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Mille (et une) lectures

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Mille (et une) lectures
23 décembre 2012

Betty

 

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4e de couverture : "Quand j'ai rencontré Betty, j'ai su que ma vie allait basculer. Elle était magnétique et fatale. J'aurais tout donné pour elle. J'ai même accepté de travailler pour son mari. Mais maintenant c'est moi qui suis derrière les barreaux. Aux yeux de tous, je suis coupable de meurtre. Parce que, si l'amour se joue à trois, il y en a toujours un de trop."

Alors là les gens, je vous dirai tout simplement que ce roman noir de mon chouchou islandais est tout simplement MACHIAVELIQUE !

On se fait avoir comme des "bleus" avec cette lecture. A mi-parcours, vous serez obligés de revenir en arrière en vous demandant si vous n'avez pas raté quelque chose au départ... Indridason joue parfaitement avec les idées toute faites que l'on a dans la tête et qui nous joue des tours pas croyable. La preuve par cette lecture !!!
Pourtant, au tout début, je me suis vraiment demandé où il voulait en venir. En effet, c'est un roman d'une facture toute différente de ce qu'il écrit habituellement. Ici, pas question de l'inspecteur fétiche Erlendur... Cela dit, le temps de quelques lignes, il y a un clin d'oeil puisque nous apprenons que l'histoire de Betty se déroule alors qu'Erlendur est parti sur les traces de l'homme du lac !

Mais je ne ne peux absolument pas en dire davantage sur cette histoire étonnante, prenante et dont on sort complètement subjugué par le talent de l'écrivain.

Une super lecture de vacances qui fait sourire à cause de la supercherie qu'elle contient et malgré une ambiance bien angoissante ! Peut-être qu'on en sort aussi un zeste parano...

Le seul mini (mais alors mini !) bémol que je trouve concerne la traduction : il paraît que le vouvoiement n'existe pas en islandais. Le traducteur a donc choisi du tutoiement dès le début, entre les deux personnages principaux, qui ne se connaissaient pas. Reste qu'en français, ça sonne mal.

 

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27 novembre 2012

Le marin américain

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4e de couverture : "En l'an 1902, un trois-mâts fait naufrage au large de Skagen, à l'extrême nord du Danemark. Le seul survivant, un marin américain, aux cheveux et aux yeux noirs, est hébergé chez un jeune couple.
Le marin disparaît à l'aube, sans laisser de trace. Neuf mois plus tard naît un enfant qui ne ressemble pas aux autres. Tout au long de sa vie, Anthon sera surnommé Tonny, ou l'Américain, et devra supporter les rumeurs persistantes sur ses origines. Mais sa réussite en tant que patron-pêcheur de haute mer lui permettra de surmonter ce qui est un véritable handicap dans cette petite ville du nord, où chacun est blond et sait d'où il vient.

Un siècle plus tard, au cours duquel Skagen est passé d'un gros bourg de pêcheurs aux maisons basses à une ville riche de ses pêcheries industrielles et célèbre par les peintres qui s'y sont installés, un homme roule de nuit le long des dunes, dans le paysage lunaire, balayé par les sables. Il se sent investi d'un obscur devoir de réhabilitation et veut élucider le mystère qui plane sur les origines de son grand-père, ce secret qui pèse sur la famille depuis quatre générations."

Il y a quelques mois je vous avais emené dans le Spitzberg norvégien avec Zona frigida. Je vous propose aujourd'hui une balade dans le Jutland danois, avec ce très joli roman sur la vie des pêcheurs du début du siècle à nos jours, grâce au petit-fils de la narratrice qui mène l'enquête sur sa famille pas tout à fait comme les autres. Pensez- donc, il y a un brun dans la famille, alors que celle-ci est blonde aux yeux clairs etc. Tout de suite, la rumeur se propage. Mais l'essentiel du roman n'est pas là. C'est avant tout l'excellence des pêcheurs danois, bien plus doués, au début du siècle, que les Anglais, grâce à la pêche à la senne. C'est aussi la guerre qui vient chambouler leur vie tranquille. Et puis la dérive de la pêche devenue "industrielle", avec ses excès. Mais aussi la manière dont Ana fait fortune avec l'ouverture d'une conserverie de poissons, une des premières à en avoir l'idée !

On se prend une grande brassée d'air avec ce très joli roman, revigorant et rafraichissant. Les amateurs de grand air seront ravis !

