Hotaru
4e de couverture : "A la saison des lucioles (hotaru), lorsqu'elle rend visite à sa grand-mère Mariko Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu'elle fut de le révéler à son mari. Etudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l'innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d'expérience, et leur destinée s'en trouve à jamais bouleversée".
Le lecteur retrouve Mariko, la mère de Yukio, maintenant grand-mère. C'est à sa petite-fille, Tsubaki, qu'elle confie son histoire et surtout les secrets qui la rongent depuis tant d'années. La subtilité, c'est que le lecteur connaît la "faute" de Mariko depuis le premier tome et une partie de ses secrets. En lisant le premier volume, et en découvrant cette femme par les yeux de Yukiko, la fille de son voisin, je trouvais cette femme peu sympathique. Au 3e volume,déjà, mon regard sur elle avait changé. Sans pour autant l'innocenter complétement.
A la lecture de Hotaru ("lucioles", en japonais), elle m'a fait pitié, malgré sa culpabilité. Je me suis mise à détester ce monsieur Horibe, un peu trop propre sur lui et d'un égoïsme vraiment affligeant, prêt à vraiment tout pour avoir ce qu'il veut.
L'histoire de Mariko trouve un écho dans le coeur de sa petite-fille, qui, grâce à elle, évitera le pire, ou du moins la même erreur. Elle saura déjouer le piège.
Cet opus voit toutes les énigmes familiales élucidées, du moins aux yeux du lecteur. Mais Mariko reste avec cette interrogation : celle de l'attitude de Yukiko, la fille de Monsieur Horibe, qu'elle est seule à avoir vu un certain matin où la bombe atomique ravageait Nagasaki. Pourquoi a-t-elle fait ce qu'elle même envisageait de faire ?
Aki Shimazaki dresse là un portrait peu élogieux d'hommes riches, égoïstes, abusant sans complexes des femmes. Mais c'est aussi un roman sur l'amour et le désir.
Les lucioles, lorsqu'elles clignotent, "sont des mâles [qui] cherchent alors des femelles, des vers luisants, qui ne sont pas là".
Les lucioles qui sont des mâles, volent, pas les vers luisants, qui sont des femelles.
Alors je n'ai pas compris pourquoi Mariko se considère comme une "luciole tombée dans l'eau sucrée". Sa petite-fille lui promet à son tour de ne pas "tomber dans l'eau sucrée". Mariko et Tsubaki ne seraient-elles pas plutôt des vers luisants?
Je ne doute pas que ma question soit étonnante: juste une réflexion que je me suis faite en refermant le livre. Peut-être est-ce une question de poésie... La poésie du ver luisant n'étant pas celle de la luciole, dans l'imaginaire poétique ??
En tout cas les hommes de ce récit se plaisent à offrir des lucioles à leur amoureuse lors du premier rendez-vous...
J'ai envie de découvrir les deux autres livres écrit par Aki Shimazaki. Parce que cette pentalogie m'a vraiment bien plue ! Je pense même que je devrais relire le premier volume au regard de cet ensemble, maintenant que je connais l'ensemble des secrets...
Voir aussi les avis d'Aifelle et de Canel.
Edit du 26/02 : si vous voulez trouver Aki Shimazaki en librairie, regardez au rayon "littérature francophone" (elle vit au Québec et écrit en français). J'ai fait l'expérience dans une grande enseigne de vente de livres... Et ils étaient bien cachés ! LOL!