment tou dit ?"

A priori, les histoires de famille en littérature, ce n'est pas trop mon truc. Mais quand c'est Maggie O'Farrell qui les écrits, je fais une exception.

A l'instar de la canicule de 1976, ça chauffe sec dans la famille Riordan depuis que le père a disparu. Réglements de compte et compagnie entre Francis Michael, Monica et Aoife, entre eux, envers leur mère, envers Claire l'Anglaise épousée par Francis Michael, envers Gretta, la mère de la tribu. Bref...
Maggie O'Farrell peint chacun des personnages avec finesse, tendresse, mais aussi férocité pour certains d'entre eux.
Pendant cette lecture, j'ai eu peu de sympathie pour Claire, Anglaise qui reproche tant à son mari (l'avoir empêché de passer sa licence). Mais si on plaint Michael Francis, on s'aperçoit aussi qu'il est un zeste agaçant par son manque de courage à fermer le clapet de sa femme une bonne fois pour toutes.
C'est sans doute Aoife le personnage le plus attachant de la famille : illettrée, cherchant à cacher aux yeux du monde cet handicap majeur, ce n'en est pas moins une jeune femme libre, têtue, et anti-conformiste - autant que son prénom purement irlandais dans un monde américano-anglais !
Quant à Grette, bien sous tout rapport à première vue, bien pensante etc., elle cache un lourd secret dont la révélation va renverser la donne ! Quelque chose qu'elle a reproché à Monica elle-meme, son aînée à la famille recomposée (en miettes)...

Mais ce qui tient en haleine, c'est le personnage de Robert, le père qui a pris la fuite. C'est ce qui nous fait ne pas lâcher le roman avant la fin et nous embarquer en Irlande, dans le Connemara, avec toute la famille pour connaître le fin mot de l'histoire. Sur la fameuse plage de corail qui se trouve là-bas, les aigreurs s'apaisent, les vérités se font. Quitte à rencontrer une sorte de cousin du monstre du Loch Ness : "Aoife et la créature se dévisagent. On dirait une loutre, mais en plus gros, ou un phoque, mais avec des poils plus longs. Puis l'animal lève une patte griffue qu'il se passe une fois, deux fois du museau jusqu'au crâne." Aoife "tente de chasser de ses pensées les histoires que racontait sa mère sur des esprits, des ondines, des marins conduits à la mort par des apparitions lors des nuits semblables à celle-ci."

Cependant, Maggie O'Farrell ne jette pas la pierre à Grette, du moins pas tout à fait. Elle explique la difficulté d'être Irlandais en Angleterre à l'époque où elle a émigré là-bas, s'imaginant que ses enfants ne pourraient pas comprendre,obsédée par cela : "Ses enfants s'imaginaient qu'ils avaient souffert parce qu'on les injuriaient à l'école, qu'on racontait toujours les mêmes blagues sur les Irlandais, que certains gosses du voisinage avaient interdiction de jouer avec de sales catholiques. Mais ils n'avaient aucune idée de ce que ça représentait d'être irlandais en Angleterre à l'époque, à quel point ils étaient détestés, raillés et méprisés (...). On vous crachait à la figure dans le bus en entendant votre accent, on refusait de vous servir dans les cafés, on vous chassait si vous essayiez de vous reposer sur un banc dans un parc ou bien on écrivait : "Les Irlandais ne sont pas acceptés" dans les vitrines des magasins."

Je conclus en disant que j'ai bien aimé mais que la seule chose que je reproche, c'est peut-être la fin un peu trop lisse à mon goût et donne presque une impression de fin bâclée. On se laisse néanmoins emporter par cette lecture où les secrets de famille remontent à la surface au fur et à mesure.



 

 

 

 

21 février 2014

Poussière tu seras / The Darkness of the Bones

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4e de couverture : "Adrian Calvert, 14 ans, a disparu. Dans le salon poussiéreux du barbier, les lames de rasoir s'activent et les langues se délient : ce n'est pas la première disparition dans la région. Depuis plusieurs années, des jeunes manquent à l'appel dans l'orphelinat voisin. Personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Récemment, la pluie cinglante a exhumé des os, autour d'une clinique désaffectée. Des os d'enfants..."

