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16 août 2013

Les évaporés

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Richard B., Américain de San Franscisco, à la fois poète et détective, détestant voyager, accepte néanmoins d'accompagner Yukiko son ex petite-amie au Japon pour enquêter sur l'étrange disparition de son père.

Tout d'abord, il faut que vous sachiez deux choses en lisant ce roman :
- "au Japon, un adulte a légalement le droit de disparaître". On appelle ces personnes les évaporés, ou plus précisément, en japonais, johatsu ;
- " tout ce qui est raconté ici est vrai : c'est le fruit d'expériences vécues, de rencontres et de nombreuses lectures faites sur place". Même le personnage de Richard existe, aussi bien que les évaporés : il s'agit du romancier et poète américain Richard  Brautigan "qui a vécu lui aussi au Japon en 1976" et a servi de guide à Thomas B. Reverdy.

L'écrivain nous immerge dans le Japon de l'après-Fukushima, sur les pas de Kaze, le Japonais évaporé escorté par un gamin de quatorze ans. Kaze a été licencié. Le gamin a perdu sa famille suite au tsunami. L'enquête menée par Richard s'avère difficile dans ce Japon sous le dogme des yakuzas et autres "shogun de l'ombre" que sont "d'anciens Premiers ministres qui restent dans les coulisses, (...) ou bien des gens (...) qui ont un pied dans plusieurs mondes, la politique, les affaires". C'est un monde à la fois mystérieux et effrayant qui est décrit. Kaze a été licencié du jour au lendemain, sans explications, mais sans doute parce qu'il a découvert quelques magouilles financières dans l'entreprise de courtage où il travaille. Des cols noirs (yakuzas) lui demande de se tenir à carreau. Un double coup de sabre donc, car au Japon être licencié est la honte suprême, le déshonneur complet. C'est la raison qui pousse Kaze à s'évaporer. C'est une chose facile dans ce pays où les cartes d'identité n'existent pas et où l'on croit les gens sur parole ou plutôt sur ce qui est écrit sur leur carte de visite. Mais ce qui attend les évaporés, c'est une vie misérable. Et devinez qui on trouve en nombre dans la "zone interdite" créée suite à la catastrophe de Fukushima ?

Cette catastrophe hante les pages du roman, la description est au-delà de l'imaginable. On pense voir de la neige, mais c'est en fait de la cendre. Mais ce n'est presque rien à côté de "la côte qui s'est mise à ressembler à une succession de villes fantômes". La région où a eu lieu la catastrophe était économiquement sinistrée auparavant. Mais "depuis le tsunami et les problèmes nucléaires, ça bouge beaucoup par là-bas. La plupart des évaporés de Tokyo sont employés comme journaliers, sur des chantiers de démolition ou de reconstruction. C'est un des taux de chômage les plus bas du Japon" .

Ce que j'ai lu dans ce roman très bien documenté est au-delà de ce que je pouvais imaginer. Sans doute le premier roman francophone sur l'après-Fukushima. Edifiant, émouvant et effrayant à la fois. Un roman japonais également, comme aime à l'indiquer Thomas B. Reverdy, pour qui ce pays n'a pas encore levé tous ses mystères. L'écriture fluide, les chapitres courts et aérés l'ont rendu très agréable à lire, doublé du suspense de l'enquête de Richard, toujours épredument amoureux de son ex-petite amie japonaise, qui, à l'instar de son pays, gardera pour elle bien des mystères. On a beaucoup d'empathie pour Kaze et le gamin, sorte de famille monoparentale recomposée.

Une belle découverte de la rentrée littéraire 2013, pour moi qui ai une histoire particulière vis-à-vis du Japon. Un roman qui m'a touchée au coeur. Parution prévue le 21 août.

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour le partenariat.

 

 

 

 

 

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14 août 2013

Une seconde vie

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4e de couverture : "«Les sept nuits suivantes, elle refit ce rêve dans lequel un jeune homme passait à côté d’elle et s’arrêtait pour lui demander le chemin du lotissement. Dans son rêve, il l’avait toujours dépassé quand elle l’appelait par le prénom qu’elle lui avait donné à sa naissance, et dont elle n’était pas certaine qu’il le porte toujours. Mais il le reconnaissait car chaque nuit, dans ce rêve, il se retournait, et à ce moment-là elle s’éveillait couverte de sueur, sachant que ce n’était pas un rêve mais une prophétie.» Suite à un accident de voiture, Sean Blake est déclaré cliniquement mort. À son réveil, il lui semble être devenu étranger à lui-même. Il décide de partir en quête de son passé, sur les traces de sa mère dont il ne sait rien. Elle l’avait enfanté dans l’un des sinistres couvents de la très catholique Irlande d’après-guerre…"


Cela faisait un moment que j'étais tentée par ce roman de l'écrivain irlandais Dermot Bolger, dont j'avais adoré Toute la famille sur la jeté du paradis, qui racontait la vie d'une famille d'Anglo-irlandais hors norme pris dans les pièges de l'Histoire.

