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10 février 2015

Mentine tome 1 : Privée de réseau !

 

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Illustration : Margaux Motin

Mentine Green, douze ans et sept mois, le QI d'Einstein, passe en classe de troisième avec une moyenne de... 9,5. Depuis ses cinq ans, âge auquel un psy s'est aperçu qu'elle savait lire, elle se trimbale l'étiquette :  IEP-  enfant intellectuellement précoce (et hypersensible). "Une grosse tête au coeur d'artichaut". Elle adore faire enrager ses parents en s'obstinant à avoir de mauvaises notes. Pour elle, une manière de s'intégrer dans le monde impitoyable du collège où être trop bon, c'est pas cool.
Seulement, pour ses parents, cette fois-ci la coupe est pleine : 9,5 de moyenne pour une surdouée, c'est juste inadmissible ! Avec une tête de serial killer, son père lui annonce qu'il l'expédie pour l'été dans le Larzac, histoire de lui remettre les idées  en place.
Finie l'hyperconnexion avec les copines et les vacances branchouilles à Biarritz ! Dans le Larzac, pas de réseau, ou si peu. Et voilà Mentine en pension chez Raoul, ex-chef de file pacifiste de la révolte paysanne des années 70-80. Un caractère aussi bien trempé que celui de la gamine. Une alliance qui n'est pas gagnée d'avance et c'est le début des frasques de Mentine qui ne manque pas d'air...

Chacun va camper dans son rôle : Raoul dans celui du dur à cuire - qui avouera plus tard qu'il aurait bien renvoyé sa "livraison" en Colissimo à ses géniteurs ; Mentine dans celui de la gamine chiante à souhait. Un duo explosif au premier abord.

Un recadrage en règle se met en place, qui rabaisse le caquet de la surdouée, qui traîne son étiquette depuis son plus jeune âge, mais qui, finalement, ne cherche qu'à être considérée comme quelqu'un d'ordinaire.  Chose que les adultes ont du mal à comprendre : "Qui à douze ans et demi peut rêver de devenir économiste ?" se demande Mentine avec justesse.
Sa précocité intellectuelle est autant un avantage qu'un handicap, dans la société normée qui est la nôtre. Elle en fait la douloureuse expérience dans son coup de foudre pour Eric, le stagiaire de dix-sept ans qui aide Raoul : "J'avais envie de l'embrasser, ce garçon de dix-sept ans. De me jeter sur lui. Etais-je trop en avance ? Intellectuellement et sentimentalement ? Je n'en sais rien. Et puis, de toute façon, j'en avais marre de ces normes, de ces baromètres qui me classaient sans cesse dans des catégories. Trop. Pas assez. Merde !"

La gamine, toute surdouée qu'elle est, va se passionner pour la vie rurale et se faire de nouveaux amis. Elle revoit ses préjugés, le travail à la ferme lui donne le sentiment d'être utile et ordinaire. La campagne va la faire grandir, parce qu'elle n'a que douze ans. Des vacances aux allures de sauvetage.

Un roman d'apprentissage très récréatif, bourré d'humour, qui questionne la normalité, les préjugés, la manie de vouloir mettre les gens dans des cases. Le comportement de Mentine peut paraître farfelu, peu crédible : un surdoué, dans l'imaginaire collectif,  c'est censé être hyper sérieux, hyper mûr etc. Eh bien non, pas forcément ! Quand on est surdoué, on réussit dans la vie. Eh bien non, pas forcément !
Un portrait de "surdouée" très vraisemblable.

Une lecture sympathique, avec un seul bémol : on devine un peu trop facilement l'issue de cet été dans le Larzac. Mais je me demande ce que réserve le tome suivant.


Merci à Flammarion de m'avoir permis de découvrir cette série.

 

 

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