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29 mai 2011

Automne

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4e de couverture : "Jerry Petersson est un riche avocat parvenu. Tout le monde le déteste. Aussi, quand on retrouve son cadavre dans les douves du château qu'il vient d'acheter, personne n'est étonné. Malin mène l'enquête, qui l'amène sur l'île de Ténérife. Un dépaysement dont elle a bien besoin. Rien ne va plus chez elle. C'est l'automne à Linköping. Il pleut, le temps est maussade et froid. Malin, maintenant bien connue du public français, est toujours aussi fragile. Elle devra affronter ses vieux démons et sa solitude pour se lancer aux trousses du tueur. "

Tout d'abord je ne peux que déplorer la quatrième de couverture qui donne une idée fausse du livre. Malins à Ténérife ? Oui mais tellement rapidement que ça ne compte pas. Tout le monde déteste Jerry Petersson ? Non seulement quelques individus qui ont leurs raisons, notamment le patriarche d'une vieille famille de la noblesse suédoise dont le fils a vendu le château à ce nouveau riche parvenu. Bref...

Voici donc le troisième volume des aventures de l'inspectrice Malins Fors et de son équipe que j'ai retrouvées avec plaisir. Et toujours la construction du polar sur la base du déréglement saisonnier : la petite ville de Linköping subit un déluge. Et ça ne s'arrange pas dans la vie de Malin, qui a tendance aimer beaucoup trop la téquila et à lever la main un peu vite (et c'est la raison pour laquelle il faut lire les histoires dans l'ordre car la cause de sa dépression est à trouver dans Eté).

Ici Mons Kallentoft explore le thème de la maltraitance, démontre avec brio l'enchaînement de la violence  et les raisons qui poussent les coupables (et victimes) à agir comme ils le font. Et c'est là un des tours de force de l'écrivain. Dans ses romans, pas de scènes sanguinolentes, mais des explications qui se font jour au fur et à mesure. Tout cela dans un style qui lui est propre et que j'ai encore jamais vu ailleurs : les morts sont omniscients, commentent les scènes et parfois expliquent les faits. Par ailleurs, les narrateurs changent sans que l'on en soit prévenu, mais pourtant cela ne perturbe pas la lecture. Enfin, les coupables qui sont aussi des victimes, sont des gens comme les autres, ou presque...

Seul bémol du livre : j'ai trouvé que la vie privée de Malin prenait trop le dessus pendant une bonne partie du roman, ce qui fait que l'on a tendance à oublier l'intrigue : une énigme policière, avec deux cadavres. Heureusement, dans le dernier tiers du livre, celle-ci reprend le dessus.
Par contre, j'ai adoré l'ambiance vieux château suédois perdu dans la forêt ! Et aussi la fin !

Un opus sans doute moins captivant que les deux précédents (Hiver et Eté) mais à découvrir tout de même !

Et pour finir, une petite vidéo du libraire Gérard Collard, sur la série :

http://youtu.be/c4Ku_tKvUc4

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28 mai 2011

Les vainqueurs du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2011

Les résultats ont été proclamés jeudi soir et les vainqueurs sont :

Catégorie roman : La couleur des sentiments de Kathryn Stockett (une évidence avec un roman pareil !)

Catégorie roman policier : La maison d'à côté de Lisa Gardner (il fait partie des rares livres que je n'ai pas aimés du tout ;-)) .

Catégorie documentaire : il y a 2 vainqueurs, ex-aequo : Algérie 1954-1962 de Benjamin Stora et Nos étoiles ont filé d'Anne-Marie Revol.

Pour avoir un aperçu de la soirée, rendez-vous chez Ankya qui a fait un joli reportage.

Et voici aussi une vidéo de  ELLE avec le témoignage de 3 jurées et l'interview de 2 des finalistes.

 http://www.elle.fr/Loisirs/Videos-Loisirs/Livres/VIDEO-Grand-Prix-des-lectrices-2011-le-verdict-des-jurees-et-la-rencontre-avec-les-auteurs

Enfin, d'après le magazine, dans la catégorie roman, arrive en 2e position : Rosa Candida  suivi de Ru de Kim Thuy ;
dans la catégorie roman policier c'est 13 heures de Deon Meyer (super polar sud-africain), suivi de Silence radio du Canadien Robert Rotenberg (je confirme, à découvrir!). Enfin, dans la catégorie documentaire, 2e position pour Just Kids de Patti Smith.