Quatrième de couverture un peu fantaisiste et qui dévoile dès la première phrase quelque chose qui aurait dû être tu. Passons...

Sam Millar est ma découverte du moment, totalement fortuite d'ailleurs.Ecrivain nord-irlandais pas tout à fait comme les autres s'il en est : je brosse le portrait en deux mots car j'y reviendrai dans un billet ultérieur. Sam Millar est un ancien combattant de l'IRA, qui a été emprisonné à Long Kesh, la lugubre prison de Belfast, de sinistre mémoire. Il fit partie des Blanket Men. Il a survécu à la torture et se demande lui-même, avec le recul, comment c'est possible. Voilà, je vais m'arrêter là pour l'instant pour sa biographie, que je suis actuellement en train de lire et qui remue les tripes.

Ce polar, qui se déroule dans la cambrousse d'Irlande du Nord est l'histoire d'un jeune héros, Adrian Calvert, et de son père, ancien flic alcoolique et veuf qui cache un terrible secret. A la découverte de ce secret, Adrian s'enfuit. Et c'est le début d'une histoire incroyable.

L'univers de ce livre est en noir, blanc et rouge. La noirceur de l'histoire, la blancheur de la neige, des os (et de l'innocence), le sang du crime. Un récit percutant, c'est le mot qui revient dans la tête après la lecture.  Un suspense haletant qui en font un page-turner. "L'orphelinat avait fait partie du paysage urbain pendant des décennies, il avait même servi de de décor pour un film tiré d'un livre de Dickens."
On frissonne par la rencontre de personnages inquiétants, vivant dans des lieux non moins glauques : un zeste de gothique avec cet orphelinat à présent en ruines, qui semble hanté par les enfants disparus et dont le survivant à une allure de fantôme, de banshee, bref de personnage fantastique, un zombie revenant de l'indiscible, accompagné d'un barbier, avec tout ce qu'engendre ce genre de personnage dans l'imaginaire collectif...

Une écriture sans gants, dans le sens où elle dit les choses sans fioriture, dans dissimulation. C'est du brut qui va avec l'ambiance (lecteurs chastes, passez votre chemin mais sachez que vous raterez quelque chose).

Un très bon polar, à l'intrigue bien alambiquée, qui vous embarque dans cet univers étrange et restera ancré dans votre mémoire un bon moment après avoir refermé le livre. Le tout inspiré d'un fait divers qui n'aurait jamais dû exister.

Ce livre a été selectionné pour le Prix du meilleur polar 2013 des Editions Points.

Une lecture qui m'a embarquée dans la découverte des autres livres de l'auteur. J'en reparle bientôt donc !

 

 

15 février 2014

A travers les champs bleus

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Voici le troisième ouvrage de Claire Keegan publié en France, l'an dernier. J'avais beaucoup aimé son premier recueil de nouvelles, L'antarctique etle court roman Les trois lumières. Mais A travers les champs bleus m'a subjuguée !

Claire Keegan revient au genre de la nouvelle, dont les écrivains irlandais excellent et en ont fait un genre littéraire majeur dans l'île.

Il m'est difficile de parler avec une grande précision de ces huit nouvelles car j'ai lu ce recueil il y a quelques semaines et la multiplicité des histoires n'aide pas la mémoire, surtout quand on a pris peu de notes en cours de lecture, préférant se laisser emporter par l'ambiance !