Ici Dermot Bolger change de sujet mais revient sur l'histoire de son pays, ou plus précisément un fait de société qui n'a pas encore levé tous ses tabous : l'abandon d'enfant dans l'Irlande des années 50, avec comme corolaire les épouvantables couvents des Magdalene où étaient envoyées toutes celles qui risquaient de salir la respectabilité d'une famille. Dermot Bolger a réécrit son ouvrage, paru une première fois dans les années 90, car, selon lui, il contenait trop de colère. Il essaie ici de replacer les choses dans leur contexte, ce qui ne veut pas dire qu'il pardonne ce qui a été fait, loin de là !

Sean Blake, photographe d'une quarantaine d'années, fait l'expérience la mort clinique suite à un accident de voiture devant le jardin botanique de Dublin. Il flotte au-dessus de son corps etc. Il revient miraculeusement à la vie, sa vie qui ne sera jamais plus la même après cette expérience. Il sait depuis l'âge de onze ans qu'il a été adopté. Après l'accident, le malaise de sa vie actuelle ne fait que s'accentuer, l'éloignant de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Pour arriver à s'en sortir, il va faire son enquête, en secret, pour retrouver sa mère, Lizzy, dont le lecteur suit également l'état d'esprit au fil des pages. Sean est envahi par des images obsédantes, en particulier celle d'un jeune homme peu avenant. Il va à la rencontre d'un des gardiens du jardin botanique victorien de Dublin qui l'aidera dans sa quête.

Dermot Bolger ne mâche pas ses mots sur l'Irlande des années 50 et son amour du faux-semblant, de gens prêts à sacrifier leur famille au nom de la respectabilité, un mot qui vaut de l'or :"L'Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité." Il reproche à ses concitoyens leur lâcheté ( "Montre la vérité aux Irlandais, ils s'enfuient en hurlant.") et son corrolaire, l'hypocrisie : "Ivrognerie, violence domestique, n'importe quel pêché était accepté, à condition de rester cacher."


Il y a évidemment de la colère dans ce roman, mais l'écrivain laisse les protagonistes de l'époque s'exprimer, comme la mère supérieure de ce qui est devenue une école réputée, qui était novice au moment des faits. Elle tente d'expliquer, pour éviter à Sean de mettre tout le monde dans le même panier. L'écrivain donne également la parole au frère de sa vraie mère, celui duquel elle était si proche et qui pourtant l'a laissée embarquer sans rien faire, par lâcheté. On découvre la souffrance de cet homme vieillissant, devenu homme d'église par nécessité plus que par vocation : devenir prêtre était le summum de la réussite et aussi un moyen bien commode de mettre encore une fois à part ceux qui étaient différents : "Les gens de ma paroisse, sentant que j'étais différent, décidèrent de ma vocation."
L'aveu de ce frère est vraiment émouvant. Et le tour de force de Dermot Bolger dans ce roman, est que, contrairement à ce qu'on croyait, on ne se met pas à haïr tous les gens qui, par leurs agissements ou leur non-action, ont brisé la vie de Lizzy, dont la souffrance, bien évidemment toujours vivace, est évoquée, malgré la maladie d'Alzheimer qui la ronge.  On ne peut pas dire qu'on a de l'empathie pour eux non plus, mais un regard sur eux plus distancé. C'est la responsabilité de toute une société qui est mis en balance.

J'ai aimé ce roman, bien évidemment émouvant. Je modérerai mon élan par un bémol : quelques longueurs parfois et la thématique de la mort clinique et de ses sensations peut être critiquable. Une manière d'ajouter une touche fantastique un peu maladroite à mon avis.

 

 

 

8 août 2013

Au lieu dit Noir-Etang

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4e de couverture : "Dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre en 1926, le jeune Henry découvre la relation adultérine qu'entretiennent deux de ses professeurs. La solitude de M. Reed, marié et père de famille, l'intrigue ; tout comme le fascinent la beauté et le caractère passionné de Mlle Channing. Henry va être témoin complice et muet de la tragédie qui se noue au lieu maudit appelé Noir-Etang..."

Tadam ! C'est un roman noir bien echevelé que je viens de lire là mais non moins palpitant ! Dès le début, le lecteur connaît le dénouement dramatique de l'histoire : Thomas H. Cook prend soin de lui faire entrer ça dans le crâne pendant un certain nombre de pages par la voix du narrateur, Henry, devenu vieil homme. Néanmoins, le suspense reste entier et il faut vraiment lire ce livre jusqu'à la dernière page et avec attention car la révélation n'aura pas lieu avant. Un coup de théâtre vous y attend mais là j'en ai déjà presque trop dit...