 

 

 

24 mai 2011

Mon classement Grand Prix des Lectrices de ELLE 2011

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Les résultats officiels du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2011 seront proclamés jeudi prochain. En attendant, je vous propose mon classement personnel, établi d'après les notes que j'ai attribuées à chacun des livres :

Catégorie ROMAN :
1. La couleur des sentiments
2. Rosa Candida
3. Six mois six jours
4. Blues pour Elise
5.
6. L'Indésirable ex aequo avec Les Derniers jours de Stefan Sweig ex aequo avec Les vies extraordinaires d'Eugène
7. En un monde parfait
8. Les femmes du braconnier

Catégorie ROMAN POLICIER :
1. Le cri de l'engoulevent
2. Rupture ex aequo avec Verdict
3. Silence Radio ex aequo avec 13 heures
4. Les enfants de la nuit
5. Haine
6. La maison d'à côté

Catégorie DOCUMENTAIRE :
1. Algérie 1954-1962 ex aequo avec Les Disparues de Vancouver ex aequo avec Mémoires à contre-vent
2. Nos étoiles ont filé ex aequo avec Même le silence a une fin, ex aequo avec Failles
3. Just Kids
4. La moitié du ciel
5. Le philosophe nu.

Chacun de ces livres a été chroniqué sur ce blog.

 




 


 

 

 

15 mai 2011

Sans laisser de traces

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4e de couverture : "L'affaire paraissait insoluble à l'époque : une riche héritière et son fils kidnappés en Ecosse, une remise de rançon catastrophique aboutissant à la mort de la femme et à la disparition de l'enfant. Malgré l'indice découvert vingt-cinq ans plus tard, Karen Pirie, l'experte en cold cases en charge du dossier, a donc peu d'espoirs de résoudre la célèbre énigme. Une autre affaire classée occupe déjà l'esprit de la détective : en 1984, au plus fort de la grève des mineurs qui divisait le Royaume-Uni, un gréviste avait disparu sans laisser de traces, abandonnant les siens. Mais de nouveaux éléments suggèrent qu'il ne s'agissait pas d'une simple désertion. A mesure que les enquêtes avancent, Karen va de révélation en révélation et s'enfonce toujours plus loin dans les labyrinthes du mystère... La reine incontestée du thriller psychologique joue avec nos nerfs dans un suspense démoniaque. "

Deux intrigues, deux héroînes (l'inspecteur Karen Pirie et Anabelle Richmond, journaliste), deux lieux d'action (le Fife écossais et la Toscane italienne), deux époque (1984-85 et 2007). On pourrait se dire que c'est risqué. Et pourtant, à la fin, tout se tient d'un bloc, d'une logique implacable, d'une cohérence parfaite. Un roman complexe et fouillé.

Il faut dire que Val McDermid, Ecossaise petite-fille de mineur, connaît son sujet. Et comme elle le dit elle-même, c'est sans doute son roman noir le plus intime, même si les personnages sont fictifs. Elle dédit d'ailleurs son livre à ses grands-parents :
"Ce livre est dédié à la mémoire de Meg et Tom McCall, mes grands parents maternels. Ils m'ont montré ce qu'est l'amour, ils m'ont enseigné l'esprit de communauté, et ils n'ont jamais oublié l'humiliation que l'on ressent à faire la queue à la soupe populaire pour nourrir ses enfants. Grâce à ceux, j'ai appris à aimer la mer, la forêt, et les livres d'Agatha Christie. Une dette non négligeable", écrit-elle.

En 1984-1985, les mineurs britanniques sont en grève, Thatcher les méprisera. C'est à cette époque que l'un d'entre-eux, Mick Prentice, disparaît, abandonnant sa femme et sa fille. A l'époque, tout le monde pense qu'il a trahi la communauté et qu'il est parti avec les "jaunes" (ceux qui ont abandonné la grève et ont quitté les lieux) à Glasgow. Pourtant, alors que tout semble accâbler un syndicaliste, au fur et à mesure, les pistes se multiplient puis se resserrent comme un étau autour du disparu lui-même...
Parallèlement, Bel Richmond, journaliste en vacances en Toscane, fait une découverte dont elle comprend rapidement qu'elle peut bouleverser sa carrière car elle renvoie à une affaire non élucidée : celle des circonstances du meurtre de Catriona  Maclennan Grant, jeune et très belle héritière de la plus grosse fortune d'Ecosse et de l'enlèvement de son fils. Le père de la belle n'est autre que  l'entrepreneur et promoteur immobilier Sir Broderick Maclennan Grant. Un nom aussi connu que Berlusconi en Italie.

