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21 février 2010

Hotaru

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4e de couverture : "A la saison des lucioles (hotaru), lorsqu'elle rend visite à sa grand-mère Mariko Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu'elle fut de le révéler à son mari. Etudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l'innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d'expérience, et leur destinée s'en trouve à jamais bouleversée".

Le lecteur retrouve Mariko, la mère de Yukio, maintenant grand-mère. C'est à sa petite-fille, Tsubaki, qu'elle confie son histoire et surtout les secrets qui la rongent depuis tant d'années. La subtilité, c'est que le lecteur connaît la "faute" de Mariko depuis le premier tome et une partie de ses secrets. En lisant le premier volume, et en découvrant cette femme par les yeux de Yukiko, la fille de son voisin, je trouvais cette femme peu sympathique. Au 3e volume,déjà, mon regard sur elle avait changé. Sans pour autant l'innocenter complétement.

A la lecture de Hotaru ("lucioles", en japonais), elle m'a fait pitié, malgré sa culpabilité. Je me suis mise à détester ce monsieur Horibe, un peu trop propre sur lui et d'un égoïsme vraiment affligeant, prêt à vraiment tout pour avoir ce qu'il veut.
L'histoire de Mariko trouve un écho dans le coeur de sa petite-fille, qui, grâce à elle, évitera le pire, ou du moins la même erreur. Elle saura déjouer le piège.

Cet opus voit toutes les énigmes familiales élucidées, du moins aux yeux du lecteur. Mais Mariko reste avec cette interrogation : celle de l'attitude de Yukiko, la fille de Monsieur Horibe, qu'elle est seule à avoir vu un certain matin où la bombe atomique ravageait Nagasaki. Pourquoi a-t-elle fait ce qu'elle même envisageait de faire ?

Aki Shimazaki dresse là un portrait peu élogieux d'hommes riches, égoïstes, abusant sans complexes des femmes. Mais c'est aussi un roman sur l'amour et le désir.

Les lucioles, lorsqu'elles clignotent, "sont des mâles [qui] cherchent alors des femelles, des vers luisants, qui ne sont pas là".
Les lucioles qui sont des mâles, volent, pas les vers luisants, qui sont des femelles.

Alors je n'ai pas compris pourquoi Mariko se considère comme une "luciole tombée dans l'eau sucrée". Sa petite-fille lui promet à son tour de ne pas "tomber dans l'eau sucrée". Mariko et Tsubaki ne seraient-elles pas plutôt des vers luisants?
Je ne doute pas que ma question soit étonnante: juste une réflexion que je me suis faite en refermant le livre. Peut-être est-ce une question de poésie... La poésie du ver luisant n'étant pas celle de la luciole, dans l'imaginaire poétique ??
En tout cas les hommes de ce récit se plaisent à offrir des lucioles à leur amoureuse lors du premier rendez-vous...

J'ai envie de découvrir les deux autres livres écrit par Aki Shimazaki. Parce que cette pentalogie m'a vraiment bien plue ! Je pense même que je devrais relire le premier volume au regard de cet ensemble, maintenant que je connais l'ensemble des secrets...

Voir aussi les avis d'Aifelle et de Canel.

Edit du 26/02 : si vous voulez trouver Aki Shimazaki en librairie, regardez au rayon "littérature francophone" (elle vit au Québec et écrit en français). J'ai fait l'expérience dans une grande enseigne de vente de livres... Et ils étaient bien cachés ! LOL!

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20 février 2010

Wasurenagusa

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4e de couverture : "Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu'il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu'il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l'épouse contre l'avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents. "

Après la vie de Mariko, nous en apprenons davantage sur la vie de son mari, Kenji Takahashi. Je ne peux dire qu'une chose : le pauvre ! Il est encore plus à plaindre que Mariko (du moins à ce stade de l'histoire, parce que le lecteur sait déjà que Mariko a fait quelque chose de très vilain à son égard).

L'histoire du Japon passe au second plan mais on apprend que des Japonais travaillant en Manchourie ont été capturés par les Russes et envoyés en Sibérie avant d'être libérés à la fin de la 2nd Guerre mondiale.

