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Mille (et une) lectures

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3 janvier 2014

Philomena

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4e de couverture : " Philomena retrace le destin bouleversant d'une mère et de son fils qui, séparés leur vie entière, ont tout fait pour se retrouver.
Lorsqu'elle tombe enceine, en 1951, Philomena Lee n'est qu'une adolescente. Dans l'Irlande d'alors, avoir un enfant hors mariage est un péché. Rejetée par les siens, elle est envoyée au couvent de Rosecrea. Pendant trois ans, Philomena travaille à la blanchisserie et ne peut voir son fils Anthony qu'une heure par jour. Une heure de soleil au milieu du labeur quotidien. Mais le 18 décembre 1955, Anthony Lee lui et enlevé et part avec sa famille adoptive - de riches Américains.
Philomena a malgré tout voué les cinquante années suivantes de son existence à chercher son fils, se heurtant sans cesse au silence de l'Eglise. Elle ignore que, de son côté, celui-ci a entrepris la même quête. Rebaptisé Michael Hess, le garçon est devenu un avocat réputé avant de travailler au sein du Parti républicain sous les administration Reagan et Bush. Il cache des années durant son homosexualité, puis sa séropositivité, à son entourage. Condamné par la maladie, il décide de partir pour l'Irlande, sur les traces de sa mère. Pour se heurter lui aussi au mutisme des religieuses...."

 

Autant vous dire tout de suite que je vais pousser un coup de gueule parce que le titre de ce livre et la quatrième de couverture sont trompeurs

Tout d'abord le titre : le titre original est The Lost Child of Philomena Lee. Et comme vous le remarquerez ici, l'éditeur français a choisi Philomena,  en référence au film de Stephen Frears qui sort ces jours-ci et qui est annoncé sur la couverture.
Ensuite la quatrième de couverture annonce que le livre "retrace le destin bouleversant d'une mère et de son fils qui, séparés leur vie entière ont tout fait pour se retrouver".

Or s'il est bien question de Philomena (et de sa vie chez les soeurs, de la séparation d'avec son enfant etc.) pendant la première partie du livre (soit 108 p.), tout le reste ne parle absolument pas d'elle dans ce pavé de plus de 500 pages, mais de la vie de son fils, reconstituée d'après l'enquête menée par le journaliste britannique Martin Sixsmith, à la demande de la fille de Philomena, Jane Libberton. Il n'est question de Philomena, qu'à la toute fin du livre, de la page 484 à l'épilogue.

Tout ça pour dire que ce que j'ai lu ici, du coup, n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais et que c'est de la vie de l'enfant aux Etats-Unis dont il s'agit.

Passons maintenant au contenu à proprement parler. Evidemment, l'histoire d'Anthony Lee (devenu l'Américain Michael Hess suite à son adoption) est touchante, on peut difficilement dire le contraire. Mais j'ai regretté que le récit fasse pas mal dans le pathos et, il faut bien le dire, dans une forme de voyeurisme quant à l'homosexualité de Mike, avec des descriptions sur sa vie intime, puis sa longue agonie des suites du sida.

Par contre, l'ambiance de chasse aux sorcières concernant les homosexuels aux Etats-Unis est bien restituée. Et c'est toute l'ambiance de l'Amérique du milieu des années 50 aux années 90 qui est intéressante, avec le jeu des rouages politiques. De même j'ai apprécié l'aspect documentaire des années 50 en Irlande, l'embarras de Frank Aiken, alors ministre des Affaires étrangères de l'Etat libre d'Irlande sous le gouvernement De Valera, concernant le trafic d'enfants vendus par l'Eglise à de riches Américains, la mainmise de l'Eglise sur l'Etat pour des raisons de gros sous. J'aurais voulu que cela soit approfondi.


Par ailleurs, comme le souligne Judi Dench dans la préface, si ce livre brosse un portrait noir de l'Eglise catholique irlandaise, il ne verse pas non plus dans le manichéisme et montre qu'il y avait quand même des religieux bienveillants, même si trop peu nombreux, qui essayaient de faire de leur mieux à titre individuel. Mais aujourd'hui encore, il est très difficile pour un orphelin irlandais ou pour ses parents d'arriver à se retrouver car, suites aux scandales concernant la vie des filles-mères dans les couvents, les documents compromettants ont été détruits par les religieux. Et, entre les sociétés d'adoption, le comité d'adoption irlandais et le ministère des affaires étrangères, chacun se renvoie la balle...

Enfin, l'écriture elle-même m'a laissée indifférente et je tire une impression globale de maladresse concernant ce livre qui se veut un "document". Le film de Stephen Frears parle sans doute d'autre chose : de l'enquête menée par Martin Sixsmith et Philomena pour retrouver la trace d'Anthony.

Voici, à titre d'info, la couverture de l'ouvrage original de Martin Sixsmith :

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Je remercie néanmoins Babelio et les Presses de la Cité pour l'envoi du roman.