L'ensemble peut paraître sombre comme la tourbe, mais ce n'est pas le cas. L'amour est très présent dans ce roman et les meurtriers ne sont pas des psychopathes sanguinaires. Juste des gens pris dans une spirale infernale. Val McDermid réinvente ici les codes du roman noir  à la Agatha Christie en ancrant sa fiction dans un contexte social fort, comme souvent dans ses romans. Elle démonte et analyse chaque rouage de la machine infernale.

J'ai aimé le personnage de l'inspectrice Karen, une femme qui lutte comme une tigresse dans un univers de macho, malgré les bâtons dans les roues que lui tend un chef qui la déteste. Une héroïne qui a une faible pour les bons petits plats que l'écrivain décrit à merveille  :
"Devant elle reposait un pithiviers de filet de pigeon parfaitement présenté, entouré de toutes petites pommes grenailles et d'une tour de minicarottes et de minicourgettes rissolées. Le Laird'o Wemyss était plus qu'à la hauteur de sa réputation." On en mangerait !!
L'héritière tuée des années auparavant est une femme libre, malgré sa condition privilégiée. Elle sait ce qu'elle veut : vivre une vie d'artiste et vivre avec qui elle souhaite, quand elle le souhaite, quitte à contrer les siens. La journaliste Bel est par contre trop ambitieuse (le style à avoir les dents qui rayent le parquet) pour être totalement sympathique.
Val Mcdermid creuse ses personnages au-delà des apparences et bouleverse les idées reçues et les préjugés. C'est aussi le côté intéressant du livre.

Enfin, c'est un roman noir qui a l'accent du Fife écossais (Newton of Wemyss,  East Wemyss, Kirkcaldy - où Val McDermid a passé son enfance), et où le lecteur se promène sur ses plages et dans ses grottes, entre quelques escapades en Toscane.

C'est sans doute le roman le plus accompli de Val McDermid que j'ai lu jusqu'ici.

Seul bémo du livre : sa couverture du livre en édition française.  C'est en fait celle d'un autre roman de Val McDermid :

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Voici quelques-unes des couvertures "VO" pour Sans laisser de traces (titre VO : "A darker domain) :

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 qui correspondent tout à fait au livre... Dommage.

Enfin, une photo emblématique  du roman

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que vous pouvez retrouver ici, avec une interview de Val McDermid et le site des grottes de Wemyss.

 Voilà, un petit prélude au mois écossais programmé par Cryssilda, mais je ne pouvais pas attendre un mois avant de parler de ce roman ;-)

 

10 mai 2011

Algérie 1954-1962

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Tout d'abord ce livre est proche d'une oeuvre d'art : un excellente surprise attend le lecteur lorsqu'il l'ouvre, à savoir la multitude de documents historiques reprographiés mais plus vrais que nature, glissés dans des enveloppes et collés sur les pages (lettres, photographies, dessins, cartes géographiques, coupures de journaux). Ce procédé n'est pas nouveau mais il fait toujours son petit effet et permet d'aborder le sujet de manière originale.

La guerre d'Algérie est toujours assez méconnue de la plupart des Français n'ayant pas vécu cette époque puisque juste survolée par quelques dates clés dans les programmes scolaires de classe de terminale (c'est le cas pour ma génération). Pourtant, on a souvent dans la famille quelqu'un qui a fait la guerre d'Algérie (c'est aussi mon cas). C'est donc avec une certaine curiosité que je me suis plongée dans le livre en me repérant d'abord par la fresque historique avec les événements vus des deux camps : celle des "dates françaises de la "guerre d'Algérie" (appellée pudiquement à l'époque "les événements d'Algérie") et celle des "dates algériennes de la "guerre d'indépendance". Un graphique qui permet tout de suite de comprendre la complexité de cette guerre de 2 800 jours et la manière dont elle est vécue de part et d'autre.