Thomas H. Cook reprend le topos de l'amour passionnel et interdit, le plante dans le décor de Cap Cod à la fin des années 20. On aurait pu craindre qu'il tombe dans le piège du récit type Harlequin mais ce n'est pas le cas. Il s'attache avant tout à décrire l'atomsphère suffocante de la petite ville où se trouve Chatham School, école où étudie Henry et dont le père est le directeur et le bouleversement que va provoquer l'arrivée d'une belle femme émancipée, cultivée et artiste. Mlle Channing, embauchée comme professeur de dessin, a parcouru le monde avec son père quand elle était enfant. Un vent de liberté l'habite toujours et elle saura l'insuffler à Henry, mais également à son collègue Mr Reed. L'effet de ce vent de liberté emmènera ces trois personnages vers le drame. C'est l'étau qui se resserre autour d'eux peu à peu que décrit Thomas H. Cook, ou comment les ragots, les suppositions, les petites histoires que chaque habitant va se raconter finira par noircir la réalité, brisant les plus fragiles.

L'écrivain traite à merveille du sentiment de culpabilité et du thème de la liberté qui file tout au long du roman. Nous plongeons avec le narrateur dans le passé de cette petite ville de la Nouvelle-Angleterre des années 20 qui  fait froid dans le dos. Un roman noir bien caustique à dévorer sans modération.

Je vais me fixer d'autres rendez-vous avec Thomas H. Cook, c'est certain !

1 août 2013

Le dramaturge

 

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4e de couverture : "L'impossible s'est finalement produite. Jack ne se drogue plus, ne boit lus et sort même avec une femme de son âge. Certains vont jusqu'à prétendre l'avoir vu à la messe... On peut toujours rêver ou se mentir à soi-même, la vérité ne tarde pas à vous rattraper par le colback pour vous ramener à elle d'un coup sec. D'autant que, si Jacke ne tente de s'amender, le monde, lui, ne change pas. Un mari jaloux lui démonte le genou à coups de crosse, des flics désinvoltes l'accusent d'un meurtre qui les arrange et deux étudiantes sont retrouvées mortes coup sur coup. Trop c'es trop. Sans alcool, la cinquantaine venue, Jack oscille de nouveau au bord du gouffre. Personne n'ira lui faire croire que les emmerdes puissent d'un seul coup tomber si serrées sans qu'il y ait de lien entre elles. Jack le sait. Un tarés s'amuse dans l'ombre."

Voici mon troisième rendez-vous avec le détective privé Jack Taylor, ancien garda viré pour alcoolisme et autres frasques. A vrai dire j'ai commencé à lire les aventures de ce héros des temps modernes (c'est-à-dire tout sauf parfait) dans le désordre. C'est ici le troisième tome de ses aventure dans la jolie ville de Galway, ou plutôt une Galway tel qu'un touriste ne pourra jamais l'observer. Le Dramaturge précède La Main droite du diable, où, rappelez-vous Jack sortait d'un asile psychiatrique suite au décès de la fille d'une amie, tombée par la fenêtre alors qu'il en avait la garde.

Dans le présent volume, on ne reconnaît plus notre alcolo de Jack : il carbure maintenant à l'eau du robinet et au yaourt. Il a même décidé de laisser sa vie de détective privé au vestiaire pour un moment. Seulement voilà, un ancien indic dealer emprisonné le supplie de se renseigner sur le meurtre de sa soeur, étudiante retrouvée assassinée. Le meurtrier a l'air de s'y connaître en littérature irlandaise puisqu'il a laissé au pied de la victime un livre de John M. Synge. Jack se laisse convaincre à contre-coeur de s'occuper de cette affaire. Sans une goutte d'alcool. Avec parfois son ex-collègue "boulet", la ban garda, Brid, qui ne supporte pas qu'on l'appelle par son nom anglicisé, mais seulement par son nom irlandais : Ni an Iomaire. Cela va sans dire que Jack se fait une joie d'écorcher son nom à la moindre occasion...

Comme dans tous les romans noirs de Ken Bruen mettant en scène Jack Taylor, l'intrigue passe quasiment au second plan car Jack n'a de cesse d'observer ce qui se passe autour de lui, cette Irlande qui change et ses répliques font mouche :

"Dans le catalogue irlandais du crime, se prendre pour plus important qu'on n'est est gravissime."

"De mon temps un policier savait regarder de l'autre côté quand on lui tendait un pot de vin, mais aujourd'hui ils ont perdu tout respect d'eux-mêmes."

"Le type qui tripote son alliance, il a des besoins sexuels au-dessus de la moyenne."

"La journée était radieuse. Je m'arrêtais un moment à Eyre Square où l'herbe était envahie de gens qui se doraient au soleil. Avant le soir, ils seraient rouges, couverts de cloques. La rançon globale d'un été irlandais."