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1 janvier 2014

Le cinquième enfant

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4e de couverture : "Pour Harriett et David, un couple modèle qui a fondé une famille heureuse, l'arrivée du cinquième enfant inaugure le temps des épreuves. Fruit d'une grossesse difficile, anormalement grand, vorace et agressif, Ben suscite bientôt le rejet des autres enfants, tandis que les parents plongent dans la spirale de l'impuissance et de la culpabilité.
La romancière du Carnet d'or, prix Nobel de littérature 2007, mêle ici de façon impressionnante réalisme et fantastique, dans une fable cruelle qui met à nu l'envers et le non-dit des relations familiales."

 

Autant vous le dire tout de suite, je commence en force avec ce premier billet consacré au challenge Doris Lessing : ce petit roman tout mince (187 page) est un vrai régal et même un coup de coeur !

Harriett et David ont dès le début envie de fonder une grande famille. Et pour pouvoir loger un grande famille, il faut une grande maison ! Pour cela il leur faut quitter Londres pour une ville assez proche, où ils tombent sous le charme d'"une grande maison victorienne au jardin mal entretenu". "Une maison à deux étages, avec un grenier, pleine de chambres,, de corridors et de paliers"... Voici pour le décor, victorien et gothique à souhait.  Et dans cette maison au jardin mal entretenu, il y a comme une chambre magique à faire des bébés ! Harriett enchaîne les grossesses en un temps record. La famille, les voisins, les amis débarquent dans la grande maison pour Noël et Pâques, pendant des années, à tel point que le couple devient réputé pour les fêtes qu'il organise.

Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour où s'annonce la cinquième grossesse.  A partir de ce moment-là, Doris Lessing se délecte à casser l'image de la femme enceinte heureuse et de son accomplissement à travers la maternité. Une ambiance à la Rose-Mary's Baby s'installe (c'est du moins la très forte impression que j'ai eue !). Avant même d'être né, le bébé a décidé d'en faire voir de toutes les couleurs à sa mère, l'empêchant de dormir par son agitation intra-utérine. Une fois né, Ben (puisque c'est ainsi qu'il sera prénommé) est "une créature batailleuse", très costaud, qui a besoin de double ration de biberon prescrites pour un bébé de son âge : il lui en faut pas moins de dix par jour et même davantage... Et quand il tête sa mère, il la laisse meurtrie de bleus ! Ben n'est pas un beau bébé, d'ailleurs il ne ressemble pas un bébé :

"Il avait la tête rentrée dans les épaules, comme s'il avait été accroupi et non couché. Le front offrait une pente uniforme, et les cheveux poussaient curieusement en deux épis sur le devant, formant un genre de triangle qui descendait assez bas sur le front, jaunâtres et hirsutes, tandis que, derrière et sur les côtés, ils étaient applatis. Il avait les mains épaisses et lourdes, avec les paumes noueuses." Il a des "yeux vert-jaune" sans "aucune lueur de reconnaissance". Harriett trouve qu'il ressemble à "un troll ou un lutin" ! Elle finit même par sincèrement croire qu'il n'est pas humain, qu'il vient du monde du Petit Peuple, etc. Cela revient souvent dans ses propos !

Une chose est certaine : cet enfant fait peur. La famille, les amis prennent leurs distances avec le couple. Ben est un être violent. Il lui prend de tuer des animaux en les étranglant. Harriett et David finissent par l'enfermer dans une des chambres de la maison, de peur qu'il ne fasse du mal à ses frères et soeurs, qui d'ailleurs, ne l'aiment pas. Puis David décide de le placer dans une institution pour inadaptés... (je ne raconte pas la suite mais ça ne s'arrête pas là).

Doris Lessing se fait sarcastique sur le sort réservé aux êtres différents, hors normes, sur le regard d'autrui et des proches en particulier. Cependant, elle fait de Ben un personnage effrayant, pas du tout sympathique. On n'a aucune empathie pour lui. Elle maintient donc une certaine ambiguité pour montrer également la difficulté à gérer un enfant différent, sans pour autant s'apitoyer sur le sort des parents. On trouve Harriett stupide quand elle pense sérieusement que son fils n'est pas humain !

Doris Lessing vous hape littéralement, maintient un suspense de tous les diables, jouant avec la frontière du fantastique et l'imagination du lecteur en experte ! On suit l'évolution de Ben jusqu'à l'âge adulte et on n'est pas trop surpris du chemin social qu'il emprunte. Il y a une suite à ce roman : Le monde de Ben. J'espère avoir le temps de le lire dans le cadre du challenge, parce que là, franchement, celui-ci est un coup de maître et j'ai découvert un roman de Doris Lessing très différent de ceux que j'avais lus par le passé.

Ce roman date de 1988 et c'est une vraie belle lecture pour commencer l'année 2014 !

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Je vous rappelle que vous pouvez vous inscrire au challenge tout au long de l'année 2014 et que pouir ce faire, c'est ICI.

J'en profite pour vous souhaiter à tous une très belle année 2014 , avec, entre autres, de belles lectures. Enjoy !