 

28 octobre 2012

Lucy

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4e de couverture : "Une gamine refuse de suivre ses parents à l'heure où la famille décide de s'exiler hors d'I'rlande. Elle disparaît, on la recherche en vain, tout le monde la croit morte... jusqu'au jour où elle s'en revient dans la maison vide, désertée par ses habitants d'hier. Lucy ne tarde pas à comprendre qu'elle a voulu, en quelque sorte, cette vie d'orpheline : qu'une force secrète en elle refuse ce que les autres appellent le bonheur... Dans  la lignée mélancolique d'En lisant Tourgeniev, un très grand Trevor."

Je confirme la dernière partie de la dernière phrase de la 4e de couverture : du très grand Trevor ! Par contre, je modère la thématique de refus du bonheur par Lucy . Ce n'est d'ailleurs pas le sujet essentiel du roman ou du moins pas que cela !

Lucy est une petite anglo-irlandaise, qui comme toutes les familles de la "Protestant Ascendancy" d'Irlande, vit dans une belle demeure. Seulement, dans les années 20, les choses sont compliquées en Irlande : la guerre d'indépendance fait rage, puis la guerre civile. Alors, autant dire qu'il ne fait pas bon du tout être anglo-irlandais ! Les parents de Lucy ne se sentant plus en sécurité alors que les belles demeures comme la leur sont incendiées, que le capitaine Gault, le père de Lucy a blessé à l'épaule une activiste nationaliste s'étant introduit sur son domaine, dans le but de faire la même chose que chez ses voisins, ils décident de quitter ce pays qu'il aime tant mais qui leur est si hostile. Mais Lucy, du haut de ses 8 ans en a décidé autrement : elle veut rester. Très attachée à la maison et à ce qui est aussi son pays au même titre que les Irlandais catholiques, elle se cache, ne mesurant pourtant pas toutes les conséquences de son acte. Lorsqu'elle revient dans la demeure de ses parents, ceux-ci sont partis, pensant qu'elle s'est suicidée ! Mais elle retrouve les fidèles domestique, Henry et Bridget, qui lui serviront de parents de substitution et veilleront tendrement sur elle, même adulte, jusqu'à ce que la vieillesse les emporte.

J'ai absolument adoré ce roman de la veine "Big house", que je mets sur le même pied d'estale que Coup du sort : William Trevor vous emporte dans un univers irlandais sans doute moins connu que celui de l'Irlande catholique et nationaliste. Le personnage de Lucy, femme au caractère bien trempé mais d'une extrême douceur est très attachant, même si on peut lui reprocher son inertie et son refus d'épouser celui qu'elle apprécie et inversement : une sorte d'auto-flagelation, de punition en raison de sa mauvaise conscience, qui lui fera rater sa vie sentimentale. Cependant, Lucy n'est pas malheureuse  car en dépit d'énormes sacrifices, elle a obtenu ce qu'elle voulait : rester en Irlande, rester sur sa terre et dans sa maison. Elle le fera jusqu'au bout, émouvante dans sa solitude et regrettant d'être, femme vieillissante désignée comme la "dame protestante", parce que dans l'Irlande d'aujourd'hui (le roman se termine à l'ère de l'Internet), "une Protestante, c'est une relique attardée, respectée pour ce quelle était, mais qui n'avait pas sa place".

Dans ce magnifique roman, William Trevor amène une réflexion sur l'extrêmisme, dépoussiérant l'Histoire de l'île d'émeraude, et amenant sur le devant de la scène une thématique que je ressens comme encore assez taboue : la chasse à l'anglo-irlandais, dans une Irlande nationaliste prise au piège de la violence. Cependant, il est également important de remettre les choses dans leur contexte : celui de la provocation de part et d'autre, ayant eu pour résultats des milliers de morts, dont bons nombre d'innocents, des deux côtés.

Grâce à William Trevor, je ne regarderai plus jamais les belles demeures irlandaises sauvées du massacre de la même manière !

Ce roman n'est, hélas ! plus édité ! On le trouve néanmoins dans toutes les bonnes bibliothèques ou en version originale. C'est tout à fait étonnant car il n'a qu'une dizaine d'années : les mystères de l'édition me laissent parfois perplexes...

 

14 octobre 2012

Le silence du jardin

 

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William Trevor n'a pas obtenu le Prix nobel de littérature mais ce n'en est pas moins un écrivain génial. Donc je lui consacre un billet - un de plus sur ce blog ! En effet, je n'en suis pas à ma première rencontre avec lui et plus j'explore et plus il me plaît et m'étonne !