J'ai bien aimé encore. Seul bémol : je trouve que les rebondissements sont toujours les mêmes. Ce qui fait que j'ai deviné bien avant la fin, les deux secrets, qui, du coup, n'en était.

Peut-être que quelque chose de fracassant va être révélé au dernier tome. Tadam ! En tout cas vraiment très bien écrit, un style très "reposant".

Voir les avis d'Aifelle et de Canel.

19 février 2010

Tsubame

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4e de couverture : "Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu'elle est veuve, mère d'un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l'avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l'instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s'élancer hors du nid ?"

Ce troisième tome découvre au lecteur l'histoire secrète de la mère de Yukio. Sur fond de tremblement de terre, celui de Kanto en 1923, c'est l'occasion pour Aki Shimazaki d'évoquer les relations houleuses entre le Japon et la Corée (invasion, colonialisme), et les conséquences que cela a eu pour les Coréens : l'exil au Japon pour survivre mais où ils étaient obligés de cacher leur véritable identité et d'adopter des noms japonais sous peine de discrimination. En 1923, lors du tremblement de terre de Kanto, des Japonnais ont accusé des Coréens vivant là, d'avoir empoisonné l'eau. Et c'est le massacre.

Mariko Kanazwa, qui s'appelle en réalité Yonhi Kim, est une déracinée et une orpheline. Lors de l'exumation des cadavres des années plus tard, le passé remonte à la surface et Mariko-Yonhi part à la recherche de son histoire, d'autant plus qu'elle est née de père inconnue. Une révélation à la fin du volume !

J'ai trouvé ce troisième épisode très fort, beaucoup plus prenant que le précédent et même encore meilleur que le premier. C'est dire ! J'ai beaucoup apprécié d'apprendre sur l'histoire du Japon, une vraie découverte. Je continue donc avec hâte la découverte du "poids des secrets".

Voir aussi l'avis d'Aifelle et de Canel.

16 février 2010

Hamaguri

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4e de couverture : "Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l'intérieur d'une palourde, comme un serment d'amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l'oubli."

Nous retrouvons les mêmes personnages que dans le premier volume (du moins, les 2 protagonistes principaux : Yukio et Yukiko, cette dernière étant la mère de la narratrice de Tsubaki). Mais cette fois l'histoire est racontée par Yukio. La fin du volume s'achève sur Yukio à l'âge de 50 ans, toujours amoureux de la petite fille qui lui a donné une palourde japonaise,  ("hamaguri", en japonais), symbole de leur amour et de leur fidélité.C'est à la fin du récit que sa mère lui restitue cet objet si précieux à ses yeux. Mais chut...!!

Le récit est beaucoup plus intimiste. Celui d'une histoire d'amour désespérée (et impossible). Le fond historique disparaît. J'ai trouvé cela dommage, mais cela va avec le thème du récit amoureux, qui occupe tout l'espace littéraire et fait disparaître le temps historique (c'est du moins ainsi que je le ressens, à tort ou à raison).

Je vais pourvoir entamer le 3e volume ce soir-même, pour mon plus grand plaisir ! Affaire à suivre, donc !

Voir aussi l'avis d'Aifelle.

14 février 2010

L'innocent

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4e de couverture : "En 1955, Leonard Marnham, jeune technicien anglais, arrive dans le Berlin d'après-guerre pour participer à l'opération Gold, une vaste entreprise de services secrets anglo-américains visant à mettre sur écoutes les lignes téléphoniques des Soviétiques. Il rencontre une jeune Allemande, Maria, qui l'initie aux mystères de l'amour.
Mais à mesure que Leonard s'enfonce dans la guerre froide, cet amour vibrant et sincère le plonge dans les bas-fonds de l'horreur absolue. Comment une passion, si forte soit-elle, peut-elle rester pure dans un monde d'apparences, de trahisons et de menaces ?
Un grand roman d'espionnage qui bascule dans le cauchemar."

Un roman très différent de ceux que j'ai lu de cet auteur (Samedi, Expiation, Sur la plage de Chesil). Il fut écrit en 1989. Avant la Chute du Mur et quelques lignes à la fin résonne comme une prémonition. Assez incroyable.