 

 

 

27 décembre 2013

Imaqa : une aventure au Groeland

 

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4e de couverture : "Martin, instituteur danois de trente-huit ans qui ressent un vide dans son existence, demande sa mutation dans la province la plus septentrionale du Danemark, le Groeland. Il prend ses fonctions dans un hameau de cent cinquante âmes. Nunaqarfik, à plus de cinq cent kilomètres au nord du Cercle polaire. Armé de ses bonnes intentions, encombré de sa mauvaise conscience coloniale et de ses idées préconçues, Martin découvre une communauté solidaire, dont la vie s'organise en fonction de la nature environnante - et pas malgré elle."

Flemming Jensen est un défenseur de la culture inuit et il a mis vingt-cinq ans à écrire ce roman assez rocambolesque et qui dépayse à souhait le lecteur occidental. A l'instar de Martin, on découvre un mode de vie à des années lumière du nôtre (bon, je sais, ce n'est pas un scoop) et dans lequel une maladresse occidentale est vite arrivée.... surtout si l'on arrive avec tout un tas d'idées "bien pensantes" déculpabilisant. Et c'est bien le problème de Martin, au début du moins. A trop vouloir être gentil pour mieux se déculpabiliser, on finit par se faire rouler dans la farine, comme partout ailleurs. Car les Inuits, en plus, adorent faire des blagues, comme pour oublier le rude climat dans lequel ils vivent. Martin finit par s'intégrer dans cette société refermée sur elle-même mais conviviale, où la solidarité est le maître-mot : il s'y fait des amis, rigolent avec eux, (mais aussi se dispute quand le bouchon est poussé un peu trop loin). Il tombe amoureux. Il découvre  "un peuple chez qui survivre était la tâche quotidienne de chacun, alors que pour ses camarades danois, c'était plutôt le genre de choses qui relevaient des services de santé".

Ce roman est bourré d'humour, en particulier au moment où le lecteur découvre une créature bien étrange : le tupilak. Quézako ? C'est quelque chose comme ça :

 

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Son cri est si caractéristique qu'on ne peut pas se tromper : "toc toc, toc.... uuuuuuuuh!" Comme les Inuits, les tupilaks craignent les "Danois parce qu'eux aussi avaient de très grands pieds" !

Flemming Jensen prend tout au long du roman la défense des Inuits et cela donne des moments de lecture poignants et criants de vérité :

"L'organisation pour la protection de l'environnement Greenpeace, ainsi qu'une blondine française vieillissante avait mobilisé toute une coterie branchée et "tendance" en jouant sur le sentimentalisme totalement déconnecté des faits réels, et, à la suite d'une émission de télévision où l'on avait filmé d'indéniables cruautés commises sur des bébés phoques par un groupe de Norvégiens près de Terre Neuve, avaient appelé du jour au lendemain au boycott des peaux de phoques. (...) Il y avait des manifestations de protestations dans le monde entier et des nations qui elles-mêmes tuaient industriellement des poules, des porcs et des veaux après leur avoir offert une vie de misère, se permettaient de montrer du doigt un petit peuple qui, en accord avec la nature, chassait des animaux dans la mesure où il en avait besoin pour se vêtir et se nourrir."

J'ai aimé ce roman pour son humour, son humanisme, sa description soignée de la culture inuit. Je lui reprocherai juste une chose : les aventures rocambolesques à répétition de Martin finissent par lasser un tout petit peu le lecteur.  Mais néanmoins, c'est un livre à découvrir pour tous ceux qui s'intéressent aux cultures nordiques. Il y existe d'ailleurs, à Copenhague un musée dont une partie est dédiée à ce peuple et que je vous recommande vivement si vous avez l'occasion de vous rendre dans la capitale danoise.

 

 

 

22 décembre 2013

Juste une ombre

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4e de couverture : "Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard..."

 

Voici mon deuxième rendez-vous avec la nouvelle reine du thriller psychologique français et pour mon plus grand bonheur. J'avais beaucoup apprécié Terminus Elicius et laissez-moi vous dire que j'ai été subjuguée par Juste une ombre ! Voilà pour le préambule...

Cloé est cadre dans une agence de pub. Elle vit en couple avec Bertrand. Un soir, en rentrant d'une soirée arrosée, elle est suivie par un type dont elle ne pourra pas discerner le visage puisqu'il porte une capuche. Mais à part la grosse frayeur qu'il cause à Cloé, il disparaît comme il est apparu. Néanmoins, la vie de la jeune femme va en être bouleversée à jamais...

Karine Giebel met en scène ici un personnage principal a priori très sûre d'elle et pour cela très antipathique : le genre de nana qui se croit supérieur au commun de mortels, qui est prête à écraser tout sur son passage pour arriver à ses fins, en particulier dans le domaine professionnel, et qui, dans sa vie privée, se croit aussi le metteur en scène de marionnettes qu'elle peut diriger à sa guise. Elle possède un ego démesuré. La moindre flatterie la faît décoller très haut. (On connaît tous des gens comme cela et on pourrait leur conseiller cette lecture...).