Mais la nouvelle qui ferme le recueil,  "La nuit des sorbiers", reste ancrée dans ma mémoire et c'est la plus sublime de toutes pour moi. Les indices du texte font savoir au lecteur qu'elle se déroule à Inis Mor, la plus grande des îles d'Aran. Claire Keegan parle ici de la solitude de deux êtres, un homme qui vit avec une chèvre dans son lit et une femme presque sorcière qui emmenage dans la maison d'à côté après un décès. Mais c'est surtout la supersition et le folklore qui embrasent cette nouvelle et nous plonge dans une ambiance à la limite du fantastique. Un court texte tiré d'après "L'eau du bain de pieds", conte de fées irlandais, plante le décor "psychologique : "Jadis à la campagne, dans toutes les maisons, les habitant se lavaient les pieds, comme ils le font maintenant, et une fois que l'on s'était lavé les pieds, il fallait toujours jeter l'eau dehors, car l'eau sale ne devait pas rester à l'intérieur de la maison durant la nuit. Les vieilles gens disaient toujours qu'un malheur risquait de s'abattre sur la maison si l'eau du bain de pieds restait à l'intérieur"... Et puis, il faut savoir qu'un sorbier a des pouvoirs magiques en Irlande (au même titre que l'aubépine, d'ailleurs), celui de l'enchantement.
Et c'est vraiment ce qu'il se passe : Claire Keegan endosse ici avec talent le rôle du conteur des veillées irlandaises et vous embarque dans un univers à part.

Quant à la nouvelle "La fille du forestier", elle parle de l'attachement (historique) de l'Irlandais à sa terre, de cet attachement jusqu'à l'égoïsme et la radinerie. Un mariage de tout sauf d'amour et une épouse malmenée qui finit par se venger grâce à son talent de conteuse et raconte ainsi sa vie  à peine déguisée par le truchement du conte aux voisins ! Et quand on connaît l'importance du "qu'en dira-t-on" en Irlande, on sait très bien que le vilain mari en sera blessé à vie.

Car oui, il est pas mal question d'amour malheureux, de secrets de famille qui remontent à la surface, de religieux malheureux....

Ces nouvelles sont sublimes mais tellement riches et complexes qu'il n'est pas facile d'en parler. Le mieux c'est de les lire !

 

 

 

18 janvier 2014

James Joyce l'homme de Dublin

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Il y a quelques temps, j'ai découvert cette BD consacrée à Joyce sur un blog, une BD dont on n'a pourtant pas beaucoup entendu parler.
Je redoutais un peu la mise en BD d'un écrivain : j'ai lu, il y a longtemps un BD consacrée à l'oeuvre de Proust, (je ne sais plus quel tome d'A la recherche du temps perdu) et c'était tout juste une cata ! S'agissant d'une biographie mise en image, je me disais que ça pouvait être aussi un tantinet casse-gueule aussi ! Eh bien, c'était une erreur car cette BD de plus de 200 pages est un vrai régal !!

Elle est très bien documentée sur la vie du fameux écrivain irlandais, qui en fait, s'il a écrit Dubliners, n'a quasiment pas vécu en Irlande de sa vie. Très jeune, il s'est exilé avec Nora (sa compagne) hors de l'Irlande pour voir du pays. Il a trainé surtout en Italie et en France, mais aussi en Suisse, où il est décédé). Je ne vais rien vous apprendre en vous disant que c'était un sacré bonhomme ! Imbu de lui-même, alcoolique, courant la gueuse, mais malgré tout un homme attachant et drôle à sa façon, un esprit torturé, désespéré de ne pas être reconnu (pétard, il en a vraiment bavé pour se faire publier !), un esprit préoccupé aussi par l'état de sa fille....

J'ai un vrai coup de coeur pour cette BD qui parvient à restituer un Joyce complexe, à la fois agaçant et attachant. On rit beaucoup, parfois jaune, parfois aux éclats. On s'émeut aussi. La fin, à ce propos, est particulièrement réussie.

Quelques images - de très mauvaise qualité parce que j'ai juste un souci d'appareil photo en ce moment...

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Les vignettes à la fois simples et détaillées, agréables à lire. J'ai aimé la manière dont sont dessinées les jambes de Joyce se promenant (oui, détail un peu incongru, mais ça rend bien le promeneur qu'il était). Et l'image de Joyce après sa mort, c'est carrément une extra-bonne idée !

Bref, un coup de chapeau à Alfonso Zapico. Le livre se termine par une postface : le texte écrit par Valery Larbaud pour une conférence consacrée à Joyce en 1922, qui restitue le contexte littéraire de l'époque.