Une découverte de l'ambiance du Berlin de 1955, ville écartelée entre Anglais, Américains, Français et Russes.  Le héros, Leonard, tout jeune Anglais à la solde des Américains, est chargé de mettre en place le matériel pour espionner les lignes soviétiques. Il découvre l'Amour en la personne de Maria, dans cette ville qui ressemble à un cauchemar.

Au début,  j'ai trouvé les deux personnages très sympathiques et le" boss" américain de Léonard, Bob Glass, très antipathique.

Puis, au fur et à mesure, les personnages deviennent plus complexes qu'ils en ont l'air. On perd ses repères. Innocent Léonard ? En amour oui mais il apprend vite ! Et à l'extérieur aussi ! Maria, une pauvre fille qui a été mariée à Otto, un Allemand ivrogne, qui vient une à deux fois par an encore pour la tabasser... Oui, certes, c'est abject et cet Otto est bien détestable. Mais l'attitude de Maria à l'égard de Léonard n'est pas toujours "nette". Elle sait le manipuler.

Et lorsque Leonard et Maria lui rendent la monnaie de sa pièce à Otto, ils me sont devenus encore plus détestables que tous les autres personnages du roman, à vouloir se trouver des excuses et un semblant d'innocence !!

Ce roman fait perdre au lecteur ses repères habituels en l'enfonçant dans un cauchemar sans nom.  C'est l'histoire de manipulations en chaînes... Comme à son habitude, Ian McEwan réserve une suprise au lecteur à la fin du roman, dans le Berlin de 1987. Je suis encore partagée pour mon avis sur le héros, entre pitié et colère...
Quant à Maria, je trouve qu'elle s'en est bien sortie.

Un roman qui interroge la part d'ombre de l'être humain tout comme la frontière entre l'innocence et responsabilité.

Je pense que je vais poursuivre ma découverte littéraire de McEwan car, à chaque fois, je suis subjuguée !

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12 février 2010

Inishowen

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4e de couverture  : « Tristan et Iseult à la mode irlandaise d’aujourd’hui… Elle habite New York, vient d’apprendre qu’elle a un cancer et décide sans prévenir les siens de s’en retourner en Europe, dans l’Ile Verte où elle est née. Lui est flic à Dublin, un peu abîmé par la vie et par le wiskey, fatigué surtout de se battre contre la mafia locale, qui a résolu, il le sait, de lui faire la peau. Ces deux êtres poussés à bout vont se rencontrer par hasard, prendront la fuite ensemble et iront trouver refuge tout au nord de l’Irlande, dans les parages d’Inishowen, un lieu de beauté et de paix… où le sang coule aussi bien qu’ailleurs ».

La 4e de couverture me faisait hésiter et j'avais maintes fois repoussé l'achat. J'avais peur d'un roman à l’eau de rose bien tragico-larmoyant … Mais à l'époque, en 2007, j'avais lu des critiques encourageantes sur les blogs littéraires donc, tout de même, il me tentait bien ce livre. D'autant que je devais me rendre sur la presqu'île irlandais d'Inishowen l'été même. Vaille que vaille, j'avais acheté le bouquin !

Et ô surprise!, ce roman n'est pas ce que peut laisser penser le résumé de la 4e de couverture. Pas triste, pas sirupeux, pas larmoyant, loin de là. Le ton est plutôt à l’humour, parfois noir mais pas toujours, et vire sur la fin au délire façon déjanté, il faut bien le dire ! On se surprend plus d'une fois à rire, ce qui, au regard du sujet peut paraître surprenant !

Ce n’est pas le cancer qui décide Ellen à rejoindre l’Irlande, mais plutôt un mari volage. Elle y rencontre par hasard Martin Aitken, flic dépressif suite à la mort de son fils, enterré à Inishowen. C’est justement sur cette péninsule du Donegal qu’habite la mère naturelle d’Ellen.Celle-ci cherche à la rencontrer avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne l’empêche pas de de cacher la vérité à Martin sur son état de santé et d’inventer une histoire incroyable afin qu’il ne se fasse pas d’illusions à son sujet : (elle déclare être religieuse depuis la mort de son mari)… jusqu’à ce que le pot aux roses soit découvert !