Tout au long du livre, l'historien s'efface pour laisser la place aux lettres et récits de ceux qui ont vécu cette guerre (c'est d'ailleurs ce qu'indique le sous-titre "Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre"). Il se contente juste de poser un regard sur chacune des doubles pages thématiques et chronologiques dans un petit encadré pour expliquer ce dont parlent les gens (civils, enfants, soldats, déserteurs,instituteurs-militaires...) ou les journaux, avant d'approfondir l'explication en toute fin de livre.

On apprend qu'à l'époque, les Algériens sont niés par les Européens qui vivent sur la même terre qu'eux. Ils font comme s'ils n'existaient pas, ou quand ils parlent d'eux, c'est toujours comme s'ils étaient une menace. L'instruction des petits Européens d'Algérie (qui ne sont pas seulement des Français, mais aussi des Espagnols ayant fuit la guerre civile, des Italiens ou des Maltais) est obligatoire mais pas pour les petits Algériens. Jusqu'en 1964 il y avait des écoles séparées pour Européens et Algériens. A la veille de la guerre plus de neuf Algériens sur dix ne savent ni lire ni écrire. L'Algérie était alors le territoire d'une immense injustice et donc une bombe à retardement.

On découvre que la plupart des appelés du contingent n'avaient jamais voyagé hors de France ni même hors de leur département et que le choc fut d'autant plus rude lorsqu'ils débarquèrent sur une terre si différente de la leur, alors qu'en plus, ils n'étaient pas préparés à la guerre.

Le déchirement des Français dans la guerre est bien restitué avec les témoignages de personnalités pieds-noirs comme Camus ou Jules Roy, mais aussi ceux de l'opinon publique, de la classe politique et des déserteurs. Les pieds-noirs, rejetés de part et d'autre de la Méditerranée, se sentent incompris et méprisés. Les appels de Jules Roy ou de Camus sont touchants mais, paraissent, avec le recul, un peu naîfs : demander aux Français de rester en Algérie, de ne pas s'exiler, de reconstruire le pays sur une base nouvelle d'égalité entre les peuples après une guerre si cruelle où l'usage de la torture était légion, où, pendant plus d'un siècle il y a eu tellement d'inégalités sociales, paraît un peu utopique. Mais on comprend tout à fait leur sentiment.

Un livre qui a su me captiver et m'étonner. J'ai apprécié le principe du témoignage qui prime sur le discours de l'historien, la dimension pédagogique originale de l'ouvrage. Une belle découverte et une belle réussite ! Une oeuvre à faire partager pour panser les plaies d'une histoire commune et que j'ai pour ma part offert à des amis algériens.

Lu dans le cadre du
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 Voilà, depuis quelques semaines, ma mission de jurée du Grand Prix des Lectrices de ELLE s'est achevée. Une expérience que j'ai énormément appréciée en raison des belles découvertes littéraires que j''y ai faites. Une excellente sélection où très peu de livres m'ont réellement déçue (je crois qu'il y en a 3 sur 28 seulement).

Ma seule crainte, en m'engageant dans cette aventure, était de ne pas tenir les délais de remise des copies. Pourtant, malgré des journées de travail bien chargées, j'y suis arrivée sans problème.
 
En fait, la vraie difficultée fut plutôt d'attribuer une note à un livre décevant : on sait que chaque écrivain y met beaucoup de lui-même. Donc inévitablement on se demande comment la modeste lectrice-jurée que l'on est peut se permettre une ignomie pareille... (je me suis sentie coupable pour les quelques rares mauvaises notes que j'ai attribuées en me disant que forcément j'avais raté quelque chose et que c'est pour ça que je n'avais pas aimé - mais en même temps il y a un livre qui m'a vraiment exaspérée!). En tout cas, quelque soit le résultat, j'ai fait mon travail en toute franchise !

 Roger Chartier disait que dans un livre il y a en fait deux auteurs : l'écrivain mais aussi le lecteur, qui par son expérience, son vécu, son attente, ré-écrit le texte.

Donc voilà, maintenant la machine est en marche et les résultats seront proclamés le jeudi 26 mai. Autant dire que j'ai hâte de les connaître, même si malheureusement je ne pourrai pas être présente à la cérémonie. Une chose est sûre : mes yeux et mes oreilles ne seront très attentifs.

Enfin je vous rappelle que vous avec jusqu'au 15 mai pour poser votre candidature pour être jurée 2012 et c'est ici.

Je remercie très chaleureusement l'équipe du Grand Prix des Lectrices de ELLE de m'avoir permis de vivre cette aventure.

 

 

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