Mais Cloé ne sait pas qu'elle est entourée de gens aussi manipulateurs qu'elle, dans des domaines variés. Elle qui croit tout savoir, mais qui, en fin de compte, ne voit pas grand chose, sauf une seule, que personne ne voit, ("l'Ombre" qui la harcèle) va le payer cher. Voilà pour le côté négatif du personnage. J'ai détesté Cloé, même lorsque j'ai découvert son secret. En vérité, tout cela n'est qu'une carapace : Cloé est également une femme très fragile dont un psychopathe aura trouvé la faille, la blessure originelle. Elle croise sur son chemin un flic, lui aussi blessé par la vie. Le seul qui la comprenne. Evidemment, sans trop vouloir en dévoiler, il y a aura une historie d'amour entre eux... Mais oubliez les violons parce que c'est du "lourd" : ici pas de happy end et il faut lire ce roman absolument jusqu'à la dernière ligne !

J'ai englouti les plus de 600 pages de ce thriller palpitant où l'on ne s'ennuie pas une minute. J'ai apprécié la complexité des personnages et la manière dont Karine Giebel les "étudie". Elle amène le doute chez le lecteur à un moment donné, de celui qui vous faire remettre en cause tout ce que vous avez lu. A un moment, vous relisez le chapître précédent en vous demandant si le livre n'a pas un défaut dans sa conception matérielle... Vraiment, c'est trop fort ! Le seul bémol en ce qui me concerne, c'est justement la toute fin du roman : j'ai trouvé cela un peu trop miraculeux, mais bon...

Je range ce thriller parmi mes coups de coeur 2013 et Karine Giebel parmi mes belles découvertes. Affaire à suivre donc !

 

 

 

8 décembre 2013

Challenge "2014 Année Doris Lessing"

 

Depuis quelques semaines, me trotte dans la tête l'idée de rendre hommage à Doris Lessing qui nous a quittés le 17 novembre dernier . Au début, je pensais à simplement un billet, sur un de ses livres que j'avais aimé adolescente (même si je ne me rappelle plus du sujet) et que j'avais l'intention de relire.

Puis je me suis dis que ce serait peut-être un peu trop court, au regard de l'oeuvre vaste de cette grande dame de la littérature anglaise, qui s'est battue contre le colonialisme et contre l'Apartheid , et qui, pour ces idées-là, a été interdite de territoire au Zimbabwe, après avoir été placée sous surveillance policière... Un petit bout de femme humaniste, au caractère bien trempé, qui n'aimait pas qu'on lui colle des étiquettes, icône féministe malgré-elle, par exemple ! Son talent et ses idées ont été récompensé sur le tard : elle a été l'écrivain le plus âgé à recevoir le Prix Nobel de Littérature en 2007, à son grand étonnement !

Pourtant, j'ai regardé dans les librairies, les grandes surfaces, sur les sites de vente en ligne,  et je n'ai pas vu son oeuvre mise en avant suite à son décès (ok, je n'ai pas non plus écumé toutes les librairies de l'Hexagone !).

L'envie de la lire et de la relire additionnée à ce constat font que je me lance dans l'idée  d'un challenge : "2014 Année Doris Lessing". Je ne sais même pas si je vais soulever l'enthousiasme de la blogosphère, mais mon envie de partager des lectures de son oeuvre l'emporte sur tout le reste.

Aucune contrainte particulière pour ce challenge, si ce n'est, évidemment, de lire au moins un livre de Doris Lessing en 2014 ! Pas de rythme particulier, si ce n'est le vôtre : plusieurs billets par mois ou bien un seul ; des mois sans billet sont aussi possibles !

Le challenge débute à compter du 1er janvier 2014 et s'achèvera le 31 décembre de la même année. Ca laisse du temps !

Il faut dire que l'oeuvre de Doris Lessing est riche et variée. Voici quelques idées non exhaustives de lecture :

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Vous pouvez vous inscrire dès à présent en laissant un commentaire et à tout moment durant l'année 2014.

Je vous demande juste d'apposer le logo au bas de votre billet et de me faire parvenir le lien en commentaire sur ce billet afin que puisse faire des récap dignes de ce nom ! :-)

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Liste des participants avec qui lira quoi
(qui sera mise à jour progressivement au fur et à mesure des inscriptions)
:

Mélodie (du Québec !): Le carnet d'or
Mazel : Les enfants de la violence volume 1, 2 et 3
Jostein de Sur la Route de Jostein
Nathalie de  ChezMarketMarcel
Moi : Les enfants de la violence volume 1 ;  Les carnets de Jane Somers - Journal d'une voisine ; Le Cinquième Enfant ; Un enfant de l'amour ; Alfred et Emily ; Le rêve le plus doux ; Vaincue par la brousse  et très certainement le premier volumes des Nouvelles africaines. (Voilà pour un premier aperçu de mes intentions :-) )
Denis de Bonheur de lire  Le carnet d'or ; L'été avant la nuit ; Journal d'une voisine ; Si vieillesse pouvait ; La terroriste (bravo !)
Zazymut  se lance aussi dans l'aventure !
Hélène de la page Facebook Lettres d'Irlande également avec Le carnet d'or, et Le cinquième enfant, au moins...
Icath, qui vient de publier un billet sur Si Vieillesse pouvait et qui veut lire d'autres romans...
Ostinato