Avec ce livre, on apprend beaucoup en se divertissant. Je le classe parmi mes coups de coeur de l'année !

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24 novembre 2013

Une illusion passagère

 

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4e de couverture : "Martin, haut fonctionnaire irlandais d’une cinquantaine d’années, rattaché à un ministère en bout de course, se retrouve, le temps d’un voyage officiel en Chine, seul dans sa luxueuse chambre d’hôtel. Accablé par une existence terne, entre son épouse et ses trois filles, il décide de s’offrir un massage durant son séjour. La jeune femme chinoise qui vient le masser ne parle pas sa langue et ne partage rien de sa vie : mère célibataire, elle peine à joindre les deux bouts, mais ce qu’elle lui procure est autrement précieux : le plaisir d’être touché, la sensation d’être désiré. Une complicité naît entre eux, que rompt la proposition de la jeune femme de monnayer ses charmes. Martin va-t-il céder à cette tentation ? L’écriture dense et acérée, mais aussi d’une grande sensibilité, de Dermot Bolger condense la vie d’un homme, ses convenances, ses incertitudes et son trouble l’espace d’une nuit."

 Je continue sur ma lancée de la rentrée littéraire d'écrivains étrangers avec cet autre roman très court de l'illustre Dermot Bolger, tout aussi connu que Roddy Doyle en Irlande, dans un registre différent.

Martin, haut-fonctionnaire irlandais quinquagénaire accompagne dans son dernier souffle le gourvernement que la crise financière qui frappe l'île d'émeraude fera chuter. Epuisé moralement tant par son couple qui bat de l'aile que par son boulot ingrat, Martin en voyage officiel en Chine, décide de se faire masser. L'idée ne lui vient pas d'emblée mais après réflexion, de manière plus ou moins détournée par une employée chinoise qui lui force presque la main, en lui expliquant qu'elle va lui envoyer quelqu'un dans sa chambre, de manière discrète et profesionnelle.... Notre homme se laisse pièger par l'idée tentante de se faire du bien... jusqu'à croire à la sincérité de sa masseuse...alors qu'il ne s'agit que d'une illusion passagère.

Martin est la personnification de la chute du pays. Le titre original du livre est d'ailleurs The Fall of Ireland. Un roman très court (une novella) mais au goût de vitriol. Dermot Bolger n'y va pas par quatre chemins :

"L'Irlande avait été ruinée par les banques et les investisseurs, par les partis politiques déterminés à se supasser les uns les autres dans leur générosité vis-à-vis des électeurs qui avaient pris l'habitude d'attendre ce genre de largesses - tous emprisonnés dans une illusion vertigineuse qui ne pouvait que se terminer par une chute."

Autement dit chacun en prend pour son grade ! Les Irlandais qui se sont plus à croire à l'illusion de moyens financiers qu'ils navaient pas, illusion que leur permttaient les banques qui prêtaient sans compter, elles-mêmes autorisées par les politiques. L'illusion d'un bon massage, mais quand ça s'arrête, ouille la réalité n'en est que plus douloureuse ! Un mensonge organisé qui a ruiné le pays.

J'ai vraiment aimé l'habileté de Dermot Bolger à amener la question de ce mensonge par l'idée du massage. Martin fait mal au coeur, on le trouve un peu bêta mais on ne lui en veut pas. On se laisse prendre au jeu et on s'interroge nous aussi sur la sincérité de la masseuse que l'écrivain met malgré tout en suspens. On a finalement un tout petit doute qui subsiste parce qu'elle lui dit qu'il est un homme gentil. Oui, mais la Chine qui dit ça à l'Irlande, la Chine, pays qui achète le reste de la planète et dont le voyage officiel de Martin est justement d'aller vendre son pays, ça fait réfléchir...