Dans un manoir perdu sur une île dans le sud de l'Irlande au début du XXe siècle, vivent des anglo-irlandais. Ils s'entendent bien avec les Irlandais et adorent balancer des vannes sur les Anglais. Sarah Pollexfen, parente pauvre de la famille, est employée comme gouvernante pour s'occuper des trois enfants du clan Rolleston, orphelins de mère. Puis elle rentre chez elle, au presbytère près de Bandon, sinistre et froid. Pendant des années elle rêve des années idylliques qu'elle a passé à Carriglas (le nom du manoir) et n'a qu'une envie : y retourner. Ce qui se produira 25 ans après sa première arrivée. Entre temps, la Première Guerre mondiale est passée par là, les enfants ne sont plus des enfants mais sont devenus orphelins (père tué lors des combats). Le manoir part à vaux-l'eau.

C'est tout à fait volontairement que je n'en dis pas plus sur cette histoire qui m'a frappée par ses personnages hors normes et par la manière dont elle est traitée, avec justesse, humanité mais aussi sans concession.
Une bonne touche de suspense, quelques fantômes qui traînent dans les placards, du tragique mais aussi de l'humour, et ça vous en bouche un coin pour un moment !
En tout cas, je ne pouvais pas me douter, que ce roman qui trainaît dans ma PAL depuis plus d'un an, me mènerait sur le chemin que je prends actuellement - pour mon plus grand plaisir !
Si vous aimez les Big House, je vous conseille vivement de tester celles à la sauce trevorienne, ça vous changera et ça vous étonnera !

Ce roman est disponible en français, aux éditions Phébus.


 

 

 

 

 

8 octobre 2012

William Trevor, prix Nobel de Littérature 2012 ?

 

Je dois avouer que j'ai frôlé l'arrêt cardiaque en lisant ces quelques lignes du Guardian hier  : l'Irlandais William Trevor en lice pour le Prix Nobel de Littérature !

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Les jeux ne sont pas faits, mais j'avoue que ce serait une incroyable coïncidence dans mon actualité personnelle...

Je me fais rare par ici en ce moment et c'est en partie à cause de lui ! 

A vrai dire, ce prix, le plus honorifique que l'on puisse recevoir en tant qu'écrivain (et Trevor est un immense écrivain), ne serait pas volé.
Suite au prochain épisode - même si quelque part je pense qu'il se fera voler la vedette par d'autres beaucoup plus connus mondialement etc...

 

 

 

 

 

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25 septembre 2012

Une Anglaise à bicyclette

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4e de couverture : "Un massacre d'Indiens dans le Dakota du Sud. Le mariage d'une jeune femme avec son père adoptif dans l'Angleterre victorienne. Un constable trop méticuleux. Une bicyclette qui change un destin. Cinq mystérieuses photographies. Et sir Arthur Conan Doyle qui croit dur comme fer à l'existence des fées. Le romanesque à l'état pur de Didier Decoin."

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : voici sans doute le roman le plus farfelu que j'ai lu depuis des années. Une enfant sioux de la tribu des Lakota qu'un photographe du Yorkshire parti photographier le massacre des Indiens dans le Dakota du Sud, ramène chez lui et tentant de la faire passer pour... une Irlandaise. Un médecin qui croit dur comme fer qu'une bicyclette et une machine à coudre peuvent dérégler la vie sexuelle des femmes. Conan Doyle qui croit aux fées, ce qui l'aide à supporter la mort de son fils. Des petites filles anglaises qui prétendent en avoir rencontré (des fées)... Bref, je dirai que ce roman, français, a le mérite de nous présenter l'Angleterre victorienne d'une façon pas vraiment banale. Ok pour le préjugé sur les femmes. Mais pour le reste, je dois dire que j'ai plutôt bien rigolé... à défaut de voir où Didier Decoin veut vraiment en venir. Un clin d'oeil peut-être un peu maladroit à la littérature victorienne mais une lecture récréative, dira-t-on !

8 septembre 2012

Marina

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4e de couverture : "Interne au pensionnat, Oscar aime faire le mur, errer dans les rues désertes, les pinèdes, les villas d'un quartier laissé à l'abandon. Il suffira d'un chat et d'une montre en or pour qu'il bascule au pays des merveilles. Un royaume hanté par des amours mortes, un savant fou et les fantômes de Gaudi. Une Barcelone de rêve et de cauchemar, de théâtre et de cimetière, souterraine et baroque, d'où seul s'évadera le souvenir de son guide : l'inoubliable Marina."