O’Connor peint l’Irlande des années 90 avec délice, loin du lyrisme pastoral, et l’ « irlanditude » telle que la voit les Américains. C’est aussi l’occasion pour lui d’évoquer un fait de société peu connu et encore douloureux dans l’Irlande d’aujourd’hui : l’abandon des enfants par les filles-mères, sous pression des familles et surtout de l’Eglise. Ces enfants furent envoyés dans des familles américaines d’origine irlandaise pour y être élevés…

Joseph O'Connor (qui est le frère de la chanteuse Sinead O'Connor) évite magistralement les pièges en évoquant des sujets douloureux.

Depuis, il est devenu un de mes écrivains irlandais préférés. Et j'ai lu tous ses romans (sauf le dernier en date, Redemption Falls, qui est dans ma PAL).

Et voici un tout petit aperçu d'Inishowen, avec tout son irlanditude romantique

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8 février 2010

Thrillers, romans noirs, PAL & Cie

Voici ma dernière commande, arrivée aujourd'hui :

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Tout ça à force de vous rendre visite sur vos blogs (particulièrement vrai pour Seul le silence et Enfant 44 dont je ne connaissais pas les auteurs !).

Pour le Val McDermid, c'est tout simplement le 1er tome de la série mettant en scène Tony Hill et Carol Jordan (j'ai déjà lu le tome 2 - La Fureur dans le sang ).
Bref, de quoi m'occuper. Ca tombe bien, ma télé est en panne ! En plus j'attends les tomes 2, 3 et 4 du Poids des secrets d'Aki Shimazaki. Et j'ai déjà 17 livres dans ma PAL... Hum ! En route en ce moment : Innocent de Ian McEwan.

C'est pas compliqué je pense que je vais vous faire un surmenage littéraire  :p !!

7 février 2010

Tsubaki

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4e de couverture : "Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin."

Un récit fluide qui dit les choses sans brusqueries mais sans détour non plus. Un soupçon de cynisme dans une écriture poétique. Aki Shimazaki mêle les crimes et les mensonges de l'Histoire et ceux des personnages. L'horreur du bombardement de Nagasaki sert de caisse de raisonnance à un secret de famille, un drame tout aussi terrible et lui aussi criminel. L'histoire d'un cataclysme familial est en route et ce premier tome n'est que le début.

"Il y a des cruautés que l'on n'oublie jamais. Pour moi ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique" révèle la mère de la narratrice sur son lit de mort. "L'empoisonnement, les bombes atomiques, l'Holocauste, lemassacre de Nankin... Etait-ce nécessaire? C'était, selon elle, une question inutile après une pareille catastrophe. Ce qu'on peut faire, peut-être, c'est de connaître la motivation des gestes".

Le lecteur va de découverte en découverte incroyables. On est tenu en haleine d'un bout à l'autre du récit. La fin s'achève sur une ultime surprise qui ne donne qu'un envie : savoir la suite de cette saga familiale.

Ce livre est également une bonne piqure de rappel sur l'horreur de la guerre, en particulier le bombardement atomique d'Hiroshima et ici celui de Nagasaki. J'ai vraiment été glacée d'effroi en lisant les lignes décrivant le massacre : "La vallée était couverte de gens gémissant et criant "De l'eau!" Des enfants hurlant partout "Maman ! Maman !" Je trouvais des visages déformés, des corps brûlés ou déjà morts sur la terre. Dans la rivière, des cadavres flottaient en passant devant moi. La vallée de la mort. (...). Dans la rue je vis un homme sous un toit effondré. Quand on essaya de le secourir en le tirant par la main, son bras se détacha".

Petite particularité de Aki Shimazaki : elle a écrit le récit directement en français, langue de son pays d'adoption (le Canada et plus particulièrement le Québec).