Jack enterre sa mère mais n'en a pas moins à l'oeil de prêtre qui lui avait mis le grapin dessus. Parce que l'Eglise est définivement coupable des pires crimes à ses yeux. Ken Bruen y reviendra d'ailleurs dans La main droite du diable, comme il l'avait fait avec Le martyr des Magdalènes.

Les romans noirs de Ken Bruen sont de la même veine que ceux d'Henning Mankell, auquel le romancier irlandais fait un clin d'oeil par une référence au Guerrier solitaire. Des clins d'oeil, il y en a en quantité d'ailleurs, notamment aux auteurs de romans noirs américains. Mais là, je ne suis pas assez calée pour vous en causer !

Les aventures de Jack Taylor plairont aux fans de Mankell, Rankin, Indridason etc. C'est de la même veine délicieuse !

 

 

 

 

 

27 juillet 2013

Les lisières

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4e de couverture : "Tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence : sa femme l'a quitté, ses enfants lui manquent, son frère l'envoie s'occuper de ses parents, son père ouvrier s'apprête à voter FN et le tsunami ravage le Japon, son pays de coeur. De retour dans la banlieue de son enfance, il n'aura d'autre choix que se tourner vers son passé pour comprendre le mal-être qui le ronge. Comment devient-on un inconnu aux yeux de ses proches ? Comment trouver sa place clans un monde devenu étranger ?"

Les vacances d'été est propice au rattrappage de billets en retard ! Je continue donc sur ma lancée, avec cette première rencontre avec Olivier Adam. C'est l'adaptation cinématographique de Des vents contraires qui m'a donné envie de découvrir son oeuvre. Je n'ai pas choisi un petit roman de 300 pages mais l'un des derniers parus (ou le dernier, d'ailleurs, je ne sais pas) qui en fait plus de 500 dans la présente édition.

Comme dans Des vents contraires, Olivier Adam met en scène un écrivain dépressif et divorcé. C'est une chose qui m'a frappée ! Paul a grandi en Région parisienne, dans un milieu ouvrier. Lui est devenu écrivain et son frère vétérinaire. Mais on dirait que c'est une chose qu'il assume mal et que son entourage lui renvoie à la figure. Il habite à présent en Bretagne, au "vert" mais revient en banlieue pour voir ses parents qui traversent une mauvaise passe : sa mère est hospitalisée et son père livré à lui-même dans le petit appartement qu'ils n'ont jamais voulu quitter. Paul est un peu schizophrène dans son regard sur l'endroit où il a passé son enfance avec, à la fois un dégoût et un attachement qu'il a du mal à admettre.

Je dois avouer que ce personnage m'a plutôt agacée pendant une bonne partie du roman tant par son pessimissme que par son regard condescendant parfois. Jusqu'au moment où... justement, ce même personnage-écrivain vous renvoie à la figure ce que vous êtes exactement en train de penser de lui ! Celui de l'écrivain, de l'intellectuel français dans toute sa caricature ! C'est plutôt ingénieux comme mise en abyme et comme manière de mettre à distance un certain roman social à la française. C'est du moins ainsi que je l'ai ressenti. Avec ce personnage sur la brèche, qui a franchi les "lisières" sociales et géographiques, l'un allant d'ailleurs avec l'autre selon certains (aux pauvres la banlieue asphixiante, aux riches l'oxygène de la province du bord de mer), Olivier Adam semble mettre à distance, mais sans vraiment les renier, ce genre littéraire hexagonal et cette conception géographique du pays qui pourtant n'est pas fausse, mais sans tomber dans la caricature. Issu d'un milieu ouvrier, Paul est devenu écrivain et son frère vétérinaire. C'est bien la preuve qu'on peut être issu d'un milieu modeste et s'en sortir. Néanmoins la vision d'ensemble est pessimiste (et ça j'ai pas trop aimé car l'espoir fait vivre !)

Ce roman est complexe. Je dois dire aussi que mieux vaut avoir le moral pour le découvrir car ce n'est pas franchement gai, et même un peu trop noir à mon goût. Pas vraiment une lecture de vacances douce, légère et insousciante. Mais néanmoins à découvrir car cela vous remue les neurones. Olivier Adam a parfois une écriture proustienne avec des phrases à n'en plus finir. Mais malgré tout sans fioritures.

 

 

 

 

 

 

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25 juillet 2013

La muraille de lave

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4e de couverture : "Abasourdi, Sigurdur lève les yeux vers l'imposante Banque centrale, surnommée "la muraille de lave" en référence à l'impénétrable barrière de corail de la mer d'Islande. Ici règnent le crime et la corruption : une employée, adepte de libertinage, a été poignardée. Sigurdur en est persuadé, l'assassin est entre ces murs. Plus que jamais, les conseils d'Erlendur seraient précieux, mais il a disparu..."