C'était ici mon troisième rendez-vous avec Dermot Bolger, découvert avec l'excellent Toute la famille sur la jetée du Paradis. Une chose est sûre : j'y reviendrai encore et toujours !
Et voilà  encore un chouchou irlandais qui gagne à être connu en France ! Je regrette que son roman n'ait pas été davantage sur le devant de la scène pendant cette rentrée littéraire. Parce que Dermot ne fait pas dans la qualité littéraire moyenne, il fait dans l'excellent !

 

 

 

 

17 novembre 2013

3 femmes et un fantôme

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Mary, 12 ans, vit avec sa mère, Scarlett à Dublin. Ce jour-là, elle est triste : sa meilleure amie, qui est également sa voisine, vient de déménager pour aller habiter un peu plus loin dans la ville. Mais pour Mary c'est comme si elle était partie au bout du monde. Mary est également triste parce que sa grand-mère, Emer, est à l'hôpital depuis de longs mois. Un jour, elle rencontre dans la rue une femme qu'elle trouve étrangement vêtue, et qui de surcroît emploie un vocabulaire aussi désuet que ses vêtements. Intriguée, Mary finit par se lier d'amitié avec cette drôle de femme qui dit s'appeler Tansey. Lorsqu'elle fait part à Scarlett de sa rencontre, le sang de sa mère ne fait qu'un tour. Et pour cause...

Ceux qui me suivent régulièrement savent que j'ai un gros faible pour Roddy Doyle (et pour beaucoup d'autres écrivains irlandais, ce n'est pas un scoop !). Alors quand pendant la rentrée littéraire, mes yeux tombent par hasard sur un livre à la jolie couverture et dont personne ne parle, avec le nom de Roddy gravé dessus, je ne me pose pas de question, et je le lis !

Ce que j'admire chez Roddy Doyle, c'est la variété de ses livres, qui vont du roman "historique" (La légendre d'Henry Smart), au roman "social" (The Committments, The Van, The Snapper, La Femme qui se cognait dans les portes, Paula Spencer), ou au livre pour enfants dont celui-ci fait partie. Et c'est un roman très très mignon, de surcroit très distrayant, qui vous déconnecte de la réalité en un rien de temps pour rentrer dans un univers fantastique si vous avez su garder votre âme d'enfant.

On retrouve ici un fantôme tout ce qu'il y a de plus classique : une âme errante tourmentée mais pas du tout malfaisante, au contraire. Tansey est une maman morte trop tôt, alors que sa fille n'avait que trois ans. Une maman qui s'inquiète depuis tellement longtemps pour sa fille, à présent à l'article de la mort et qu'elle voudrait apaiser, pour elle-même retrouver la sérénité.

Roddy Doyle aborde ici le sujet délicat de la mort mais avec toujours une once d'humour. Si ce roman est émouvant il n'est pourtant pas triste. Quatre générations de femmes se retrouvent et passent un sacré bon moment ensemble, un moment que chacune d'elle gardera pour l'éternité.

J'ai vraiment passé un bon moment de détente et je ne serais pas surprise que ce roman soit adapté au théâtre car très "dialogué", avec des répliques qui font mouche, les tics verbaux très agaçants de Mary, qui n'arrête pas de dire "genre" en vf (mais j'aurais aimé savoir quel était le mot en vo !) :

- Vas y, dit Tansey, demande-moi ce que tu veux.
- Bon, dit Mary, alors, genre, pourquoi est-ce qu'il y a des fantômes ?
- Tu veux dire, pourquoi j'existe ?
- Oui, c'est ça.
- Ce n'est pas très poli, Mary, dit Scarlett.
- C'est très bien, dit Tansey. Ce n'est pas impoli du tout.
- Oh, tant mieux, alors, dit Scarlett, parce que moi aussi je voulais poser la question !
- Voilà, dit Tansey. Mais notez bien que je ne peux parler que pour moi.
- C'est mieux que rien,dit Mary.
- C'est bien vrai, dit Tansey, c'est bien vrai. Alors. Voilà. Les gens meurent. Mais parfois, souvent, en vérité, ils ne sont pas prêts à partir. Ils se font du souci à propos de certaines choses.