C'est grâce à Aifelle que j'ai découvert ce livre, en surfant dans ses contrées livresques.  Un grand merci donc pour cette belle découverte littéraire !
J'ai adoré le premier tome de cette histoire (il y en a cinq). La magie est là : je piaffe d'impatience de lire la suite et j'ai commandé dès celui-ci refermé  les tomes 2 et 3, avant qu'ils ne disparaissent !!! En effet, j'ai eu pas mal de chance de trouver le tome 1 (l'édition de poche est épuisée chez mon fournisseur habituel et pas facile à trouver non plus ailleurs et il ne reste que quelques exemplaires de cette édition) et, d'après ce que j'ai pu voir, le tome 4 suit le même chemin. Arf, trop dure la vie de lectrice !

6 février 2010

Noirs tatouages

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4e de couverture : "Cet été-là, il a plu comme rarement à Lake District et la tourbière a livré son secret : un cadavre sans âge, couvert de tatouages. Jane Gresham, spécialiste du poète William Wordsworth, pense aussitôt à une légende locale : Fletcher Christian, le chef des mutins du Bounty, a fui Pitcairn pour regagner clandestinement l'Angleterre. Et son vieil ami Wordsworth a transformé son récit en poème épique. Persuadée que le précieux manuscrit se trouve chez un descendant du poète, Jane enquête. Mais, comme dans toutes les chasses au trésor, les convoitises s'éveillent, et les cadavres s'accumulent."

Très différent de la série des "Tony Hill", et surtout beaucoup moins noir, Val McDermid se lance ici dans une intrigue historico-littéraire qu'elle mène, à mon humble avis, avec brio. Parallèlement à cette énigme, elle évoque le problème des préjugés avec le personnage de Tenille, gamine des cités de Londres, 13 ans, intelligente et férue de poésie mais noire et fille naturelle d'un caïd. Tenille s'élève toute seule et trouve une aile protectrice chez sa voisine,  Jane, spécialiste du poète Wordsworth. Jane cumule elle-même deux jobs pour s'en sortir : les cours à temps partiel à l'université et serveuse dans un bar tenu par 2 amis homosexuels. De plus, elle vient de se faire plaquer par Jack, qui lui a préféré une acheteuse en arts bien peu scrupuleuse.

La découverte d'un cadavre tatoué, dans la tourbe de la région du Lake District, va bouleverser la vie de tous ces personnages. Jane file rejoindre son village natal, suivie en catimini par Tenille et bien d'autres. En tout cas les "vilains pas beaux" ne sont pas ceux que l'on croit (dommage que j'ai vite  deviné qu'il y en avait un un peu trop bien pour être honnête, mais l'essentiel n'est pas tout à fait là, même si l'on veut savoir qui accumule les cadavres!).

Je n'en dis pas plus.

Un très très bon moment passé en compagnie de personnages attachants. Et une très belle promenade dans la région humide, montagneuse et venteuse du Lake District, avec des habitants haut en couleurs, qui mangent de la tourte au boeuf et surtout une spécialité locale bien connue (n'est-ce pas??) : des crêpes saucisses... (ou, comme dirait Tenille, avec beaucoup de poésie, des "crêpes caca (...), des saucisses qui ressemblent à des crottes de chien").

Un roman où il y a de quoi se régaler (:p)  et qui m'a également donné envie d'en savoir un peu plus sur le poète romantique anglais William Wordsworth.

1 février 2010

Bienvenue au Club et Le cercle fermé

J'ai découvert par le plus pur des hasards il y a quelques d'années, un auteur anglais, drôle qui n'aime pas Thatcher. En fan de l'Irlande, cela ne pouvait que m'attirer, quand on sait ce que la Dame de fer a fait subir à ce pays et aussi à la Grande-Bretagne.

Jonathan Coe décrit magistralement les années Thatcher dans, Testament à l'anglaise (voir la critique d'Ys) . Du coup, sous le charme,  j'ai dévoré tous les romans de cet aimable et acide Anglais... Notamment les deux romans qui complètent Testamment à l'Anglaise (et qui se situent en amont et en aval de ces années-là).