 

Autant vous le dire de suite, j'ai lu ce livre il y a deux mois et jeté de piètres notes dans mon carnet : donc ne vous attendez pas à une critique hyper-détaillée !

Cela dit, encore un très bon Indridason ! Ce volume fait suite à La Rivière noire qui mettait en scène l'une des acolytes d'Erlendur : Elinborg. Je pensais retrouver ce personnage puisque Erlendur n'est toujours pas de retour. Eh bien, première surprise, c'est le deuxième acolyte de l'inspecteur au grand coeur qui nous donne rendez-vous ici : Sigurdur Oli.

Cette stragégie d'Arnaldur Indridason de mettre en avant les autres personnages secondaires de la série lui permet de dévoiler un peu plus l'environnement professionnel de son personnage principal. Sigurdur Oli a un caractère très différent d'Erlendur : la brutalité verbale ne lui fait pas peur pour faire avouer les suspects. Il s'énerve facilement. Bref, pas facile à vivre le gars (d'ailleurs c'est aussi un divorcé) et surtout pas forcément efficace pour avancer sur la bonne voie....

Côté thématiques, Indridason reprend ses thèmes favoris de l'enfance maltraitée, du trafic d'argent sale qui corrompt les individus jusque dans leurs moeurs. Et ça débute fort ! Si l'on vous invite un jour à une soirée entrecôtes, moi je vous le dis : méfiez-vous !! Une bonne dose d'humour noir également de la part de mon écrivain islandais préféré !!

Enfin, on retouve un personnage rencontré dans Hiver arctique : Andres (d'où la nécessité de lire les volumes à peu près dans l'ordre).

La fin est vraiment poignante et les assassins (et un en particulier), s'ils sont coupables, sont avant tout des victimes. Une fois de plus, un roman noir très subtile !

J'ai maintenant lu toute la série parue en France. Je ne dis qu'une chose : vivement la suite !!

En attendant, pour ceux qui l'ignore, il y en a un roman d'Arnaldur qui sort le 12 septembre ! (l'histoire d'un étudiant islandais qui part faire ses études au Danemark : j'en rêve déjà !!

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21 juin 2013

Rosie ou le goût du cidre - Une enfance dans les Cotswolds

 

 

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4e de couverture : "" Le thème de ce livre (une enfance à la campagne) était, dans sa banalité, redoutable à traiter. On attend au coin du bois l'odeur des foins, la pêche aux écrevisses et autres fariboles certainement enchanteresses, mais qui font vite bâiller. Rien de tout cela dans ce récit d'une pureté de ton et de langue prodigieuse : une langue qui reste
de bout en bout, comme celle de Colette, le parler d'un poète. Hors de nos frontières, deux livres seuls, pour tout, dire, accèdent à ce miracle : Vingt ans de jeunesse de Maurice O'Sullivan, qui raconte une enfance irlandaise dans les Blaskets et que Dylan Thomas comparait "à l'œuf tout frais pondu d'un oiseau de mer", et, sur un autre registre, Vertes demeures de W. H. Hudson, dont Conrad disait qu'il écrivait " comme l'herbe pousse". Compliment qui pourrait fort bien s'adresser à Laurie Lee en la présente occurrence. " (Patrick Reumaux)"

 Tout d'abord, pour celles et ceux qui l'ignoreraient (comme moi avant de commencer ce récit, j'avoue ! ) Laurie Lee est un écrivain, poète et scénariste anglais (1914-1997). Cider with Rosie a été écrit en 1959.

L'homme de lettres nous livre ici sa prime enfance, dans le sud ouest de l'Angleterre dans la région des Cotswolds, plus précisément dans la vallée de Slad. Nous sommes au début du XXe siècle, juste après la Première Guerre mondiale. Laurie Lee nous prévient : "Ce livre est une remémoration de la première enfance ; le temps en a peut-être déformé certains épisodes". Mais en fait, peu importe. L'écrivain procède ici non par ordre chronologique mais plutôt par thématiques formant chacune un chapitre du livre. Une manière originale d'aborder un récit d'enfance. Quelques-uns ont attiré mon attention plus que d'autres. Notamment lorsque Laurie évoque ses deux grands-mères dans le chapitre "Deux grands-mères dans les lambris" : il y décrit deux vieille dames fortes en caractères, que tout oppose et qui se détesteront cordialement jusqu'à leur mort. Elles sont pourtant tellement liées l'une à l'autre par le fil de la discorde que la mort de l'une emportera l'autre !

"Grand-mère Trill et Grand-mère Wallon étaient deux vieilles ennemies vivant chacune sur les nerfs de l'autre". "Elles communiquaient à coups de sabots et de balai, sautant sur le sol et frappant au plafond."
"Grand-mère Trill avait un curieux sens du temps, qui paraissait obéir à un modèle dépassé. Par exemple, elle prenait son petit déjeuner à quatre heures du matin, déjeunait à dix, prenait un thé à deux heures et demie de l'après midi et se mettait à nouveau au lit à cinq heures."