 

RECAPITULATIF  DES CHRONIQUES ECRITES :

31 décembre 2013 (donc je le compte quand même !) :
Icath : Si Vieillesse pouvait

Janvier :
Moi : Le Cinquième enfant
Icath : Victoria et les Staveney

Février :
Moi : Un enfant de l'amour

Mars :
Moi : Les grand-mères

 Mai :
Ostinato : Victoria et les Staveney
Nathalie : Le carnet d'or (bravo !!)

Juillet :
Jostein
: Les grand-mères

Août :
Moi : Alfred et Emily

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 décembre 2013

Le livre du roi

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4e de couverture : "En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d'amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu'ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur : l'Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l'origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique.
Ensemble, le professeur et son disciple réticent, qui ne rêve que de tranquillité, vont traverser l'Europe à la recherche du manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu'on peut aimer sans en connaître la valeur.
Une histoire inhabituelle et une aventure passionnante sur ce qu'on peut sacrifier et ce qu'on doit sacrifier pour un objet aussi emblématique qu'un livre.
Arnaldur Indridason met son talent et son savoir-faire de conteur au service de son amour des livres. Et de ce livre mythique en particulier."

 

Troisième lecture de ma rentrée littéraire, avec mon chouchou islandais cette fois-ci.

On laisse tomber l'inspecteur Erlendur et ses aventures. Ce roman écrit en 2005 ou 2006 entre Hiver Arctique et Hypothermie rend hommage au patrimoine culturel islandais et nous apprend ce qu'il est advenu du Livre du Roi, un fascicule faisant partie de l'Edda Poétique (XIIIe s.), aussi connu en Islande qu'au Danemark. Et pour cause : l'Islande était, jusqu'en 1944, une colonie du Danemark. Néanmoins, même après l'indépendance, une partie du patrimoine littéraire islandais dont le Livre du roi fait partie. L'Edda poétique est la principale source écrite, avec l'Edda en prose, sur la mythologie nordique. Les Danois rendirent le Livre du roi aux Islandais en 1971.

Si ce n'est pas tout à fait un polar, Arnaldur Indridason nous embarque quand même dans un road movie littéraire hâletant, grâce à un vieux professeur un zeste hisurte et porté sur la bouteille, spécialiste des manuscrits islandais à l'Université de Copenhague et un étudiant érudit mais empoté, Valdemar. A la poursuite du diamant vert ? Non, évidemment ! A la poursuite du Livre du roi.

L'Histoire occupe une grande place ici. Nous sommes en 1955, soit à peine dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Indridason évoque, à travers sa fiction, comment les nazis ont tenté de s'approprier la culture nordique pour la détourner à leur compte et spolié des bijoux littéraires patrimoniaux.

Et, comme toujours chez Indridason, le passé des personnages ressurgit et éclaire d'un jour nouveau leur présent. Peu à peu, on comprend mieux pourquoi le viel universitaire picole sec, déteste le vouvoiement et est prêt à toutes les imprudences pour récupérer le Livre du roi. En tout cas, il nous promène bien, du Danemark à l'Islande, en passant par l'Allemagne, sur les traces du manuscrit, car "importants ou non, les livres voyagent partout. Bons ou mauvais, ils ne choisissent pas leurs propriétaires, pas plus que le genre de maison dans laquelle ils vont se retrouver ou l'étagère sur laquelle on les rangera". Mais on espère vraiment, aux regards des dires de la fiction, que le livre retrouvera une bonne maison et une bonne étagère ! Valdemar en a grandement conscience : "Je savais que si nous n'avions pas le Livre du roi, nous serions absents de la scène internationale. S'il n'existait pas, une grande partie de notre culture ancienne serait perdue, et tout ce que nous savons de la religion nordique ancienne serait réduit d'autant."

Un bel hommage de l'écrivain à la fois aux livres et à la culture ancestrale de son pays. J'ai apprécié la page d'Histoire et l'on peut dire que ce roman est très érudit en ce qui concerne les mansucrits islandais. Cela dit, j'ai fini par m'y perdre et même trouver souvent des longueurs et des redites. Cela m'empêche d'adorer totalement ce roman. J'ai juste passé un bon moment parce que malgré tout, il y a quand même un sacré suspense pendant une bonne partie du roman, du genre qui vous empêche de le lâcher jusqu'au chapître suivant.