Je pense d'ailleurs relire ce livre (The Greyhound of a Girl) en VO, par curiosité. En tout cas, vraiment sympa ! Et j'admire toujours la manière dont Roddy Doyle arrive à se mettre dans la peau des femmes.

 

 

 

14 août 2013

Une seconde vie

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4e de couverture : "«Les sept nuits suivantes, elle refit ce rêve dans lequel un jeune homme passait à côté d’elle et s’arrêtait pour lui demander le chemin du lotissement. Dans son rêve, il l’avait toujours dépassé quand elle l’appelait par le prénom qu’elle lui avait donné à sa naissance, et dont elle n’était pas certaine qu’il le porte toujours. Mais il le reconnaissait car chaque nuit, dans ce rêve, il se retournait, et à ce moment-là elle s’éveillait couverte de sueur, sachant que ce n’était pas un rêve mais une prophétie.» Suite à un accident de voiture, Sean Blake est déclaré cliniquement mort. À son réveil, il lui semble être devenu étranger à lui-même. Il décide de partir en quête de son passé, sur les traces de sa mère dont il ne sait rien. Elle l’avait enfanté dans l’un des sinistres couvents de la très catholique Irlande d’après-guerre…"


Cela faisait un moment que j'étais tentée par ce roman de l'écrivain irlandais Dermot Bolger, dont j'avais adoré Toute la famille sur la jeté du paradis, qui racontait la vie d'une famille d'Anglo-irlandais hors norme pris dans les pièges de l'Histoire.

Ici Dermot Bolger change de sujet mais revient sur l'histoire de son pays, ou plus précisément un fait de société qui n'a pas encore levé tous ses tabous : l'abandon d'enfant dans l'Irlande des années 50, avec comme corolaire les épouvantables couvents des Magdalene où étaient envoyées toutes celles qui risquaient de salir la respectabilité d'une famille. Dermot Bolger a réécrit son ouvrage, paru une première fois dans les années 90, car, selon lui, il contenait trop de colère. Il essaie ici de replacer les choses dans leur contexte, ce qui ne veut pas dire qu'il pardonne ce qui a été fait, loin de là !

Sean Blake, photographe d'une quarantaine d'années, fait l'expérience la mort clinique suite à un accident de voiture devant le jardin botanique de Dublin. Il flotte au-dessus de son corps etc. Il revient miraculeusement à la vie, sa vie qui ne sera jamais plus la même après cette expérience. Il sait depuis l'âge de onze ans qu'il a été adopté. Après l'accident, le malaise de sa vie actuelle ne fait que s'accentuer, l'éloignant de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Pour arriver à s'en sortir, il va faire son enquête, en secret, pour retrouver sa mère, Lizzy, dont le lecteur suit également l'état d'esprit au fil des pages. Sean est envahi par des images obsédantes, en particulier celle d'un jeune homme peu avenant. Il va à la rencontre d'un des gardiens du jardin botanique victorien de Dublin qui l'aidera dans sa quête.

Dermot Bolger ne mâche pas ses mots sur l'Irlande des années 50 et son amour du faux-semblant, de gens prêts à sacrifier leur famille au nom de la respectabilité, un mot qui vaut de l'or :"L'Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité." Il reproche à ses concitoyens leur lâcheté ( "Montre la vérité aux Irlandais, ils s'enfuient en hurlant.") et son corrolaire, l'hypocrisie : "Ivrognerie, violence domestique, n'importe quel pêché était accepté, à condition de rester cacher."