Je n'avais pas donné rendez-vous avec Carlos Ruiz Zafon depuis 2009, année où j'ai découvert l'envoûtant Ombre du vent. J'ai repris contact en cette rentrée bien chargée, histoire de m'évader vers le sud pour prolonger les vacances... On peut dire qu'il m'a bien embarquée, jusqu'à m'empêcher de fermer l'oeil avant d'avoir terminé ce satané roman !

Parce que oui Marina est un satané roman : la 4e de couverture parle de baroque, certes. Mais elle oublie l'essentiel, le gothique !! Vous voulez des ruines, des cimetières, des souterraines, des morts-vivants, et des créatures sataniques ? Eh bien vous ne serez pas déçu ! Si dans L'Ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon frôle la frontière du fantastique sans la franchir, là, il le fait allègrement. On adhère ou pas. J'ai complètement adhéré et retrouvé mon âme d'enfant (oui, parfois je peux avoir 10 ans).

Mais au-delà de cela, j'ai trouvé que ce petit roman était un bel hommage et un clin d'oeil à Mary Shelley, l'auteur du fameux Frankeinstein. Un romantisme actualisé à la sauce catalane (nous sommes en 1979 à Barcelone). Car oui, il y a des sortes de descendants de la célèbre créature dans ce livre et un docteur Shelley...

Ames sensibles, abstenez-vous : si vous avez peur dans le noir, ce livre n'est pas pour vous, d'autant que la fin est un peu difficile à supporter.
Bref, du grand Ruiz Zafon !


 

1 septembre 2012

Un homme sur la plage

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4e de couverture : "Une femme, dans une maison isolée, à la sortie d'un village, au bord de la mer, en Irlande.
Il y a comme une magie du roman irlandais, qui place les êtres au cœur de tensions extrêmes.
Dans ce pays, chaque élément réclame sa part aux vivants : les exigences de la politique, du paysage, de l'amour, de tout ce qui, au terme du récit, prendra le nom de destin.
Chacun des personnages de ce livre paraît précieux, fragile.
Son héroïne, Helen, femme mélancolique, son fils, Jack, proche des milieux politiques extrémistes, ce jeune Damian, faune étrange qui ne semble que passer.
L'Anglais enfin, original défiguré par la vie et qui retape les gares désaffectées.
Avec Un homme sur la plage, Jennifer Johnston nous offre une violente romance."

Helen Cuffe est une femme blessée par la vie : son mari, Dan, a été assassiné des années plus tôt, en 1975, à Derry. Enseignant en mathématiques, il était parti rendre visite à l'un de ses élèves, dont le père était inspecteur à la Royal Ulster Constabulary (RUC), les forces de police d'Irlande du Nord. On lui a tiré dessus par erreur sur la personne, c'était l'inspecteur qui était visé. Depuis, Helen s'est retirée dans un village perdu du Donegal où elle peint. Son fils, Jack, qui était enfant quand son père a été assassiné, lui rend visite de temps à autre. C'est un garçon ombrageux et secret (et pour cause, il appartient aux "Provo", branche de l'IRA extrêmiste) et ses fréquentations ne sont donc pas des meilleures.
Dans ce même village s'est installé un Anglais, Roger, que la vie n'a pas épargné non plus : blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, estropié (borgne et manchot, rien que ça...). Sa seule passion est maintenant de redonner vie à la gare du village et à remettre en marche son aiguillage. Tous les habitants le prennent pour un original, voire un cinglé... Damien, un jeune Irlandais l'aide à retaper la gare et ils s'entendent à merveille.

On le devine, Helen et Roger sont faits pour se rencontrer. C'est évidemment ce qui va se passer. Les deux estropiés vont reprendre goût à la vie, dans les magnifiques paysages du Donegal, qui devient leur Paradis. Seulement d'autres à l'esprit étriqué, en ont décidé autrement...