A un moment, je me suis tout de même demandé si Arnaldur ne pétait pas un câble dans sa description de l'ennemi ancestral du vieux professeur ou plutôt s'il ne mettait pas dans son roman un zeste de parodie  : "C'était un vieillard (...) avec quelques mèches de cheveux sur une calvitie parsemée de taches brunes, un nez aquilin proéminent et des joues creuses et exsangues. Il regarda le miroir et, pendant un instant, je vis ses yeux, des yeux noirs et féroces. Il m'aperçut. Il me montrat dans le miroir et poussa une sorte de glapissement." Effet comique garanti en ce qui me concerne !
Et avec le recul, je pense qu'une grande partie du roman est parodique, avec des personnages très stéréotypés (le vieil universitaire, le jeune étudiant, les méchants-pas-beaux...). Enfin, au passage on croise aussi le Prix Nobel de littérature Halldor Laxness !

Un roman touffu donc, dont ce billet ne parviendra pas à évoquer les multiples facettes. Une "note sur les sagas", à la fin de l'ouvrage, nous donne quelques repères.

 

 

 

 

 

 

24 novembre 2013

Une illusion passagère

 

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4e de couverture : "Martin, haut fonctionnaire irlandais d’une cinquantaine d’années, rattaché à un ministère en bout de course, se retrouve, le temps d’un voyage officiel en Chine, seul dans sa luxueuse chambre d’hôtel. Accablé par une existence terne, entre son épouse et ses trois filles, il décide de s’offrir un massage durant son séjour. La jeune femme chinoise qui vient le masser ne parle pas sa langue et ne partage rien de sa vie : mère célibataire, elle peine à joindre les deux bouts, mais ce qu’elle lui procure est autrement précieux : le plaisir d’être touché, la sensation d’être désiré. Une complicité naît entre eux, que rompt la proposition de la jeune femme de monnayer ses charmes. Martin va-t-il céder à cette tentation ? L’écriture dense et acérée, mais aussi d’une grande sensibilité, de Dermot Bolger condense la vie d’un homme, ses convenances, ses incertitudes et son trouble l’espace d’une nuit."

 Je continue sur ma lancée de la rentrée littéraire d'écrivains étrangers avec cet autre roman très court de l'illustre Dermot Bolger, tout aussi connu que Roddy Doyle en Irlande, dans un registre différent.

Martin, haut-fonctionnaire irlandais quinquagénaire accompagne dans son dernier souffle le gourvernement que la crise financière qui frappe l'île d'émeraude fera chuter. Epuisé moralement tant par son couple qui bat de l'aile que par son boulot ingrat, Martin en voyage officiel en Chine, décide de se faire masser. L'idée ne lui vient pas d'emblée mais après réflexion, de manière plus ou moins détournée par une employée chinoise qui lui force presque la main, en lui expliquant qu'elle va lui envoyer quelqu'un dans sa chambre, de manière discrète et profesionnelle.... Notre homme se laisse pièger par l'idée tentante de se faire du bien... jusqu'à croire à la sincérité de sa masseuse...alors qu'il ne s'agit que d'une illusion passagère.

Martin est la personnification de la chute du pays. Le titre original du livre est d'ailleurs The Fall of Ireland. Un roman très court (une novella) mais au goût de vitriol. Dermot Bolger n'y va pas par quatre chemins :

"L'Irlande avait été ruinée par les banques et les investisseurs, par les partis politiques déterminés à se supasser les uns les autres dans leur générosité vis-à-vis des électeurs qui avaient pris l'habitude d'attendre ce genre de largesses - tous emprisonnés dans une illusion vertigineuse qui ne pouvait que se terminer par une chute."

Autement dit chacun en prend pour son grade ! Les Irlandais qui se sont plus à croire à l'illusion de moyens financiers qu'ils navaient pas, illusion que leur permttaient les banques qui prêtaient sans compter, elles-mêmes autorisées par les politiques. L'illusion d'un bon massage, mais quand ça s'arrête, ouille la réalité n'en est que plus douloureuse ! Un mensonge organisé qui a ruiné le pays.

J'ai vraiment aimé l'habileté de Dermot Bolger à amener la question de ce mensonge par l'idée du massage. Martin fait mal au coeur, on le trouve un peu bêta mais on ne lui en veut pas. On se laisse prendre au jeu et on s'interroge nous aussi sur la sincérité de la masseuse que l'écrivain met malgré tout en suspens. On a finalement un tout petit doute qui subsiste parce qu'elle lui dit qu'il est un homme gentil. Oui, mais la Chine qui dit ça à l'Irlande, la Chine, pays qui achète le reste de la planète et dont le voyage officiel de Martin est justement d'aller vendre son pays, ça fait réfléchir...

C'était ici mon troisième rendez-vous avec Dermot Bolger, découvert avec l'excellent Toute la famille sur la jetée du Paradis. Une chose est sûre : j'y reviendrai encore et toujours !
Et voilà  encore un chouchou irlandais qui gagne à être connu en France ! Je regrette que son roman n'ait pas été davantage sur le devant de la scène pendant cette rentrée littéraire. Parce que Dermot ne fait pas dans la qualité littéraire moyenne, il fait dans l'excellent !