Il y a évidemment de la colère dans ce roman, mais l'écrivain laisse les protagonistes de l'époque s'exprimer, comme la mère supérieure de ce qui est devenue une école réputée, qui était novice au moment des faits. Elle tente d'expliquer, pour éviter à Sean de mettre tout le monde dans le même panier. L'écrivain donne également la parole au frère de sa vraie mère, celui duquel elle était si proche et qui pourtant l'a laissée embarquer sans rien faire, par lâcheté. On découvre la souffrance de cet homme vieillissant, devenu homme d'église par nécessité plus que par vocation : devenir prêtre était le summum de la réussite et aussi un moyen bien commode de mettre encore une fois à part ceux qui étaient différents : "Les gens de ma paroisse, sentant que j'étais différent, décidèrent de ma vocation."
L'aveu de ce frère est vraiment émouvant. Et le tour de force de Dermot Bolger dans ce roman, est que, contrairement à ce qu'on croyait, on ne se met pas à haïr tous les gens qui, par leurs agissements ou leur non-action, ont brisé la vie de Lizzy, dont la souffrance, bien évidemment toujours vivace, est évoquée, malgré la maladie d'Alzheimer qui la ronge.  On ne peut pas dire qu'on a de l'empathie pour eux non plus, mais un regard sur eux plus distancé. C'est la responsabilité de toute une société qui est mis en balance.

J'ai aimé ce roman, bien évidemment émouvant. Je modérerai mon élan par un bémol : quelques longueurs parfois et la thématique de la mort clinique et de ses sensations peut être critiquable. Une manière d'ajouter une touche fantastique un peu maladroite à mon avis.

 

 

 

1 août 2013

Le dramaturge

 

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4e de couverture : "L'impossible s'est finalement produite. Jack ne se drogue plus, ne boit lus et sort même avec une femme de son âge. Certains vont jusqu'à prétendre l'avoir vu à la messe... On peut toujours rêver ou se mentir à soi-même, la vérité ne tarde pas à vous rattraper par le colback pour vous ramener à elle d'un coup sec. D'autant que, si Jacke ne tente de s'amender, le monde, lui, ne change pas. Un mari jaloux lui démonte le genou à coups de crosse, des flics désinvoltes l'accusent d'un meurtre qui les arrange et deux étudiantes sont retrouvées mortes coup sur coup. Trop c'es trop. Sans alcool, la cinquantaine venue, Jack oscille de nouveau au bord du gouffre. Personne n'ira lui faire croire que les emmerdes puissent d'un seul coup tomber si serrées sans qu'il y ait de lien entre elles. Jack le sait. Un tarés s'amuse dans l'ombre."

Voici mon troisième rendez-vous avec le détective privé Jack Taylor, ancien garda viré pour alcoolisme et autres frasques. A vrai dire j'ai commencé à lire les aventures de ce héros des temps modernes (c'est-à-dire tout sauf parfait) dans le désordre. C'est ici le troisième tome de ses aventure dans la jolie ville de Galway, ou plutôt une Galway tel qu'un touriste ne pourra jamais l'observer. Le Dramaturge précède La Main droite du diable, où, rappelez-vous Jack sortait d'un asile psychiatrique suite au décès de la fille d'une amie, tombée par la fenêtre alors qu'il en avait la garde.

Dans le présent volume, on ne reconnaît plus notre alcolo de Jack : il carbure maintenant à l'eau du robinet et au yaourt. Il a même décidé de laisser sa vie de détective privé au vestiaire pour un moment. Seulement voilà, un ancien indic dealer emprisonné le supplie de se renseigner sur le meurtre de sa soeur, étudiante retrouvée assassinée. Le meurtrier a l'air de s'y connaître en littérature irlandaise puisqu'il a laissé au pied de la victime un livre de John M. Synge. Jack se laisse convaincre à contre-coeur de s'occuper de cette affaire. Sans une goutte d'alcool. Avec parfois son ex-collègue "boulet", la ban garda, Brid, qui ne supporte pas qu'on l'appelle par son nom anglicisé, mais seulement par son nom irlandais : Ni an Iomaire. Cela va sans dire que Jack se fait une joie d'écorcher son nom à la moindre occasion...

Comme dans tous les romans noirs de Ken Bruen mettant en scène Jack Taylor, l'intrigue passe quasiment au second plan car Jack n'a de cesse d'observer ce qui se passe autour de lui, cette Irlande qui change et ses répliques font mouche :

"Dans le catalogue irlandais du crime, se prendre pour plus important qu'on n'est est gravissime."

"De mon temps un policier savait regarder de l'autre côté quand on lui tendait un pot de vin, mais aujourd'hui ils ont perdu tout respect d'eux-mêmes."