Ces deux grands-mère sont attachantes de drôlerie, presque des personages de BD. Et quand Laurie Lee n'évoque pas sa famille (qui occupe évidemment une bonne partie du livre), il brosse une peinture magnifique de sa vallée dans les Costwolds :

"L'hiver, pas plus que l'été, n'était typique dans notre vallée, ce n'en était même pas le contraire. C'était simplement autre chose.(...)
- Fait mortel, dehors ! dit le laitier. Les freux sont après les moutons. Les cygnes gèlent sur le lac ! Et les mésanges tombent raides mortes en plein vol!"
"C'était un monde de verre, étincelant et immobile. Les brumes avaient gelé tout autour des arbres, les transformant en pains de sucre. Tout était raide, bouclé, scellé, et quand nous respirions, l'air avait une odeur d'aiguilles, nous piquaient les narines et nous faisait éternuer. (...) Sous le soleil faible et bas, les champs lointains étaient recroquevillés comme des huîtres."
"Le ciel s'était éclairci et des ruisseaux d'étoiles déferlaient dans la vallée jusqu'au Pays de Galles."

Mais l'été, "étourdi de senteurs et d'abeilles, le jardin partout brûlait de chaudes fleurs blanches, chacune d'une si aveuglante incandescence qu'elles faisaient mal aux yeux quand on les regardait.
Les villageois prenaient l'été pour une sorte de punition. Les femmes , qui ne s'y habituèrent jamais, déversaient des seaux d'eau dans les chemins, enlevaient la poussière en marmonnant, tandis que couvertures et matelas pendaient comme des langues aux fenêtres et que les chiens, babines pantelantes, s'abritaient sous les citernes à eau de pluie."

Enfin, le village du tout jeune Laurie est peuplé de personnages tout à fait étranges : Charlie-Trognon-de-Chou, Albert-le-Diable, Percy-de-Painswick ou Willy-le-Poiscaille... Tout un monde !

L'écriture de Laurie Lee m'a vraiment enchantée, par sa poésie mais aussi sa touche d'humour. J'ai lu le livre en version française dans une traduction remarquable. Par contre, j'ai, étrangement, eu du mal à m'attacher aux personnages qui peuplent le village (mis à part les grands-mères) et même à l'écrivain enfant.

Une lecture en demi-teintedonc, mais récit à découvrir malgré tout. Il constitue le premier volume d'une trilogie dont Un beau matin d'été (1969) et Instants de guerre (1991) constituent la suite de la vie de l'écrivain. J'avoue que le deuxième volume me tente...

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Lu dans le cadre du Mois anglais organisé par Lou et Titine

 

 

 

7 juin 2013

Cette main qui a pris la mienne

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4e de couverture : "Dans le Soho bouillonnant des sixties, Lexie, apprentie journaliste, comble sa soif d'indépendance et ses rêves de gloire. Quarante ans plus tard, la jeune Elina s'efforce de surmonter un accouchement difficile tandis que son mari voit ressurgir les zones d'ombre de son enfance. Deux destins bouleversants, unis par un lien ténu et secret..."

Je publie ce billet dans le cadre du Mois Anglais. Je précise néanmoins que Maggie O'Farrell n'est pas anglaise mais nord-irlandaise. Reste que ce roman se déroule en grande partie à Londres, à Soho en particulier. L'écrivaine a d'ailleurs eu recours à Soho in the Fifties and Sixties de Jonathan Fryer (1998) et Never Had It So Good. A History of Britain from Suez to the Beatles, de Dominic Sandbook (2005). Et c'est justement, entre autres, la description minutieuse et quasi-cinématographique de Soho qui m'a séduite et décidé à publier ce billet dans le cadre du Mois Anglais.

C'est mon troisième rendez-vous avec Maggie O'Farrell, après La femme de mon amant (qui m'avait déçue) et L'étrange disparition d'Esme Lennox (qui m'avait absolument enthousiasmée). Le titre (même en VO : The Hand that First Held Mine) qui suggère presque un roman à l'eau de rose, me laissait craindre le pire. Mais cela m'aurait également un peu étonnée de la part de Maggie O'Farrell. En effet, elle tord le cou aux clichés.

Deux intrigues sont se déroulent tout le long du roman pour ne se rejoindre qu'à la fin, dans une logique implacable. Alexandra, jeune Anglaise de vingt-et-un an, élevée dans le Devon, quitte sa famille sur un coup de tête, au milieu des années 50, ne supportant plus l'ambiance de la maisonnée, avec une mère encore encombrée d'un nouveau-né et des frères qui la tannent pour qu'elle aille s'excuser auprès de l'université dont elle vient d'être renvoyée parce qu'elle "sortai[t] d'un examen et [a] emprunté la porte réservée aux hommes". Alors qu'elle se prépare à quitter l'univers familial, elle fait la connaissance d'Innes Kent, sorte de dandy qui monte sa revue culturelle, Elsewhere, dans le quartier de Soho à Londres. Cet homme tronque le nom de la jeune femme et la nomme Lexie, finit par l'embaucher. Un malheur arrive. Mais malgré la douleur Lexie se relève et rebondit, continue de manière ascendante sa vie dans le bouillon de culture de Soho.