 

 

 

 

17 novembre 2013

3 femmes et un fantôme

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Mary, 12 ans, vit avec sa mère, Scarlett à Dublin. Ce jour-là, elle est triste : sa meilleure amie, qui est également sa voisine, vient de déménager pour aller habiter un peu plus loin dans la ville. Mais pour Mary c'est comme si elle était partie au bout du monde. Mary est également triste parce que sa grand-mère, Emer, est à l'hôpital depuis de longs mois. Un jour, elle rencontre dans la rue une femme qu'elle trouve étrangement vêtue, et qui de surcroît emploie un vocabulaire aussi désuet que ses vêtements. Intriguée, Mary finit par se lier d'amitié avec cette drôle de femme qui dit s'appeler Tansey. Lorsqu'elle fait part à Scarlett de sa rencontre, le sang de sa mère ne fait qu'un tour. Et pour cause...

Ceux qui me suivent régulièrement savent que j'ai un gros faible pour Roddy Doyle (et pour beaucoup d'autres écrivains irlandais, ce n'est pas un scoop !). Alors quand pendant la rentrée littéraire, mes yeux tombent par hasard sur un livre à la jolie couverture et dont personne ne parle, avec le nom de Roddy gravé dessus, je ne me pose pas de question, et je le lis !

Ce que j'admire chez Roddy Doyle, c'est la variété de ses livres, qui vont du roman "historique" (La légendre d'Henry Smart), au roman "social" (The Committments, The Van, The Snapper, La Femme qui se cognait dans les portes, Paula Spencer), ou au livre pour enfants dont celui-ci fait partie. Et c'est un roman très très mignon, de surcroit très distrayant, qui vous déconnecte de la réalité en un rien de temps pour rentrer dans un univers fantastique si vous avez su garder votre âme d'enfant.

On retrouve ici un fantôme tout ce qu'il y a de plus classique : une âme errante tourmentée mais pas du tout malfaisante, au contraire. Tansey est une maman morte trop tôt, alors que sa fille n'avait que trois ans. Une maman qui s'inquiète depuis tellement longtemps pour sa fille, à présent à l'article de la mort et qu'elle voudrait apaiser, pour elle-même retrouver la sérénité.

Roddy Doyle aborde ici le sujet délicat de la mort mais avec toujours une once d'humour. Si ce roman est émouvant il n'est pourtant pas triste. Quatre générations de femmes se retrouvent et passent un sacré bon moment ensemble, un moment que chacune d'elle gardera pour l'éternité.

J'ai vraiment passé un bon moment de détente et je ne serais pas surprise que ce roman soit adapté au théâtre car très "dialogué", avec des répliques qui font mouche, les tics verbaux très agaçants de Mary, qui n'arrête pas de dire "genre" en vf (mais j'aurais aimé savoir quel était le mot en vo !) :

- Vas y, dit Tansey, demande-moi ce que tu veux.
- Bon, dit Mary, alors, genre, pourquoi est-ce qu'il y a des fantômes ?
- Tu veux dire, pourquoi j'existe ?
- Oui, c'est ça.
- Ce n'est pas très poli, Mary, dit Scarlett.
- C'est très bien, dit Tansey. Ce n'est pas impoli du tout.
- Oh, tant mieux, alors, dit Scarlett, parce que moi aussi je voulais poser la question !
- Voilà, dit Tansey. Mais notez bien que je ne peux parler que pour moi.
- C'est mieux que rien,dit Mary.
- C'est bien vrai, dit Tansey, c'est bien vrai. Alors. Voilà. Les gens meurent. Mais parfois, souvent, en vérité, ils ne sont pas prêts à partir. Ils se font du souci à propos de certaines choses.

Je pense d'ailleurs relire ce livre (The Greyhound of a Girl) en VO, par curiosité. En tout cas, vraiment sympa ! Et j'admire toujours la manière dont Roddy Doyle arrive à se mettre dans la peau des femmes.

 

 

 

11 novembre 2013

La fille de l'Irlandais

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4e de couverture : "Eve, petite fille rousse et délurée, est recueillie par ses grands-parents à la mort soudaine de sa mère, dans un village au cœur du pays de Galles. À cause de sa chevelure rousse indomptable, elle doit faire face au mépris et à la méfiance. Mais lorsqu'une enfant disparaît mystérieusement, la vie des villageois bascule : enquête, soupçons et mensonges deviennent le quotidien. Au milieu de cette effervescence, Eve, perdue, tente de percer les secrets de sa vie et de sa naissance. Dans ce roman, les pièces du puzzle s'imbriquent progressivement pour former un magnifique conte d'innocence perdue."

Evangeline, petite fille au prénom bien trop long à son goût, perd subitement sa mère. Elle quitte Birmingham pour le Pays de Galles. Elevée par ses grands-parents, de père irlandais inconnu, la petite fille de huit ans rencontre une certaine Rosie qu'elle va d'emblée détester car bien trop crâneuse et maniérée à son goût, mais aussi parce que Rosie la rejette, mais surtout parce que toutes les deux ont le coeur qui bat pour le même garçon. Seulement voilà, Rosie du jour au lendemain disparaît.