"Le type qui tripote son alliance, il a des besoins sexuels au-dessus de la moyenne."

"La journée était radieuse. Je m'arrêtais un moment à Eyre Square où l'herbe était envahie de gens qui se doraient au soleil. Avant le soir, ils seraient rouges, couverts de cloques. La rançon globale d'un été irlandais."

Jack enterre sa mère mais n'en a pas moins à l'oeil de prêtre qui lui avait mis le grapin dessus. Parce que l'Eglise est définivement coupable des pires crimes à ses yeux. Ken Bruen y reviendra d'ailleurs dans La main droite du diable, comme il l'avait fait avec Le martyr des Magdalènes.

Les romans noirs de Ken Bruen sont de la même veine que ceux d'Henning Mankell, auquel le romancier irlandais fait un clin d'oeil par une référence au Guerrier solitaire. Des clins d'oeil, il y en a en quantité d'ailleurs, notamment aux auteurs de romans noirs américains. Mais là, je ne suis pas assez calée pour vous en causer !

Les aventures de Jack Taylor plairont aux fans de Mankell, Rankin, Indridason etc. C'est de la même veine délicieuse !

 

 

 

 

 

21 mai 2013

Le choeur des paumés

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4e de couverture : "L'inspecteur Harry Synnott est un garda intègre. Même si ça doit lui coûter son mariage, même si certains de ses collègues l'évitent, même s'il doit trafiquer des preuves pour éviter qu'un coupable s'en tire... Il croit en la justice quel qu'en soit le prix. Dans les commissariats de Dublin, comme dans ceux de Galway, tous se battent pour leurs idéaux alors qu'autour d'eux l'Irlande vacille et se perd dans l'afflux soudain d'argent et la corruption galopante. Harry Synnott quant à lui, devrai payer le prix fort pour faire aboutir son enquête.

Oubliez l'Irlande des Leprechauns. Ici Gene Kerrigan, écrivain que je découvre, peint une Irlande bien noire où il ne fait pas bon avoir des problèmes, que ce soit avec les hommes si vous êtes une femme ou même avec la police, corrompue à souhait et aux méthodes peu orthodoxe pour faire avouer ceux qu'elle prend dans ses filets. Oubliez l'humour irlandais également. Ici on ne rigole pas.

Plusieurs intrigues sont menées de front : à Galway un cinglé est monté sur le toit d'un pub et menace de sauter, puis insinue avoir commis un massacre ; à Dublin une jeune femme accuse un jeune homme de bonne famille de viol ; un type prépare le casse d'une bijouterie ; une camée tente de soutirer de l'argent à un touriste américain en vacances à Dublin, en le menaçant avec une seringue remplie de... Ketchup !

Plusieurs gardai peuplent aussi l'intrigue : l'inspecteur Harry Synnott de Dublin, accompagné de la flickette Rose Cheney ; le gardai Mills à Galway. Pourtant, ils ne forment pas les meilleurs amis du monde : en effet, ça flingue chez les racailles et les paumés autant que dans la police où tous les coups sont permis, même les plus vicieux. Rose, en particulier est bien perverse (mais là j'en dis déjà trop !).

Autant dire qu'on ne trouve aucun personnage sympathique dans ce roman, ils sont même plutôt effrayants... En y réfléchissant bien, on se demande si c'est une bonne idée de repartir en vacances en Irlande ! Eh oui, Gene Kerrigan ne fait vraiment pas dans la dentelle en décrivant une société irlandaise corrompue jusqu'au trognon, où la police ne vous serait pas vraiment d'en grand secours en cas de pépin, où les repères sont à la dérive.

Un détail qui m'a amusée : Harry Synnott est un graphomane aigu, il note tout quand il interroge un suspect et il lui fait signer son "grabouillage".

On passe un bon moment, malgré une ambiance pesante et pince sans rire, très différente de celle des polars de Hugo Hamilton ou Ken Bruen. A la petite semaine, premier volume des aventures de l'inspecteur Synnott  attend déjà dans ma PAL...

 

 

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