Je viens juste de refermer ce roman et ouch,  quelle fin !
Pourtant, depuis le début on se doute qu'il va y avoir un drame... Ca monte en pression doucement, mais sûrement. Mais Jennifer Johnston, qui semble écrire un roman convenu renverse la tendance à la toute fin du livre. Elle y dénonce avec force la violence gratuite et le gâchis humain. Une folie irlandaise qui n'a plus lieu d'être. Le roman a été écrit en 1991.
J'apprécie le charme désuet qu'elle distille dans ce roman, qui contraste avec la violence du drame et rend l'histoire encore plus poignante. Une belle lecture.
J'ai découvert l'écriture de Jennifer Johnston il y a des années avec Petite musique des adieux qui m'avait déjà beaucoup plu. Une grande dame de la littérature irlandaise, c'est certain.

 

31 août 2012

Envies rentrée littéraire 2012

 

Voici venir septembre et des envies de bonnes feuilles automnales, pour aller en douceur vers l'hiver...

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Affaire à suivre...

 

 

25 août 2012

Tea Bag

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4e de couverture : "Dans un camp de transit de la côte espagnole, les migrants attendent patiemment d'entrer en Europe. Tea-Bag, la jeune Africaine, tente d'oublier les cris de ceux qui ont péri dans le naufrage qui les a menés sur cette plage. Lorsqu'un journaliste lui offre, contre son témoignage, un voyage en Suède, l'espoir renaît. Parviendra t-elle à infléchir le cours de son destin ?"

 

Pour une fois la 4e de couverture ne révèle rien de l'histoire et de sa teneur. Juste un aperçu du sujet. D'ailleurs, en la lisant j'avais un peu peur d'un roman un peu convenu et dont l'issue était un peu trop attendue... Mais je savais pouvoir faire confiance à Henning Mankell. Je n'ai pas été du tout déçue !!

En effet, le journaliste dont parle l'éditeur ici ne fait pas du tout partie de la narration, juste une apparition de quelques lignes au début du roman. Ensuite, on passe tout de suite à autre chose, avec l'irruption de Jesper Humlin, poète raté, trop bronzé pour ne pas paraître superficiel. Son éditeur décide qu'il doit écrire un polar. Mais cet être qui semble à la fois vile, mou et hypocrite n'a pas la franchise de vraiment dire ce qu'il pense à l'intéressé, de peur de ruiner totalement sa carrière, déjà pas brillante... Mais voilà qu'il rencontre un ami de longue date, entraîneur dans un club de boxe dans une banlieue suédoise. A partir de ce moment-là Jesper Humlin pénètre dans un monde qui lui était inconnu, une autre face de la Suède dont il ne soupçonnait même pas l'existence : celle des immigrés clandestins et leur histoire. D'ailleurs, dans son univers feutré Jesper Humlin ne s'imaginait même pas qu'il puisse y avoir des immigrés en Suède ! La rencontre va s'avérer percutante, au propre comme au figuré !!

Parce que les gens dont il  va faire la connaissance sont complexes, souvent insasissables : Leïla l'Irannienne, Tea Bag la Nigérianne et Tania de l'ex-Union soviétique ont toutes une histoire douloureuse. La confiance en l'autre, elles ne l'ont plu. Alors souvent elles "mordent". Et elles vont se jouer de notre pauvre Jesper Humlin... La fin de l'histoire est inattendue et déjoue les clichés et le roman aussi, évidemment !

J'ai aimé ces quatre personnages attachants (parce que oui, même Jesper Humlin qui paraît au début un être détestable, finit par devenir sympathique par sa maladresse et sa naïveté). Tea Bag, la Nigérianne est la plus attendrissante avec son joli sourire - dont elle sait jouer - mais qui est l'arme du désespoir. Tania est la plus difficile du lot par sa violence (elle est franchement pénible !). Leïla ne comprend pas son père qui a fui l'Iran pour trouver la liberté  mais dont il la prive en surveillant tous ses faits et gestes : jamais elle ne peut se déplacer seule, il faut toujours que ses frères la suivent.

Jesper Humlin, à l'instar de l'écrivain Henning Mankell, laisse la parole aux clandestines pour qu'elles racontent chacun leur histoire. Ingénieux procédé de mise en abyme ! Notre poète a l'intention d'écrire un livre sur leurs vies pour faire connaître la vérité au monde. Vous saurez vous-même en lisant ce fabuleux roman que l'on dévore littéralement, s'il y parviendra ou pas. Mais une chose est sûre : Henning Mankell a réussi sa mission ! Un livre qui ne s'oublie pas !

Décidément, je n'ai pas fini d'aimer les Nordiques - je me répète, mais ils sont géniaux !





 

 

 

 

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