A des années de là, on trouve Elina, une Finlandaise vivant à Londres, qui a vraisemblablement accouché... mais qui a des passages à vide, l'amenant même à oublier qu'elle a accouché. L'ambiance est assez angoissante : Elina est perdue, fatiguée, doute de ce qu'elle fait. Ted, son ami et père de l'enfant, est inquiet pour elle et l'appelle souvent du travail pour savoir ce qu'elle fait de sa journée, ce qu'elle a dû mal à lui restituer. Dès le début, le lecteur est intrigué et aussi inquiet qu'Elina : que s'est-il passé ? Le voile se lève peu à peu - mais si je vous dis pourquoi elle ne se rappelle de rien, j'en dis trop, alors je ne vous dirais rien ! Le bébé restera longtemps sans nom car le couple n'arrive pas à se décider à le nommer.

A travers ce qui est en grande partie un roman d'apprentissage, Maggie O'Farrell fait découvrir à merveille l'ambiance du Londres bohême des années 50-70 et son effervescence. Quelques extraits parmis d'autres :

"En arrivant à proximité de Soho Lexie s'arrête et cherche le petit mot et la carte de visite qui n'ont pas quitté son sac depuis le jour où elle a fait la connaissance d'Innes Kent. Sans nécessité, elle les relit. Directeur de la revue Elsewhere. Bayton Street, Soho, London W1.
Ce matin, Mme Collins a été choquée quand Lexie a laissé échappé dans l'escalier qu'elle irait à Soho dans la journée. Lexie a voulu savoir pourquoi.
"Soho ? a repliqué Mme Collins. Il y a là-bas des tas d'ivrognes et de bohèmes."

"Les immeuble en brique rouge sombre sont tassés, les rues étroites. Dans les canniveaux s'écoule l'eau de l'averse tombée un peu plus tôt. Un autre carrefour, encore un autre, une épicerie chinoise devant laquelle une femme dresse une pyramide de fruits jaunes tavelés, une entrée où deux Africains rient, assis sur des chaises. Des marins en costume bleu et blanc marchent au milieu de la rue en chantant en choeur avec des voix chancelantes, discordantes ; un livreur à bicyclette, qui doit dévier son chemin pour les éviter, leur lance une réflexion par-dessus son épaule. Deux ou trois marins prennent apparemment la mouche et foncent sur lui, mais le cycliste pédale avec énergie et file."

"Innes est électrisé par la refonte de sa revue - aspect, contenu, impression générale, tout a été repensé. Le numéro en préparation mettra en vedette un sculpteur qui, Innes en est sûr, laissera son empreinte dans l'histoire de l'art". "Le cerveau d'Innes mène plusieurs réflexion de front. Il se demande si le nom de la revue sera bien mis en valeur avec de l'italique, s'il se détachera sur la simplicité de la nouvelle fonte, je veux que la police de caractères soit simple, Helvetica, peut-être, ou Gill Sans, mais sûrement pas Times ou Palatino, il ne faudrait pas qu'elle attire trop l'attention aux dépens de la sculpture photographiée."

Bref, ça bouillonne autant sous les crânes que dans la rue. Voici pour l'un des aspects de ce roman riche par ses thématiques. Par ailleurs, Maggie O'Farrell casse le moule de la maternité heureuse vue comme l'accomplissement suprême de la femme. Les deux héroïnes ne vont pas s'accomplir par la naissance d'un enfant, mais par leur âme d'artiste : Lexie écrit des articles et des livres sur des peintres et des sculpteurs ; Elina a son atelier d'artiste au fond du jardin et ne pas pouvoir y aller parce qu'il faut qu'elle s'occupe de son nouveau-né 24h/24 la rend malheureuse. La jeune femme voit du jour au lendemain son univers se rétrécir à quatre murs et ses journées se rythmer au fil des tétés, des lessives et des pleurs du bébé.

Néanmoins, c'est par la naissance de deux bébés que vont se sceller deux destins et se restituer peu à peu une mémoire effacée et une histoire de famille enterrée depuis longtemps.

Je ne me suis pas ennuyée une minute avec ce roman qui fera partie de mes coups de coeur 2013. De nombreux rebondissements tiennent en haleine et le secret n'est révélé qu'à la fin. J'ai eu beaucoup d'empathie pour Lexie, personnage courageux et volontaire.