Bienvenue au club se déroule dans l'Angleterre des années 70. Le lecteur découvre cette Angleterre-là par les yeux d'une bande d'adolescents de Birmingham... :

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4e de couverture : "Trotter, Harding et Chase ont environ 15 ans et font leurs études à l'école de Birmingham. Nous sommes dans les années 1970, une période reculée où l'on n'avait pas encore de portables, où l'informatique ne régnait pas encore en maître et où les syndicats, depuis longtemps puissants, osaient parler haut et fort. C'était avant l'avènement de Mrs Thatcher. La vie de ces adolescents est riche en aventures, en espoirs et en déceptions. Ils lancent un journal, tombent amoureux, montent un orchestre de rock, se jalousent et se détestent, s'interrogent sur leurs aînés. Les parents ont d'autres préoccupations : la violence, le terrorisme de l'IRA, les grèves à l'usine de British Leyland où travaillent les pères, l'agitation sociale… Tout ce climat se reflète dans les existences des quatre jeunes héros. Un tableau à la fois comique et lucide de cette décennie de la vie de l'Angleterre, où, comme toujours chez Jonathan Coe, la satire sociale et politique est bien là, précise et affûtée.".

Les ados rêvent d'amour. Les syndicats sont prospères. Mais ne pas trop se fier aux apparences ! Chômage, tensions sociales, montées de l'extrême-droite, "troubles" en Irlande du Nord. C'est l'époque des attentats de l'IRA... Une des héroïnes voit son ami mourir et elle-même se retrouve à l'hôpital pour plusieurs années. Mais Coe n'accuse pas les Irlandais mais le parti Conservateur de Thatcher... Il assemble les pièces du puzzle pour le faire comprendre au lecteur. La vision naïve et rêveuse du monde adolescent est rattrapée par la réalité des adultes. Cette période-là est celle qui voit le pays basculer de l'Etat-providence au thatchérisme. Le roman s'achève l'élection de la Dame de fer. Chose impensable et pourtant...

Le 2e volume nous transporte dans l'Angleterre des années 1999-2003.

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4e de couverture : "L'Angleterre de Tony Blair entre dans le nouveau millénaire, et les héros de Bienvenue au club dans l'âge mûr. Vingt ans après, qu'ont-ils fait de leurs idéaux de jeunesse ? N'auraient-ils d'autre choix qu'entre compromissions et immobilisme ? Seul l'affreux Paul, leur cadet, un politicien opportuniste, semble s'adapter à ces temps nouveaux et aux nouveaux cercles du pouvoir. Mais si les utopies des années soixante-dix semblent maintenant lointaines, il suffit de bien peu pour faire resurgir les fantômes du passé... Jusqu'à ce que le cercle se referme. Tout en déroulant la chronique de l'histoire immédiate, du choc de la mondialisation à la guerre en Irak, Jonathan Coe fait le portrait d'une génération en proie à d'irréductibles contradictions. Impitoyable satiriste, il brosse un tableau ravageur de l'Angleterre de Tony Blair, qu'il dénonce avec la fureur vengeresse jadis réservée au thatchérisme. D'une lucidité aussi réjouissante qu'inconfortable, le diptyque composé de Bienvenue au club et du Cercle fermé se fait le miroir non seulement d'un pays, mais d'une époque tout entière, et constitue une fresque aussi ambitieuse et aussi aboutie que Testament à l'anglaise

Les ados sont devenus des quadragénaires, dont un très proche du pouvoir.
La deuxième partie se déroule dans l'Angleterre de Tony Blair, des neo-travaillistes, des attentats du 11-septembre, de la guerre en Irak... Là encore, l'écrivain a la plume acide mais drôle. Les énigmes restées en suspend dans la première partie sont résolues. Il dévoile notamment la raison d'une des mystérieuses disparitions... due à la haine anti-irlandaise qui s'est développée dans l'Angleterre de Thatcher, ou comment des Irlandais ont été assassinés simplement parce qu'ils étaient Irlandais... et les témoins de ces assassinats aussi.

Dans ce deuxième volume, le cynisme et le désenchantement des personnages donnent le ton. Leurs rêves de jeunesse détruits. Leur vie médiocre.

Bref une fresque magistrale de l'Angleterre de la fin du XXe siècle, sans concessions. Deux romans foisonnant qui vilipendent le Pouvoir et l'ultra-libéralisme triomphant au détriment de l'humain.

Une lecture, très aisée grâce, notamment à l'humour (noir) de l'écrivain, qui donne à méditer.

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