Pourtant, dans ce roman l'intrigue est très dissolue et pour tout vous dire, le lecteur n'aura jamais la réponse. Ce roman est avant tout un roman d'atmosphère et c'est ce qui fait son charme : un village du Pays de Galles battu par les vents, délavé par la pluie ou succombant à la chaleur l'été (bah oui !), dont les habitants se connaissent tous trop, comme dans tous les villages du monde. Un monde clos où tout ce qui est différent est suspect. Un jeune homme étrange devenu, selon eux, simplet parce qu'il a reçu le coup de sabot d'une jument sur le crâne quand il était jeune. Une petite fille rousse aux cheveux incoiffables, portrait craché de son père irlandais, un baroudeur, roux lui aussi, dénommé Kieran Green, qui a mis les bouts le jour où il a appris que Bronwen (mère d'Evangeline) attendait un enfant de lui. Voilà pour les ingrédients de ce qui est aussi un roman d'apprentissage et de deuil. Evie parle alors qu'elle va à son tour devenir mère. Un adieu à l'enfance et sans doute au remord aussi. Car Evie du haut de ses huit ans a fait une chose grave, mais ce qu'elle a a fait est la réponse d'une enfant à un événement traumatique tout aussi grave...

J'ai un avis mitigé sur ce livre car même si j'ai beaucoup aimé l'atmosphère galloise, je me suis tout de même ennuyée pendant une bonne moitié du roman, reprenant une once d'intérêt dans le dernier tiers. J'ai trouvé que l'intrigue était trop dissolue au point que parfois je l'ai perdue de vue. J'ai pourtant aimé le style poétique de Suzanne Fletcher mais les allers-retours présent/passé (qui pourtant d'habitude ne me gênent pas dans une narration) m'ont fait perdre le fil. Dommage. Enfin, il n'y a pas de "surprise", c'est un peu trop archétypal à mon goût : les Irlandais roux (et Green !) ; le simplet du village, le pervers etc. On s'y attend trop. Malgré tout j'ai eu de l'empathie pour Evangeline, malgré ses cachotteries et sa grosse bêtise.

 

 

 

3 novembre 2013

Enquêtes générales - Immersion au coeur de la brigade de répression du banditisme

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Une fois n'est pas coutume, je vais parler d'un livre qui associe dessins et texte, sans que ce ne soit pour autant un roman graphique à proprement parler mais plutôt ce qu'on pourrait nommer un documentaire dessiné.

L'idée a germé dans l'esprit de Raynal Pellicier, réalisateur de documentaires pour les médias, d'un reportage écrit et visuel sur l'une des cellules les plus secrètes et les plus prestigieuses de la police nationale : la Brigade de répression du banditisme (BRB). L'auteur a dû vaincre les réticences en haut lieu. Son idée première était de réaliser un film documentaire, mais ce projet lui a été refusé. Raynal Pellicier a rencontré le dessinateur Tiwane et de cette rencontre est né ce livre, un "carnet de voyage" nous dit l'auteur. "Voyage" accordé, non sans mal, car les services de la "PJ (Police judiciaire dont la BRB est l'une des branches) sont assaillis de demandes de la part du cinéma, de la TV, de la presse écrite, d'écrivain jusqu'à n'en plus pouvoir...

Mais ce voyage est bien particulier, celui d'une immersion dans le quotidien des policiers de la BRB. Cela aurait pu avoir quelque chose de fastidieux. Mais le pari est réussi : après les présentations des divers "personnages", le lecteur est plongé dans un récit à suspens, comme dans un polar, mis à part que ce n'est pas de la fiction. Les enquêtes s'enchaînent, les liens se recoupent peu à peu... et l'on en oublie presque qu'il s'agit de faits réels tellement les braquages, (les "bracos", comme disent les policiers") ne manquent pas d'air parfois. Ce ne sont pas des petits voyous de bas étage que l'on traque là, mais bien de vrais bandits, parfois de surcroit criminels, d'envergure international souvent, notamment en provenance de l'ex-Yougoslavie. Parfois, lorsque les bandits se font prendre, ils n'hésitent pas à féliciter les policiers ! On est entre "pros"...  Mais sans rire, ces trafics, cette économie parallèle, l'argent qui appelle l'argent, le "braco" qui en appelle un autre encore plus gros, la perte de repères quant à la violence des faits donnent froid dans le dos.

Le texte est agréable à lire, à la fois aéré et dense, agrémenté d'illustrations où les détails ne manquent pas. N'ayant pas vraiment l'habitude de lire ce type d'ouvrage, j'appréhendais un peu. Mais j'ai été conquise ! A mes yeux, une belle réussite !

Merci à Babelio et aux Editions de La Martinière pour l'envoi du livre.

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