Un roman magistralement écrit à découvrir absolument !

 

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21 mai 2013

Le choeur des paumés

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4e de couverture : "L'inspecteur Harry Synnott est un garda intègre. Même si ça doit lui coûter son mariage, même si certains de ses collègues l'évitent, même s'il doit trafiquer des preuves pour éviter qu'un coupable s'en tire... Il croit en la justice quel qu'en soit le prix. Dans les commissariats de Dublin, comme dans ceux de Galway, tous se battent pour leurs idéaux alors qu'autour d'eux l'Irlande vacille et se perd dans l'afflux soudain d'argent et la corruption galopante. Harry Synnott quant à lui, devrai payer le prix fort pour faire aboutir son enquête.

Oubliez l'Irlande des Leprechauns. Ici Gene Kerrigan, écrivain que je découvre, peint une Irlande bien noire où il ne fait pas bon avoir des problèmes, que ce soit avec les hommes si vous êtes une femme ou même avec la police, corrompue à souhait et aux méthodes peu orthodoxe pour faire avouer ceux qu'elle prend dans ses filets. Oubliez l'humour irlandais également. Ici on ne rigole pas.

Plusieurs intrigues sont menées de front : à Galway un cinglé est monté sur le toit d'un pub et menace de sauter, puis insinue avoir commis un massacre ; à Dublin une jeune femme accuse un jeune homme de bonne famille de viol ; un type prépare le casse d'une bijouterie ; une camée tente de soutirer de l'argent à un touriste américain en vacances à Dublin, en le menaçant avec une seringue remplie de... Ketchup !

Plusieurs gardai peuplent aussi l'intrigue : l'inspecteur Harry Synnott de Dublin, accompagné de la flickette Rose Cheney ; le gardai Mills à Galway. Pourtant, ils ne forment pas les meilleurs amis du monde : en effet, ça flingue chez les racailles et les paumés autant que dans la police où tous les coups sont permis, même les plus vicieux. Rose, en particulier est bien perverse (mais là j'en dis déjà trop !).

Autant dire qu'on ne trouve aucun personnage sympathique dans ce roman, ils sont même plutôt effrayants... En y réfléchissant bien, on se demande si c'est une bonne idée de repartir en vacances en Irlande ! Eh oui, Gene Kerrigan ne fait vraiment pas dans la dentelle en décrivant une société irlandaise corrompue jusqu'au trognon, où la police ne vous serait pas vraiment d'en grand secours en cas de pépin, où les repères sont à la dérive.

Un détail qui m'a amusée : Harry Synnott est un graphomane aigu, il note tout quand il interroge un suspect et il lui fait signer son "grabouillage".

On passe un bon moment, malgré une ambiance pesante et pince sans rire, très différente de celle des polars de Hugo Hamilton ou Ken Bruen. A la petite semaine, premier volume des aventures de l'inspecteur Synnott  attend déjà dans ma PAL...

 

 

7 mai 2013

Le braconnier du lac perdu (The Chessmen)

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4e de couverture : "Depuis qu'il a quitté la police, Fin MacLeod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Ecosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui, par deux fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant refusé de quitter l'île où il vit comme un vagabond ; sauvage, asocial, privé de la garde de sa fille unique. Et d'entre tous, il est le plus redoutable des braconniers"...

Dernier volume de la trilogie des Hébrides, L'île des chasseurs d'oiseaux et L'homme de Lewis, qui m'avait enthousiasmée,  je l'ai trouvé différent, reposant davantage sur le ressort de l'intrigue qui vous tient en haleine jusqu'au bout. En effet, la partie "documentaire" omniprésente auparavant s'efface ici, mais on n'en voyage pas moins : Peter May, sait à merveille vous couper de votre univers - en tout cas, ça a été mon cas  ! A vous les courses poursuites dans la tourbière un jour d'orage, à la poursuite de l'ami d'enfance de Fin MacLeod, Whistler, un ami qui finit par devenir aussi le vôtre. Une terrible histoire d'amour aussi.

Peter May soulève tout le poids du passé de ses personnages, gratte le masque bourru de Whistler pour découvrir l'homme trahi et blessé. J'ai eu beaucoup d'empathie pour ce personnage costaud et charismatique, comme un berserk (entendez par là un guerrier nordique, du genre de ceux "qui se fouettaient jusqu'à entrer en transe pour pouvoir combattre sans connaître la peur de la douleur".)

C'est peut-être le volume qui m'a le plus émue et surprise par ses rebondissements. C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai refermé ce roman sur l'île de Lewis et ses personnages noirs mais attachants, pour qui la vie n'est pas toujours juste. J'espère malgré tout qu'il y aura une suite  - même si ce n'est pas au programme pour l'instant. 

Pour en savoir plus sur Peter May et son oeuvre, allez faire un petit tour sur son site ici .

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